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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce livre est mon premier coup de coeur de l'année.
Ce roman est l'oeuvre d'une écrivaine noire, Octavia Butler. C'est la voix si singulière de sa narratrice, une jeune femme noire et empathique, nommée Lauren, qui lui donne son originalité et son intensité.
L'action se passe en 2024 aux Etats-Unis, les structures étatiques se sont effondrées sans qu'il nous soit donné une explication, l'insécurité règne partout.
Lauren, vit dans une petite communauté qui parvient à peu près à subvenir à ses besoins.
Elle tient un journal : la vie de cette petite communauté, les relations entre ses différents membres, et notamment les relations entre Lauren et son père, les petits incidents sont restitués avec le plus grand réalisme.
Dans ce journal, elle élabore une religion du changement, Semence de la Terre, une religion qui s'accorde parfaitement avec le monde instable qui est le sien.
Elle prévoit le pire pour sa petite communauté ; et le pire finit par arriver : sa communauté est détruite.
La deuxième partie du roman est absolument bouleversante.
Comment échapper aux prédateurs quand l'esclavage réapparaît ? Comment échapper à la mort quand les crimes racistes se multiplient ? Comment se défendre quand on ressent les blessures que l'on inflige ?
L'identification du lecteur à Lauren est totale, il partage au plus profond de lui-même les interrogations et les souffrances de la narratrice à la tête d'un petit groupe qui cherche désespérément à survivre.
Le journal de Lauren met en scène des êtres humains capables du meilleur comme du pire : alors que certains pillent, violent, tuent, d'autres se sacrifient pour que leurs compagnons puissent continuer leur route et gagner un lieu plus sûr...
Un livre magnifique.

P.-S. : le roman a été récemment réédité par les Editions Au Diable Vauvert.
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Hem hem ! du post-apocalyptique, j'avoue que j'en ai un peu trop bouffé ces dernières années, je sature un peu. Et le personnage est la fille d'un pasteur, le thème religieux est aussi très présent, et j'ai toujours une certaine méfiance vis à vis de ce sujet, surtout dans la SF. Alors je me suis lancé dans cette lecture avec quelques doutes, au bout d'une trentaine de pages, je me suis demandé si je n'allais pas le laisser de côté pour une autre fois. J'ai choisi de continuer, et j'ai bien fait.
Ce récit est écrit en 1993, il n'est pas dans le phénomène de mode actuelle, et reste assez éloigné des stéréotypes actuels, il se rapprocherait plutôt des oeuvres de Julia Verlanger ou surtout de David Brin, avec “Le facteur”, vu que l'action se déroule dans la même région. Alors si ce livre explore un thème vu et revu des milliers de fois, il apporte indéniablement sa pierre à l'édifice.
L'originalité de ce roman, c'est qu'il se passe non pas quand tout est devenu barbarie ou quand tout est en train de se reconstruire, mais qu'il raconte la montée progressive de la barbarie, avec le retour de l'esclavagisme, la corruption de la police, la libéralisation d'un capitalisme sans éthique (le président Donner du roman n'est pas loin dans ses idées d'un certain Donald Trump). L'aspect écologique est évoqué, avec cette situation de sécheresse sur les Etats-Unis qui entraîne la faim, la misère, la baisse de l'hygiène et la remontée du racisme… Sous certains points, ce monde ressemble encore un peu au nôtre, le travail salarié est encore une valeur en cours, la famille et les voisins se soutiennent, du moins dans certains quartiers épargnés, murés comme celui où vit Lauren. Mais on sent l'équilibre précaire et le Monde de Mad Max s'approche dangereusement.
Le traitement de cette évolution est présenté avec une rigueur réaliste qui rend le récit effrayant et passionnant, la tension est palpable. Et puis il y a ce personnage de Lauren qui est vraiment un des personnages les plus intéressant de la littérature post-apocalyptique, justement grâce à l'apport du thème de la religion. Elle se construit sa propre théosophie, comme un rempart contre le désespoir, et on suit au fil des pages cette construction comme la naissance d'une religion comme système de défense par la pensée, encore épargnée par les rites et les dogmes. L'approche est subtile, la raison de cette recherche se justifie dans l'évolution même de sa vie, l'auteure ne nous martèle pas de mystique ou de béatitude, mais au contraire, on suit le cheminement de la pensée de Lauren, comme une manière de survivre, une nécessité qui va justifier ses actes. La parabole du semeur est un texte des évangiles, avec son personnage, Octavia E. Butler nous en propose une interprétation face à la déliquescence de la civilisation. Avec cet aspect, ce roman va plus loin qu'un simple roman d'aventure, il explore le fond de la nature humaine, des manières de penser, et pour ne rien gâcher, en nous offrant de beaux moments d'émotions.
Est-ce que c'est le meilleur roman post-apocalyptique que j'ai lu ? J'en ai lu tellement, je ne pourrais pas l'affirmer, mais celui-ci est vraiment marquant, je ne l'oublierai pas de sitôt.
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Semeuse.

