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livre ABSOLUMENT admirable !! un choc, un ouragan .......une langue poétique exceptionnelle, la force de cette histoire déchirante dont on ne ressort pas indemne.......sur l'île déserte , c'est obligatoirement ce livre là!!
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Les habitués de ce blog ne seront pas étonnés d'apprendre que je ne connaissais absolument pas Tristan Cabral, poète dont le premier recueil s'intitulait Ouvrez le feu! (1974)
Mais il s'agit ici d'un récit autobiographique, fort court, évoquant la vie si remplie de l'auteur. Un fort joli texte, dépouillé et intense, sobre et éclairant. Son parcours et ses engagements méritent d'être connus (oh que oui!), mais je me limiterai à deux souvenirs.

Tristan Cabral est né en 1944, des amours de sa mère Juliette avec un médecin militaire allemand. le couple ne se reverra jamais, et Juliette reprendra la vie commune avec son mari.
"Le jour de mes dix-huit ans, le 29 février, Juliette m'a dit, le dos tourné : 'Tu sais bien que Claude n'est pas ton père!'
C'était un dimanche après-midi. J'ai pleuré et j'ai ri. Juliette disait enfin ce que j'avais toujours su sans le dire. le silence se fendait. J'étais en mots. Je n'étais plus tout à fait l'enfant d'un long silence."

Vers dix ans, le mystère des mots lui est révélé, par un instituteur.
"J'étais sauvé. Je savais tout. Les mots, c'était le vrai monde. (...) Mes premiers poèmes, je les appelais 'mes vers secrets'. Je n'en ai gardé qu'un. Il est bien sûr dédié à Juliette. Il m'a valu le prix de la fête des Mères. le journal Sud-Ouest l'a publié. Juliette l'a eu dans un vieux portefeuille toute sa vie.
Le voici:
La mise en mer
A Juliette des Océans
Je regagnais les portes
des marées de septembre
quand une vague morte
est venue me surprendre

alors j'ai pris ton corps
j'ai fermé tes paupières
et j'ai longtemps marché
en direction du nord
et puis je t'ai couchée
dans un filet de pierre

J'ai tressé dans les algues
des fleurs de sable vert
et je t'ai mise en mer
dans le creux d'une vague...
(Sur la jetée du Moulleau, j'avais onze ans) "


Tu as vu , Aifelle, une grande première, un poème sur mon blog!

Pour la suite, à découvrir!
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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C'est difficile de rendre compte de cette lecture à l'écriture magnifique, où perce en permanence une souffrance liée à l'enfance et une révolte qui trouvera à s'exprimer dans les années 68-70. Pourtant le récit n'est pas lourd, l'enfance à Arcachon avec son frère et sa soeur, les promenades sur le chemin des immortelles, la mère, amoureuse en attente de retrouvailles chimériques, le mari effacé. Plus tard il y aura l'emprisonnement pour "démoralisation de l'armée", les voyages à Jérusalem, dans les Andes, Istanbul, à la recherche d'un absolu insaisissable.
Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Livre reçu dans le cadre de masse critique, et je remercie Babélio.
Je vais avoir beaucoup de mal à publier une critique pour ce court récit autobiographique de Yann alias Tristan Cabral.
Pourquoi? En choisissant ce livre, je ne m'attendais pas du tout à ce que j'allais découvrir. je pensais trouver un roman fort sur le sort de ces femmes soupçonnées de collaboration horizontale durant la seconde guerre mondiale.
En fait, il s'agit de la vie de l'auteur, né justement d'une union entre une française et un officier allemand. On suit son parcours, certes mouvementé et dépassant de nombreuses frontières des débuts jusqu'à nos jours.
C'est court, très bien écrit, même si j'ai parfois beaucoup de mal avec la succession de phrases très courtes, de plus, c'est assez littéraire.
Alors, en conclusion, une impression fort mitigée, car berné par le titre et la couverture.

