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EAN : 9782709642514
339 pages
J.-C. Lattès (09/10/2013)
3.96/5   125 notes
Résumé :
Notre société valorise de plus en plus les caractères extravertis : pour réussir, il est bon d’être sociable, charismatique et de savoir travailler en équipe. À l’inverse, le discret, qu’il soit collègue de bureau, chef d’entreprise ou dirigeant politique, est souvent moins apprécié et ne semble pas adapté aux défis actuels. C’est à cette discrimination, dont elle fut elle-même victime, que s’attaque ici Susan Cain. Son propos, qui s’appuie sur des études menées dan... >Voir plus
Que lire après La force des discrets : Le pouvoir des introvertis dans un monde trop bavard Voir plus
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Notre société actuelle valorise fortement les personnalités dites "extraverties".
Le monde des affaires et de la culture appartiennent à ceux qui parlent haut et fort et qui ont l'art d'attirer l'attention sur eux.
Savoir se mettre en avant, savoir bien parler, être populaire, telles semblent les qualités absolument nécessaires pour réussir de nos jours.
Cette tendance est commune à tous les pays "occidentaux", loin des traditions asiatiques ou africaines où compte le plus le souci d'harmonie, de cohésion au sein d'un groupe.
Le timide, le discret, le gentil, le modeste sont sous nos latitudes des individus suspects, souffrant selon l'opinion commune d'un caractère non adapté à notre monde.
A tel point que des parents d'enfants dits "introvertis" s'inquiètent beaucoup parfois de voir leur enfant trop réservé et pas assez "remuant".
Et pourtant de nombreux créateurs dans L Histoire avaient une personnalité "introvertie": Darwin, Chopin, Gandhi, Bill Gates... de nombreux exemples d'"introvertis" célèbres nous montrent que dans une société, les introvertis ont leur rôle à jouer, un rôle qui n'est pas négligeable.
A l'instar de la complémentarité entre le yin et le yang,
La dichotomie entre "l'homme d'action" (= l'extraverti) et "l'homme contemplatif" (= l'introverti") est très forte mais nécessaire.
Le monde gagnerait à un meilleur équilibre des forces entre les deux types; c'est ce que nous montre brillamment Susan Cain, l'auteure de ce livre.
Ainsi il a été démontré que les effets de la crise en 2008 auraient été moins graves avec plus de "personnalités introverties" aux commandes des sociétés financières.
Il y aurait aussi des raisons génétiques à cette divergence de tempéraments: les scientifiques ont montré que la mutation d'un gène régulateur de la dopamine (DRD4) pouvait être à l'origine d'une plus grande extraversion.
Par ailleurs, une variation de l'allèle du gène 5-HTT est associée à une forte réactivité et à l'introversion.
Ce livre est passionnant et nous aide à mieux comprendre les dérives actuelles de certaines sociétés "occidentales" qui tendent à mettre le travail de groupe en avant, parfois trop? Ainsi parle-t-on actuellement de " la nouvelle pensée de groupe", pratiquée dans de nombreuses écoles (travail en groupes par "îlots", dans de nombreuses entreprises (open spaces). Dans de nombreux établissements scolaires même les matières telles que les mathématiques ou la composition qui a priori devraient dépendre d'une réflexion individuelle sont traitées comme des sujets de groupe.
Un livre à lire absolument pour mieux comprendre notre monde moderne.
Susan Cain s'appuie sur les dernières recherches de psychologues, d'anthropologues, de sociologues.
Elle s'appuie aussi sur des examens du fonctionnement du cerveau qui tendent à prouver que les introvertis recherchent le calme car ils enregistrent les stimulations du monde extérieur avec une intensité accrue.
Enfin l'auteure rassemble des conseils pour des parents et professeurs qui doivent gérer et tirer profit des personnalités introverties.
30 à 50 % de la population occidentale serait composée d'introvertis.
Un livre marquant.
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Enfin un ouvrage destiné à cette autre partie du monde: les discrets, on les appelle aussi les introvertis, ceux qu'on entend pas, ceux qu'on ne voit pas et pourtant ils existent.
Je ne pouvais pas passer à côté, pour une fois qu'un auteur s'intéresse aux personnes comme moi.

Ce n'est pas tous les jours faciles de vivre dans un monde (essentiellement celui des pays occidentaux dits développés et riches) où les extravertis sont survalorisés, où il vaut mieux se faire remarquer, attirer l'attention, parler fort, être à l'aise en société, discuter avec tout le monde, ne pas être trop sensible... Je n'ai rien contre les extravertis mais il n'y a pas qu'eux!

