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Josiane et René...
Les pionniers d'un nouveau monde, Adam et Ève d'une sorte de paradis de tous les possibles, de tous les désirs, de tous les fantasmes.
Avant l'arrivée en masse des émigrants d'un nouveau genre, une femme et un homme explorent cette virtualité si réelle et tangible pressentie dans une trilogie de la fin du 20e siècle: Matrix.
Dans Alt-Life, ce sont les humains d'un monde atone qui vont partir pour un voyage sans retour. Pas de pillule à choisir! Juste un billet à prendre avec le forfait désiré.
L'aventure est séduisante, exaltante et inquiétante: Elle interroge le lecteur sur l'étrangeté d'un abandon de la condition biologique de l'être humain...
Sur une matérialité qu'il faut laisser, abandonner.
C'est le rêve permanent qui devient réalité: le continent virtuel et quasi-infini. Celui qui n'aura de limite que l'imagination.
Le livre est fascinant, parfois hypnotique, et je retournerai faire un tour dans ces pages, car j'ai le sentiment de n'en avoir pas fait le tour complet, du livre.
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Cette bande dessinée, très riche en couleurs, évoque un monde virtuel que vont découvrir un homme et une femme, sortes d'Adam et Eve du futur, monde dans lequel ils côtoieront des êtres virtuels, avec un pouvoir infini de modifications des situations, des choses et même des corps, y compris le leur.

A partir de là un peu plus de 180 pages de fantasmes divers parmi lesquels, inévitablement, le sexe prédomine, la femme paraissant d'ailleurs beaucoup plus passionnée que l'homme, leurs relations sentimentales prenant quelquefois le pas sur l'aspect purement sexuel.

Cette histoire offre l'opportunité d'une réflexion métaphysique, à partir d'un univers onirique, sur le sens de l'existence, la souffrance, la physiologie et même la mort.

Les dessins très réussis sont suffisamment suggestifs pour que le lecteur embarque avec ses propres rêves ou fantasmes dans ce voyage sans fin qui paraît idyllique, mais présente finalement des risques pas seulement psychologiques.
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Deux jeunes gens des années 2050/2060, Josiane et René, sont les cobayes volontaires d'une expérience révolutionnaire pour l'humanité. Dans un monde devenu invivable, probablement à cause de la pollution atmosphérique, un projet d'immersion totale en réalité virtuelle et augmentée doit, à terme, faire quitter aux hommes leurs enveloppes charnelles. Tels les pionniers d'une aventure grandiose, Josiane et René sont chargés de tester les possibilités de cette réalité nouvelle. Leurs réactions, étudiées, doivent permettre de mieux appréhender ce changement complet dans la manière dont se conçoit l'humanité. Appuyé par un graphisme simple et efficace, Alt Life propose une réflexion sur le rapport au corps et le rapport à l'autre, lesquels induisent une réflexion sur le transhumanisme.

Le rapport au corps est d'abord un rapport au sexe. Certes, c'est bien le corps entier qui est parcouru de micro capteurs chargés de faire croire au cerveau que les sensations imaginées sont réelles. Mais toute la première - et majeure, et c'est là l'un des déséquilibres de ce roman graphique, puisque les autres parties apparaissent plus comme des appendices à la première que comme des parties à part entière - partie de la bande-dessinée montre Josiane et René aux prises avec leurs fantasmes sexuels, qu'ils satisfont ou non. C'est une constante : les deux jeunes gens ont des réactions diamétralement opposées. Tandis que Josiane explore son désir sans limites ni vergogne, assumant parfaitement l'irréalité physique de ce qu'elle vit, René, lui, perd pied dans un monde où tout est absolument possible, à condition d'oser le demander. Voilà un monde où il est loisible de demander à une femme de dévoiler sa poitrine, et où celle-ci s'exécute. Là où le désir féminin s'amorce de façon purement intellectuelle, le changement de paradigme ne pose pas de problème à Josiane ; mais le désir masculin, essentiellement physique, a du mal à s'affranchir d'une irréalité seulement sue. Car la perception, elle, est bien réelle. le rapport au corps embrasse bien sûr d'autres éléments. Dans la réalité augmentée, puisqu'on ne mange pas, le corps n'urine plus ni ne défèque ; il ne transpire plus non plus et, bien davantage, il ne souffre plus. du corps ne reste que l'image mentale. de fait, prisonniers d'étranges bulles flottantes, les corps de Josiane et de René, et bientôt ceux d'une grande partie de l'humanité, se révèlent inutiles. Ne demeurent actifs, comme dessinés sur la dernière planche, que le cerveau, le coeur et les poumons : le corps est réduit à ses fonctions vitales essentielles. Ces êtres littéralement désincarnés ne vivent que par l'esprit. de fait, ce nouveau rapport au corps physique induit une réflexion sur l'altérité : qui est l'autre s'il n'est pas un corps qui s'impose à moi physiquement, et auquel je ne peux m'imposer physiquement ?

