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Critique de Presence


Il s'agit d'un récit complet en 1 seul tome initialement paru en 1985. Cette aventure se déroule entre 2 épisodes contenus dans Fantastic Four Visionaries 7. Elle a été initialement publiée au format "graphic novel" de Marvel Comics dont elle porte le numéro 18.

La première page évoque l'un des derniers tests de bombes atomiques en surface, ainsi que l'irradiation accidentelle d'un vagabond, et la rencontre de Bruce Banner et sa jeune cousine. La scène passe ensuite à un briefing de Nick Fury à bord de l'Helicarrier du SHIELD (à l'époque où cet acronyme signifiait encore Supreme Headquarters International Law-enforcement Division). le mystérieux comité de direction du SHIELD (les supérieurs hiérarchiques de Fury) lui impose une mission dont il ne veut pas : capturer She-Hulk pour la soumettre à une batterie de tests qui permettront de déterminer si elle présente un danger similaire à celui de Hulk (Bruce Banner). Ne pouvant refuser cette mission, il décide de partir en vacances et de laisser Dum-dum Dugan se charger de cette corvée. Dans son appartement, She-Hulk a un peu de vague à l'âme car elle pense à son cousin. Wyatt Wingfoot revient des courses et lui propose de sortir aller voir le spectacle La Petite boutique des horreurs. En pleine rue à New York, c'est l'endroit que le SHIELD choisit pour procéder à la capture de She-Hulk avec des Mandoïds. L'affrontement est brutal et She-Hulk se retrouve sur l'Helicarrier à la merci d'un petit chef du SHIELD, avec une menace étrange qui rôde dans les couloirs.

Au début le format "graphic novel" était réservé à des projets spéciaux, soit pour des aventures uniques, soit pour des créations qui ne rentraient pas dans le format comics traditionnel. Au fil du temps, il est apparu des graphic novels qui n'étaient guère plus que des histoires de comics allongées dans un format plus grand. L'histoire de She-Hulk rentre dans la deuxième catégorie. Certes, il y a bien une évolution de ses pouvoirs et le crash d'un helicarrier, mais cela aurait tout aussi bien pu être raconté dans un format traditionnel. le méchant de l'histoire laisse rêveur par son coté kitch et même si l'idée semble prometteuse, Byrne ne le réutilisera pas par la suite. En termes de narration c'est une histoire de superhéros classique avec des combats réguliers, du courage et de l'abnégation de la part de l'héroïne.

Les illustrations s'inscrivent dans la lignée de ce que faisait Byrne à l'époque sur les titres mensuels. Il a une capacité impressionnante à composer des pages qui se lisent toutes seules. de ses illustrations émane un aspect joli, agréable à regarder. Il se fait plaisir à plusieurs reprises avec les scènes d'action : 6 pages de combat contre les Mandroïds (avec 3 grandes cases par page), 4 pages consacrés aux avions qui tombent de l'Helicarrier, 2 doubles pages, 2 pleines pages. Il bute toujours sur les mêmes limites, à savoir les décors de technologie futuriste qui ne sont que du remplissage rapide, sans réflexion sur les composants technologiques, sans se servir de ces décors souligner l'ambiance de chaque scène. Sa volonté de paraître réaliste et plausible obère d'autant la force de ses représentations. L'encrage de Kim DeMulder est de bon niveau.

Au final cette histoire n'aurait pu être que l'équivalent de 2 ou 3 épisodes dans un format plus grand. Sauf qu'au fil des épisodes des Fantastic Four, il devient évident que Byrne développe une relation particulière avec le personnage de She-Hulk. Et cette relation ambiguë atteint ici un niveau surprenant. John Byrne a choisi d'insister sur le fait que She-Hulk préfère rester dans cette forme, plutôt que de reprendre régulièrement celle de Jennifer Walters. She-Hulk dispose donc d'un corps exceptionnel, magnifique, elle est plus grande que la majorité des hommes, elle est plus forte qu'un homme et que la majorité des superhéros. Quand elle est verte, elle est épanouie, sur d'elle-même. Sans devenir graphique, Byrne indique que sa relation avec Wyatt Wingfoot s'étend jusqu'aux rapports sexuels. À chaque case, le soin apporté par Byrne pour dessiner She-Hulk éclate au grand jour. Elle est magnifique de bout en bout, une femme forte, équilibrée, sans névrose apparente, décidée, et sachant apprécier ce dont elle dispose, une héroïne vraiment positive. Or Byrne prend un malin plaisir à la placer dans des situations où des hommes la contraignent à se déshabiller devant témoin et la soumettent à des tests dégradants. Cette aspect de l'histoire occupe une place significative, à tel point qu'il est évident que Byrne utilise ces humiliations pour apporter une touche perverse à son récit aux dépends de son héroïne. La manière dont il a choisi de le raconter dégage des relents de sadisme et de voyeurisme inattendus. Il entretient une relation pas tout à fait saine avec son héroïne. Cette ambiguïté perdurera dans une moindre mesure dans la série qu'il lui consacrera (Sensational She-hulk by John Byrne 1), mais heureusement avec plus d'humour.
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