Tout commence lorsque Carlo et Agrippina, deux jeunes gens d'une quinzaine d'année, découvrent à flanc de volcan deux étranges statues antiques. Les autorités de l'Italie fasciste s'emparent de l'affaire y voyant la prédiction favorable à la future guerre d'Ethiopie qui servira le prestige du régime. Carlo, qui a grandi heureux sur cette île d ep^cheurs au large de la Sicile a été élevé par son père. la Directrice de l'institut des antiquités romaines se trouve être sa mère. Les retrouvailles seront brêves car Carlo doit s'exiler aux Etats-Unis. Cette partie du roman gache un peu le plaisir de lecture car la fin devient plus invraisemblable. Mais quel beau moment de lecture, l'écriture est magnifique.
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L'histoire se déroule sur une île de l'Italie du sud. L'auteur raconte son enfance, ses souvenirs, son amour, l'Amérique et sa nouvelle vie et le retour sur son île qu'il reconquérit.
Quelque part, ce récit m'a fait penser à Céline : voyage au bout de la nuit. Mais là, ce n'est pas sombre, on ne s'ennuie pas sous le soleil de la méditerranée!
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Je ne revis pas Agrippina le lendemain ni le surlendemain. Je me désespérais lorsque sa mère me tendit une embuscade sur le chemin de l'embarcadère. Alliant la ruse et la férocité, elle me tomba dessus avec la soudaineté violente des troupes d'Hannibal sur les légions de Flaminius au bord du lac Trasimène. Avant que j'aie le temps de me reprendre, elle m'asséna une paire de gifles, un aller-retour de la même main qui témoignait d'une longue expérience dans l'art de la beigne. J'esquissai vainement un geste de révolte mais déjà, ayant reculé d'un pas, elle tendait vers moi son poing noueux où je distinguais sur les phalanges les traces indélébiles d'années de vaisselles et de lessives au lavoir municipal. Autrefois jolie, il restait des traces de sa vénusté éteinte dans l'harmonie persistante des lignes de son visage dégradé et de sa taille toujours étroite nonobstant ses couches à répétition. De même avait-elle conservé une belle voix quand elle voulait chanter. Mais c'était tout, puisque passé quarante ans, son corps s'était courbé sous la dure loi des pauvresses du Mezzogiorno, condamnées, faute de coûteux palliatifs, à l'enlaidissement.
Extrait de "Rhapsodie italienne" de Jean Pierre Cabanes lu par Michelangelo Marchese. Parution le 11 mars 2020.
Pour en savoir plus : https://www.audiolib.fr/livre-audio/rhapsodie-italienne-9791035402198