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Critique de fglire


fglire
15 septembre 2018
Waouh ! ce roman a été une véritable et une très bonne surprise tant il est bon.

Un peu court pour une chronique me direz-vous ! Alors je vais développer pour tenter de vous donner envi de découvrir cette trilogie (au moins le premier tome, je n'ai pas encore lu les autres).



Tout commence par une rencontre fortuite de l'auteur lors d'un salon auquel je participais et où nous n'étions pas débordés. Attiré par le titre « nordique » je demande à en savoir un peu plus sur ce roman. Souriante Myriam Caillonneau m'expose les grandes lignes de son histoire de science-fiction et nous discutons un peu. Intéressé par l'histoire – sans forcément être totalement conquis – je repars avec le tome 1.

Mais de quoi parle ce tome et plus généralement cette trilogie ?



Un empire dictatorial règne sur l'ensemble des systèmes connus et face à sa puissance, toute voix qui s'élève contre lui et rapidement écrasé. Jusqu'au jour où l'espoir se présente en la personne d'une jeune femme, Nayla Kaertan. Celle-ci possède des capacités singulières qui pourraient lui permettre de confédérer autour d'elle une résistance face à l'oppresseur.

Voilà un refrain que vous avez déjà entendu, ou vu (par exemple en 1977), c'est effectivement une trame classique que ce soit en fiction ou en fantasy. Mais tout l'art de l'autrice (ou de l'auteur) est de se l'approprier, de la personnaliser et en faire un récit unique et c'est ce qu'a fait magistralement Myriam Caillonneau.



Tout d'abord, l'empire est un Impérium certes militaire, mais surtout fondé sur la religion. Et en toute logique, il est donc commandé par Dieu, rien de moins. Certes Dieu n'est pas DIEU, mais il est considéré par tous comme tel tant son pouvoir est grand. le peuple se doit de croire et d'obéir aux multiples crédos. Un adversaire que l'on déteste d'emblée, puissant, intolérant, mais qui a cependant quelques faiblesses (au moins une).

Il est secondé par de redoutables Inquisteurs capables de lire dans les esprits qui n'ont pas plus de pitiés que les Archanges. Ces derniers sont des militaires haut-gradés qui ont quelques particularités, dont l'un des représentants et l'infâme Devor Milar, qui fut Colonel à bord d'un des énormes vaisseaux « Vengeurs » et qui, à la tête de ses légionnaires écarlates a annihilé la population de toute une planète. Une panoplie de militaires et de dévots intéressants et qui vous accrochent tout de suite.

Cette organisation militaro-religieuse est parfaitement mise en place par l'autrice qui a suivi une carrière militaire. Rigueur, dévotion aveugle et hiérarchie strict s'impose dans le roman, apportant une réalité et une tangibilité idéale à l'Impérium.

Le peuple ne peut que s'écraser face à une telle puissance même si de rares individus ont des pensées révolutionnaires et qu'il existe aussi quelques Démons. Ces derniers, très rares, sont des citoyens lambdas qui possèdent des dons particuliers, généralement des prémonitions plus ou moins clairs.



Nayla est un démon qui a la particularité d'avoir toujours pu dissimuler ses pensées hérétiques faces aux Confesseurs, version light mais plus répandus des Inquisiteurs. Même durant sa période de conscription qu'elle est entrain d'effectuer (5 ans pour tous, sans contact avec leur famille), elle a su garder ses opinions pour elle, jouant parfaitement des dogmes et obligations religieuses.

A la fin de ses classes, elle se retrouve envoyé en poste sur une planète de mineurs très peu hospitalière. En tant que scientifique, elle sera mise en service auprès du Lieutenant Dane Mardon dit Dem dont le physique et le regard bleu acier attirent toutes les demoiselles sans pour autant craquer pour l'une d'elle. Nayla montre tout de suite de quoi elle est capable. Et si elle nie son intérêt pour le rude lieutenant, une attirance est évidente dès leur rencontre. Un lien pourrait donc se créer d'autant que Dem est lui aussi un hérétique…



L'Espoir pourrait commencer là, sur cette base perdu au milieu des tempêtes.



