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Citations sur Missing, Tome 4 : Sanctuaire (17)

« — Tout va bien, ai-je murmuré à Rob en écartant doucement ses cheveux de son front et en l’embrassant. Je suis là. Tout va s’arranger.

Ben tiens ! La seconde d’après, Brutus a grondé. Relevant les yeux, j’ai découvert un homme debout près de la fourgonnette, un sauvage à la figure dissimulée derrière une longue tignasse emmêlée. Bon, d’accord, je sais bien que les sauvages n’existent pas, mais c’est ce à quoi il ressemblait. De plus, il était couvert de neige, avait les bras écartés… Bref, il m’a flanqué une telle frousse que je me suis mise à hurler comme une possédée.

Brutus se serait sans doute jeté à sa gorge si le nouveau venu n’avait agité les mains en braillant :

— C’est moi, Jessica ! Le docteur Krantz !

J’ai attrapé le cabot par son collier de cuir afin de l’empêcher de tailler en pièces l’agent du FBI.

— Bon Dieu ! me suis-je emportée. Qu’est-ce qui vous prend, Krantz, de surgir sans prévenir dans le dos des gens ?

Ôtant sa capuche bordée de fourrure, il m’a contemplée derrière ses lunettes.

— Vous allez bien, Jessica ? Je me suis fait beaucoup de souci. Quand ces voyous ont débarqué avec leurs motoneiges, j’ai cru que vous étiez morte…

— Un peu de respect, mon vieux. Ces voyous sont de notre côté. Et d’abord, qu’est-ce que vous fichez ici ? Je vous avais pourtant dit de rentrer chez vous, non ? »
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Cette fois, quand tout a commencé, j’ai été complètement prise au dépourvu.

Alors qu’on aurait pu s’attendre à ce que ce ne soit pas le cas. À ce stade. Après tous ces mois, s’entend. Sauf que si. Apparemment, en dépit de tout, je suis aussi idiote qu’avant.

Ce soir-là, ça n’a pas débuté par un coup de fil ni une lettre. Ce soir-là, on a sonné à la porte. Au beau milieu du repas de Thanksgiving[1]. Rien de très inhabituel là-dedans. En effet, la sonnette avait pas mal carillonné ces derniers temps à la maison. Cela s’expliquait par le fait qu’un des restaurants appartenant à mes parents avait brûlé, deux mois plus tôt environ. Les voisins – nous vivons dans une petite ville – avaient souhaité nous témoigner leur solidarité en apportant du bœuf Strogonoff et des gâteaux aux kakis.
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Pour ce Thanksgiving, d’ailleurs, la table croulait sous les mets. Il y avait à peine assez de place pour les assiettes vu le nombre de plats débordant de dinde, de patates douces, de canneberge confite pour accompagner la viande, de sauces, de haricots verts, de salade, de petits pains, de patates sautées, de purée à l’ail, de carottes glacées, d’épinards à la crème et de bouillie de navets.
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Mettez-vous à ma place. Vous auriez réagi de même. Personne ne tient spécialement à ce qu’on lui raconte pour la énième fois sa propre histoire – comment, frappée par la foudre, j’avais développé le pouvoir surnaturel de localiser les personnes disparues ; comment j’avais été plus ou moins enlevée par un des bras armés les moins fréquentables du gouvernement, le FBI, qui souhaitait que je travaille pour lui ; comment certains de mes amis avaient été contraints de déclencher quelques menues explosions afin de me ramener à la maison. Le sujet est clos, merci. Passons à autre chose.
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Il faisait sombre, dehors – la nuit tombe vite, en novembre dans l’Indiana – mais la lampe du perron était allumée. En approchant de la porte d’entrée, qui est en partie vitrée, j’ai distingué un imposant Afro-Américain debout de l’autre côté. Il surveillait la rue en attendant qu’on veuille bien lui ouvrir. J’ai tout de suite deviné de qui il s’agissait. Je l’ai déjà signalé, notre ville n’est pas très grande et, un mois auparavant, aucun Noir n’y vivait encore. Cela avait changé quand la maison des Hoadley, en face de la nôtre, avait été acquise par le Dr Thompkins, un médecin qui avait été nommé chirurgien en chef à l’hôpital du comté et avait déménagé de Chicago avec sa famille – une femme, un fils et une fille.
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Je me suis dit que le Dr Thompkins, venant d’une grande ville et tout, ignorait que nous, les bouseux, ne voyons aucun inconvénient à nous entraider entre gens du même quartier. D’ailleurs, je soupçonnais l’homme d’être au courant de fort peu de choses à notre sujet. Ainsi, il ne se doutait sûrement pas que, bien que l’Indiana ait rallié les rangs des nordistes pendant la guerre de Sécession, il restait encore pas mal de monde, surtout dans les coins les plus méridionaux de l’État, pour considérer que les idées des confédérés n’étaient pas entièrement mauvaises.
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Ici, les Culs-Terreux font partie de ceux qui, parfois, écument les alentours, un drapeau confédéré accroché à leur camionnette et autres joyeusetés du même style. Les Bouffeurs-d’Avoine continuent à dire «nègres» pour «Noirs», et pas seulement quand ils citent Chris Rock, Jennifer Lopez ou un rappeur quelconque. Même si, personnellement, j’en connais qui ne traiteraient jamais personne de nègre, de la même façon que je connais, encore une fois personnellement, des Bourges qui n’hésiteraient pas à traiter de gouine une fille comme moi, aux cheveux très courts et ayant une fâcheuse tendance à jouer des poings, ou de youpine mon amie Ruth, qui se trouve être juive.
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— Joseph ! a-t-elle piaillé à l’instant où nous sommes revenus dans la salle à manger. Qui était cet homme de couleur ?

