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EAN : 9782355360244
400 pages
Carnets Nord (15/05/2009)
2.79/5   14 notes
Résumé :
Comment le cadavre d’un conseiller du Premier ministre est-il arrivé, par une nuit pluvieuse de novembre, sur le parking miteux d’une grande surface, dans la région parisienne ?

L’enquête est confiée au commissaire Coralie Le Gall. Fille d’un haut fonctionnaire, musicienne et pratiquant le close-combat, cette personnalité hors-normes est bien décidée à prendre sa revanche contre un monde politique qu’elle déteste. Mais Coralie va peu à peu comprendre ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Ce roman policier, qui s'appuie sur une affaire qui a défrayé la chronique, se présente comme une intrigue palpitante et truffée d'énigmes, qui déniaise à jamais une certaine politique. Complètement d'accord avec le côté palpitant, car le lecteur est rapidement entraîné dans une course poursuite qui ne lui fera pas lâcher le bouquin facilement. Par contre, rien d'original dans le fait de déniaiser qui que ce soit. Personne n'est dupe de la façon dont sont financés les partis politiques dans un pays qui compte pléthore de niveaux administratifs élus. Quand on voit comment ça se passe au niveau local, on n'a pas de mal à imaginer les coups tordus que nos hommes d'Etat se font la Haut.

L'affaire en question est l'affaire Clearstream, qui elle-même découle de l'affaire des frégates de Taïwan, qui elle-même est la digne héritière de l'affaire Elf. On reconnaît facilement le ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy (alias Ribière) : inaccessible, poncifs, et bons mots desquels il faut impérativement rire. Il n'a pas touché de pots de vins, bien entendu… le Premier ministre Dominique de Villepin (alias Neyrac) qui fait faire, ou laisse faire ? Les seconds couteaux comme Michèle Aliot-Marie (alias Michèle Billetot), Philippe Marland (alias Ledauchy), etc. Intervient aussi un journaliste qui pourrait bien être Stéphane Denis, du Figaro. J'ai hésité avec Denis Robert, qui a risqué sa carrière sur cette affaire, mais il est dit dans le scénario que le journaliste s'applatirait comme tout le monde, alors…

Le romancier prend le relais lorsqu'il met en scène la mort d'un encombrant (oui, moi aussi je connais les termes de la Sécurité intérieure !) en la personne de Vaslin, chargé de mission auprès du Premier ministre, architecte de la pompe à finance. Mais surtout esthète, amoureux des femmes et philosophe à ses heures. Je me suis beaucoup plus attaché à cet idéaliste qu'à l'héroïne, Coralie le Gall, le flic qui mène l'enquête et que je trouve proprement insupportable. Elle est un vrai moulin à parole : moi ceci, moi cela. On frise la chick-lit par moment, ou le monologue Ikéa : je mange dans tel établissement (hupé bien entendu), je m'habille de telle façon (chic évidemment) et je dirige ma vie comme une grande. On dirait un homme qui découvre son nombril. Si j'étais son patron, j'aurai le plaisir sadique de lui mettre la fessée devant tout le monde. L'auteur relie l'affaire Clearstream à l'affaire Elf quand on apprend que le Gall est la fille du dirigeant d'une filiale pétrolière. A partir de ce moment, je devine qui est le commanditaire du meurtre. Ca sent la manipulation, mais j'irai jusqu'à la fin !

Jusqu'au bout car les dialogues sont truculents et je veux savoir qui peut bien se cacher derrière le pseudonyme de Claude Marker. L'auteur est présenté au masculin par l'éditeur, et la dernière question de son interview par Carnets Nord laisse planer peu de doutes ! Alors, j'ai pensé à une vengeance de Denis Robert mais, après réflexion, je penche plutôt pour Bernard Tapie. Tout y est : il connaît à la fois le milieu politique, celui des affaires, a eu maille à partir avec la justice. La Banque rhodanienne citée dans le roman ressemble au Crédit Lyonnais à s'y méprendre. Et par dessus tout, il est un charmeur de femmes et un bretteur de première.

