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Critique de sabine59


La première de couverture de cette anthologie est à l'image du poète : un homme fusionnant avec un arbre. En effet, le profondément humain et la nature intimement mêlés sont le coeur même de toute sa poésie.

Je connaissais un certain nombre de ses poèmes mais j'ai apprécié d'en découvrir tant d'autres dans ce recueil. Grâce à la préface éclairante et poétique aussi de Philippe Delerm, j'ai mieux appréhendé son destin jalonné de chagrins, de pertes, rongé par la maladie mais aussi magnifié par la rencontre d'Hélène, sa femme, sa muse.Il est mort jeune, à 31 ans, et il avait déjà la prescience de sa disparition précoce , il écrivait :
" Ce sera comme un arrêt brutal du train
Au beau milieu de la campagne un jour d'été "...

J'aimerais que l'on ne voit pas en lui qu'un instituteur de village ( beau métier par ailleurs😊), et donc qu'on le réduise à un chantre de l'école et de la campagne, dont on ne retient souvent que quelques vers- même s'ils sont beaux!- appris en récitation, comme le connu:

" Odeurs des pluies de mon enfance
Derniers soleils de la saison"...

René -Guy Cadou, c'est l'intensité dans la lumineuse simplicité des termes choisis, la beauté ardente et originale des images. C'est la nostalgie de l'enfance, certes, mais aussi la ferveur amoureuse. Comme dans un de mes poèmes préférés, un élan magnifique vers l'avenir du couple:

" Je t'atteindrai Hélène
A travers les prairies
A travers les matins de gel et de lumière"...

L'amitié est fort importante aussi: depuis sa chambre où il est souvent alité, il reçoit ses amis fidèles, il leur écrit . Retranché par la maladie dans sa maison, il n'en est pas moins ouvert au monde, à la guerre qu'il a connue. L'émouvant poème" Les fusillés de Chateaubriand" en témoigne.

N'oublions pas ce poète touchant , exigeant dans son travail d'écriture et sensible!

René-Guy Cadou au doux nom prédestiné
L'écho fou de tes mots hante encore mes pensées
L'arbre, l'oiseau, le vent, Hélène, la tant aimée
Et tout ce qui fut toi en ta fragile vie
Berce les frissons verts de ma mélancolie ...



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