AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ladesiderienne


CHALLENGE ATOUT PRIX 2015/2016 (18/20)

2007, prix Sang d'encre de la ville de Vienne (Isère)
2008, prix littéraire du premier roman policier de la ville de Lens
2008, prix littéraire lycéen de la ville de Caen
2008, prix Octave-Mirbeau de la ville de Trévières
2008, prix des lecteurs Ancres noires de la ville du Havre

Mes quelques lectures précédentes de Michel Bussi m'ont appris que c'était un auteur qui savait fort bien mener son lecteur en bateau. Dans ce roman le sens propre rejoint le sens figuré, puisque il débute en juin 44, au large des côtes normandes, dans une péniche du débarquement. Parmi les quelques 188 jeunes Américains qui ont pour mission de prendre la Pointe-Guillaume, seule une poignée est au courant du contrat qui unit deux d'entre eux. Persuadé que de toutes façons, ils périront tous sous la mitraille allemande, Lucky a échangé son numéro 148 contre le numéro 4 du très lâche et très riche Oscar Arlington avec la promesse, si ce dernier s'en sortait, de verser 1.44 millions de dollars à sa fiancée Alice ou à ses parents, ce numéro tiré au sort représentant leur ordre de débarquement sur la plage et inversement leur chance de s'en tirer. Ignorant ce pacte, Alice, la guerre terminée, est venue dans ce petit coin de Normandie pour se convaincre définitivement que ce jour-là, la chance avait bien abandonné son cher Lucky et qu'il avait bien péri dans l'assaut. Désespérée, elle s'est exilée en Australie. Juin 1964, la commémoration du vingtième anniversaire du débarquement la ramène sur les terres normandes où quelques soldats rescapés lui parlent du contrat conclu par son fiancé. En mémoire au seul amour de sa vie, elle décide de partir à la recherche du passé et des témoins et de retrouver peut-être cet Oscar Arlington qui n'a pas honoré sa promesse. Mais l'amour d'une mère pour son fils va être un obstacle à ses recherches.

Dans la préface, Michel Bussi nous raconte les trois vies du premier livre qu'il ait écrit : la première au fond d'un tiroir pendant des années, la deuxième lors de sa publication par un éditeur de province en 2007 sous le titre "Omaha Crimes" et enfin la sortie nationale en 2014 de "Gravé dans le sable". Même s'il avoue lui-même que c'est une histoire sortie tout droit de son imagination, sans travail de documentation préalable, sans respect des codes du vrai roman policier, je peux vous dire que le talent est déjà là, en particulier celui d'amener des rebondissements imprévus qui ébranlent toutes les convictions du lecteur. J'ai adoré cette intrigue qui part d'un contexte historique, et même si l'auteur a pris quelques libertés avec l'Histoire. Je me suis laissée totalement embarquer dans cette enquête qui parfois ressemble à un roadmovie sur les routes américaines et à d'autres, à une veillée funèbre en hommage à ceux qui ont laissé leur vie sur cette plage de sable. Je me suis passionnée pour l'existence de ses deux femmes qu'un pacte signé il y a plus de trente ans va réunir. Quant au détective Nick, il m'a charmée et ses réflexions toutes personnelles apportent un peu d'humour à cette sombre histoire.

Vous comprendrez que je suis fan de cet auteur et que je ne me suis toujours pas remise de la claque reçue lors de la lecture de "Nymphéas noirs". Il est normal que "Gravé dans le sable" en tant que premier roman ne soit pas du même niveau mais les prémices d'un talent révélé méritent un 19/20.

Commenter  J’apprécie          270



Ont apprécié cette critique (20)voir plus




{* *}