Comme je l'ai dit plus haut, Myriam Caillonneau maîtrise parfaitement l'organisation militaire que ce soit au repos ou en action sur le terrain. Cette maîtrise s'étend à la mise en place de son histoire. Les cents premières pages de « la prophétie » prennent le temps de mettre en place les différents éléments de son monde ainsi que les protagonistes principaux de ce début de récit : Nayla, Dem et Dieu.

Les acteurs ne sont ni plats, ni monochromes. Si je trouve que Nayla à la larme un peu trop facile pour une personne qui a su garder secret pendant des années son statut de démon et d'hérétique, je dois reconnaître que son mélange de fragilité et de force la rend intéressante, bien plus qu'une Katniss Everdeen qui n'arrive que peu à assumer son rôle. La dualité de Dem est toute aussi passionnante. C'est un homme froid et distant mais touché par Nayla. Mieux, riches de secrets, on meurt d'envie de le comprendre. Les deux personnages se font face dans un jeu de miroirs, le yin et le yang d'une tragédie qui pourrait les briser tous deux, tant les enjeux sont immenses, tant leurs chances de réussite sont faibles et surtout tant la découverte de la vérité pourrait tout bouleverser.

D'autres personnages se greffent autour de deux protagonistes principaux et ne sont pas moins intéressants, du Docteur Plaunec en passant par la contrebandière Jani Qorkvin, ou encore le soldat Valo.



La mise en place faite, l'action et la tension commence et explose vers la page 200. Fort de l'attachement que nous avons déjà des personnages et de la conclusion que l'on espère déjà, nous plongeons dans le récit. Peu de relâchement, de vrais rebondissements, des doutes, des morts, des réussites et des échecs. Nous tremblons pour eux, nous énervons des non-dits et dans certains cas nous nous réjouissons, même si rien n'est jamais joué dans cette univers où l'Impérium règne. Nous visitons Dieu, ses sbires et quelques autres dans des intermèdes intitulés « Ailleurs » entre chaque chapitre, faisant avancer et découvrir les antagonistes pour les lecteurs.



Quant aux dernières pages… Difficile de devoir attendre pour lire la suite (les deux autres tomes sont déjà parus) tant elle est… Mon Dieu !!



Quant à l'écriture… Pour moi, elle est parfaitement adapté au récit. Précise, rythmé quand il le faut, l'autrice sait parfaitement apporté des points de descriptions là où c'est nécessaire, sans alourdir ou ralentir le texte. le vocabulaire est dense tout en restant accessible, le phrasé est fluide.



Rien n'a jeté dans ce premier tome ? Et bien non. Un peu trop de larmes de Nayla ? Mais ça construit le personnage. Un peu trop de romance ? Pas de quoi fouetter un chat. Un début un peu long ? Mais sans cette approche, la suite nous emporterait moins. Beaucoup d'insistance sur les sentiments et souvenirs de Nayla ? Justement mis en place pour les faire évoluer. Un space opéra inspiré de Star Wars ? Alors juste inspiré.

Je confirme donc : rien à jeter. Même s'il ne fait pas référence à la mythologie nordique, Yggdrasil fait parti de ces romans magnifiques pour lesquels on ne comprend pas qu'aucune grande maison d'éditions ne se le soit approprié pour le diffuser largement. Pour le lecteur que je suis, il est génial. Pour l'auteur que je suis, il est éducatif et motivant… Faire aussi bien dans le récit et dans le style.

Bref il mériterait un 6 sur 5. Je suis Fan de l'écriture de Myriam et j'espère que cela se confirmera avec le reste de la trilogie ou avec son prochain livre à la magie innovante d'après son blog.


Lien : http://fredericgobillot.over..
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