Bon, on va la faire courte…Le mythe de la Tour de Babel, revisité par
Michel Bussi, ne m'a pas convaincue.
Michel Bussi change de registre en nous proposant un roman d'anticipation. Bon, ok, il en a déjà écrit pour les enfants. Ce n'est donc pas totalement nouveau pour lui.
2097, la Terre est un peu différente de celle que l'on connait. L'Humanité s'apprête à fêter le centenaire de la téléportation, qui a révolutionné les modes de vie. Exit les trains, avions, bateaux, vélos. Les humains peuvent aller où ils veulent quand ça leur chante. Envie d'aller faire un tour sur une plage des Caraïbes après le petit déj' ? Pas de problème. Grâce à un bracelet de téléportation, c'est possible en une pression sur un bouton. Pratique, non ? Perso, cela m'a bien fait rêver !!!
« Quand ils dépassèrent les quarante-trois couchers de soleil, à Tahai, devant les statues géantes de l'Ile de Pâques, ils s'embrassèrent. »
Le monde s'est transformé en monde des Bisounours. Réellement ! Plus de conflits, plus de guerre, plus de famine dans le
Tiers-Monde (plus de
Tiers-Monde non plus d'ailleurs…), plus de réchauffement climatique (la pluie tombe selon un programme bien précis et pour une durée définie à l'avance), la société est paisible, unifiée.
Sauf qu'un tueur va sévir. Comment arrêter un tueur dont on ignore l'identité et qui se téléporte au bout du monde une fois son meurtre commis ? Trois flics seront sur le coup. Et au milieu de cette joyeuse bande, un journaliste bien trop curieux à la recherche d'un scoop et une institutrice célibataire, arrivée là un peu comme un cheveu sur la soupe. Ils vont tous mettre le doigt dans un engrenage infernal qui les conduira au bout du monde et les poussera dans leurs derniers retranchements.
Si j'ai trouvé l'idée de départ très bonne, j'ai relevé trop d'inégalités dans le rythme. A certains moments, j'étais accrochée au bouquin, dévorant avidement les pages, et à d'autre, je papillonnais un coup sur Insta, un coup sur Facebook, entre deux paragraphes, et ça, c'est pas bon du tout ! Certaines réflexions auraient mérité d'être plus approfondies, je pense surtout aux droits des hommes, aux religions, ou encore aux dictatures.
Je n'ai réussi à m'attacher à aucun des personnages. Ils étaient vraiment trop caricaturés pour moi. Un flic noir baba cool, un flic blanc colérique, une fliquette coréenne belle « comme un manga », un journaliste aux dents tellement longue qu'elles rayent le parquet, un institutrice bouffée par sa mère…La cohérence du récit s'étiole au fur et à mesure…Exemple : le journaliste et l'institutrice parcourent une centaine de kilomètres à vélo en plein désert, sans eau, sans nourriture, et sachant que le journaliste n'avait jamais pédalé de sa vie…Un peu gros, non ? Quand je lis un roman, j'aime y croire, plonger dans le récit la tête la première sans me dire « Tiens, c'est bizarre, franchement, j'ai du mal à y croire ».
Et le pire de tout : Bussi, pour moi (et pour beaucoup de lecteurs, je pense), c'est LE TWIST FINAL, le truc qui vous scotche. Je le cherche encore….Nada, y a pas…J'ai eu l'impression de lire un roman écrit par quelqu'un d'autre. Je n'ai pas retrouvé le Bussi que j'appréciais tant dans « Les
nymphéas noirs »….
Après, j'ai passé un moment de lecture correct dans ce monde utopique. Une lecture de vacances. Mais je n'en garderai pas un souvenir transcendant, c'est certain.
« Il avait commencé à lacer sa basket droite et lacerait la gauche dans la foulée, une fois dans la cordillère : se téléporter était devenu tellement mécanique qu'on pouvait commencer un geste à un endroit et l'achever une fois arrivé, presque sans se rendre compte qu'on avait changé de décor et parfois même traversé la terre entière. »
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