D'abord, on est projeté dans un monde hors du monde. c'est déroutant. Il pleut, il vente, les montagnes n'ont pas l'air sympathique. Puis, quelques éclaircies, un vol d'oiseau, la musique d'une rivière. Et il y a cet homme au milieu.
Voilà comment débute
Big Jim, et d'entrée on sent que l'auteur va s'attacher à faire ressentir autant qu'à décrire. On dérive dans les pas du"grand Jim", qui ne marche pas très droit. Et puis cette errance se muscle de rencontres improbables le long d'une route qui a peur des lignes droites.
Si les premières pages sont très belles, elles éprouvent le sens de l'orientation du lecteur! Mais les pièces du puzzle s'emboîtent patiemment. le rythme s'accélère et on s'accroche aux pas du personnage comme à un ami dont on perce petit à petit l'armure. Ce qui est étonnant, c'est que le lecteur avance au même rythme que le personnage qui a perdu la mémoire au début du roman. La fin est magnifique - et à nouveau déroutante!-
Au final, une bien belle découverte, une écriture très sensible, parfois poétique et l'impression d'avoir pris la route, d'en garder les stigmates sur la peau. C'est comme vieillir sans devenir vieux. Cerise sur le gâteau, si vous êtes un amateur de l'Irlande, de ses paysages et de ses gens, vous serez comblés!
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