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Man-eaters tome 2 sur 3
EAN : 9781534313095
128 pages
Image Comics (11/06/2019)
5/5   1 notes
Résumé :
Twelve-year-old, Maude, has a case of puberty-induced pantherism, a missing friend, a detective dad who thinks she may be a killer, a mom with a big secret, a unicorn hiding in her bedroom, and a plan to overthrow the patriarchy.

From the creative team that brought you the groundbreaking and Eisner-nominated series Mockingbird, this trade paperback collects the second arc of the unconventional coming-of-age tale―including the mental hygiene guid... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce récit fait suite à Man-Eaters Volume 1 (épisodes 1 à 4) qu'il faut avoir lu avant. Il s'agit d'un récit complet en 3 tomes / 12 épisodes. Il comprend les épisodes 5 à 8, initialement parus en 2019, écrits par Chelsea Cain, dessinés et encrés par Kate Niemczyk, mis en couleurs par Rachelle Rosenberg, avec un lettrage réalisé par Joe Caramagna, des couvertures conçues et réalisées par Lia Miternique, des visuels supplémentaires réalisés par Miternique, ainsi que des poèmes écrits par Emily Powell.

Trois copines sont en train de discuter dans les toilettes des filles du collège. La conversation porte sur le fait que le fait que la mère de l'une n'a peut-être pas de système dogmatique de croyances, que les adultes sont très doués pour ignorer l'abysse sous l'enveloppe fragile de leur psyché, et pour proclamer tout et n'importe quoi comme étant une vérité absolue. Maude interrompt leur conversation en entrant et en faisant remarquer qu'elles ne sont pas obligées de se cantonner à l'existentialisme nietzschéen. Puis elle interrompt une de ses copines en train de se laver les mains, en lui rappelant que le gouvernement met des hormones dans l'eau pour contrôler leur corps, une autre copine tendant des lingettes à l'oestrogène. Une autre commence à expliquer quelle est l'épaisseur d'une page de comics pliée 103 fois. Sophie E. (il y a plusieurs Sophie dans l'établissement), qui se trouve dans une stalle, demande à ce qu'on lui passe du papier, ce que fait Maude. Mais il n'y a pas de réponse de la part de Sophie E. Ses copines pensent qu'elle a peut-être des écouteurs sur les oreilles, ou qu'elle est accaparée par son flux de pensée, ou encore qu'elle vient d'être kidnappée par des individus cachés dans le faux plafond.

Suit le clip d'un projet scolaire de Sophie E. qui montre une jeune fille en kimono avec une tête de licorne en train de danser. Sachant que Sophie E. n'est pas une fille que ça dérange de parler quand elle se trouve aux toilettes, Maude passe la tête sous la porte et se rend compte de sa disparition. L'une des filles pense qu'elle a bu trop d'Oestro-soda. S'en suit une page de pub pour les Estro-pop disponibles en 7 parfums. Surprises par sa disparition, les filles pensent qu'elle a peut-être eu ses premières règles et qu'elle a pu se transformer en panthère-garou. Maude pense qu'il faut qu'elles contactent son père. S'en suit une page où se tient son père debout, énumérant toutes les recommandations de vie qu'il a pu faire à sa fille : du fait qu'il croit en elle, jusqu'au fait qu'elle doive appeler sa mère si tous ses autres conseils se sont avérés inefficaces. Son père se trouve actuellement dans le laboratoire mobile de police dont Jo (la mère de Maude) est responsable : elle évoque les méthodes de triangulation des signalements pour retrouver la panthère-garou. L'un des laborantins est en train d'examiner au microscope un poil retrouvé sur le lieu de l'agression. Il n'a jamais rien vu de pareil.

Le premier tome avait suffi à départager les lecteurs : des femmes écrivant sur les premières menstruations avec une approche féministe humoristique, sans être agressive, et une narration très inventive ne se posant pas de limite de forme. Comme dans le premier tome, le lecteur n'est pas au bout de ses surprises. le dernier épisode s'apparente à un numéro hors-série qui n'est pas rattaché à l'intrigue, et qui vient apporter de la consistance au monde développée par les autrices, mais de manière incidente, sous autre forme que celle de la bande dessinée. Il contient un ensemble de cartes de jeu à découper : règles, tampon périodique, panthère, mangeur de tampon, produits détachants. Ce numéro 8 propose plusieurs jeux. Il y a un premier jeu de rôle où il est possible d'incarner Jennifer ou Mandy, chacune étant décrite dans une fiche personnage avec ce qu'elle aime, ce qu'elle n'aime, sa phrase fétiche, l'émoji qu'elle utilise le plus et une courte biographie. le jeu consiste à jouer une scène où l'une d'elle a volé une bouteille Estro-pop. le lecteur trouve ensuite un facsimilé de la carte d'évaluation pour évaluer la capacité de la joueuse ou du joueur à bien prononcer, à projeter sa voix, à transcrire l'état émotionnel du personnage incarné, à avoir un jeu d'acteur expressif, à projeter du charisme, avec des points bonus pour la capacité à imiter l'accent belge (optionnel). Viennent ensuite les règles du jeu de cartes, les règles d'un jeu où il faut courir pour transporter un tampon hygiénique gorgé de sang de cochon dans un gymnase, un jeu de plateau avec des panthères-garous. Ce magazine se termine avec le témoignage d'une jeune femme en centre de détention pour ne pas avoir réussi à maîtriser sa ménorrhée, et une autre prenant un traitement lui permettant de mener une vie normale.

