AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,8

sur 57 notes
5
8 avis
4
8 avis
3
3 avis
2
4 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je tiens Jaume Cabré comme le cousin espagnol du grand Umberto Eco, tout au moins dans la veine romanesque de l'un et de l'autre. Philologues et (ou) linguistes tous deux, ils ont un rapport commun aux mots et à la langue, aux livres et à l'écriture, une fascination pour les bibliothèques, la musique, l'art et la créativité.
De Cabré, j'avais lu il y a quelques années le formidable - Confiteor -, et je m'étais promis un jour de retrouver cet auteur.
J'avais dans ma PAL pyramidale un de ses recueils de nouvelles : - Quand arrive la pénombre - ; amoureux du genre, je me suis laissé tenter.
Il y a comme chacun sait toutes sortes de recueils : des sans liens, des à thèmes et puis comme dans le cas de celui de Cabré une intrication de petites histoires qui, à première vue, semblent se suffire à elles-mêmes, mais qui telles des poupées russes, débouchent sur une histoire qui se prolonge, rebondit, surprend et stimule l'excitation du lecteur, trop heureux de se laisser mener par le bout de sa trop naïve, trop crédule et trop étriquée imagination.
Amateurs, vous allez vous régaler, car le Maître a concocté un âpre univers... un tissu de routes, tramé de crimes, d'assassins, de victimes, dépourvus de cette morale qui semble être un bien commun, et d'une innocence qui n'est souvent, pour ne pas dire toujours, que le fruit du hasard.
Le mal est au rendez-vous. Les frissons sont garantis. La lecture est prenante... à condition d'être rigoureux et attentif à la plume de Cabré, laquelle est exigeante, et fait peu de cas des lecteurs dilettantes.
Treize nouvelles à déguster !
Commenter  J’apprécie          604
Avec ce titre, on pourrait espérer un contexte poétique dans les lueurs du soir quand le soleil se couche...
Et si le lecteur espère cette sérénité, qu'il passe son chemin, car la Mort rôde...

Focus sur décès, meurtres, et autres fantaisies fantomatiques.
Dans un florilège d'individus infréquentables et de situations extrêmes se racontent, en quelques nouvelles, des circonstances de mort révoltantes et incongrues, s'invitent des thématiques de vengeance, de folie, de déveine, de vieillesse. Une étrange et pertinente compilation de situations de victimes et de tueurs dans leurs basses oeuvres.

Treize contes macabres, parfois en résonance, pour sonder la noirceur de l'âme humaine. L'originalité de chacune des nouvelles, le symbolisme de certains personnages ou objets, l'écriture différenciée par histoire, le ton synthétique et au scalpel, propre à ces narrations courtes, percutantes et très immorales, tout contribue à un excellent divertissement littéraire
Commenter  J’apprécie          201
Un recueil de 13 nouvelles qui dépeint avec brio la noirceur de l'âme humaine ; via une galerie de personnages tous plus vils les uns que les autres qui agissent avec une logique implacable, qui leur est propre.

Cette succession d'histoires courtes fait froid dans le dos, tant la description du mal dans tout ce qu'il peut avoir d'ordinaire est efficace.

C'est pour moi la découverte d'un écrivain et d'un ouvrage que je ne suis pas prête d'oublier. Car il est fort probable que la lectrice que je suis soit désormais à compter au nombre des victimes de ce livre ;-)
Commenter  J’apprécie          70
Un enfant orphelin de mère et abandonné par son père, en proie à des religieux sadiques au sein d'un couvent qui fomente une révolte avec ses camarades (Les hommes ne pleurent pas) ; un tueur à gages qui va à confesse, pour notamment évoquer son dernier contrat (Moyennant finances) ; et d'autres nouvelles qui parlent souvent de crime, de processus vers la mort...

Treize nouvelles qui évoquent une pénombre de l'humanité, une fascination pour le crime, des stratagèmes assassins mis en place pour des vengeances ou des finances. Certaines nouvelles sont plus difficiles à saisir que d'autres, à la limite du fantastique, en transportant le lecteur d'un temps à un autre, en le faisant parfois prendre la place du mort, ou d'un livre de la bibliothèque...

L'auteur aime revenir sur des thèmes de prédilection, hormis le crime, la vengeance et la fausse repentance, il y a aussi la peinture, l'écriture. Histoires de faux repentis, d'anciens voleurs ou assassins, d'hommes attirés par les personnages d'un tableau. L'originalité du recueil réside aussi dans le fait que ce sont des nouvelles qui se répondent, qui se donnent suite.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
Commenter  J’apprécie          40
Les thème du mal, du crime, du meurtre sur commande avec au milieu un tableau qui englouti son propriétaire irriguent ces 13 récits. le tout livré avec beaucoup d'humour noir.
Victime de pédophilie, placides tueur à gages, âme de voleur de moutons, écrivains diaboliques, et bien d'autres avec une tension parfaite dans ces courts récits. Une vision cynique de l'Humanité qui m'a procuré de bons moments de lecture.
Commenter  J’apprécie          30
Je n'ai pas lu toutes les nouvelles et ce recueil me permet de découvrir l'écrivain.