Josiane et René sont les Eve et Adam d'un monde vierge. Ils l'habitent et le créent en même temps, et pourtant chacun habite et crée son propre monde. La nouvelle technologie ouvre un champ de possibles gigantesque. L'ubiquité, par exemple, n'est plus un don fantasmatique. Chacun peut mener une conversation sérieuse d'un côté et, de l'autre, expérimenter le base jump ou découvrir les Grandes Plaines du Midwest américain. Cette liberté nouvelle et absolue porte aussi le nom de solitude. René, plus que Josiane, en fait l'expérience. C'est aussi là l'un des déséquilibres de la bande-dessinée. le personnage de René est plus complexe et interroge bien plus son nouveau monde que ne le fait Josiane ; partant, celle-ci représente la réaction première et émerveillée que l'on imaginerait avoir soi-même. Si la liberté paraît absolue, la solitude l'est aussi. L'existence de lieux communs - figurés par des visuels connus, comme le restaurant ou les rues d'une ville - ne cache pas la disparition des liens sociaux et familiaux. Des programmes permettent de se cacher des personnes que l'on ne veut plus voir. Tout est possible, tout est accessible, les contraintes, physiques ou sociales, n'existent plus (ou presque). L'autre devient un objet : on l'appelle quand on le souhaite, on ne lui répond que si on le veut vraiment. Si l'objectivation des personnes est d'abord sexuelle - ainsi les premières scènes où Josiane et René découvrent leur nouveau monde -, elle est aussi sociale. On peut choisir de se promener dans un espace avec des personnes aléatoires - réelles ou inventées -, avec des personnes choisies ou seul. L'espace public n'existe plus. Seule existe la volonté individuelle. Alt Life, ou l'individualisme exacerbé. La réflexion peut être poussée plus avant. Dans un monde uniquement virtuel, il est légitime de se demander si l'autre existe encore, ou s'il n'est qu'une projection de l'esprit ou, pire, la projection sur notre esprit d'un programme artificiel, dans une sorte de mise en connexion d'esprits connectés non pas les uns aux autres, mais à un serveur informatique commun.

Sous des aspects de paradis virtuel, le monde présenté par Alt Life explore une possibilité transhumaniste inquiétante. Bien sûr, le champ des possibles s'ouvre pour chacun, qui peut alors exaucer ses souhaits. de la même façon, la virtualité du monde inclut une refonte totale des hiérarchies sociales, qui disparaissent. Sur l'une des planches, Josiane et René accueillent les premiers arrivants officiels dans le monde virtuel. Ils leur expliquent que leur position sociale dans le monde physique ne compte plus et qu'il convient, pour chacun et chacune, de se réaliser non plus en fonction des attentes sociales, mais des aspirations individuelles. Toutefois, face à ces avantages que présenterait le nouveau monde virtuel, plusieurs arguments en montrent aussi les dangers. le premier d'entre eux concerne le désir propre à chaque être humain. René l'éprouve lui-même : si tout est possible, le désir disparaît. Cela est vrai pour les relations sociales - ainsi les relations sexuelles - que pour les expériences matérielles. le deuxième argument vient des conditions d'accès à ce monde virtuel. Josiane et René, en tant que pionniers et cobayes, ont des possibilités illimitées, mais cela n'est pas le cas pour tout le monde. le mercantilisme s'invite aussi dans le transhumanisme, et les possibilités offertes dans le virtuel sont corrélées au prix qu'on a bien voulu mettre dans le monde physique. Et, dans un monde sans travail ni valeur, l'immobilisme apparaît comme un danger bien réel pour les moins favorisés.