L'inventivité tout azimut des autrices ne se cantonne pas à cet épisode magazine : il est présent dans tous les épisodes, sous des formes hétéroclites, toujours avec une fibre humoristique. le lecteur sourit bien volontiers aux recommandations en vrac du père avec une pertinence et une efficacité très erratiques, les fausses pubs, la coupe transversale du camion-laboratoire, la fiche d'évaluation de développement de la puberté, la représentation de la mère sous forme de tampon avec une cape de superhéros, ou encore les postiches pour chat. Les autrices ne font pas semblant de parler de menstruations et le font ouvertement avec une liberté de ton revigorante. Il suffit de regarder la couverture de l'épisode 6 : une main de jeune adolescente formant le signe V avec l'index et le majeur. Les lettres du titre Man-Eaters dégoutte de sang, ainsi que le majeur et l'index. du fait du contexte, le lecteur comprend par lui-même qu'il s'agit de sang menstruel. Les 3 ongles visibles ont été décorés par un vernis, avec un dégradé arc-en-ciel à paillettes. Cain, Niemczyk et Miternique associent dans la même image l'innocence et le kitsch de l'enfance, le passage à l'adolescence, et le sang symbole du cycle et de la matrice de la vie.

Sous réserve qu'il ne fasse pas une intoxication à l'oestrogène, le lecteur reprend l'histoire là où l'avait laissée le tome précédent. Il y a donc une panthère-garou qui rôde dans le voisinage mettant en danger la vie des adultes susceptibles de la croiser. L'enjeu du récit ne réside pas dans une enquête : le premier épisode révèle qui est cette panthère-garou, ainsi que le fait que Sophie E. ne prenait plus ses hormones. La métaphore sur le passage à l'état de femme est directe, ainsi que celles sur les états émotionnels fluctuants et les risques pour les adultes oublieux de l'instabilité des individus traversant cette phase de l'adolescence. Les dessins sont à l'unisson de cette phase : à la fois mignons, tout public, et déjà avec un bon niveau descriptif, ainsi que des expressions de visage qui ne sont plus celles de l'enfance. le lecteur continue de sourire lors de la discussion un peu gênée entre le père et la fille, le fond de l'échange portant sur cette transformation spécifiquement féminine ce qui exclut d'office la pertinence du père, lors de la discussion entre lui visiblement dépassé et la mère beaucoup plus professionnelle et compétente que lui. Il sourit tout autant lors des discussions entre jeunes filles curieuses et qui n'ont pas peur d'appeler un chat un chat.

Les dessins recèlent des éléments girly sans en rajouter. La lectrice (ou le lecteur) voit bien qu'il se promène dans des univers féminins, à commencer par la chambre de Maude, avec quelques doudous, des images de fleurs au mur, et des coussins assortis. L'artiste ne va pas dans l'exagération de type kawaï, se contentant d'une petite figurine de licorne sur une commode. Il n'y a donc pas de moquerie sous-jacente quant aux goûts de fille de l'enfance. Il n'y a pas non plus de volonté d'effacer tout signe extérieur de genre. Les demoiselles mises en scène assument tout à fait leur genre, s'habillant avec des vêtements de leur âge, sans recherche ostentatoire d'un effet mode ou autre, préférant la praticité, sans pour autant chercher à s'enlaidir ou à masquer leur appartenance à la moitié féminine de l'humanité. La lectrice / le lecteur s'immerge donc avec facilité dans chaque environnement qu'il s'agisse des toilettes des filles ou dans un cours d'autodéfense pour jeunes adolescentes. Elle/il s'assoit respectueusement sur le bord du lit de Maude où elle est allongée, sans penser à mal, comme un parent à côté de son enfant. Elle/il l'accompagne chez le proviseur et s'assoit sur la chaise à côté d'elle pour laisser passer les remontrances, l'inciter à boire le verre d'eau traitée aux hormones, et présenter des excuses du bout des lèvres pour pouvoir passer à autre chose. Pris dans la douceur de cette relation fille-père, elle/il en oublie même l'intrigue en cours de route, tout entier à ces ressentis sur le passage de l'état d'enfant à celui de femme amené par l'évolution physiologique inexorable du corps.

Du fait du parti pris drastique des autrices, il est vraisemblable que l'avis de la lectrice / du lecteur soit fait avant même d'ouvrir le tome. Elle/il retrouve les dessins sympathiques sans être nunuches, la diversité des supports visuels (du jeu de cartes aux fausses pubs, en passant par les collages), le point de vue féminin qui ne s'excuse pas sans se vouloir militant pour autant, ainsi que l'humour sympathique. Elle/il se rend compte que l'intrigue lui importe peu, et qu'elle/il préfère ressentir la relation fille-père, et l'appréhension des transformations physiologiques sur lesquelles Maude n'a pas de prise, et des informations très partielles, voire partiales.
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