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EAN : 9791092928730
160 pages
Alisio (10/04/2018)
4.18/5   66 notes
Résumé :
Août 1944. Après une enfance heureuse en Pologne, Élie Buzyn subit l'indicible : la déportation, l'assassinat des siens, Auschwitz puis la marche de la mort jusqu'à Buchenwald. Il a 15 ans.
Le camp est libéré le 11 avril 1945. Comment, alors, retourner à la vie ? Porté par les voix du passé, il reconstruit ailleurs ce qui a été détruit. Étrange périple de Buchenwald à la France, en passant par la Palestine et l'Algérie, étrange voyage de la mort à la vie.
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Que lire après J'avais 15 ans : Vivre, survivre, revivreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Comment exprimer en pauvres mots l'intense émotion qui prend le lecteur aux tripes lorsque l'auteur décrit son parcours d'orphelin, au prix d'une remémoration douloureuse : sa famille assassinée, les vies de ses parents et de son frère Avram dont il portait la trace indélébile dans son destin : d'eux, il ne lui restait que le NOM, des êtres chers laissés sans sépulture ...

Lu d'une traite , c'est le portrait d'un des rares adolescents rescapés d'Auschwitz: là-bas la mort était partout , les gens mouraient de faim, de dénutrition , de maladies faute de l'hygiène la plus élémentaire en l'absence de savon...

Elie Buzyn , né à Lodz en 1929, , après une enfance très heureuse en Pologne subit l'indicible , la déportation , l'extrême violence, la souffrance physique, psychique, la dénutrition, , un néant difficile à supporter, l'affaiblissement, le délabrement , la maladie, à l'âge de quinze ans ———sans compter un comptage interminable , méticuleux et sadique des SS—— deux fois par jour, puis la Marche interminable sous les coups de matraque et les hurlements des hommes et des chiens en janvier 1945 , enfin l'arrivée à Buchenwald , camp de travail, de transit à ce moment - là ...

D'arrachements en exils successifs , une chape de plomb s'abattra sur lui pendant des années comme ce fut le cas pour d'autres rescapés à tel point qu'il ne pouvait ni ne voulait témoigner , ni en parler aux autres, même avec ses camarades, anciens déportés....


Même sentiment pour Simone V. Et d'autres dont j'ai lu maints témoignages comme s'ils avaient honte ...


Le souvenir de sa mère qui lui avait demandé de rester combatif l'aidera à se faire violence .


Il obtiendra son baccalauréat très tard, à cause d'une vie morcelée, une scolarité interrompue en 6 °, deviendra chirurgien orthopédique en souvenir des souffrances subies dans cette partie de son corps ... un médecin apprécié et reconnu...
En 1993, conscient de son mutisme , il prit conscience qu'il lui fallait témoigner : Une TRACE parmi tant d'autres.

Porté par les voix du passé , un voyage étrange : de la Mort à la Vie , il a reconstruit ailleurs ce qui a été détruit ....

Un document précieux , bouleversant , le récit d'un homme debout . ....

A lire si vous le pouvez ....., bien sûr !



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Elie Buzyn nous relate sa vie. En trois partie : vivre, survivre, revivre.
Il s'agit d'un témoignage, mais pas seulement un témoignage sur l'horreur de la guerre, du ghetto, des camps de concentration. Il témoigne en toute pudeur de ce qu'a été sa vie. Il relate sa vie dans le ghetto de Lodz, son passage à Auschwitz, la marche de l'enfer jusqu'à Buchenwald, mais tout cela sans rentrer dans les détails. Il explique aussi sa reconstruction, ce qu'a ensuite été sa vie, surtout sa vie professionnelle, ce qui l'a poussé à faire des choix. Mais au final, il n'entre pas dans l'intime. Sa vie est relatée, mais on sent qu'il garde pour lui tout ce qui a fait sa vie. Il a ce besoin de témoigner, mais il semble qu'il refuse de trop décrire l'horreur car la vie est plus importante. Par pudeur, par timidité, par peur de revivre ses moments. Laissons lui respectueusement ce côté sombre qu'il a vécu, parfois le souvenir fait encore trop mal pour l'énumérer... Il faut témoigner, sans forcément pouvoir tout transmettre.
Merci M. Buzyn pour votre leçon de vie, car il s'agit ici d'une leçon de vie.