Au-delà de considérations que l'on pourrait encore qualifier de matérialistes, c'est aussi une nouvelle conception philosophique de l'humanité qui s'impose dans cette Alt Life. Dans une sorte de revisite du mythe platonicien de la caverne, les sens sont bouleversés. Ce qui est perçu est-il réel ? Physiquement non, bien sûr, mais les expériences menées par les uns ou les autres - expériences sexuelles mais aussi aventures plus dangereuses, notamment dans la dernière partie du livre - détermine de façon réelle l'évolution psychologique des personnages. Les idées prennent le pas sur les choses, l'homme accomplit son destin de pure désincarnation. Partant, n'étant plus homme au sens animal du terme, l'être humain se rêve autre. Ainsi René, frustré de sa perte physique, crée d'autres mondes auxquels il impose les règles du monde physique. L'homme, maître de son propre univers, peut alors se faire démiurge, pour lui-même ou pour d'autres entités . Les auteurs annoncent ainsi le deuxième tome : transhumanité rime tant avec danger qu'avec divinité.
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Un album assez étrange sur les mondes virtuelles façon Matrix. Cependant, on n'aura pas l'impression d'être dans de la pure science-fiction ou dans du cyberpunk.

C'est plutôt la part psychologique des deux personnages principaux qui va prendre le dessus à savoir un jeune homme René et une jeune fille Josiane. C'est en effet une bd portant sur la thématique des plaisirs du couple et la satisfaction des désirs sexuels.

Cette ballade sur le rapport à la réalité m'a paru à un moment donné un brin ennuyeuse. Par ailleurs, le graphisme est dans la ligne claire ce qui n'est pas trop mon dada. Mais bon, ces traits assez grossiers passent encore grâce à une étonnante diversité du décors.

Au final, une oeuvre assez singulière qui peut faire office de récit d'anticipation.
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La planète se meurt et deux jeunes adultes ont été choisis pour expérimenter une sorte de réalité virtuelle dans laquelle toute l'humanité sera destinée à les rejoindre. La vie virtuelle est-elle à la hauteur de la vie réelle ? Peut-on y être heureux ou ne reste-t-on pas éternellement frustré ? A-t-on besoin de souffrir pour vivre, pour aimer ? le monde ne devient-il pas fade quand tout est permis et accessible ? Autant de questions qui nous taraudent à la lecture de cette bande dessinée un peu spéciale, tout de même.
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Prenez Matrix, ajoutez un peu de Westworld ainsi qu'un soupçon de René Descartes. Mélangez vigoureusement. Incorporez dans cette préparation beaucoup de couleurs et d'imagination. Mélangez à nouveau. Ne vous fiez pas aux apparences : le mélange est réussi et vous avez obtenu Alt-Life, le nouvel album publié chez le Lombard du duo formé par Thomas Cadène au scénario et Joseph Falzon au dessin.


# La bande-annonce


- En entrant dans ces oeufs, on intègre la machine, alors on se dit plutôt qu'on quitte la Terre, pour un autre lieu. En fait, on quitte notre condition.


# L'avis de Lettres it be


Quelques mots en guise de quatrième de couverture, des premières cases et planches plutôt surprenantes et qui nous font très vite nous demander où nous avons mis les pieds… Alt-Life est un petit voyage, qui démarre fort et nous embarque très vite loin, très loin. L'histoire se résume avec simplicité finalement : dans une époque pas très lointaine, la technologie s'est développée au point de nous permettre de vivre dans un monde entièrement virtuel. Deux aventuriers (ou cobayes ?) vont tenter l'expérience, comme une sorte d'Adam et Eve 2.0. Et de ce point de départ va se lancer un ouvrage tout entier, sublimé par une intelligence rare et une mise en forme plus qu'originale.


Vous l'aurez compris, Alt-Life est un coup de coeur du côté de chez Lettres it be. Sur le fond comme sur la forme, cette bande dessinée parvient à convaincre, sans jamais laisser le lecteur sur sa faim. de la réflexion (même métaphysique !), un visuel captivant, des personnages bien campés, des références nombreuses… Tout le monde y trouvera son compte tant cette bande dessinée fait le pari de ne laisser personne sur le bord de la route. Même s'il faudra quand même éloigner les plus jeunes, la faute à un érotisme discret mais bien présent pour pimenter la chose au gré des cases, mais surtout mettre en lumière un aspect fondamental de l'histoire : dans un monde où tout est permis, que ferions-nous en premier ? Vous avez la réponse...


