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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je me demande ce qui provoque le désir de lire un livre plutôt qu'un autre. le nom de l'auteur.e, d'abord. le titre, sans doute. La couverture, parfois. le genre, peut-être. La recommandation d'un.e ami.e, évidemment. En ce qui me concerne, tous ces éléments ont une importance. Mais il y a une chose à laquelle je me reporte toujours, sans aucune exception : l'argument donné en 4ème de couverture. Rien ne me donne plus envie de lire un livre ou de ne pas le lire que ces quelques lignes qui me permettent de me projeter dans ma future lecture et d'évaluer si cela pourrait me plaire.

Mais plus le temps passe, plus m'apparaît clairement le défaut majeur de cette habitude. Ma lecture est en effet modelée par cette courte présentation, contrainte en quelque sorte. Dans le livre dont il est question ici, j'ai ressenti cela de manière flagrante. Attention je ne parle pas du fait de dévoiler des éléments-clés de l'intrigue, à la manière de certaines bandes-annonces, dont la vision se termine invariablement par un commentaire du type « Bon bah c'est bon, on a tout vu, pas la peine d'aller au ciné ».

Ici, le synopsis, au lieu d'introduire l'intrigue, la détourne. le roman, tel que je l'ai lu, fait le récit des aventures de Lauren Oya Olamina, prêcheuse païenne à la tête d'une petite communauté de fidèles, mais vu à travers les yeux de sa fille, Asha, qui lit et commente le journal écrit par sa mère. Cette relation à distance entre la mère et la fille est au coeur de l'ouvrage, son ambiguïté en est l'intérêt profond, bien plus à mon sens que la vision dystopique d'une Amérique déclassée et en proie à la violence.

Or cette analyse rétrospective du roman a été polluée tout au long de la lecture par l'idée que j'avais en tête depuis le départ, suite à ma consultation de la 4ème de couverture. J'étais ainsi persuadé que La Parabole des talents, suite de la Parabole du semeur, narrerait les aventures d'Asha en 2032, « célèbre créatrice de jeux virtuels », qui « entre en résistance à son tour », à la suite de sa mère. C'est triplement trompeur. D'abord parce que si l'action démarre en 2032, la lecture du journal débute elle au plus tôt en 2090. Ensuite parce que la profession d'Asha n'est évoquée qu'en passant, dans les dernières pages, mais que cela n'influe nullement sur l'histoire dont il est question. Enfin parce que,

Pourquoi insister sur ces quelques lignes et pas sur le roman ? Parce que je me suis rendu compte à cette occasion à quel point ma lecture s'est retrouvée prisonnière de ce résumé, à quel point je suis passé à côté du sujet en me demandant quand, enfin, le roman rejoindrait le chemin tracé par le synopsis de la 4ème de couverture, quand la fille succèderait à la mère en tant qu'héroïne. Cela ne s'est jamais produit.

C'est bien dommage, car le travail d'Octavia E. Butler sur la foi, la filiation, l'absence, la construction de l'identité est à bien des égards passionnant. J'en tirerai une leçon pour l'avenir : pour se laisser porter et emporter par un roman, mieux vaut en savoir le moins possible !

Je remercie néanmoins sincèrement Babelio et la maison d'édition de m'avoir offert cette lecture dans le cadre de l'opération « Masse Critique ».
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[Nouvelle publication d'une critique parue sur une autre édition du livre, ce que je me dois de corriger pour remplir mon engagement dans le cadre de l'opération "Masse critique"]

Je me demande ce qui provoque le désir de lire un livre plutôt qu'un autre. le nom de l'auteur.e, d'abord. le titre, sans doute. La couverture, parfois. le genre, peut-être. La recommandation d'un.e ami.e, évidemment. En ce qui me concerne, tous ces éléments ont une importance. Mais il y a une chose à laquelle je me reporte toujours, sans aucune exception : l'argument donné en 4ème de couverture. Rien ne me donne plus envie de lire un livre ou de ne pas le lire que ces quelques lignes qui me permettent de me projeter dans ma future lecture et d'évaluer si cela pourrait me plaire.

