L'alcade de Zalamea.

L'arrière-plan historique qui permet d'embrasser toute la dimension de ce drame d'honneur du très brillant Calderón de la Barca, est celui d'une Espagne, autrefois triomphante, alors en déclin et au crépuscule de son siècle d'Or.
Dans ce contexte, L'alcade de Zalamea prend tous son sens.
Cette pièce en trois actes met en scène, à l'été 1580 en Estremadure, un aristocrate officier de l'armée du Roi Philippe II, coupable du viol de la fille d'un riche paysan, maire du Village de Zalamea de la Serena. le paysan somme l'officier d'épouser la jeune victime. Face au refus de l'officier, le paysan use de son pouvoir de maire pour le juger, le condamner et l'exécuter. le roi, de passage au village, approuve le paysan et le nomme maire à vie de Zalamea.

S'il s'agit de mettre en scène un drame d'honneur vengé entre un paysan bafoué et un officier méprisant, Calderón de la Barca insiste surtout sur les vertus de probité, de sagesse politique et d'équité sociale. C'est aussi la mise en lumière d'un honneur individuel contre l'esprit de corps militaire et aristocratique dont bénéficie le coupable : l'auteur développe donc ici une intéressante et moderne vision du juste équilibre entre les pouvoirs.
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C'est l'éternelle histoire du pot de terre contre le pot de fer. Crespo est un riche paysan (riche en argent et en vertu) qui est réquisitionné pour loger un détachement militaire qui doit se rendre au Portugal pour le couronnement du roi. Crespo, connaissant les excès des tercios, veut mettre sa fille Isabelle à l'abri mais Robelledo et Dom Louis trouvent un stratagème pour faire sortir cette beauté de sa chambre. Ensuite Caldéron mettant en présence Dom Lope, père de Dom Louis, et Crespo, utilise ce prétexte pour opposer deux conceptions de la vie, d'un côté la noblesse qui se croit tout permis, de l'autre un bon sens terrien basé sur le respect et l'honneur.
Dom Louis, peu habitué à rencontrer de résistance chez ses conquêtes, projette l'enlèvement d'Isabelle. Juan, le frère de cette dernière reconnaissant ses cris d'effroi, poursuit ses agresseurs et blesse Dom Louis. Un geste qui lui vaudrait la pendaison si Crespo n'avait pas été désigné Alcalde entre temps...