Merci aussi aux personnes ayant témoigné en fin d'ouvrage de leur respect pour ce grand homme.
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J'ai trouvé que ce 77ème anniversaire de la libération d'Auschwitz était le moment idéal pour lire ce témoignage d'Elie Buzyn que je possède depuis plusieurs mois.

Je trouve extraordinaire le parcours de tous ces hommes et femmes qui ont puisé dans l'horreur la force de faire des choses extraordinaires, comme cet homme devenu un médecin orthopédique d'une éthique très exigeante.
Sans doute est-ce en partie dû à son enfance très heureuse jusqu'à l'envoi dans un ghetto à 11 ans. Là, il a dû d'un coup devenir adulte et prendre en charge sa soeur aînée et ses parents anéantis par le meurtre pour l'exemple de leur fils aîné. Après le ghetto où il reste 4 ans faisant divers travaux pour subvenir aux besoins vitaux de sa famille, c'est l'envoi à Auschwitz où ses parents sont immédiatement dirigés vers le four crématoire.
Il bénéficie parfois d 'aide ou de conseils qui lui permettent de survivre.
Lorsque les Soviétiques avancent c'est l'évacuation du camp, les fameuses marches de la mort où la moindre faiblesse signifie une balle.
Et puis il y a le récit de l'accueil en France et de la recherche d'une voie. Et enfin le long chemin vers la capacité à en parler puis à accompagner des groupes à Auschwitz et enfin à rédiger cette trace qui restera au-delà de sa mort.
L'auteur ne s'attarde sur les sévices qu'il a endurés, d'autres l'ont fait, le sous-titre est explicite : vivre, survivre, revivre. C'est un récit tout en retenue pour montrer que la volonté nazie de détruire les juifs n'a pas toujours marché.

Je n'ai rien appris de nouveau sinon la réaction de hauts fonctionnaires à la proposition de De Gaulle de nommer pupilles de la nation 423 adolescents. “Ce sont des épaves humaines qui mettront 20, 30 ans à mourir aux frais de la nation.” Bravo à ces représentants de l'élite.

Le témoignage de cet homme est complété par celui de personnes qui le connaissent bien.

Il se lit en quelques heures, ce n'est pas le plus insoutenable alors n'hésitez pas.

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A 15 ans, quand la mort rôde jour après jour, comment peut-on survivre à l'innommable ?
Comment peut-on se reconstruire physiquement et psychologiquement lorsque l'on a vécu l'enfer des camps et la terreur permanente ?
De Lodz (Pologne) ou il est né en 1929, et après une déportation à Auschwitz, puis Buchenwald, Elie BUZYN, après 50 ans de silence
nous fait partager dans ce poignant livre « J'avais 15 ans – vivre, survivre, revivre » sa lente et longue« re-naissance » à cette monstrueuse déshumanisation.
Orphelin après la brutale rupture des liens familiaux - il verra exécuter son frère sous ses yeux, et ses parents seront « exterminés » dans les chambres à gaz - privé de jeunesse, privé des droits les plus élémentaires, le corps et l'esprit anéantis par les mauvais traitements, la maladie et l'absence de toute hygiène, comment surmonté cette barbarie nazie ?
L'engagement total dans sa vie professionnelle – il deviendra un éminent Chirurgien-Orthopédique – et dans sa vie familiale Elie BUZYN l'aideront à aller de l'avant et à surmonter ses séquelles multiples.
Ce livre est un passage de témoin avec ce récit tout en sobriété et pudeur qui nous montre la difficile réadaptation à « la vie normale ».
Et comme le dit Elie BUZYN dans un extrait : « Impossible de restituer de telles férocités. Les mots ou les images sont impuissants à décrire un tel chaos, une réalité à ce point inhumain. »
Je remercie BABELIO et les éditions ALISIO pour m'avoir fait partager ce devoir de mémoire, qu'il faut maintenir pour ne pas que ça recommence, car le MAL est difficile à éradiquer.

