AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,97

sur 105 notes
5
7 avis
4
9 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« La Parabole des talents » débute à peu près à la fin de « La Parabole du semeur ». Pas de coupure chronologique donc, mais un changement de narration, puisque nous est donné à lire le journal de Lauren Oya Olamina dans un long flash-back (nous sommes en fait en 2090) et à l'aune du ressenti de sa fille Larkin, alias Asha Vere.
La première communauté Semence de la Terre a vu jour sur la propriété de Bankole, La Chênaie. La vie s'organise autour de la nouvelle religion promulguée par Lauren. Mais en cette année 2033, un nouvel ennemi se fait jour en la personne de Jarret, le nouveau président des États-Unis, extrémiste de droite prônant l'élimination (entre autres) des sectes païennes hors de l'Église chrétienne d'Amérique.
La dystopie proposée par Octavia E. Butler est profondément sombre : pays en cendres, racisme, es-clavagisme, régression du droit en général et celui des femmes en particulier… à bien des égards, « La Parabole des talents » fait écho à « La Servante écarlate », avec notamment la prédominance de la reli-gion étatique et la mise sous le joug des femmes.
Cependant, l'ouvrage d'O. E. Butler met avant tout en lumière la religion, la foi, la vocation à se dé-passer et à prendre des risques pour accomplir sa mission sur terre.
Les propos d'Olamina, poétiques dans le premier tome, sont ici beaucoup plus prosélytiques : tous les événements, toutes les pensées de la narratrice sont tournés vers le développement et la diffusion de ses croyances. La destruction de la communauté, l'esclavage subi durant pratiquement deux ans, le vol de sa fille, même la mort de son mari, sont transformés par Olamina en des briques supplémentaires pour l'élévation de sa religion.
L'auteure ne fait pas dans la dentelle et soumet le lecteur à toutes les horreurs possibles et inimaginables : perte de liberté, torture, viol, vol de tous les biens, kidnapping d'enfants, « rééducation » imposée… Mais ce n'est pas cette violence dans les propos qui m'a le plus gênée. En fait, je n'ai pas réussi, lors de cette lecture, à adhérer, même provisoirement, à la religion et à la « vérité » d'Olamina. Malgré ses promesses humanistes, malgré son respect des autres, malgré sa « noble » mission, tout mon être s'est hérissé à la lecture des mots « religion » et « vérité » accolés.
« La Parabole des talents » est un roman écrit en 1998. Constater, en cette fin de 2021 que Octovia E. Butler a commis un texte si visionnaire est proprement alarmant. La lectrice, et au-delà, l'être humain que je suis, a peine à adhérer à l'idée que l'éducation, la santé, le progrès, l'intérêt pour les autres… ne puissent se concevoir qu'au sein d'une religion, fût-elle « pacifique et humaniste ».
Voilà bien longtemps que je n'avais pas réagi aussi violemment, de façon quasi allergique, à un roman… Preuve s'il en est du talent d'O. E. Butler…
Commenter  J’apprécie          70


Lecteurs (286) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4864 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}