Et vous, à qui pensez-vous ?
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Bien que certains aient cru bon de voir dans ce livre un rappel de l'affaire Clearstream, l'avertissement de l'éditeur vient nous rappeler qu'il n'en est rien. Et je le crois d'autant plus que le livre ne possède qu'un des fils d'Ariane qui pourrait être le faire pointer en parallèle avec cette affaire.
Il s'agit d'un thriller politique, ma catégorie préférée qu'on se le dise ! Il s'agit également d'un roman à clés, dont l'intrigue bien maîtrisée nous ramène aux personnages principaux suivants : le Président de la République, dit « Ramsès » évoque François Mitterrand et son amour de l'Egypte. Rebière, le ministre de l'Intérieur, le « pachyderme des corons » s'identifie évidemment à Pierre Mauroy (et non Sarkozy comme je l'ai lu sous la plume d'un babélien). de Vaslin et sa demeure périgourdine rappellent François de Grossouvre et son château nivernais. Michèle Billetot, la directrice de cabinet de Rebière a pour nom dans la vraie vie Marie-France Garaud (il s'agit du portrait le plus vitriolé). Parini, le mafieux au mieux avec la Banque Rhodanienne, c'est bien sûr Giancarlo Paretti qui s'illustra dans le scandale Crédit Lyonnais / MGM. le Premier ministre, Neyrac, c'est sans doute un archi-connu, en « ac » aussi. L'identité de certains autres, dont un chef de cabinet nommé Ledouchy me laisse encore à l'état interrogatif.
Le « héros » de l'affaire, un commissaire féminin dénommée le Gall est aussi inconsistante qu'improbable… Passons, car je ne veux pas dévaloriser ce bouquin, au contraire.
Il s'agit du conte d'une « manip » politique assez truculent, qui mêle mitterandie et chiraquie en une unité de temps volontaire, dans laquelle l'auteur exhale son mépris voire sa haine des politiques et de leurs féaux, les membres des cabinets et les sans scrupules des « services ». Certains ont prétendu que Marker était le pseudo de Bernard Tapie, j'y crois peu, chercherais plutôt dans le landerneau journalistique accrédité Matignon…
C'est bien fait, on pourrait « presque » y croire, et si je ne vois pas vraiment le rapport avec l'affaire Clearstream, j'imagine très bien la disparition programmée (oh pardon ! le suicide, faut-il dire) de François de Grossouvre. J'écris « presque », car il s'agit d'un pur roman mêlant ensemble plusieurs affaires célèbres. L'auteur ayant visiblement construit à-partir d'elles, n'attendez donc aucune révélation (ce que les services de presse de l'éditeur ont pourtant tenté d'accréditer, ces coquins…).
Le style est assez inégal. On trouve de purs moments de bonheur nés de la juxtaposition improbable de mots, mais aussi un peu trop de sécheresse dans la narration. Il y manque aussi la dose d'humour distancié d'un Jean-Patrick Manchette, d'un Jean-Bernard Pouy, d'un Raoul Saint-Luc ou d'un Albert Simonin, humour froid et caustique qui nous aide aussi à nous attendrir sur ce qui n'est que de la bouillie d'homme. Marker, c'est noir, noir, noir… Un peu trop « noir sans espoir », et c'est bien dommage.

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France. Années 1990. La cadavre d'un conseiller de Matignon est retrouvé au ministère de l'intérieur. Il en est discrètement transporté pour être découvert sur le parking désert d'une grande surface de banlieue.

Mon avis
L'extrait que j'ai choisi illustre bien dans quelle histoire nous sommes conviés : manigances en tout genre, jeux de rôles pour un duel du pouvoir, rien n'est laissé au hasard. de l'humour, une histoire d'amour un peu "too much" pour être plausible cependant, des rebondissements, le tout dénonce un bon cocktail qui tient en haleine une bonne partie de la journée, voire de la nuit, car, comme tout bon polar, le secret n'est délivré qu'à la fin !

J'ai aimé le style gouailleur, les bons mots d'argot et aussi l'humour. Certains ont imaginé que l'auteur, dont la véritable identité est cachée sous un pseudo pouvait être Bernard Tapie : ils ont effectivement beaucoup d'imagination !!! Je ne crois pas que ce soit lui, en aucune manière, mais je penche plutôt pour quelqu'un du ministère de l'intérieur, ou très proche. Mais peu importe, l'intérêt au fond est de découvrir l'envers du décor, et c'est plutôt bien raconté.
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"Comment le cadavre d'un conseiller du Premier ministre est-il arrivé, par une nuit pluvieuse de novembre, sur le parking miteux d'une grande surface, dans la région parisienne ?

L'enquête est confiée au commissaire Coralie le Gall. Fille d'un haut fonctionnaire, musicienne et pratiquant le close-combat, cette personnalité hors-normes est bien décidée à prendre sa revanche contre un monde politique qu'elle déteste. Mais Coralie va peu à peu comprendre l'ampleur de la manipulation en cours…"(4e de couverture)

Voilà un polar qui nous plonge dans les hautes sphères du pouvoir. Coralie le Gall, commissaire au franc parler et tenace, mène l'enquête afin de découvrir l'origine du meurtre d'un conseiller du Premier ministre. Dans un rythme haletant et bouillonant, l'auteur nous emporte au coeur de l'enquête et d'un monde de manipulations. C'est un très bon polar, mené par une Coralie le Gall très charismatique et fort attachante!!!

