Une superbe fresque du fascisme, depuis sa création, l'enthousiasme qu'il déclenche chez les jeunes et les moins jeunes, ses relations entre Mussolini et l'Allemagne, qui vont de l'admiration réciproque au mépris affiché de Hitler pour l'armée italienne et à la chute du Duce et au retour du mercantilisme de Venise qui gomme en quelques semaines la tragédie des cinq dernières années.
L'histoire se concentre sur la montée de l'antisémitisme de Mussolini et l'amour impossible entre un de ses jeunes officiers et une admirable jeune fille juive.
L'occupation d'une partie du sud de la France est aussi bien traitée.
Le phénomène de la versatilité de l'opinion publique est aussi bien analysé, et le passage de l'admiration du Duce à son exécution sommaire et le traitement de son cadavre et de celui de sa maitresse bouleversant
L'intrigue du roman est très bien ficelée, mais j'en ai beaucoup appris sur l'histoire de l'Italie durant cette période
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Je me suis régalé à lire cette fresque historique où deux jeunes gens que l'amour rapproche se voient séparés par l'air nauséabond des temps qui courent.
Un livre très intéressant où l'on apprend énormément sur cette période de l'Italie fasciste et dont l'intrigue vous tient jusqu'au bout.
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Les nobles, qui avaient passé la guerre dans leur villa sur la lagune, revenaient peu à peu. Ils retrouvaient leur palais et se désolaient bruyamment des dégâts causés par les Allemands qui avaient installé leurs bureaux en ces prestigieuses demeures, gâchant le parquet, les boiseries, les fresques et les tableaux, quand ils ne les avaient pas volé avant de fuir. Ils se lamentaient:" Nous avons été occupés par les barbares, cela devait nous arriver un jour", oubliant le profit qu'ils en avaient souvent tiré, à coups de flatteries insidieuses et de lucratives transactions. Mais sur ces accointances, tous jetaient un voile, à peine transparent et même pas blâmable, considérant que c'était encore une manière de combattre l'ennemi que le gruger et que, dans la longue histoire de Venise, la ruse avait fréquemment remplacé les galères, en coûtant moins cher.
Mais enfin, ils étaient partis! et c'était l'heureux constat qu'il fallait faire, que tout allait recommencer, les fêtes, les affaires et le reste. Les Allemands pourraient revenir, en touristes cette fois, et on les accueillerait dans les luxueux hôtels de la Sérénissime, en même temps que les ressortissants des pays alliés, leurs anciens ennemis, avec le sourire chaleureux du commerçant vénitien, sous l'oeil indifférent des chats.
Extrait de "Rhapsodie italienne" de Jean Pierre Cabanes lu par Michelangelo Marchese. Parution le 11 mars 2020.
Pour en savoir plus : https://www.audiolib.fr/livre-audio/rhapsodie-italienne-9791035402198