La première nouvelle "Les hommes ne pleurent pas" donne le ton sur la violence qui sera très présente dans le livre, ici nous avons affaire à des jeunes adolescents et en particulier un qui se sont vengés de mauvais traitements et ont fini par atterrir du mauvais côté de la barrière.

Les nouvelles "Moyennant finances", "Poldo", "Buttubata" et "Pandore" m'ont moins marqué car elles ne restent pas dans ma mémoire.

"Claudi" en revanche installe une ambiance onirique intéressante avec ce lien avec une peinture qui aspire puis rejette son personnage et toujours un lien avec la mort.

Je modifierai la chronique dès que j'aurai lu les autres nouvelles. En tout cas, le sens de la narration chez cet auteur catalan est assurément plutôt remarquable.
Commenter  J’apprécie          31
Ecrites à différentes périodes, peaufinées au fil du temps ou composées spécialement pour ce recueil, ces treize nouvelles ont été choisies pour illustrer un thème, l'univers mental des assassins. Convaincu par le point de vue de Riera Llorca, Jaume Cabré établit une thématique, une atmosphère pour lier ces nouvelles. Et même parfois davantage, en ramenant un personnage ou un tableau de Millet.

Quelle différence y-a-t-il à tuer de sang-froid ou en tant que soldat? le remords, sûrement. A part dans la dernière nouvelle où un vieil homme ressasse sa culpabilité pour avoir causé la mort de deux hommes pendant la guerre d'Espagne, les autres personnages, assassins par vengeance, métier, nuisance, peur ou instinct n'éprouvent aucune culpabilité, aucun remords. Ils parlent de leurs actes avec le plus grand naturel.

L'enfant délaissé par son père dans une institution catholique, violenté par un surveillant n'aura de cesse de se venger de ceux qui lui ont gâché son avenir. La vengeance et la mort sont pour lui des évidences.

« Je reconnais que j'ai tué cinq fois, mais je ne suis pas violent.»

Tout comme ce tueur à gages qui exécute ses contrats sans état d'âme ni compassion. Ou ces époux qui souhaitent mettre un terme à leur vie commune. Certains tuent froidement pour se protéger des autres. L'assassin est un berger rancunier, un Prix Nobel inquiet, un père qui n'a plus rien à perdre, une doublure d'un dictateur sénile, un écrivain raté ou un tueur en série.

Le lecteur entre dans un tableau, dans la tête d'un assassin à la recherche du vrai visage, de la lumière. Il en ressort transformé en gardant en tête l'effroyable naturel du criminel.

Jaume Cabré s'amuse à lier ses nouvelles avec un personnage qui passe de l'une à l'autre et surtout avec un tableau, La fermière de Millet. On y aperçoit une paysanne de dos qui marche vers la lumière. Comment ne pas avoir envie de voir son visage et de cheminer avec elle vers la colline de Puig dels Ases?

Malgré le sujet sombre du meurtre, il n'y a aucune noirceur dans ces textes. L'auteur joue des mises en abyme pour intensifier encore l'ambiance mystérieuse, tout en maniant aussi l'humour noir. Jaume Cabré fait de la littérature un art.

« Un étudiant imprudent a dit mais c'est de la littérature, pas de l'art, non? Granell lui a souri et nous a dit à tous, en le regardant lui, si le miracle se produit à travers des mots, nous l'appelons littérature ; s'il se produit de manière éthérée, dans un laps de temps déterminé, nous l'appelons musique; et si le miracle se produit dans un espace matériel déterminé, nous l'appelons peinture, fresque, retable, sculpture. Et si le miracle, c'est l'espace que tu crées, nous l'appelons architecture. L'important, c'est qu'il y ait miracle. »

Même si le miracle fut pour moi relatif (il est toujours plus difficile de s'immerger dans un recueil de nouvelles), l'originalité du sujet, la construction et surtout l'ambiance créée par le talent littéraire de l'auteur sont remarquables.
Lien : https://surlaroutedejostein...
Commenter  J’apprécie          21
'on se venge de sévices du pensionnat ou qu'on agisse par contrat pour de petits meurtres entre amis, la faux finit toujours par tomber. On se confessera parfois au prêtre... mais est-on sûrs qu'il en réchappera? La fiction devient ici prétexte à libérer les pulsions criminelles les plus inavouables. Grinçant à souhait!
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (134) Voir plus



Quiz Voir plus

Littérature espagnole au cinéma

Qui est le fameux Capitan Alatriste d'Arturo Pérez-Reverte, dans un film d'Agustín Díaz Yanes sorti en 2006?

Vincent Perez
Olivier Martinez
Viggo Mortensen

10 questions
95 lecteurs ont répondu
Thèmes : cinema , espagne , littérature espagnoleCréer un quiz sur ce livre

{* *}