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Ce n'était pas vraiment le livres que je m'attendais a lire, mais c'est une excellente surprise, dans le sens ou l'écriture est non seulement magnifique mais aussi à fleur de peaux.

Comme je l'ai dit plutôt ce n'est pas exactement le livre auquel je m'attendais, puisque je pensais que l'on s'attarderait davantage sur Juliette, que l'on nous raconterait sa vie, ce qu'il a pousser a "collaborer a l'horizontal" ors c'est l'histoire de son fils qu'on nous raconte, j'ai commençait par être déçut pour finalement me laisser porter par le livre, que j'ai énormément aimer.
Lien : http://pierredejade.blogspot..
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Avis mitigé sur ce livre, alors même que le thème avait tout son intérêt : comment peut-on se construire et vivre quand on sait que l'on est le fruit d'une relation amoureuse entre une femme adultère et un boche ?

Le plutôt décevant : la photo de couverture du livre et son résumé semblaient faire la promesse de l'évocation d'un contexte (période de l'épuration après-guerre) et d'une histoire de vie (notamment celle du couple des parents de l'auteur : elle, Juliette, la mère, jeune française ayant "fauté" par amour, et lui, le géniteur mais pas le père officiel, jeune médecin militaire allemand l'ayant finalement délaissée après-guerre).
Or, si c'est effectivement le point de départ de l'ouvrage (sa maman a compté parmi les femmes tondues à Bordeaux pour avoir "collaboré à l'horizontal"), il n'en est finalement que très peu question.
Décevant également, le fait que la rencontre entre l'auteur et son géniteur allemand ne se soit pas faite (ou très furtivement) et ne lui ait pas permis de se reconstruire a posteriori.

Le plutôt intéressant et attachant : la façon dont l'auteur rend compte des non-dits familiaux (alors même qu'il percevait bien qu'il était l'épicentre d'un trop lourd secret), du poids qui pèse sur ses épaules, et des conséquences sur sa vie : son isolement, son manque de confiance en soi, sa difficulté à se poser, à construire une vie qui ait un sens pour lui et les autres. Mais aussi, conséquences sur l'ensemble de la famille (un père officiel aux abonnés absents, une mère vivant dans la nostalgie du passé, une fratrie (un frère plus grand, une soeur cadette) partagée entre obligation morale de soutien et rejet.
La forme est également déroutante : de très courts chapitres qui suivent une chronologie régulière, une prose composée de courtes phrases qui se succèdent sans forcément avoir de lien, mais qui, petit à petit, par touches successives, voire opposées, tendent à composer un portrait sensible de l'auteur empêtré dans sa douleur, son silence, ses contradictions et ses renoncements.

Puis, il y aura pour l'auteur, en chemin, une éclaircie : sa découverte de la littérature et du pouvoir des mots. le lyrisme évocateur de cette période est parfaitement rendu. On se dit, ouf, il est sauvé... Et pourtant, on verra qu'il n'en sera rien.

C'est clairement bien écrit, il y a de nombreuses phrases fortes, les poèmes qui accompagnent le texte sont très touchants. J'interprète ce texte comme une nécessité impérieuse pour l'auteur de l'écrire, sans doute à des fins thérapeutiques, pour sa descendance ou peut-être pour mettre des mots écrits sur un parcours qu'il ne pouvait expliquer, exprimer à l'oral ? Il a été publié en 2013 alors même qu'il s'était fait connaître comme écrivain et poète dès 1974.
Peut-être cela explique-t-il sa brièveté (91 p), sa forme particulière et cette sensation diffuse d'un texte pas forcément abouti (on dirait les bribes d'un journal intime organisées après coup en vue d'une publication) alors qu'il en ressort quand même une grande force et des émotions.

Malgré mon intérêt pour les histoires de vies, et pour les témoignages liés à la Seconde guerre mondiale, je crains que ce court opus de l'oeuvre littéraire de Tristan Cabral ne me laisse un souvenir très fugace.



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