2024. Les États-Unis ne sont plus qu'un lointain souvenir. Tout n'est plus que chaos. Lauren, quinze ans est certaine d'une chose: le monde de ses parents n'est plus. Il faut créer un nouveau modèle de société pour survivre.

Ce roman post-apocalyptique traînait depuis longtemps dans ma bibliothèque. Je regrette de ne pas l'avoir lu plus tôt car il s'est avéré excellent à la lecture. le thème est classique mais l'intrigue prend un tournant intéressant.

Nous suivons Lauren une adolescente qui vit dans une enclave sécurisée. Mais des signes inquiétants montrent que le temps est compté avant que le quartier ne soit également submergé par la violence.

L'héroïne sait qu'elle va devoir quitter sa communauté pour en fonder une nouvelle. Toutefois elle cumule plusieurs handicaps. Outre le fait d'être une femme dans un monde sans foi ni loi, elle est noire et souffre d'empathie. Elle ressent la douleur des êtres humains qui l'entourent.

L'autrice est parvenue à créer un futur possible, effrayant dans son réalisme. Elle n'indique pas clairement ce qui en a causé la chute, mais des indices sont disséminés çà et là. Réchauffement climatique, montée du racisme, violence envers les plus faibles, réapparition de l'esclavage... Ce futur est noir et semble annoncer le déclin de la civilisation.

C'est sans compter sur Lauren. Celle-ci a décidé d'agir malgré tout et d'essayer d'apporter une lueur d'espoir. Envers et contre tout, elle va tenter de créer une communauté, sa communauté, pour maintenir un îlot de civilisation malgré l'explosion de violence.

Le personnage de Lauren est très bien écrit. Il n'est pas manichéen. Froide et implacable au premier abord, elle sera également capable d'une grande générosité envers autrui. Quelque soit l'épreuve elle se relèvera toujours.

Bref, il s'agit clairement d'une pépite méconnue de la science-fiction américaine.
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2022 fut mon année science-fiction… et je termine avec non des moindres : « La parabole du semeur » d'Octavia E. Butler

Californie, 2024 – A Robledo, un quartier sinistré de la banlieue de Los Angeles vivent Lauren et sa famille. Dans un monde qui a perdu ses repères, déréglé et désagrégé, ils tentent de survivre, comme d'autres, barricadés dans leurs quartiers, abrités derrière de hauts murs.
La jeune fille de 15 ans raconte dans un journal ce quotidien complexe, où le manque d'eau et de nourriture, de sécurité matérielle, conduisent immanquablement à la révolte des moins bien lotis pour assurer leur survie.
Elle y confie également ce qu'elle ne peut dire à personne : sa ferme intention de quitter le cocon familial pour partir plus au nord, là ou les conditions climatiques sont plus clémentes, vers un lieu où l'espoir peut renaître, pour un endroit sûr oùfonder sa propre communauté…

Parce que Lauren n'est pas comme les autres membres de sa famille, de sa communauté ; elle est atteinte d'hyper-empathie et dans un monde empli de souffrance, si elle n'agit pas, c'est sa vie qu'elle joue.