Alors quand Susan Cain a l'intelligence d'étudier la place des discrets dans la société, j'applaudis des deux mains. En fait, cela fait au moins dix ans qu'elle travaille sur le sujet et le fruit de ses recherches arrive depuis peu en France.
L'introduction est très intéressante et pose le sujet des introvertis avec intelligence, particulièrement avec l'exemple de Rosa Parks.
Aussi, cette auteur américaine revient sur la définition du mot introverti qui est souvent mal compris: ici la définition est largement inspirée de la théorie de MYERS-BRIGGS (outil d'évaluation de types de personnalité).
Un introverti a besoin de se ressourcer dans son monde intérieur, il n'est pas nécessairement isolé socialement. La stimulation liée à la vie en société le fatigue d'où son besoin de se mettre en retrait.

Personnellement, elle a une approche anglo-saxonne qui ne me convient pas totalement (beaucoup d'exemples, un versant plus théorique serait utile parfois pour intellectualiser le sujet) mais qui a l'avantage d'être pratique et utile.
J'ai particulièrement apprécié la dernière partie du livre sur "comment aimer, comment travailler" et toutes les clés qu'elle donne pour mieux comprendre son enfant discret. Elle explique aussi comment notre système éducatif repose sur le modèle extraverti, ce qui est une aberration pour les enfants discrets qui ont moins la possibilité de développer leur potentiel.
Une fois que nous avons conscience de cela, nous pouvons nous adapter et cesser de penser que nous sommes inadaptés, et accepter que nos besoins, ou ceux de nos enfants, soient tout simplement différents.
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Prenant comme postulat de départ que la personnalité humaine s'évalue depuis des décennies sur l'axe introversion/extraversion, et que notre civilisation valorise les extravertis, Susan Cain promeut la « force des discrets ». Se jugeant introvertie, c'est en réfléchissant sur son cas qu'elle a commencé à construire sa réflexion. Si le propos est intéressant et permet de rééquilibrer un peu les opinions hâtives sur les compétences supposées des bons orateurs, le choix militant pro-introverti amoindri la démonstration. Comme souvent, dans les écrits américains, le livre est truffé d'exemples saisissants de personnalités introverties ayant brillamment réussi. L'axe de la réussite sociale restant un marqueur incontournable de la société américaine. Les exemples sont incontestables : de la publicité à la formation dans les écoles de commerce (américaines) en passant par les recruteurs d'entreprises tout est formaté dans notre société pour laisser la meilleure place aux extravertis et cela malgré des résultats parfois affligeants. Avec des mythes tenaces comme celui qui veut que quelqu'un de convaincant, d'énergique, de dominant soit plus efficace, notre société a pris le risque de privilégier la forme au dépend du fond. S'appuyant des exemples forts Susan Cain montre que, pourtant, des leaders, des créateurs, des penseurs «timides » ont façonné notre monde. A contrario des exemples non moins perspicaces nous montrent les excès de l'extraversion comme ces stages « libérez votre puissance intérieure » d'un certain Tony Robbins qui coûtent une fortune et sont, pour nous européens, complètement délirants.
A partir des études de psychologie et neurologie, l'auteur explique que le talent des introvertis ne doit pas être négligé ; plus enclins à écouter, à observer, plus sensibles, ils savent laisser une place de choix aux autres, prendre des décisions sûres et sereines et sont par là-même de très bons professionnels, compagnons, étudiants… Démontant des préjugés construits à partir d'un idéal d'extraversion, elle met en lumière les qualités - biologiquement prouvés - des introvertis. Toute la faiblesse de l'ouvrage réside là : dans la simplification du monde à une seule variable : introversion / extraversion. Analyser l'humain à partir de cet axe en réduit considérablement la complexité, la richesse tout en schématisant son fonctionnement. Conçu comme un essai, une réflexion l'ouvrage s'avère être livre de développement personnel avec les défauts et les qualités inhérents à ce type publication.
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Vis-à-vis d'une dichotomie en types idéaux opposés – introvertis vs extravertis –, qui n'est ni l'unique classification envisagée ni n'indique un modèle caractériel absolu ni même ne renvoie à des notions univoques en psychologie, l'auteure prend le parti de réhabiliter les introvertis qu'elle estime systématiquement lésés dans toutes les étapes de leur vie ainsi que dans tous les domaines de la société américaine (un constat qui est facilement exportable en Europe, peut-être à un degré à peine moindre). Cet essai est typiquement anglo-saxon : la simplicité de sa prose permet d'en effectuer différentes sortes de lecture et d'en faire des usages multiples. J'en prendrai en considération trois niveaux : celui du témoignage privé, celui de la vulgarisation théorique, celui du manuel pratique.

