Les trois Justes de Georges

Les trois Justes de Georges est un très petit fascicule publié aux Éditions Pourpenser dans la collection Pourparler. C'est une histoire très courte (se lit en 5-10mn) qui raconte très brièvement, en trois volets, comment Georges, enfant juif de onze ans, échappe, avec ses frères à une rafle grâce à trois Justes sur sa route : d'abord un ambulancier, Jules,qui le sauve le jour J ; puis une paysanne, Lulu, près de Chenonceaux qui lui fait franchir la ligne de démarcation, puis le Roger, le mari de sa tante Rachel, qui va l'élever comme son enfant pour qu'il échappe aux Nazis.
Un lexique, qui contient des termes à expliquer pour des enfants, se trouve en début de livre (pourquoi pas à la fin...? On préfère avoir d'abord le récit, les explications après en annexe...). La narration est simple, l'auteur a voulu lui donner un petit côté poétique en mettant des rimes internes ou assonances, sans doute pour faciliter l'oralisation du texte (qu'on pourra lire à voix haute à un enfant...) L'âge cible n'est pas indiqué, mais c'est à préconiser pour des élèves de primaire, autour de huit ans, ou des lecteurs de cycle 3 (CM1-CM2 - 6e) très en difficulté...
Vu le titre de la collection, le texte se présente comme un support à la discussion, c'est sans doute pour cela qu'il ne fait qu'évoquer des choses et qu'il s'appuie sur une trame très fine (Georges rencontre Jules, puis Lulu, puis Roger, mais il ne se passe rien d'autre).
Le livre a une vocation plus pédagogique que littéraire.

Juste !
C'est le mot approprié pour résumer le mieux ce petit roman de quelques pages.
Catherine Cahard utilise des mots doux et mesurés pour parler de la douleur et de la violence. A mots précis et pudiques, elle raconte l'histoire de trois frères, Georges, l'aîné, Michel et Jean, échappés de la célèbre rafle du Vel d'Hiv. Les trois enfants vont rencontrer de bienheureuses personnes, ordinaires mais héroïques, comme il y en a eut beaucoup durant cette période noire.
Il y a Jules, l'infirmier, qui leur permet de se sauver ; il y a Lucienne la lingère, qui leur permet de gagner la liberté ; il y a Roger, le Tonton, qui leur permet un avenir.
Au delà de l'histoire qui touche immanquablement par la simplicité de son message, il y a la musique qui nait de la lecture. Assonances et rimes rythment le récit. Et finalement, on se prend à lire à haute voix pour faire résonner les notes et les tonalités.
Un régal pour les yeux, pour les oreilles et pour le coeur ! Merci aux Editions PourParler et à Babelio pour cette merveilleuse découverte.
Ce livre pourrait permettre aux plus âgés des plus jeunes de découvrir ce pan de l'Histoire si délicat à aborder en classe ou à la maison.

Merci aux éditions Pour Penser et à Babelio pour ce livre. Un tout petit livre de quelques pages qui coûte moins de 5 euros et qui comme l'indique le nom de la maison d'édition est là pour faire réfléchir. Si je suis consciente qu'à ce prix l'édition ne peut permettre de grandes choses, je suis tout de même déçue par la mise en page un peu brouillon. Mais le sujet et la manière dont il est traité sont le plus important. Parler de la Shoah avec les enfants ce n'est jamais évident. Catherine Cahard a su le faire avec une certaine poésie dans le choix des mots. Elle a choisi l'angle des Justes pour les mettre en valeur tout en restant centrée sur l'histoire de Georges. C'est très bien écrit et ce petit récit permet de lancer des discussions autour de ce difficile thème. Pour penser et surtout pour ne pas oublier.