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Critique de Prose-Cafe


Même s'il vient de paraître chez Tabou éditions le 10 octobre dernier, ce roman n'est pas une nouveauté. Publié en 2003, il était épuisé depuis longtemps, et c'est très heureux qu'il soit aujourd'hui réédité.

La vie, la mort, voilà le thème de ce roman bouleversant. Au travers d'un récit à la première personne, la narratrice nous plonge dans l'intimité de son couple. Couple à trois composante d'ailleurs : elle et son mari bien sûr, mais aussi et surtout L., cette maîtresse contre laquelle personne n'est de taille à lutter, la maladie, la mort.

Page après page, chapitre après chapitre, elle raconte comment cette maîtresse lui vole un peu plus chaque jour celui qu'elle aime par-dessus tout. Alors que l'homme s'étiole et marche à grands pas vers une fin inéluctable, elle nous raconte le désir intact et puissant qu'elle a toujours de lui, sa frustration, son désespoir. Son déni aussi, car quasiment jusqu'au bout, elle refuse de croire à l'irréversibilité des choses. Ainsi, elle est prête à tout pour retrouver intact l'homme qu'elle aime tant, y à le céder à une autre -si ça peut le sauver- pour mieux entamer sa reconquête ensuite.

Que devient le désir lorsqu'il est confronté à la déchéance, à la maladie et à la mort, telle est la question. Et si ce désir avait le pouvoir de sauver ? On aimerait tant y croire…

C'est une histoire d'amour terrible et bouleversante certes, mais qui ne tombe jamais dans le misérabilisme ou le larmoyant. Car au travers des griefs que cette femme reproche à son mari mourant -de ne plus la désirer, de ne plus lui donner le plaisir auquel elle a droit, de l'abandonner-, c'est avant la longue liste de tout ce qu'il lui a apporté que l'on voit, le désespoir d'une femme face au vide absolu qui régnera sur sa vie après la disparition de l'être aimé… Et l'angoisse de ne plus jamais connaître cela.
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