Un phare dans la nuit. Il illumine la vie de pèlerins, de marins, de voyageurs, d'aviateurs. Il est le point d'ancrage des rêves. Des étoiles dans le ciel, des anges, un petit prince, des âmes des mêmes aviateurs, voyageurs, marins ou pèlerins. Les pieds dans le sable, la tête dans les rêves, des songes d'une nuit d'hiver, un serpent glisse entre mes jambes, une renarde lisse son pelage d'une belle rousseur. Les codes sont là, enfermés dans cette boite de Pandore que je n'ose ouvrir, trouver la clef du mystère qui entoure un double meurtre. Qui a tué
le Petit Prince ? Qui a tué
Saint Exupéry ? Deux assassinats, zéro cadavre. Voilà qui est bien étrange et tel un roman d'
Agatha Christie, je vais tâcher de découvrir le coupable, aidé des six membres du Club 612.
Construit comme un thriller, je redécouvre l'ambiance DU livre, le plus traduit au monde, du peul au basque, celui que tu ranges sur ta table de chevet à côté de la bible et du premier numéro de Lui. J'imagine les pages cornées, les références soulignées, les dessins caressés comme du papier glacé. Je découvre aussi
Michel Bussi pour lequel, par choix et par envie, ne m'étais pas pencher sur son écriture. Mais avant, je me demandais si j'avais besoin d'avoir lu
le Petit Prince, objet que j'avais du avoir entre mes mains quand j'étais haut comme trois pommes, pas encore homme, pas encore vieux, autant dire peu ou point de souvenirs.
La richesse de ce roman, est aussi sa facilité à la lecture qui peut se faire à plusieurs niveaux. Il y a le niveau "double découverte", celui par qui ce roman vous permet de lire deux livres en même temps, du Bussi et du
Saint Exupéry ; le niveau "j'en veux plus" qui à la dernière page vous donne envie de replonger dans la véritable histoire du Petit Prince, l'original aux pages jaunies par le temps (ne te trompe pas avec le Lui) ; le niveau "expert", celui qui vous permet de comparer et d'analyser les déductions de Bussi parce que vous connaissez par coeur le coeur du Petit Prince. Sans oublier, le dernier niveau dans lequel je me reconnais et qui est nommé par un petit club de connaisseurs, le niveau "croquer le ver", qui à la dernière page, vous donne envie d'ouvrir votre bouteille de mezcal.
Allez, hop, je vous laisse, j'ai un avion à prendre, de l'autre côté de la mer, jusqu'à la Morgan Library où se trouve l'original de l'original,
le Petit Prince (mal) écrit en anglais, raturé et scribouillé, l'ébauche de l'oeuvre qui a changé le monde. D'ailleurs, il y a quelques différences notables, du genre il était une fois un petit prince qui habitait une planète trop petite et s'ennuyait beaucoup. Tous les matins, il se levait et la balayait. Quand il y avait beaucoup de poussière... il s'asseyait et buvait un verre. Mais la grande différence, celle qui aurait pu changer la face de notre monde reste cette première phrase du Petit Prince qui fut en réalité celle-ci : "- Dessine-moi un bison !"