Superbe roman de science-fiction que j'ai eu la chance de découvrir grâce aux critiques d'acolytes babeliotes !
Cette dystopie écrite dans les années 1990 entrevoit avec talent et justesse ce que l'Amérique pourrait devenir...ou est presque devenue. Ce réalisme prophétique se retrouve sur plusieurs pans : politique, sociétal et humain. Point de créatures horrifiques pour nous effrayer, non, juste la fin d'un monde en conséquence du réchauffement climatique qu'il a lui-même alimenté, en générant ainsi sa propre régression : vers l'esclavagisme, la violence et la barbarie.
Mais le plus important à retenir dans ce roman reste certainement l'humanisme insufflé par Octavia E. Butler. Au travers du destin de cette jeune fille qui fait de son handicap une force, c'est un message d'espoir qu'elle nous offre, de tolérance aussi.
J'ai hâte de la retrouver dans La parabole des talents !


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Figure majeure de la littérature moderne, Octavia E. Butler reste malheureusement relativement peu connue dans l'Hexagone. Grâce à la réédition poche de l'éditeur Au Diable Vauvert de son cycle le plus célèbre, la série des Paraboles, l'occasion semble trop belle pour ne pas se pencher sur l'oeuvre et la plume de cette grande écrivaine.
Publié en 1993, La Parabole du semeur forme un diptyque avec sa suite — La Parabole des talents — parue 5 ans plus tard. Incapable de poursuivre la série, Octavia abandonne purement et simplement les quatre autres opus initialement prévus. Ce qui n'empêche pourtant pas La Parabole des Talents de récolter une pelletée de prix dont le fameux prix Nebula en 1999.
Mais revenons d'abord à La Parabole des Talents, premier volet aussi visionnaire que passionnant qui nous emmène dans le futur…en 2024 !

Journal de Nuit
Nous sommes aux États-Unis d'Amérique ou, du moins, ce qu'il en reste. Laissés exsangues par un président incapable et désormais entre les mains d'un autre président tout aussi incapable et déterminé de surcroît à appliquer une politique populiste et régressive, les USA semblent mourir à petit feu.
Lauren Olamina, une adolescente noire de 15 ans, habite à Robledo, une petite ville près de Los Angeles. Son père et sa belle-mère ainsi que ses frères survivent à l'abri des murs de leur quartier tandis qu'à l'extérieur la situation se dégrade de jour en jour. La pauvreté galopante se noie dans une violence décomplexée alors que les institutions fédérales comme les pompiers ou la police tombent en ruines. Dans leur communauté, Lauren et les siens pensent pouvoir vivre en paix tant que tout le monde s'entraide et se soutient mutuellement. Mais la réalité va très vite les rattraper…
Lauren, de son côté, est convaincue que la catastrophe est inévitable, qu'il faut s'y préparer et savoir y répondre. de façon violente si nécessaire. Mais son père, un pasteur baptiste (qui renvoie évidemment à l'éducation baptiste d'Octavia E. Butler elle-même), ne voit pas les choses du même oeil, ni sa belle-mère Cori. Seul son grand-frère semble conscient de la triste réalité du dehors, une réalité qui finira d'ailleurs par l'engloutir corps et âme.
Lauren a surtout un autre problème : elle est hyperempathe, c'est-à-dire qu'elle ressent physiquement la douleur des autres. Pire, elle saigne lorsqu'une autre personne à proximité saigne. Peut-être poussée par ce don qui a tout d'une malédiction, Lauren se met à tenir un journal intime et à écrire un livre saint rien qu'à elle pour accoucher d'une nouvelle religion, celle de la Semence de la Terre. Un système de croyances qui repose avant tout sur le Changement et sur la capacité de l'homme à chercher au-delà du présent pour envisager l'avenir et les étoiles. Mais que peuvent les vers de la jeune Lauren quand le monde se consume dans les flammes de la violence et de la terreur ?
Les similitudes initiales entre La Parabole du Semeur et Journal de Nuit, chef d'oeuvre intemporel de Jack Womack sorti la même année, sont troublantes. Deux adolescentes, deux journaux intimes, deux visions des États-Unis à bout de souffle, deux passages à l'âge adulte confrontés à un monde extérieur impitoyable et deux récits émouvants en diable.
Pourtant, les objectifs d'Octavia E. Butler ne sont sensiblement pas les mêmes que ceux de Jack Womack qui s'intéresse beaucoup plus à la perte de l'innocence et à la découverte d'une sexualité complexe en temps de guerre civile. La Parabole du Semeur n'a pas la même envie, surtout que notre narratrice, Lauren, n'est pas une innocente, elle a déjà bien compris le fonctionnement et la cruauté du monde qui l'entoure.
Le livre d'Octavia E. Butler explore un futur terrifiant pour nous parler de féminisme, de la condition noire et de la foi. Mieux, Octavia, derrière cette façade horrifiante, aspire à l'utopie.