Un membre de la famille comme grand-tante Rose est vraiment très gênant. D’autant qu’elle n’est même pas alcoolique ni rien de ce genre sur quoi rejeter la faute de son comportement. Elle est teigneuse, un point c’est tout. Plus d’une fois, j’ai envisagé de lui en coller une, mais, comme elle a dans les cent ans (bon, d’accord, soixante-quinze, vous parlez d’une différence), mes parents n’auraient sûrement pas apprécié des masses. Par ailleurs, je m’efforçais vraiment de freiner mes tendances violentes, surtout à cause d’un procès qu’on m’avait collé aux fesses peu de temps auparavant pour avoir dévié la cloison nasale de certaine peste de ma connaissance.
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Ma mère a une Golf. Elle n’a pas la puissance de la Volvo paternelle, mais elle a du chien. En plus, vu que je suis toute petite, elle est un peu plus facile à manœuvrer. J’ai reculé dans l’allée, les doigts dans le nez en dépit de l’obscurité, et je suis partie en trombe dans Lumley Lane. Chez les Hoadley – enfin, les Thompkins –, toutes les lumières étaient allumées. J’ai levé les yeux en direction des fenêtres qui donnaient directement sur les miennes, celles de la chambre de Tasha – je le savais pour l’avoir aperçue à travers les carreaux. La famille, qui recevait les grands-parents (j’étais au courant, parce que Mme Thompkins avait refusé l’invitation de ma mère dans la mesure où ils attendaient du monde), avait dû dîner plus tôt que nous si Nate avait été envoyé chercher de la crème fouettée deux heures auparavant. J’ai noté que Tasha était déjà dans sa chambre. Je me suis demandé ce qu’elle y fabriquait. Pas ses devoirs, par pitié ! Mais elle me semblait être le genre de fille à réviser ses leçons juste après le gueuleton de Thanksgiving.
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— Qu’est-ce qui te tracasse, alors ?

— Rien, je te dis.

— Oh !

Malgré moi, j’ai été déçue. Certes, je ne m’attendais pas à ce qu’il me demande en mariage ni rien, mais j’avais un peu espéré que son invitation à passer Thanksgiving avec lui et sa mère serait un signe que notre relation progressait. Je m’étais dit qu’il allait enfin mettre de côté les réticences ridicules qu’il nourrissait à l’encontre d’une liaison digne de ce nom, sous le fallacieux prétexte que je n’avais que seize ans et lui dix-huit, et qu’il était sous le coup d’une peine de mise à l’épreuve pour un acte criminel dont il refusait encore de me révéler la nature.
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