Le duo Falzon – Cadène frappe fort, très fort. Dans une histoire qui n'est pas sans rappeler, entre autres références, la série HBO Westworld et ses mondes simulés, Alt-Life sonne juste de bout en bout. Une bande dessinée intelligente, imagée, immersive et percutante. Déjà à mi-chemin de nombreuses références du genre, les deux auteurs n'hésitent pas non plus à s'aventurer brillamment du côté de la philosophie et à semer par endroit des références bien senties au beau milieu de leurs cases. C'est assurément l'une des BD de l'année pour Lettres it be, assurément l'un des ouvrages qui a le plus plu en cette année 2018. A découvrir vite, très vite !


Retrouvez la chronique en intégralité sur Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Difficile de dire si c'est le résumé prometteur ou cette couverture complètement hallucinée qui m'a le plus donné envie d'en savoir plus au sujet de cette BD, mais le résultat est que j'ai un nouveau coup de coeur à partager avec toi.

Dans un futur plus ou moins proche, Josiane et René (oui, bon, habitue toi tout de suite, car tous les persos sont affublés de noms ringards au possible.) sont choisi·e·s pour être les premiers êtres humains à tester une nouvelle sorte de réalité virtuelle où iels n'ont qu'à imaginer une chose pour que celle-ci se matérialise. Plus perfectionnée que les life-box qui sont devenues monnaie courante dans leur monde, cette expérience doit les amener à apprendre par elleux même à auto-gérer leur environnement tout en leur permettant de ressentir aussi bien le vent ou l'eau sur leur peau que les contacts plus ou moins appuyés avec les fausses personnes intégrées à l'univers ou sorties tout droit de leur propre imagination.
Le but est que tout semble réel. Sauf qu'il est impossible de ressentir de la douleur et que les besoins naturels deviennent optionnels.

Dans une optique assez réaliste, la première chose que vont faire nos protagonistes sera de réaliser un (très) grand nombre de fantasmes. Chacun·e de son coté, dans un premier temps. Ensemble par la suite. Parce que rien ne vaut un « vrai » corps ? Pas si sûr. Ni si simple.

Ne te fourvoie pas pour autant, il ne s'agit pas d'une BD érotique, même si le résumé le laisse un peu penser. Car si Josiane va rapidement se lâcher niveau sexe, René va au contraire commencer à s'éloigner de ces fausses interactions et il sera finalement le premier à commencer à véritablement construire son nouvel univers. Chambre avec vue sur les fonds marins ou salon installé sur le dos d'une baleine, tout cela n'est que le début, et notre pionnier va rapidement se prendre pour Dieu. Car, après tout, dans cet univers où tout reste à inventer et où les seules limites sont celles de son imagination, n'est-ce pas ce que tout·e un·e chacun·e est poussé·e à devenir ?

Une histoire qui pousse à réfléchir sur le concept même de vie à l'ère du (presque) tout numérique.

Hé oui, loin de l'histoire de deux post-ados enfermé·es dans une boite pouvant leur faire vivre tous leurs fantasmes comme s'iels y étaient (car iels y sont), comme on aurait presque pu s'y attendre, nous avons ici un scénario bien plus ambitieux qui aborde avec brio des questions plus complexes. Telles que ; la réalité virtuelle, surtout à un tel niveau, peut-elle être comparable à la « vraie vie » voir la remplacer sans qu'on y perde au change ? Quelle importance on vraiment les relations sociales ? Qu'est-ce que vivre, au fond ? Ou encore, qu'est-ce qui définis un Dieu ?

C'est vraiment une très chouette découverte. Je lorgne depuis un temps certain (des années en fait) sur Les autres gens, une autre série du même scénariste, cette expérience est peut-être ce qui me manquait pour enfin m'y atteler.