Un monde qui brûle
Mais avant d'y parvenir, et durant la moitié de l'ouvrage, Octavia E. Butler nous fait pénétrer dans cette petite communauté à peine isolée de l'horreur extérieure par un mur bien frêle. Dans sa description minutieuse de l'existence de la famille Olamina, l'américaine laisse régulièrement suinter la violence extrême et la pauvreté qui règnent dans le reste de Robledo. Cannibalisme, viol, meurtre, torture… les hommes régressent à l'état de bêtes devant l'effondrement de leur système et les propositions alternatives semblent autant de pièges pour les gens désespérés. Comme dans cette ville rachetée par une compagnie industrielle et dont les habitants sont destinés à devenir des esclaves en échange de leur sécurité. Octavia reste tout du long très pessimiste sur les possibilités des États-Unis à se relever une fois le coup de grâce porté. Les autorités, et notamment la police, apparaissent comme aussi peu rassurantes que les bandes et les drogués à la pyro, cette drogue qui force son consommateur à tout brûler pour jouir au maximum de ses effets narcotiques. Bouffée par la violence, l'Amérique retourne à ses origines, lorsque celui qui avait le flingue faisait la loi et où les autres creusent selon le bon vouloir du porteur dudit flingue. Étonnamment, l'américaine nous propose une héroïne jeune mais lucide, capable de comprendre que la survie des siens passe par la mort de ceux qui les menacent et que l'utopie qu'elle recherche ardemment ne pourra se passer d'une certaine dose de violence. Une lucidité qui semble intimement liée à son identité.

Dieu est diversité
Lauren n'a en effet pas le profil d'une victime mais d'une survivante, d'une meneuse. Loin de s'apitoyer sur son sort, elle se prépare et réfléchit constamment à demain. Peut-être que sa couleur de peau et son sexe y sont pour quelque chose. Durant les 361 pages de ce récit, Octavia E. Butler soulèvera constamment la question de la femme noire dans un monde d'hommes et de blancs allant jusqu'à travestir son héroïne pour qu'elle n'attire pas les regards une fois sur les routes. Dans le monde imaginé par Octavia, les pires choses se produisent : un père prostitue ses filles, un homme exploite plusieurs épouses à son domicile, des riches propriétaires prennent des esclaves… Prémonitoires, les visions d'horreur qui émaillent le récit révèlent les choses dont sont capables l'homme envers la femme, d'autant plus quand celle-ci est noire. La question raciale va d'ailleurs dans les deux sens et les noirs finissent, naturellement, par se méfier des blancs, même quand lesdits blancs ont grandi avec eux depuis tout petits. En jetant Lauren sur les routes californiennes, Octavia E. Butler finit par constituer un petit groupe hétéroclite où la mixité et la diversité deviennent des règles tacites. Comme si, pour vaincre la ségrégation et la misogynie extérieure, il fallait se serrer les coudes peu importe la race ou le sexe. Cette aspiration à un monde divers se retrouve dans le message spirituel apporté par Olamina. Un message qui s'inspire forcément de sa condition d'empathe qui lui fait à la fois ressentir les plus profondes souffrances comme étant les siennes mais qui la pousse également à abréger le plus rapidement l'agonie des autres. Un don et une malédiction en somme.

