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Critique de l-ourse-bibliophile


Pour commencer, ne m'obligez pas à réécrire ce titre une autre fois en entier. Si ça n'avait tenu qu'au titre, je n'aurais sûrement jamais lu ce livre : c'est tout à fait idiot, mais j'ai du mal avec cette mode des titres à rallonge. Heureusement, une personne bien intentionnée me l'a collé entre les mains sans s'arrêter sur mes petits préjugés ridicules et j'ai envie de dire « merci ! ».

De quoi ça parle ? de Loveday essentiellement. Normal, puisque nous sommes dans sa tête pour près de quatre cents pages. Loveday vit à York, travaille dans une petite librairie d'occasion tenue par un homme débonnaire, rondouillard et excentrique, n'est elle-même pas très sociable et pourrait sembler avoir une existence tout à fait ordinaire si ce n'était un passé un peu lourd à porter. Et à accepter.

J'avoue avoir eu dès le début une grosse tendresse pour Loveday qui se trouve être aussi asociale que moi, se sentant bien plus à l'aise en compagnie des livres que des humains. Sauf qu'elle est beaucoup plus intelligente et cool que moi en réalité (à tel point qu'on se demande comment une fille comme elle peut ne pas avoir d'amis, ce que les personnages autour d'elle semblent aussi se demander). Bref, en tout cas, Loveday est typiquement le genre de personnage qu'il est difficile de ne pas apprécier : elle a ce passé qui intrigue et qui émeut, elle a le sens de la répartie qui fascine et amuse (mais qui n'est pas aussi flamboyant que chez Vania ou Mireille du fait de sa réticence à ouvrir la bouche en public), elle est cultivée...
Le second personnage qui se détache du lot est sans aucun doute Archie, le truculent patron de la librairie. Un personnage aussi jovial, bavard et social que Loveday est renfermée et taiseuse. Un homme qu'on voudrait tous avoir comme patron, même s'il s'apparente davantage à un ami pour Loveday.
Les personnages sont bien campés. Imparfaits, traînant leurs casseroles, tentant de composer avec ce que la vie leur a donné, certains sont en haut de la vague, d'autres dans le creux, mais tous et toutes font de leur mieux. (Bon, l'un des personnages est juste très flippant et on ne perd guère de temps à le prendre en amitié.)

Toutefois, ce livre m'a bien attrapée. Derrière cette couverture pleine de livres colorés, avec ce petit chat mignon et cette tasse ornée d'un petit coeur, derrière ce titre à rallonge (je persiste et je signe), derrière ces personnages sympathiques, je m'attendais à une petite lecture légère, impeccable pour un week-end un peu patraque. Et pas du tout à ce passé pas du tout joyeux (en fait, n'ayant pas lu le résumé, je ne savais même pas qu'il y avait une histoire de passé à gérer). Pas du tout à cette histoire de famille, de pardon, de regards en arrière pour faire un pas en avant, de trucs enfermés à double tour dans une boîte au fond de l'armoire dont on retrouve la clé qu'on croyait avoir jetée loin (bref, vous avez compris l'idée).
Et là, je me trouve face à un dilemme : dois-je vous dire quelles sont les thématiques abordées ou vous laissez découvrir le tout par vous-mêmes (au risque que vous vous fassiez des films en imaginant des trucs bien plus terribles que ce qu'il en est) ? Je crois que je ne vais rien vous dire, si ce n'est qu'il s'agit d'un sujet plutôt dans l'air du temps. (Et là, je me demande comment poursuivre si je ne dois rien vous dire…) Quoi qu'il en soit, les sourires des premières pages laissent la place à des émotions moins gaies et je me suis retrouvée bien incapable de lâcher cette histoire qui se dévoile peu à peu (en réalité, on voit le truc venir assez vite, ce n'en est pas moins efficace et touchant).

Ce n'est probablement pas un roman vers lequel je me serais dirigée de moi-même, mais la surprise s'est avérée très agréable. Une bien sympathique promenade, entre humour et sensibilité, entre drame et espoir, à travers la ville de York (faute de pouvoir retourner en vrai au Royaume-Uni) et une déclaration d'amour aux livres et à la littérature que je ne peux qu'approuver.

P.S. : par contre, si quelqu'un pouvait m'expliquer cette erreur inadmissible ou me remettre les pendules à l'heure si c'est juste moi qui comprends la phrase de travers ou me dire si je dois vilipender l'autrice ou la traductrice, bref, me fournir une explication, je lui en serais reconnaissante. La narratrice parle des cadeaux reçus à un anniversaire (en 1999) :
« Les trois premiers Harry Potter, que j'avais déjà empruntés à la bibliothèque, mais que j'avais envie de relire ; un reçu pour la précommande du Prisonnier d'Azkaban qui devait sortir une semaine plus tard. » Comment a-t-elle pu lire les trois premiers Harry Potter à la bibliothèque si le Prisonnier d'Azkaban (le troisième tome pour celles et ceux qui ne suivent pas) n'est pas encore sorti ?
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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