Magnifique bande dessinée que voilà !
A partir d'une histoire très simple, celle d'une femme et de son petit garçon se rendant dans une grande ville en Corée pour tenter d'y retrouver leur mari et père, l'auteur nous offre un regard à la fois lucide et dur sur la vie difficile et anonyme dans les grandes villes et le sort réservé aux exclus.
Cela pourrait sembler triste et froid mais le choix des couleurs pastelles permet à cette histoire de révéler de la tendresse, de la gentillesse, et de la compassion.
Les tons orangés et rouges qui sont utilisés pour les vêtements des deux protagonistes principaux, un petit garçon et une toute petite fille, amènent une douceur qui semblent faire comme un voile léger et tout doux autour d'eux et les enveloppent eux et leurs proches d'un nuage d'espoir.
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Ce livre est un très beau manwha (manga coréen qui se lit dans le sens européen).
Il nous raconte une histoire simple en apparence : une mère et son fils cherchent le père disparu. Ils ne disposent que de l'adresse de son lieu de travail, dont il a été chassé six mois plus tôt. La compression de personnel ne touche pas que la France. Dans une ville anonyme et indifférente - les gens passent sans leur prêter attention - retrouver un homme, un SDF en l'occurence, est quasiment impossible, même avec beaucoup de bonne volonté.
Heureusement, ils font une rencontre déterminante, dans cette ville où tout le monde se croise sans se voir : un vieil homme qui mendie dans le métro, pour assurer sa subsistance et surtout, celle de sa petite-fille Hyemi, que lui a confié sa propre fille. Elle jauge Bong-Gu, petit animal farouche elle aussi perdue dans Séoul.
Plus je lis de littérature coréenne, plus je me rends compte que Séoul apparaît comme un Eldorado pour les villageois, qui désespèrent de faire vivre décemment leur famille - un Eldorado qui ne répond pas toujours à leurs attentes. Comme le dit le grand-père d'Hyémi : En ville, la vie est difficile pour tout le monde, pour les hommes comme pour les oiseaux… Les hommes aussi ont souvent des fils qui les retiennent, qui les empêchent de vivre… les blessures s'enveniment sans qu'en s'en aperçoive…
Si l'auteur propose une solution, elle passe par la solidarité - denrée rare dans les grandes villes - et par l'acceptation de ses échecs. le père de Bong Gu a trop honte de lui pour revenir au village après avoir échoué. Il ne mesurait pas la détresse de sa compagne et de son petit garçon.
Oui, un nouveau départ est possible - à condition d'accepter la réalité et de définir ce qui compte vraiment, l'honneur ou les siens.
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D'un côté : un petit garçon et sa mère venus à la ville pour retrouver le père de l'enfant. de l'autre : un grand-père et sa petite-fille qui attendent la mère de la fillette. Les personnages se croisent dans l'atmosphère hivernale et glacée de Séoul, perdus dans la ville qui abrite des gens pauvres et déboussolés. Une pointe d'humanité dans un monde aseptisé...
Le dessin est remarquable, parfois proche de la photographie, teintes douces pour mettre en image un récit sensible, à la manière d'un conte,
comme un flocon de neige qui tombe sur le trottoir...
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Premier manwha (manga coréen) pour moi ! Lecture très agréable, avec des dessins très doux, très poétiques ... L'histoire ici est assez simple, et l'on découvre les choc que peut provoquer une ville comme Séoul sur des habitants de la campagne.
Une belle découverte même si j'ai trouvé qu'il manquait quelque chose de plus fort à l'histoire, car ici tout est plutôt suggéré ...
CHALLENGE MELI-MELO 2015-2016
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- Parfois, les oiseaux se prennent les pattes dans des ficelles. Ensuite, quand il se perchent sur les fils électriques ou dans les arbres, ils ne peuvent plus s’envoler, à cause des fils qui sont restés accrochés… Et en se débattant, il se blessent les pattes…
En ville, la vie est difficile pour tout le monde, pour les hommes comme pour les oiseaux… Les hommes aussi ont souvent des fils qui les retiennent, qui les empêchent de vivre… les blessures s’enveniment sans qu’en s’en aperçoive…
- Tu dis toujours des choses bizarres, grand-père !
- hum hum ! Tu crois ?