Parmi les points plus négatifs, je noterais le dessin de Joseph Falzon auquel j'ai eu beaucoup de mal à accrocher, surtout au début. Mais une fois immergé·e dans l'histoire on fait moins attention et on s'habitue même à son trait un peu trop ligne claire à mon goût. La colo en aplats n'aide pas vraiment l'affaire non plus. Quelques ombres auraient été plus que bienvenues.
La mise en pages est assez traditionnelle, mais les situations et la capacité des personnages à pouvoir créer tout à n'importe quel moment permet de nombreuses scènes graphiquement très intéressante comme le passage au travers des murs, l'aspiration, ou plutôt la tombée, vers le haut et quelques autres originalités que je te laisse le soin de découvrir.
Lien : http://kobaitchi.com/alt-life/
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Une promesse effrayante, et en même temps un fantasme envoutant. Remplacer le monde par un univers, l'univers de tous les possibles, exploser les limites de notre corps en vivant dans un écosystème parallèle, virtuel, où notre esprit est Dieu, et peut tout créer, tout inventer, tout vivre. Vertigineuse proposition que de s'y rendre et d'y vivre pour aussi longtemps que nos moyens financiers nous permettent d'y rester. Et mourir ensuite.

Voici le point de départ de Alt-Life, son alternative à la vie devenue misérable sur terre.

Tellement actuelle, cette histoire est jalonnée de brillantes idées, donnant des scènes où s'entremêlent le malaise et le désir, l'irrésistible tentation de voir et de ressentir un érotisme déroutant car au-delà de bien des tabous.

Et très vite c'est une quête que nos deux héros, pionniers de l'expérience, vont devoir embrasser. Une quête du sens de la vie. Lorsque tout est possible, lorsque l'on décide de tout, comment retrouver l'inattendu, l'adrénaline, le mystère de la mort et le sel de la vie ?

Comment aussi s'affranchir de la véritable sensation physique et se satisfaire d'une vulgaire tromperie de nos sens, activée dans notre cerveau à qui « on fait croire que ». Si les corps et les esprits de nos protagonistes sont bien floués, leurs êtres intimes sentent bien qu'il manque quelque chose, la réalité, tout simplement.

On lira Alt-Life pour se divertir et on le refermera la tête pleine de remises en question, d'ouverture sur des continents inconnus de nous-même, et l'imaginaire rechargé.

Un bémol pour moi cependant, cette étoile qu'il manque est pour le dessin, en aplat, au trait naïf. Je comprends ce choix car il sert le fond et la tristesse du monde lorsque l'homme seul en devient le Dieu créateur, mais mon plaisir de lectrice de BD passe aussi par la magie du graphisme que j'aurais préféré, et cela m'est parfaitement personnel, plus sensitif, plus composé et raffiné.
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Une bande dessinée qui fait beaucoup réfléchir !

Au départ, c'est assez simple. Josiane et René sont les pionniers d'un nouveau monde. Un monde virtuel ! Dans ce monde, tout est possible. Il suffit de vouloir pour avoir. Les sensations ressenties sont tellement proches de la réalité qu'on pourrait y croire.
Du coup, forcément, comme l'Homme est un animal, c'est d'abord leurs fantasmes sexuels que nos deux protagonistes vont explorer. Cette bande dessinée n'est donc pas à laisser entre les mains des plus jeunes.

Les personnages évoluent, se posent des questions existentielles qui font réfléchir.

Je ne vous en dis pas plus mais c'est réellement à lire !
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Grâce à mon abonnement Izneo, j'explore le monde de la bande dessinée.

Dans Alt-Life de Thomas Cadène, il est question de réalité virtuelle.
Nous y suivons deux protagonistes, un homme et une femme, qui se sont portés volontaires pour être les pionniers d'un nouveau mode de vie, entièrement virtuel, censé sauver l'humanité d'un monde aux abois (l'intrigue se déroule dans les années 2030).

Avec un dessin chatoyant et onirique, l'auteur immerge le lecteur dans un univers où tout devient possible. Très vite, les personnages expérimentent, réalisent leurs fantasmes les plus fous (y compris et surtout sexuels).
Mais peut-on désirer ce qu'on crée de toute pièce ? Peut-on désirer sans altérité ? Se satisfaire du faux, de l'artificiel quand on a connu le vrai, l'humain ?

Une bande dessinée dans l'air du temps, entre Black Mirror et Westworld.
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