Mais plus le temps passe, plus m'apparaît clairement le défaut majeur de cette habitude. Ma lecture est en effet modelée par cette courte présentation, contrainte en quelque sorte. Dans le livre dont il est question ici, j'ai ressenti cela de manière flagrante. Attention je ne parle pas du fait de dévoiler des éléments-clés de l'intrigue, à la manière de certaines bandes-annonces, dont la vision se termine invariablement par un commentaire du type « Bon bah c'est bon, on a tout vu, pas la peine d'aller au ciné ».

Ici, le synopsis, au lieu d'introduire l'intrigue, la détourne. le roman, tel que je l'ai lu, fait le récit des aventures de Lauren Oya Olamina, prêcheuse païenne à la tête d'une petite communauté de fidèles, mais vu à travers les yeux de sa fille, Asha, qui lit et commente le journal écrit par sa mère. Cette relation à distance entre la mère et la fille est au coeur de l'ouvrage, son ambiguïté en est l'intérêt profond, bien plus à mon sens que la vision dystopique d'une Amérique déclassée et en proie à la violence.

Or cette analyse rétrospective du roman a été polluée tout au long de la lecture par l'idée que j'avais en tête depuis le départ, suite à ma consultation de la 4ème de couverture. J'étais ainsi persuadé que La Parabole des talents, suite de la Parabole du semeur, narrerait les aventures d'Asha en 2032, « célèbre créatrice de jeux virtuels », qui « entre en résistance à son tour », à la suite de sa mère. C'est triplement trompeur. D'abord parce que si l'action démarre en 2032, la lecture du journal débute elle au plus tôt en 2090. Ensuite parce que la profession d'Asha n'est évoquée qu'en passant, dans les dernières pages, mais que cela n'influe nullement sur l'histoire dont il est question. Enfin parce que,

Pourquoi insister sur ces quelques lignes et pas sur le roman ? Parce que je me suis rendu compte à cette occasion à quel point ma lecture s'est retrouvée prisonnière de ce résumé, à quel point je suis passé à côté du sujet en me demandant quand, enfin, le roman rejoindrait le chemin tracé par le synopsis de la 4ème de couverture, quand la fille succèderait à la mère en tant qu'héroïne. Cela ne s'est jamais produit.

C'est bien dommage, car le travail d'Octavia E. Butler sur la foi, la filiation, l'absence, la construction de l'identité est à bien des égards passionnant. J'en tirerai une leçon pour l'avenir : pour se laisser porter et emporter par un roman, mieux vaut en savoir le moins possible !

Je remercie néanmoins sincèrement Babelio et la maison d'édition de m'avoir offert cette lecture dans le cadre de l'opération « Masse Critique ».
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La suite des aventures de Lauren, qu'on avait laissé décidée à créer une petite communauté rurale avec quelques adeptes de la nouvelle religion qu'elle a ébauché.

Quelques années plus tard, la petite communauté est florissante : de nouveaux membres s'y sont adjoints, fuyant la violence du monde. Leader non contesté du petit groupe, qui vit selon les principes qu'elle a posé, elle attend son premier enfant... Mais le fanatisme se développe dans l'Amérique de ces années 2030, la communauté va en faire les frais.

J'ai retrouvé avec plaisir les personnages et l'ambiance du précédent volume, mais l'ai tout de même trouvé moins intéressant. Raconté du point de vue de la fille de Lauren, qui n'a jamais pardonné à sa mère de ne pas avoir réussi à la protéger, il n'a pas la même profondeur psychologique que "La paraoble du semeur", et la fin m'a paru un peu rapide.

A lire surtout pour aller au bout de l'intrigue commencée dans le premier tome.
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Le livre prend plus de temps à s'installer que le premier tome (presque 600 pages ici, soit 200 en plus que dans La parabole du semeur), et on peut un peu mieux prendre la mesure de ce qui se passe dans les États-Unis à cette époque, pour comprendre les enjeux, pour visiter plusieurs communautés, voir ce qui les soude ou les divise. La religion prend une place d'autant plus importante qu'il ne s'agit plus de quelques paroles disséminées mais bien de préceptes ancrés dans la vie quotidienne. Moins de violences que dans le premier sur l'ensemble du livre, bien qu'on n'échappe pas du tout à une nouvelle forme de violence, encore plus pernicieuse, parce qu'approuvée par l'État-Religion - attention donc encore une fois, le contenu est très explicite et peut heurter la sensibilité.

