L'autrice a cueilli les souvenirs de son père, embaumeur retraité, pour en faire un bouquet mortuaire, un florilège d'anecdotes et de pensées sur ce métier inusité et sur ce que ça signifie de vivre en côtoyant la mort. Elle y relate autant les aspects les moins ragoûtants de la pratique que les histoires les plus touchantes, et il en ressort beaucoup d'humanité.
Le propos est original et très intéressant. Cependant, j'ai trouvé que l'immense potentiel que présentait un tel sujet aurait pu être davantage exploité. Peut-être par respect pour la réserve de son père, l'autrice se pose en observatrice et commente peu, rapporte les différents cas sans vraiment les approfondir, parfois même sous la forme d'énumérations. L'écriture fragmentaire laisse de grands vides. le texte demeure très pudique, peut-être un peu trop. Il me semble qu'il aurait été possible d'en donner un peu plus au lecteur sans pour autant tomber dans le sensationnalisme.
L'exercice demeure néanmoins très pertinent et nourrit la réflexion. C'est une lecture qui nous force à nous questionner sur notre rapport à la mort, la nôtre et celle des autres, pour mieux l'apprivoiser, ou du moins essayer.
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Anne-Renée caillé est la fille d'un embaumeur. Avant qu'il prenne sa retraite, elle a voulu faire une entrevue afin de comprendre la ou les raisons pour lesquelles il a fait ce choix. le résultat est un très petit livre de 102 pages, écrit d'une façon assez différente de ce que à quoi on s'attend. Petits paragraphes très brefs, écriture qu'on peut qualifier de télégraphique, et peu de ponctuation. C'est parfois déroutant, on relit parfois deux fois afin de comprendre certains passages … Sujet très intéressant, mais j'aurais préféré que ce soit beaucoup plus développé.
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"La couleur, je la mettais au début, tu dois doser la quantité de poudre colorante, elle est rouge vif, elle tache, elle vient dans un tout petit sachet, il me dit comme un sachet de Ketchup, tu prépares ta recette, tu injectes le liquide et le corps et le visage se colorent, de la teinte que tu lui as donnée, le corps réagit plus ou moins vite, ça dépend de la maladie, de l'état de santé, car ça suit le système sanguin. La couleur sort à la surface de la peau." p.22
" Les cas de tumeurs cérébrales chez les anatomistes pathologiques et les embaumeurs sont plus nombreux, on pense que le formaldéhyde serait en cause, on parle de risques qui s'accroissent, une substance d'une grande toxicité, ce n'est pas lui qui m'en parle c'est moi qui m'emporte." p.95
"En parlant de la morgue, de l'hôpital, on "libére les corps".
(...)
"Lorsque les corps sont embaumés et prêts pour les funérailles, on "sort les corps." p.59
"Dans une urne.
Les cendres sont surtout composées d'os, le reste part en fumée." p.69
Laurie Bédard
Ronde de nuit, Quartanier
Stéphane Larue
Le plongeur, Quartanier
Anne-Renée Caillé
L'embaumeur, Héliotrope
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