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Citations sur Missing, Tome 3 : La maison du crime (16)

« Tatie Rose, elle, ne s’est pas laissé attendrir.

- Une pom-pom girl, a-t-elle reniflé. Elle ne l’a pas volé ! Ça lui apprendra à sautiller de ts les côtés ds une jupette indécente. Tu devrais en prendre de la graine, Jessica, sinon tu y passeras toi aussi.

- Tatie Rose ! s’est exclamée ma mère, outrée.

- En quoi, a grommelé la vieille toquée. Ce n’est pas exclu. Surtout si tu continues de l’autoriser à se fagoter comme une dégoutante !

J’ai estimé que j’avais eu mon compte de mondanités.

- Ça a été un plaisir, tatie, ai-je rétorqué en me levant de ma chaise, mais je crois que je vais aller dire bonjour à Douglas. Il dormait, quand je suis…

- Douglas ! a craché le démon en levant les yeux au ciel. Je voudrais bien savoir quand il ne dort pas celui-là.

Ce qui m’a permis de deviner comment mon frère avait réussi à supporter la compagnie du fléau quinze jours durant sans personne pour l’épauler. »
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Un autre aspect concernant les « efforts » dont j’étais censée faire preuve en Première – mis à part m’arranger pour qu’un pauvre innocent s’amourache de moi afin de pouvoir déambuler main dans la main et l’air de rien devant le garage où Rob travaillait depuis qu’il avait réussi son bac l’année précédente – consistait à éviter les échauffourées.
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Un son familier a attiré mon attention. Un bruit auquel mes oreilles s’étaient complètement habituées, et ce depuis un bon moment, au point qu’elles étaient capables de le différencier de tous les autres. Le ronronnement du moteur de Rob. Enfin, de celui de son Indian, pour être précise.

J’ai pivoté sur mes talons. C’était bien lui. Il venait d’entrer sur le parking et, force m’est de l’avouer, il était encore plus craquant en plein jour qu’il l’avait été la nuit précédente, au clair de lune. J’ai laissé Tisha et me suis dirigée vers lui. Quand il s’est arrêté près de moi, a coupé les gaz et a retiré son casque, j’ai cru que mon cœur allait exploser tant ce type était splendide, avec son jean étroit, ses bottes de moto, son T-shirt moulant, ses cheveux bruns un peu trop longs et ses yeux gris clair.
— Salut ! m’a-t-il lancé. Juste celle que je cherchais. Ça roule ?
— Salut, ai-je répondu d’un air décontracté, consciente de tous les regards rivés sur nous. Ça va. Et toi ?

Il est descendu de bécane et a passé une main dans ses tifs.
— Oh, moi ? Pas de problème. Après tout, c’est toi qui as essuyé les plâtres. D’abord auprès des fédéraux, puis de tes parents. Je me trompe ?
— Pas du tout. Ils n’étaient pas des plus enchantés. Pas plus

Allan et Jill que Joe et Toni.
— Je m’en doutais. Alors, je me suis dit que j’allais profiter de ma pause déjeuner pour venir voir si tu tenais le coup.

Apparemment, tu m’as l’air en pleine forme. Plus que ça, même, a-t-il ajouté en m’examinant de la tête aux pieds. Une raison particulière pour expliquer ces falbalas ?

Allusion à une de mes nouvelles tenues achetées pendant les vacances. Un chemisier noir avec col en V, une minijupe rose et des sandales noires à talons. J’étais très chic, pour parler comme en cours de français.

— Oh, c’est juste que… je fais des efforts, cette année. J'étais très chic pour parler comme en cours de français.
— Oh, c’est juste que… je fais des efforts, cette année. Je tâche de ne pas m’attirer trop d’ennuis.

Pour mon plus grand plaisir, il a froncé les sourcils, l’air mécontent.

— Ce n’est pas avec des jupes aussi courtes que tu en prends le chemin, Mastriani. Crois-en ma vieille expérience. Hé, c’est ma montre, ça ! s’est-il exclamé ensuite en regardant mon poignet.

Flûte ! J’étais cuite et recuite ! J’avais trouvé la montre, un objet noir et lourd plein de boutons qui faisait des trucs bizarres comme donner l’heure au Nicaragua, dans la poche de sa veste en cuir, veste qui trônait désormais à une place d’honneur dans ma chambre – je l’avais suspendue à l’un des montants de mon lit. Il m’avait paru évident qu’il fallait que j’arbore cette montre à l’école. N’importe quelle fille aurait pensé pareil.
— Ah oui, ai-je susurré avec une nonchalance étudiée. Tu me l’as prêtée cette nuit, tu te rappelles ?
— Maintenant, oui. Je l’ai cherchée partout. Envoie !En traînassant le plus possible, j’ai détaché le bracelet. Je sais, il était ridicule de ma part de m’accrocher ainsi à la montre de ce type, mais c’était plus fort que moi. C’était comme un trophée. Mon trophée.
— Tiens, ai-je dit en la lui tendant.

