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EAN : 9782847366631
390 pages
Nouveau Monde (13/04/2012)
4.33/5   9 notes
Résumé :
Chaque année 1,4 millions de personnes, en grande majorité des femmes et des petites filles, sont achetées et revendues, comme une matière première, au point que le commerce sexuel est devenu, entre la vente d'armes et le trafic de drogues, le plus rentable du monde. Dans cette enquête d'une ampleur sans précédent, menée pendant 6 ans sur trois continents, la parole est donnée à tous les acteurs : les trafiquants et les victimes devenues parfois elles-mêmes des expl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce livre présente une enquête fouillée sur l'esclavage sexuel à travers le monde d'aujourd'hui. Car il s'agit bien d'esclavage et non de prostitution volontaire. Partout dans le monde et principalement dans les pays pauvres, des enfants sont kidnappés ou achetés à leurs parents puis revendus comme de simples objets avant d'êtres soumis par la violence et livrés aux « clients ». Lydia Cacho nous emmène aux quatre coins du monde, de la Turquie au Japon et d'Israël en Asie du Sud-Est en passant par l'Argentine et le Mexique pour mieux nous faire comprendre le phénomène inquiétant de l'esclavage sexuel. Chaque année environ 1,4 millions de personnes, surtout des femmes et des petites filles, en sont victimes dans une assez assourdissante indifférence. Dans ce livre courageux, le lecteur découvrira qu'il y a plus d'asiles pour animaux perdus que de refuges pour femmes voulant échapper à la prostitution, que ce commerce est contrôlé par les mafias et fait partie du trio de trafics (avec les armes et la drogue) les plus rentables du monde, que la corruption empêche de solutionner le problème vu que tout le monde en croque et que toutes sortes de filières permettent de blanchir l'argent sale ainsi obtenu. Mais le plus intéressant restent les témoignages des victimes. On comprend mieux les méthodes pratiquées et on compatit aux souffrances de ces malheureuses. Celui de l'américaine prise par les Yakusas japonais est particulièrement touchant. On atteint aux limites de l'horreur et de la barbarie.
Un livre choc, une enquête troublante, un travail remarquable plein de révélations et de témoignages qui ne laissera personne indifférent. de plus, Lydia Cacho, journaliste mexicaine qui elle-même a eu beaucoup à souffrir des cartels, ne se contente pas d'exposer et de dénoncer une sinistre réalité, elle propose en annexe des actions concrètes et toutes sortes de solutions pour lutter contre un fléau qui ne devrait plus exister au XXIème siècle.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Une plongée dans un enfer méconnu, et pour cause : le patriarcat a tout intérêt à ce que l'exploitation des femmes et des enfants reste la plus invisible possible de sorte qu'elle puisse se perpétuer. La prostitution et la pornographie, au-delà de l'argent qu'elles génèrent, permettent aux hommes de maintenir leur pouvoir symbolique sur les femmes.
Il appartient aux femmes et aux hommes de bonne volonté d'ouvrir les yeux sur cette réalité dramatique et omniprésente, et de dire non à l'esclavage sexuel.
Le livre de Lydia Cacho démontre avec brio la loi suivante : la légalisation et la régulation de la prostitution favorisent la traite des femmes et des petites filles partout où elles ont cours. C'est pourquoi l'abolitionnisme est la seule position éthiquement défendable.
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
 C'est simple : sans demande, il n'y aurait pas de prostitution. La prostitution n'a rien à voir avec la sexualité féminine. Il s'agit d'une création masculine. Si les hommes, à travers le monde, ne recherchaient pas de relations sexuelles payantes, il ne serait pas nécessaire de traquer, de rabaisser et de soumettre des millions de femmes et de petites filles et de leur imposer cette existence déshumanisante.
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Cette nuit-là, je suis morte. Pendant vingt-quatre heures, quarante hommes m'ont violée de toutes les façons possibles. L'un d'eux, qui faisait une fixation sur les petites filles, m'a caressée comme si j'étais un bébé, m'a mise dans le jacuzzi et m'a lavé délicatement, en chantant doucement comme un psychopathe. Il était chauve, musclé et avait le tatouage caractéristique des yakuzas qui lui recouvrait le corps. C'était traumatisant. (…) Les choses que j'ai subies dans cette suite les trois jours qui ont suivi sont innommables, inconcevables pour la plupart des êtres humains. Ils avaient tous leur propre perversion. Certains m'ont introduit des objets, provoquant de graves hémorragies. Aujourd'hui encore, les cicatrices qu'ils ont laissées sur mes organes génitaux m'empêchent de devenir mère.
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Au Paraguay, on m'avait dit que je serais danseuse exotique dans un établissement haut de gamme à Madrid et que s'il y avait des clients, je pourrais les choisir moi-même. Mais ils m'ont amenée en Navarre, où j'ai dû supporter d'avoir des relations sexuelles avec une trentaine d'hommes par jour. C'était affreux : ma vulve était toute enflammée. Un type m'a mordu les tétons et m'a fait vraiment mal. Un autre voulait m'étouffer en mettant son pénis dans ma bouche et prendre des photos avec son téléphone portable. Un autre encore m'a forcé à avoir des relations anales et a ensuite affirmé que je pleurais parce que j'y avais pris goût... 
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Les groupes de traite du monde entier, qui fonctionnent avec des réseaux de protection liés entre eux, ont fait évoluer leurs techniques. Ils ont en effet compris qu'il était nécessaire de se moderniser pour suivre la tendance. C'est ainsi que dans divers pays, trafiquants et proxénètes ont commencé à reprendre à leur compte le discours de certains académiciens et "féministes", selon lequel le travail sexuel représente en réalité la libéralisation réelle de la sexualité féminine dans l'économie capitaliste. Il n'était donc plus nécessaire de droguer, de frapper ou de terroriser les victimes, mais simplement de consolider une culture machiste tout en la déguisant pour qu'elle ait l'air évoluée et élégante. [...] Les mafias s'enrichissent et s'amusent même de cette polémique entre intellectuels et activistes. L'argumentation philosophique sur la signification de la liberté et du libre arbitre fait désormais partie du discours des réseaux de trafiquants, ainsi qu'ils me l'ont eux-mêmes expliqué. Le contre-argument des abolitionnistes repose justement sur le fondement philosophique du concept de liberté et sur la réelle capacité des femmes à prendre des décisions dans un contexte culturel de soumission et d'inégalités profondes.
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Au cours de mes nombreuses années d'enquête, je me suis souvent demandé quelle était la raison de l'augmentation du nombre de jeunes femmes et de petites filles dans le commerce sexuel à l'échelle mondiale. [...] Victor Malarek et [...] Oscar Montiel Torres, qui donnent la parole aux fournisseurs et aux consommateurs de l'exploitation sexuelle, soulignent tous deux un élément important qu'il ne faut pas sous-estimer : nous vivons un contrecoup de la libération féminine qui a provoqué la colère de millions d'hommes, dont les principes traditionnels de virilité n'avaient jamais été remis en cause.
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