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Si j'aime énormément découvrir ce genre de témoignage, c'est à chaque fois très difficile émotionnellement.

Mais pour le devoir de mémoire, celui que nous avons tous de ne pas oublier les horreurs que d'autres que nous ont dû subir à cause de la folie de certains hommes, nous devons lire ce genre d'ouvrage. C'est dur, c'est violent, c'est percutant et émouvant, mais jamais, non jamais, nous ne devons oublier ou minimiser ce que ces personnes ont vécus.

Comme le dit si bien l'auteur, désolée je n'ai plus les mots exacts car je ne les ai pas noté sur le moment, mais à un moment, il dit que ce qu'il a vécu, ce qu'il a vu, ce qu'il a subit, aucuns mots ni aucunes images ne seront jamais assez forts pour retranscrire toute cette époque horrible. Les mots utilisés sont pourtant déjà forts, mais c'est vrai aussi qu'une personne n'ayant pas vécu la même chose ne pourra pas réellement ressentir et comprendre ce que l'auteur a voulu transmettre.

Tellement de souffrance, tellement de douleur, et pourtant, Elie Buzyn ne parle pas de vengeance, il n'incite en rien à la violence lui-même. Son témoignage, il le divise en trois parties : Vivre, survivre, revivre. A la fin, nous avons même d'autres témoignages, mais cette fois, c'est sur l'homme qu'il est, celui qu'il est devenu malgré les atrocités. Celui de sa femme est particulièrement vibrant d'émotions.

Afin de ne jamais oublier, ce genre de livre doit absolument être lu, le sujet est clairement difficile, mais nous n'avons pas à nous plaindre finalement.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Au matin du 11 avril 1945, nous avons vu les SS détaler comme des rats. Certains ont même été faits prisonniers par les déportés qui avaient pris le contrôle du camp avant l'arrivée des Américains, dans l'après midi.

Au beau milieu du camp trônait un camion rempli de prisonniers allemands. Les militaires américains se sont approchés de nous et ont tendu un fusil- mitrailleur à l'un des mes copains en disant "Si tu veux, tu peux tirer dedans". Mon camarade a rejeté la proposition. Cela a été son premier acte de liberté: refuser de s'identifier aux rôles de victimes ou de bourreaux définis et assignés par les SS. S'interdire de répondre aux forces destructives par la destruction, résister à la tentation de s'identifier aux SS.
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Toute mon énergie, toute ma volonté étaient dirigées vers l’avenir. Même en Israël, il était infiniment dangereux pour nous de nous replonger dans les scènes d’horreur que nous avions vécues. Une chape de plomb s’était abattue sur nous, les rescapés, à tel point que nous ne voulions pas en parler aux nôtres, ni même entre nous. Nous sentions que notre vie familiale et professionnelle serait impossible si, d’une façon ou d’une autre, nous nous engagions dans ce récit. Et le regard interrogatif, dubitatif, interloqué et apitoyé des autres, leur refus d’entendre une vérité insoutenable. Ces gens qui avaient vécu normalement ne pouvaient intégrer cette horrible réalité dont nous étions les victimes et les témoins. Même dans la famille. L’horreur absolue par laquelle nous étions passés leur paraissait tellement inimaginable, impossible.
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Etty Buzyn (son épouse) écrit dans la partie témoignage : L'écriture de ce livre a été pour lui (Elie Buzyn) une façon de faire de son témoignage oral un récit, une trace - parmi tant d'autres - qui perdurera après la disparition des derniers témoins. Mais aussi, plus de soixante-dix ans après Auschwitz, un nouveau parcours sur le fil, comme un funambule, au-dessus de ce gouffre toujours béant dans lequel il retient encore de tomber.
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«  Le seul but de chacun est de s’empêcher de mourir . »
Robert Antelme .
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Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à Etty, mon épouse, pour ses encouragements et l'aide précieuse qu'elle a su apporter à la formulation de ce témoignage. Mais avant tout pour sa sollicitude, depuis plus d'un demi-siècle, à partager les affres de ma difficile reconstruction.
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Videos de Elie Buzyn (8) Voir plusAjouter une vidéo
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