Il l’a prise et l’a fixée à son poignet en me dévisageant comme si j’étais cinglée. Ce que j’étais sans doute, à la réflexion.

— Elle te plaît ? m’a-t-il demandé. Tu en voudrais une comme ça ?
— Non. Pas vraiment.
Impossible de lui avouer la vérité, non ?
— Parce que je pourrais t’en avoir une, si tu veux. Même si j’aurais cru que tu préférerais une de ces montres de dames.
Celle-là est un peu ridicule, sur toi.
— Je n’ai pas envie d’une montre.
Juste de la sienne.
— D’accord, si c’est ce que tu veux.
— Oui.
— Tu es zarbi, a-t-il continué après m’avoir examinée un instant. Tu es au courant ?

Formidable ! Mon mec traversait toute la ville au lieu de déjeuner rien que pour m’annoncer qu’il me trouvait toquée.

C’était d’un romantisme ! Heureusement, Tisha et sa clique étaient trop loin pour avoir entendu.
— Bon, il faut que j’y retourne, a-t-il repris. Évite les ennuis.

Laisse l’enquête aux pros, compris ? Et appelle-moi, OK ?
— Promis.

Il a plissé les paupières.
— Tu es certaine que ça va ?
— Oui.

Ce qui, évidemment, n’était pas vrai. Enfin, si. J’allais bien tout en allant mal. Ce que j’attendais de lui, c’était qu’il m’embrasse. D’accord, d’accord, c’était débile. D’espérer un baiser. Surtout parce que Tisha et un tas d’autres gens nous observaient. Mais c’était un peu comme la raison pour laquelle j’aurais voulu conserver sa montre. Je souhaitais juste que tout un chacun sache que j’avais un mec.
Et que ce mec n’était pas Skip Abramowitz.

Bon, je ne prétends pas que Rob a lu dans mes pensées. C’est moi qui ai des talents spéciaux, pas lui.

Je ne soutiens pas non plus que j’ai, d’une façon ou d’une autre, glissé cette idée dans son crâne. Mes pouvoirs surnaturels se limitent à retrouver les personnes disparues, pas à suggérer aux garçons de m’embrasser.

N’empêche, il a levé les yeux au ciel, a poussé un juron, a plaqué sa main sur ma nuque, m’a attirée vers lui et a déposé
un rude baiser sur mon front.
Puis il a grimpé sur sa bécane et a filé.
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Et maintenant, expliquez-moi un peu qui ferait un truc pareil !

Je ne plaisante pas. J’ai envie de comprendre.

Qui étranglerait une pom-pom girl avant de jeter son cadavre au fond d’une ancienne carrière de calcaire remplie de flotte ? Je peux admettre qu’on ait envie d’étrangler une pom-pom girl. Notre lycée abrite certaines des plus teigneuses cheerleaders d’Amérique du Nord. Sérieux. Comme s’il fallait réussir un examen prouvant que vous n’avez aucune compassion envers le genre humain pour entrer dans la bande. Ces filles préféreraient s’arracher les cils plutôt que s’abaisser à parler à un élève d’une classe sociale inférieure à la leur.
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C’est ça, le problème, quand on vit dans une ville minuscule. Je partageais cette heure avec les mêmes personnes depuis l’école élémentaire. Bien sûr, de temps en temps, quelqu’un déménageait, un nouvel élève débarquait mais, pour l’essentiel, année après année, on retrouvait les mêmes tronches bien connues. Ce qui explique pourquoi, en ce jour de rentrée en Première au lycée Ernest-Pyle, je me suis glissée sur le siège du deuxième pupitre du deuxième rang. J’avais toujours été assise là, parce que, en permanence, nous étions placés par ordre alphabétique. Mon nom de famille, Mastriani, me mettait en seconde position des « M » de ma classe, derrière Amber Mackey, laquelle était systématiquement assise devant moi, en permanence s’entend.
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Est-il utile de préciser que j’ai seize ans et Douglas vingt, et que, par conséquent, nous n’avons pas besoin d’être chaperonnés, notamment par une vieille dame de soixante-quinze ans qui ne pense qu’à faire des patiences et à me cuisiner sur ma vie sexuelle ? Non que j’en aie une, au passage. Nonobstant, tatie Rose débarquait et, que ça me plaise ou non, c’était le même prix.