Plus brouillon dans sa temporalité et dans les différents points de vue que le premier livre qui se donnait sous forme de journal intime au jour le jour, écrit par Olamina, La parabole des talents se présente à la fois comme la suite de ce journal intime, avec des extraits d'écrits de son mari Bankole, et un texte de narration qui se situe dans le futur de ces évènements, de la bouche de la fille devenue femme, qui cherche à comprendre ce qui a animé ses parents, cette nouvelle religion, à comprendre son propre parcours à elle. Sans oublier, bien entendu, les passages-éclair de la philosophie/foi de Semence de la Terre.

J'ai trouvé que ce livre apportait des solutions au premier : La parabole des semeurs était tout dans la survie, l'instant, la course, l'instinct, la peur, la fuite, le manque de perspectives d'avenirs, tandis qu'ici on trouve un peu d'espoir, de solidarité, de construction, d'apprentissage, de volonté, de force et de foi. Une utopie qui se forge dans le creuset du totalitarisme et de la barbarie. Les Semences de la Terre finiront-elles par aller se disséminer dans les étoiles ? En tout cas, impossible de ne pas faire le rapprochement avec ce qui se passe déjà / pourrait se passer si rien ne change à un niveau politique, social, économique et environnemental. Quant à la parabole des talents (l'originale), je m'y connais pas vraiment niveau étude biblique, mais selon mon interprétation et en regard de l'histoire écrite par Octavia E. Butler, elle résume bien l'histoire du monde : aux riches le droit d'exploiter planètes, gens et biens, et aux pauvres, aux marginaux et aux exclus le droit de crever tous seuls après épuisement complet (en tout cas c'est ce qui ressort ici).

(voir la critique intégrale sur le blog)
Lien : https://lecombatoculaire.blo..
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Le premier tome me laisse, encore aujourd'hui, un souvenir poignant. Peut être ai-je lu le second tome trop vite après le premier, car je n'ai pas réussi à rentrer dedans, et à apprécier ma lecture. Trop de violence, trop de cruauté, trop d'horreurs, de pertes, de trahisons... J'avais trouvé La parabole du semeur très dure à lire, et cette fois-ci c'en était trop pour moi. Il s'agit d'un immense roman, magnifique, flamboyant, unique en son genre, mais je n'ai pas le coeur assez solide pour ce genre de récit. Je l'ai terminé assez laborieusement car je voulais savoir ce qu'il se passait, et surtout pour mettre un point à cette histoire qui me hantait. Si vous supportez les lectures difficiles, je ne peux que vous conseiller ce livre, qui est extraordinaire, destiné à prendre racine parmi les étoiles.
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voilà de la littérature d'anticipation. En veux-tu en voilà.... C'est fort, puissant comme une digue qui aurait lâché. L'histoire? Si vous aimez l'aventure, l'anticipation vis à vis de notre monde moderne, si vous aimez les discrétions philosophiques, les situations limites qui usent vos nerfs et surtout les romans qu'on ne peut pas refermé avant d'avoir tourné la dernière page, la parabole est pour vous.
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Deuxième tome du cycle des paraboles (et dernier), le roman se lit indépendamment du premier tome bien qu'il soit ici fait mention à certains évènements antérieurs. On y fait un peu plus connaissance avec la vie de l'héroïne a travers des extraits de son journal trouvé par sa fille. Un personnage central très humain, bourré de contradiction, pas franchement appréciable, manipulatrice et mégalomane, obsédée par la poursuite de son idéal sectaire, semeuse de mort sans qu'elle semble s'en apercevoir ou réellement y prêter de l'importance malgré les tourments et la souffrance qu'elle prétend ressentir. le rythme de la narration s'accélère progressivement, perdant de vue les détails du quotidien pour mieux embrasser la trajectoire de l'héroïne. le tout est servi par un style fluide, très agréable, permettant de mettre en avant des thèmes (la domination et la structure délétère de nos sociétés, la survivance) aujourd'hui universels avec beaucoup d'a-propos, une grande acquitté et une clarté reposante.
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Tout aussi bien que le premier volet, tout aussi TW 😅😅 et Marc j'avais envie de lui foutre une claque bien sentie 🤯

