Il était une fois après 1986, Leonid et Galia .... revenus d'on ne sait où, arrivés d'on ne sait où, tout ce qu'on sait c'est que tout est désert. Il reste une maison perdue au milieu de rien, avec un message "ne détruisez pas notre maison"... le temps passe, les saisons défilent ... pas ou peu de texte juste quelques traductions d'affiches datant d'un autre temps ... pas ou peu de dialogue ... tout est dit dans l'économie ... une visite dans ce qu'il reste de Pripriat....
il était une fois en 1986, Vladimir et Anna, ....une ville qui vit, Pripriat, des restaurants, un super marché, un parc d'attractions va s'installer .... la vie s'écoule entre l'école, le travail, les préparatifs pour la future naissance .... on prépare la fête du 1er mai ... la fête du travail.... et le feu ... la fumée, les cendres tout devient noir ...la vie continue, les soldats protégés par un masque dérisoire essaient de rassurer la population non protégée .... et ... le message "la ville doit être évacuée pendant deux ou trois jours "... les cars sortent de la ville dans la joie et la bonne humeur .... on chante.... des cars entrent dans la ville, des hommes en tenue de scaphandriers prêts à ...
Il était une fois en 1986, Youri et Tatiana ... le retour sur ce qu'a été l'avant ... et qui est devenu le maintenant d'une parti de la population qui bien qu'ayant été expulsée, a voulu revenir vivre pour mourrir où ils ont toujours souhaité vivre.
Les images de ce qui reste de Pripriat sont touchantes ... elles me font penser à ma visite à Pyramiden, ville minière russe dans l'archipel de Svalbard abandonnée ... tout y est resté en place mais la radioactivité n'a pas rendu le lieu dangereux ... les lieux abandonnés laissent à penser aux populations qui ont habité ces lieux, qui y ont vécu.
Le dessin est sobre, chirurgical, il n'y a pas d'effet d'horreur, de mise en avant de catastrophes ... tout est suggéré, tout est dans le ressenti, devant le vide, devant l'absence.
Les textes sont eux aussi minimalistes ... il ne sert à rien de trop en dire, de saouler par des propos qui n'ont rien à faire là.
La vie a quitté Pripriat, des hommes sont morts pour que nous puissions survivre le temps de nous préoccuper de ce que nous devrions faire de Tchernobyl... mais .... nous ne faisons rien ....les centrales nucléaires continuent de se multiplier ... 433 réacteurs nucléaires dans le monde .... des milliers de morts, de blessés, d'invalides ... et on continue sans voir ... la catastrophe de Tchernobyl ne fait que commencer !
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Dans les heures qui suivent la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les familles des alentours sont véritablement ballotés de camp en gymnase, ou en hôtel. L'histoire dénonce la gestion de l'information envers les victimes. Les réactions sont trop lentes face à l'évidence de la gravité de la situation : les habitants locaux ne sont pas du tout protégés ni même avertis des conséquences des retombées radioactives, alors que les soldats et les ingénieurs se protègent (du mieux qu'ils peuvent). Et enfin il y a l'oubli : l'hébergement provisoire devient permanent, les indemnisations sont dérisoire, les drames humains ne font pas partie du traitement exclusivement "technique" des suites de la catastrophe.
Parue en 2011, je lis toutefois cette BD seulement en avril 2012 en même temps que l'anniversaire de l'événement (26 avril) : l'information présentée par les médias traditionnels français est presque caricaturale au regard de ce qui est racontée dans la BD. On parle beaucoup du super coffrage en béton "inviolable", transporté sur des rails gigantesques, déployés grâce aux efforts surhumains de sociétés hautement qualifiées... Bref j'ai l'impression que la mémoire a de gros trous, que les enseignements ne sont pas prêts d'être assimilés.
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A travers flashbacks et "coups de projecteur" sur trois générations d'une famille, est relatée la catastrophe nucléaire de Tchernobyl (1986), son futur immédiat - la réaction très tardive des autorités dans la diffusion de l'information, dans l'évacuation de la zone et dans l'application des mesures de sécurité -, la réinstallation des grands-parents dans leur ancienne ferme dans les années 2000 - situation assez commune de nos jours, paraît-il, en dépit de l'interdiction d'occuper l'aire contaminée, enfin l'expédition (photographique) des petits-enfants sur les lieux en 2006, où il trouveront une autre famille installée à la place des grands-parents décédés.