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Il arrive parfois que l'on se sente proche de ces "naufragés de la vie", loqueteux, dépenaillés, sales, orduriers. Morts parfois, tout en donnant l'apparence de vivre. Vivre un enfer au quotidien, parce que l'on vous a fracassé l'existence. S'oublier dans le travail, ne plus ressentir d'envie, de désir, n'avoir que des automatismes, des réflexes de survie à la place d'émotions et de passions. Et puis, un jour, se réveiller de cette torpeur, de cette douleur de vivre, de cet géhenne et décidé de se battre - au sens propre - chercher à se venger, haïr son adversaire pour ne plus retomber dans les limbes d'une vie massacrée.

C'est le choix opéré par le commissaire Coralie le Gall pour surmonter une terrible douleur psychique. Et cela tombe plutôt bien, puisque l'on vient de lui confier une enquête qui promet d'être tout, sauf simple. On a retrouvé le cadavre d'un haut fonctionnaire, attaché au Premier Ministre, sur le parking poisseux d'une zone industrielle en banlieue parisienne. Que pouvait faire un personnage aussi atypique, appartenant à l'élite de la nation, dans un quartier aussi piteux ? Surtout, cette enquête va s'avérer des plus délicates. Non pas tant en raison du mort - déjà important en lui-même -, mais du contexte.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Et satisfaits d'eux-mêmes, et d'eux seuls. Se bataillant comme des chiots, mais, comme eux, se pourléchant les uns les autres et ne se plaisant que dans leur engeance, s'amnistiant par avance de tout, responsables de rien, s'étant accordé tous les droits, une fois pour toutes, comme phraser à creux, promettre et mentir à tire-larigot, se goberger comme futaille, voler ... Avec, pour les bas boulots, qui fatiguent, et les combinent, qui risquent, des tâcherons, répartis en partis, syndicats, associations ... Avec, à l'horizontale et à la verticale, en diagonale, en zig et en zag, des coteries, sectes, sous-sectes ... Tous brigands s'autocélébrant, se cooptant, népotifiant, décourageant et écartant quiconque sait, sait faire, ose penser.
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Le système est fou ; il les rend tous fous. Ils commencent par de petites combines, de petits vols… ça ne tire pas à conséquence. Et c’est pour le parti, le chef, les élections… Et tout le monde ne ment-il pas en permanence ? Mensonges qui n’en sont plus quand ils deviennent, après passage par le conseiller en communication, langue de bois. [...] On se persuade qu’on est un guerrier, qu’on fait la guerre, pour une belle cause. Et à la guerre, on tue. La première fois, contraint, avec répugnance. Et au bout de quelques temps, certains y prennent du plaisir.
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Nuls, inefficaces, incapables de discerner les problèmes, de les poser avec rigueur, d'imaginer une solution, de l'appliquer avec courage et détermination.
Et satisfaits d'eux-mêmes, et d'eux seuls. Se battaillant comme des chiots, mais comme eux, se pourléchant les uns les autres et ne se plaisant que dans leur engeance, s'amnistiant par avance de tout, responsables de rien, s'étant accordé tous les droits, une fois pour toutes, comme phraser à creux, promettre et mentir à tire-larigot, se goberger comme futaille, voler... Avec, pour les bas boulots, qui fatiguent, et les combines, qui rissquent, des tacherons, répartis en partis, syndicats, associations... Avec, à l'horizontale et à la verticale, en diagonale, en zig et zag, des coteries, sectes, sous-sectes... Tous brigants s'autocélébrant, se cooptant, népotifiant, décourageant et écartant quiconque sait, sait faire, ose penser.
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Écoutez bien, Jean-Marc, commence Mich. Évidemment, il est exclu que quelqu'un trébuche sur le cadavre d'un conseiller de Matignon dans un bureau de l'Intérieur. Donc, une équipe va déplacer le corps. Naturellement, vous ne serez plus dans votre bureau lorsque l'équipe arrivera. (page 35)
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[...] deuxième lieutenant. Lui, il est au ras du sol, noiraud, un peu chauve et un peu gras, franchement laid, mais intelligent, pointu, acéré, et d'une gentillesse qui touche à la sainteté. (page 42)
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