Et le livre conclut de manière satisfaisante cette duologie de Octavia E. Butler : nos heros ont eu leur eden à la fin.
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L'histoire est cette fois racontée par la fille de Laureen (personnage principal) dans une mise en abîme. Pour autant, le carnet de celle-ci continue. En effet, le premier tome constituait seulement à reconstituer des pages de journal intime de Laureen une jeune femme qui a créé une religion/philosophie dans un monde post-apo entre 2024 et 2027.

Dès le début, on comprend que c'est sa fille qui parle. Sa fille ouvre chaque chapitre sans qu'il n'y ait de date sur sa temporalité, on sait juste que Laureen est morte. Elle commente sa vie avec une certaine distance, puis publie les restes du journal de sa mère entre 2032 et 2035. Chaque chapitre est construit ainsi : commentaires de la fille -> journal de Laureen. En gros, la fille nous tease souvent la suite, procédé un peu différent du premier livre !

Elle raconte que ce qui a eu lieu était semblable à une troisième guerre mondiale, appelée par les médias « L'apocalypse » ou « L'épidémie ». En dehors de cela, je trouve qu'on n'en apprend pas énormément plus sur les enjeux politiques. Ils sont peut-être, malheureusement, trop proches de ce qu'on vit actuellement… j'aurais aimé plus de détails sur ce point.

Jamais les personnages ne sont au coeur du pouvoir ce qui explique cette vision à la fois concrète et extérieure des problématiques. Laureen dit elle-même dans son journal qu'elle veut en savoir le moins possible sur ce qu'il se passe, du moins seulement ce qui est vraiment nécessaire. Il faut dire qu'elle poursuit sa quête idéologique : Dieu est changement.

Le point religieux est très développé dans ce tome, car le président ne tolère pas d'autres religions que le christianisme. Il pense régler les problèmes par le prisme de la religion… Or, les autres sont alors des mécréants, des parias. Ne pas être en accord avec cette vision, c'est s'exposer au pire notamment à l'esclavage… on avait déjà de l'esclavage par l'exploitation économique des entreprises au premier tome, ici on monte d'un cran.

Je ne peux en dire plus mais sachez que ce tome est plus sombre que le premier.

J'ai bien aimé que la fille contrebalance l'idéologie de sa mère. J'ai eu un peu de mal avec l'entêtement du personnage de Laureen, car j'ai toujours été sceptique avec sa vérité, son projet, bien qu'elle soit bienveillante. Je pense que cette intrigue n'était pas faite pour moi, et je suis totalement passée à côté. J'ai préféré Laureen dans le premier tome, car son idéologie l'aidait à aller de l'avant, et là je l'ai moins ressenti ainsi. de plus, j'ai eu un peu de mal avec sa relation avec Bankole par moment.

Avec le retour d'une chrétienté très forte, il est notamment évoqué le statut de la femme. On assiste à de nombreux passages sexistes voire carrément misogynes. Parfois, j'ai haussé le sourcil car certaines actions sont assez peu commentées notamment en ce qui concerne un abus sexuel. Je ne sais que penser du traitement de certaines actions.

Je trouve, encore une fois, que beaucoup de thèmes intéressants sont abordés, souvent de manières intéressantes mais un peu superficielles à mon sens. Je suis passée à côté de l'intrigue et quelque peu à côté du personnage principal que j'appréciais davantage dans le premier tome.

De plus, sans la dévoiler, j'ai été assez déçue par la fin.

Ma lecture n'a pas été désagréable et je retiens de nombreux points positifs, mais il faut avouer que je suis globalement passée à côté de cette saga.

Je vous la conseille surtout si vous aimez le côté survie/post-apo qui est bien mis en avant.

Pour ma part, je mets tout de même dans ma wishlist Liens de sang d'Octavia E. Butler qui raconte l'histoire d'une jeune femme noire (mariée à un blanc) qui se retrouve propulsée au temps de l'esclavage.
Lien : https://lectoplum.wordpress...
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