Plutôt crever ! C’est ainsi que, après avoir sué sang et eau comme monitrice au camp de Wawasee pour petits musiciens surdoués – mon idée des vacances ! –, j’étais partie avec les Abramowitz dans le Michigan au lieu de rentrer bien tranquillement à la maison. Halte-là, mes enfants ! Je préfère encore supporter le spectacle de Skip s’enfilant des sandwiches banane-beurre de cacahuète, matin, midi et soir pendant une quinzaine plutôt que me coltiner les conversations de tatie Rose, laquelle n’adore rien tant que me seriner du matin au soir qu’à son époque seules les filles de mauvaise vie portaient des cottes.
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-Eh bien, Skip, ai-je repris en me détournant, je crois pas que ça va être possible. J'ai eu l'autorisation d'onze heure, pas plus. Ma mère refusera catégoriquement que j'aille à une séance à minuit.

-Bien sûr que non, a proféré l'intéressée à voix haute.

Horreur et putréfaction !

-M'man ! ai-je gémis, ahurie en écartant l'écouteur.

-Pas la peine de me regarder avec ses yeux de merlan frit, Jessica, a-t-elle rétorqué. Je ne suis pas complètement psychorigide. Si tu as envie de te rendre au cinéma avec Skip, je suis tout à fait d'accord.

J'étais scotchée. Après la leçon à laquelle j'avais eu droit à propos de Rob, je l'était attendue à ce qu'elle m'interdise à jamais de franchir de nouveau le seuil de la maison après six heure du soir. Alors au bras d'un garçon... Sauf que, visiblement, c'était d'un mec bien précis que j’étais priée de me tenir loin. Un type qui ne s'appelait pas Skip Abramowitz.

-Ce n'est pas comme si ton père te moi ne savions pas qui il est, tu comprends ? a-t-elle enchaîné. Skip est un jeune homme très responsable. Il va de soit que tu as le droit de l'accompagner à ce film.

-Mais m'man ! ai-je protesté, la séance ne commence pas avant minuit !

-Tant qu'il te ramène ici juste après.

-Je vous promet, madame Mastriani ! Ne vous bilez pas ! a résonné une voix au fond du combiné qui pendait mollement entre mes doigts.

Bref, c'est ainsi que je me suis retrouvée obligée d'accepter l'invitation de Skip. Ben quoi ! Je ne pouvais pas refuser, après cette monstrueuse intervention maternelle ! Pas sans humilier à mort le malheureux, s'entend. Ou moi-même, d'ailleurs.

-Je ne veux pas sortir avec lui, maman ! ai-je beuglé après avoir raccroché.

-Pourquoi donc ? s'est étonnée ma mère. Je trouve que c'est un charmant charmant. Traduction -il ne conduisait pas de moto, ne s'était jamais sali les mains dans un garage et avait toues ses chances d'obtenir une mention bac. Ah, oui, j'allais oublier -son père est l'avocat le mieux payé de la ville.
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C’est son nom. Rob Wilkins. Ou l’Enfoiré, pour reprendre l’expression de Ruth. (Excusez son langage.)

Sobriquet que je trouve un tantinet injuste, car il ne m’a jamais menti. Dès l’instant où il a appris mon âge, il n’a pas tourné autour du pot pour m’informer qu’il était inutile d’espérer qu’il se passe quoi que ce soit entre nous. En tout cas, pas avant deux ans minimum.

Ce qui, je vous l’avoue, ne me dérange absolument pas. Un de perdu, dix de retrouvés. Certes, ils n’ont peut-être pas tous les yeux couleur de « brume flottant au-dessus du lac juste avant le lever du soleil », ni des tablettes de chocolat à croquer, ni une Indian absolument mirifique qu’ils ont assemblée dans leur grange à partir de rien, et ce de leurs propres mains. Mais ça reste des mâles. En apparence.
Passons.
Pour résumer, j’avais été absente deux semaines, sans téléphone ni télé ni radio ni aucune source d’information. J’étais en vacances. De vraies vacances. Excepté pour ce qui était de se marrer. Alors, comment étais-je supposée avoir appris que, pendant ce temps-là, une fille de ma classe avait avalé son extrait de naissance, hein ? Personne ne m’en avait rien dit.

Enfin, pas jusqu’à ce que je déboule à ma permanence du matin.
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Quel gars de ma connaissance savait où était la chambre?
La vérité m'a soudain frappée.
- Skip ! ai-je sifflé. Ça va pas la tête ? fiche moi le camp d'ici !
- Qui c'est, Skip ? a rétorqué la silhouette en levant le visage vers le ciel.
J'ai sauté en vitesse en arrière comme si je m'étais brûlé. Ce n'était pas Skip. Mais alors pas du tout.
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-Jessica ? a demandé une voix que je n'ai pas identifié après décroché.

-C'est moi. Ecoute, espèce de débile, ai-je ajouté en baissant le ton, si tu ose me rappeler, je te jure que je vais te choper et que j'hésiterai pas à t'écraser comme le cafard que tu es.

-Mais c'est la première fois que je te téléphone, Jess ! s'est écrié l'inconnu, réellement abasourdi.

J'ai dégluti en me rendant enfin compte de la personne avec qui je discutais.

-Skip ?

-Oui, c'est moi.
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