…une Utopie ?
Mais c'est au final par cette nouvelle religion que l'américaine choisit de terminer son récit. Sorte de bouddhisme/soufisme améliorée, La Semence de la Terre choisit le Changement comme vecteur principal du mystique et du spirituel, un changement vers un monde meilleur, vers un Paradis qui ne serait plus attendu mais modelé par l'homme et recherché par delà la Terre elle-même, dans notre Système Solaire et plus loin encore. La nouvelle communauté formée par Olamina semble porter les graines d'un changement total de mentalité, une façon d'enterrer les morts et le passé, de construire quelque chose de nouveau, faisant fi de la couleur de peau et du sexe des uns et des autres pour quelque chose de plus juste et équitable. Une entreprise difficile dans un monde en perdition mais qui marque bien l'optimiste final d'une Octavia E. Butler envers un genre humain pourtant bien condamnable. Pas candide pour un sou malgré son envie de cultiver un nouveau jardin, l'écrivaine explique de cette façon que si une seule graine d'humanité, aussi infime et dénuée d'espoir qu'elle semble à l'origine, arrive à se fixer et à fleurir, à museler ses vices et à modeler l'univers, alors, peut-être qu'au fond, nous seront tous sauvés à la fin.

Avec La Parabole du semeur, Octavia E. Butler nous offre un récit visionnaire qui analyse avec une justesse impressionnante les problématiques actuelles du racisme, du féminisme et de l'écroulement social à l'aune d'un capitalisme impitoyable. En ajoutant une part spirituelle à sa vision pourtant résolument terrifiante de l'avenir, l'américaine nous montre une voie possible — difficile mais possible — où l'être humain égoïste et intolérant pourra enfin se libérer de ses chaînes.
Lien : https://justaword.fr/la-para..
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Une jolie surprise que ce petit roman post-apocalyptique. Un coup d'oeil sur le palmarès de l'auteur le laissait entendre : deux prix Hugo, un Nebula et quelques autres...

En 2034, l'humanité souffre de tous les cataclysme qu'elle a provoqué : dérèglement climatique, pauvreté, épidémie, violence, guerre... Les Etats-Unis ne sont plus qu'un état de papier, dont les lois n'empêchent pas l'esclavage de se développer. Lauren y vit dans une enclave protégée par un mur, où une petite communauté survit presque confortablement. Mais Lauren est une adolescente lucide : elle comprend bien que le mur ne les protégera pas toujours de l'extérieur, et qu'il faut se préparer au pire pour survivre. Cette idée se développe chez elle sur une tonalité presque religieuse. Elle la développe dans un curieux livre, Semence de la Terre. Et quand finalement le mur cède, la voici partie sur la route, avec deux autres survivants, armée de sa volonté de survivre et de ce curieux évangile.

L'intrigue de ce roman, bien qu'assez classique, est fort bien menée, et à mon sens, sur un rythme idéal. Les actions s'enchainent rapidement, en laissant tout de même le temps d'installer des personnages secondaires crédibles et attachants. le pasteur, père de Lauren, est particulièrement réussi, ainsi que plusieurs personnages masculins. J'ai trouvé le personnage de Lauren particulièrement bien vu. L'évolution psychologique de cette adolescente, fondatrice d'une nouvelle religion me parait particulièrement bien décrite : on la voit passer de la simple adoption des idées de son père à un point de vue étayé sur une analyse lucide de la situation, puis à une philosophie de la vie qu'elle formule pour elle même avant de la proposer aux autres... Original et bien vu !