La narration est donc très cinématographique, caractérisée surtout par un usage extrêmement parcimonieux (parfois presque insuffisant) des dialogues et autres textes. le dessin, en noir et blanc, alterne les plans très rapprochés à quelques paysages plutôt désolants, bien entendu.
Le récit et le style font penser au reportage de dénonciation engagée.
L'on déplore une grave erreur dans la trame : la petite-fille, enfant, est aperçue dans un flashback avec ses deux parents, alors qu'elle n'a pas pu connaître son père.
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C'est un émouvant témoignage bien documenté sur la catastrophe de Tchernobyl que nous avons là. J'ai peu lu sur le sujet notamment sur le support de la bande dessinée. Cette bd documentaire a le mérite de nous rappeler ce qui s'est passé en 1986.
Je déplore totalement le manque de sincérité de la part des autorités russes. La crise aurait pu être gérée autrement. On ne voulait sans doute pas gérer une panique à l'échelle mondiale ce que je peux comprendre. Cependant, j'ai été particulièrement choqué d'apprendre que les autorités russes ont dit aux enfants en partance qu'ils reverraient bientôt leurs animaux de compagnie. le récit vous montrera ce qu'il advient d'eux en réalité...
J'ai aimé ces deux histoires d'une même famille en 3 parties qui se rejoignent dans un ultime lien à la fin. Il y a peu de mots mais des images qui transmettent suffisamment d'émotion sans tomber dans le pathos. Ce poids du silence est bien lourd de sens.
J'ai bien aimé voir la carte mondiale des réacteurs dans le monde. On y voyait que le Japon est le troisième pays à posséder le plus de réacteurs. La catastrophe récente de Fukushima est là pour nous rappeler que le pire est sans doute pour demain. Rappelons que la France est le second pays au monde avec 58 réacteurs. Cela laisse à réfléchir sans nécessairement prendre une position hâtive ou binaire. La réalité est quelques fois plus complexe.
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Tchernobyl – La Zone réussit sans verser dans le morbide spectaculaire à mettre en lumière de terribles vérités, à faire prendre conscience de l’importance (au delà de la technique) qu’aura joué catastrophe sur le destin d’une population
Lire la critique sur le site : Sceneario
Aujourd'hui, alors que le maintien d’une politique énergétique dépendante du nucléaire est au centre de bien des discussions, la lecture de cet album est à conseiller à ceux qui méconnaissent ce drame de notre ère moderne, et à ceux, plus jeunes, pour lesquels Fukushima fut une révélation.
Lire la critique sur le site : BDGest
Une équipe de surveillance est chargée de la maintenance du site. Le sarcophage qui recouvre le quatrième réacteur se désintègre, miné par la pluie et l'érosion. Le combustible nucléaire qu'il renferme restera actif pendant encore 100 000 ans. Tchernobyl ne fait que commencer.
Aujourd'hui, à l'heure même où j'écris ces lignes, un cheval broute l'herbe qui pousse entre les pavés de l'avenue principale. Le tronc d'un arbre a surgi de terre et ouvert une brèche dans l'escalier en béton d'un hôpital. Un oiseau perché sur la ferraille rouillée de la grande roue s'élance à tire d'aile vers la centrale. Tel est le message de Tchernobyl : la Terre continuera de tourner quand vous aurez tous disparu.
- Ne les laisse pas nous emmener de force.
- Personne ne nous emmènera, je te le promets.
Jamais personne ne nous a dit à quel risque nous étions exposés.
Si nous nous comportons avec légèreté devant Tchernobyl, ce sera notre fin à tous.
Auteurs : DELPHINE RIEU - NATACHA BUSTOS
EIDOLA EDITIONS
Série de science-fiction au croisement du manga, du comics et du roman graphique, traitant de la manipulation.