Après Yggdrasil, j'avais hâte de me plonger à nouveau dans une nouvelle trilogie de
Myriam Caillonneau, avec la promesse d'une magie inédite. Si cette promesse n'est pas totalement tenue, une fois encore j'ai été happé par l'écriture de l'auteure, par ses personnages et l'histoire… Bref vous sentez déjà la bonne note venir.
Somme toute le propos des larmes des Aëlwynns est très classique pour un univers de fantasy : un puissant sorcier maléfique du nom de Garrus cherche à dominer le monde en imposant une foi à laquelle il s'est rallié ; un petit groupe de survivants – héros malgré eux (?) – va tenter de s'opposer à lui. le tout épicé de magie, de combats et de très rares créatures fantastiques.
Mais évidemment comme tout auteur de talent,
Myriam Caillonneau transcende le sujet.
Parler de son écriture et de sa capacité à nous tenir en haleine tout en dévoilant peu à peu des éléments de son monde, de son intrigue et quelques secrets est une gageure ; il faut la lire. Rassurez-vous, rien ne tombe de nulle part, tout est soigneusement préparé et lorsque les surprises arrivent et nous surprennent, elles ne sont pas incongrues. Une construction maîtrisée donc.
Ses personnages se complètent alors même que leur entente n'est pas forcément évidente ou facile. Il faut dire aussi, comme on le comprend très vite que Kenan derrière ses airs de mercenaire vulgaire et égoïste dissimule un grand coeur et un véritable héroïsme – même s'il s'en défend. Les amis qu'il a glanés au cours du temps construisent le personnage et sa loyauté. Athina, la gardienne-druide incarne la sagesse et la bonté, pas tout à fait un archétype, mais pas loin tout de même. Une vieille femme attachante. Adriel, jeune mage qui va devoir grandir vite, dans le style du roman initiatique, n'est pourtant pas si crédule et très vite il impose son caractère. Et puis, comme ne pas citer Elyne et son fils Ewran, cerises sur le gâteau. Cette femme, cette mère se bat pour sauver la vie de son fils malade. Juste de la volonté et l'amour d'une mère prête à tout risquer. Elle est touchante et si humaine. Elle marque l'originalité de cette équipe.
Le monde ne s'étend pas à perte de vue, en tout cas dans le premier tome, peut-être même un peu étroit, mais plus logique pour l'époque où les distances interminables se faisaient au mieux à cheval, donc difficile à contrôler. Pas d'éléments incongrus ou incroyables et quelques zones dangereuses. Un ensemble cohérent.
La magie, à présent. Inédite ou non ? Un peu des deux.
C'est en apparence dans ce premier tome, une combinaison de différents éléments que l'on peut retrouver ailleurs. Les runes tatouées se retrouvent souvent en particulier dans L'homme-rune de
Peter V. Brett. L'utilisation de pierres pour catalyser la magie nous l'avons, par exemple, dans La Prophétie Invisible avec les pierres d'Ythis (roman jeunesse dans mon ordinateur depuis quelques années). La magie utilisée par des mages est un classique, par des guerriers un peu moins, mais c'est le cas dans le Quatrième Ordre de
Mathieu Valentin. Mais évidemment, là encore, il y a plus. Outre l'assemblage spécifique que
Myriam Caillonneau en fait, des éléments viennent peu à peu apporter un plus à cette magie qui intrigue et qui reste donc à découvrir. Et puis, elle en fait bon usage, tout comme de son opposée.
Au final, j'ai accroché dès le début et jusqu'à la dernière goutte…
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