Une lecture que je recommande
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La parabole su semeur est vraiment un très beau roman ! La plume, acérée et efficace, d'Octavia Butler nous entraîne dans un univers quasi apocalyptique. Violent et sans concession, le roman nous amène à suivre la trajectoire de l'attachante Lauren, fille de pasteur ultra-empathique qui tente de semer l'espoir à travers une sorte de Bible spirituel qu'elle rédige. le danger est omniprésent, notamment à travers des drogués accros à un produit qui les rend pyromanes. Face à cet élément destructeur, il est montré à quel point faire preuve de pitié et de solidarité est difficile dans un contexte où les liens humains se délitent. le livre est une ode au soutien et à la résilience.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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C'est l'un des meilleurs livres que j'ai lus cette année ! J'ai adoré et j'ai hâte de lire la suite ! On retrouve dans La parabole du semeur les codes des romans de fin du monde, mais on va plus loin. le livre se démarque tout d'abord par son héroïne. Une jeune femme noire, forte, qui porte l'histoire. Il se démarque également par ses thèmes, traitant autant de l'esclavage, que de handicap invisible et même de religion. Et surtout le livre d'Octavia Butler se démarque selon moi par son style. Ça fait plaisir de lire un roman d'anticipation aussi bien écrit ! Bref, c'est pour moi un sans faute !
Lien : https://ledevorateur.fr/la-p..
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La Parabole du semeur est, de mon point de vue, l'un des meilleurs romans d'anticipation dystopiques jamais écrits. Un livre majeur qui raconte la survie d'une jeune fille de 15 ans dans une Amérique futuriste retournée à la barbarie la plus extrême. La peur et la violence règnent partout, entretenues par un gouvernement corrompu et à la solde des multinationales qui transforment leurs employés en esclaves. Les gens sont obligés de vivre dans des ghettos fermés, pour se protéger des assauts répétés de pillards sans foi ne loi, qui sont prêts à tuer pour une simple bouchée de pain.

L'inévitable finit par se produire, la famille de la jeune fille est massacrée. Refusant la soumission aux grandes compagnies, qui offrent à leurs salariés la sécurité en échange d'une vie de labeur sans fin, l'adolescente décide de fuir pour tenter de rejoindre une nouvelle terre promise. S'exposant ainsi à un danger permanent.

Quête initiatique, roman d'apprentissage, pamphlet contre les injustices sociales, et formidable roman d'aventure à l'atmosphère apocalyptique et crépusculaire, La Parabole du semeur vous prend à la gorge et aux tripes dès les premières pages. Octavia E. Butler, décédée en 2006, savait raconter une histoire et captiver ses lecteurs. Quel talent immense pour camper des personnages forts et très fouillés.

Au final, un roman atroce, prenant, implacable, mais aussi porteur d'un certain espoir, malgré son atmosphère de fin du monde, qui emporte tout sur son passage. Un must de la science-fiction prophétique qui a eu une suite : La Parabole des talents.
Lien : https://www.conseils-sf-depi..
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J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire de Lauren. Au début, j'ai trouvé ça angoissant (et ça l'est...) : on sent que le quartier et les habitants sont menacés, en sursis, on sent les ténèbres arriver.
Et lorsque ca arrive, c'est à ce moment que jai vraiment été happée par le récit, toit aussi angoissant et bouleversant. Comment survivre dans un monde où plus aucune règle ne règnent et où la faim, la soif, la survie, transforment les êtres humains en bête sauvage (et encore...)
Lauren est portée par une vision mystique du monde et c'est cette vision qui va fédérer un petit groupe autour d'elle au gré de ses rencontres, souvent marquées par l'horreur dune société livrée au pire.
Semences de la terre, c'est ce qui la fait tenir. Une forme d'espérance profonde dans le changement. Mais un changement façonné, travaillé, qui peut amener une forme de paix dans ce monde détruit. Ce n'est pas une religion, c'est une façon d'être au final. On pourrait presque rapprocher ça de la théorie chrétienne du process, le dynamisme créateur de Dieu.
Pour conclure, j'ai vraiment apprécié ce livre et j'aimerais découvrir d'autres livres de cet auteur.
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