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Critique de Philemont


Ce volume intitulé le Monde de Narnia, probablement en prévision de la sortie du film éponyme à Noël 2005, correspond bel et bien à l'intégrale des Chroniques de Narnia préalablement publiées en sept tomes distincts. Ces chroniques sont l'oeuvre de Clive Staples LEWIS, romancier irlandais né en 1898 et mort en 1963. Elles ont été initialement publiées entre 1950 et 1956, toutefois dans un ordre différent de celui qui est proposé ici.
L'ordre de lecture proposé dans ce volume est certes celui qui est désormais imposé par les éditeurs anglophones et francophones, sous prétexte de respect d'une chronologie des Chroniques de Narnia. Mais le débat fait toujours rage, et certains lecteurs préfèreront l'ordre de publication, plus respectueux de l'évolution du travail de l'auteur, et plus apte à permettre une interprétation religieuse des romans (voir l'article de Jacques Sys dans les liens ci-dessous). Faisant partie des "publicationnistes", sans toutefois rechercher à tout prix l'interprétation religieuse, n'oubliant pas que Les Chroniques de Narnia sont avant tout des contes à destination des enfants, c'est cette lecture que je vous propose ici, à savoir :
- 2. le Lion, la Sorcière Blanche et l'Armoire magique (The Lion, the Witch and the Wardrobe, 1950, traduction de Anne-Marie DALMAIS)
- 4. le Prince Caspian (Prince Caspian, 1951, traduction de Anne-Marie DALMAIS)
- 5. L'Odyssée du Passeur d'Aurore (The Voyage of the Dawn Treader, 1952, traduction de Philippe MORGAUT)
- 6. le Fauteuil d'argent (The Silver Chair, 1953, traduction de Philippe MORGAUT)
- 3. le Cheval et son écuyer (The Horse and His Boy, 1954, traduction de Philippe MORGAUT)
- 1. le Neveu du magicien (The Magician's Nephew, 1955, traduction de Cécile DUTHEIL DE LA ROCHERE)
- 7. La Dernière Bataille (The Last Battle, 1956, traduction de Philippe MORGAUT)
Le problème de l'ordre de la lecture étant posé, rappelons maintenant que Les Chroniques de Narnia ne sont nullement une série à épisodes comme peut l'être celle des Harry Potter. Il s'agit plutôt de romans, plus ou moins reliés entre eux, avec pour cadre commun le monde imaginaire de Narnia, où règne le lion Aslan, et ses rapports avec notre monde, essentiellement au travers d'enfants, dont l'âge leur permet de voyager librement dans ce monde imaginaire. de ce point de vue, le parallèle avec le Peter Pan de Sir James Matthew Barrie est d'ailleurs assez évident, mais n'oublions surtout pas que les sept chroniques peuvent être lues indépendamment.
Les quatre premiers romans ont un point de départ identiques : des enfants sont appelés par Aslan pour qu'ils remplissent une mission, plus ou moins claire, en Narnia, ou à sa périphérie. le point commun de toutes ces missions est simple ; il s'agit de combattre le Mal au profit du Bien. Mais que l'on ne s'arrête pas au seul énoncé de cette thématique, C.S. LEWIS déborde d'imagination et son style est si léger que le lecteur ne peut être que conquis dès les premières lignes de chaque roman.
En outre, la structure des récits est modifiée à partir du cinquième tome, ce qui donne un second souffle aux chroniques. C.S. LEWIS nous offre en effet une histoire propre à Narnia, sans lien direct avec notre propre monde (Le Cheval et son écuyer), puis la genèse de Narnia (Le Neveu du magicien), et enfin son Apocalypse (La Dernière Bataille). A titre personnel, c'est même l'ultime volume des Chroniques de Narnia que je préfère et que je classe définitivement dans la catégorie des chefs-d'oeuvre de la littérature.
Mais les sept volumes sont tous de grande qualité. Non seulement les histoires qui nous sont racontées sont passionnantes, mais l'écriture de C.S. LEWIS est très agréable, et non dénuée d'humour, ce qui ne gâche rien. Bien sûr, la foi chrétienne de l'auteur a une grande influence sur son écriture, et de nombreux de passages sont inspirés de l'Evangile. Néanmoins, cela ne fait nullement de LEWIS un prêcheur et l'on peut très bien lire les chroniques sans se préoccuper de religion, en particulier les enfants. Les adultes, pour leur part, trouveront plaisir à associer certains personnages et situations narnians aux personnages et situations bibliques.
Quant à ces adultes qui penseraient qu'ils ont passé l'âge de lire des contes, c'est encore C.S. LEWIS qui leur répond le mieux par l'intermédiaire de la dédicace qu'il fait à sa filleule Lucy Barfield dans la première Chronique : "Finalement, tu es déjà trop âgée pour t'intéresser aux contes de fées et quand celui-ci se trouvera imprimé et relié, tu seras plus vieille encore ! Mais un jour viendra où tu seras suffisamment âgée pour recommencer à lire des contes". Je suis dans ce dernier cas et je ne le regrette absolument pas.
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