Au premier niveau, la démarche de Susan Cain vise à réunir sous une même cause, présente dès son enfance et afférant à tant de domaines de sa vie, une multitude d'anxiétés, mais aussi des choix professionnels et affectifs qui, de prime abord, sembleraient incongrus par rapport à sa personnalité. Revaloriser de maintes façons l'introspection injustement méprisée, réunir plusieurs témoignages d'introvertis, beaucoup plus nombreux alentour qu'on ne le pense, interroger des personnalités parmi les psychologues et autres scientifiques afin d'approfondir les aspects multiples de la question, se questionner sur la possibilité, l'opportunité et enfin les moyens de surmonter les aspects de son tempérament qui constituaient des entraves à son activité et à ses désirs, mais aussi, inversement, comprendre et estimer ses atouts et les raisons de ses préférences ; cela a sans doute été au départ une entreprise de connaissance de soi. Et elle peut servir d'exemple.

Au deuxième niveau, les questions qui se posent sont l'étendue des domaines où s'exerce la dévalorisation des introvertis, et le caractère « naturel » ou bien « culturel » de l'introversion : en d'autres termes « L'impact de la biologie » (Partie II) et « Toutes les cultures ont-elles un idéal extraverti ? » (Partie III). Dans chaque chapitre sont présentées des théories psychologiques et psychanalytiques jungiennes et des recherches différentes, particulièrement celle de Jerome Kagan ainsi que les récents apports des neurosciences – par ex. concernant la sécrétion de dopamine.

Au troisième niveau, l'on peut situer les nombreuses anecdotes biographiques de personnages historiques bien connus, tels Gandhi, le couple Roosevelt, Rosa Park – l'initiatrice des manifestations pour les droits civiques – ainsi que d'autres dont les Américains ont sans doute une plus grande familiarité que nous. Au fil de l'ouvrage, mais particulièrement dans la Partie IV, « Comment aimer, comment travailler ? » des conseils pratiques, parfois dans la forme la plus schématique possible, la liste, sont dispensés pour contrecarrer les effets délétères que même leurs propres parents et leur scolarité primaire, mais surtout leur milieu de travail et leurs relations de couple infligent au développement et à l'équilibre des membres de cette précieuse engeance de l'humanité, que la sélection naturelle n'a pas éradiquée...

[À déplorer le titre français (quand est-ce que les maisons d'édition laisseront faire les traducteurs !) : si « Quiet » est peut-être un mot difficile à traduire, par contre la « discrétion » n'a apparemment pas davantage à voir avec l'introversion que la sociabilité ou la gentillesse... ! ]
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Ah ! un livre qui fait du bien !
Je trouve les livres de "développement personnel" souvent larmoyants... Alors je ne peux que conseiller celui-ci à tous les introvertis.
En plus d'être très bien documenté, il est plein d'humour et plaisant à lire.
Ca démarre sur les chapeaux de roues, avec le récit truculent, sur le mode "j'ai testé pour vous", d'une introvertie dans le monde impitoyable des extravertis.
Le passage sur le séminaire de "confiance en soi" est juste hilarant et les multiples références aux personnalités introverties qui ont changé le monde achèvent de vous regonfler l'égo.
Tout cela sans se départir de la rigueur attendue par le lecteur; car il s'agit d'un livre bien étayé, qui apporte de nombreuses pistes de compréhension du sujet, à partir d'études de spécialistes (psychologie, sociologie, génétique...etc).
Pour résumer, une excellente lecture.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
(p. 31-33)
Répondez par vrai ou faux aux affirmations suivantes:

* Je préfère les conversations en tête à tête aux activités de groupe;
* Je préfère souvent m'exprimer par écrit;
* J'aime la solitude;
* Je m'intéresse moins que les gens qui m'entourent à la richesse, à la célébrité et au statut social;
* Je n'aime pas les échanges futiles, mais j'aime parler en profondeur des sujets qui m'intéressent;
* On me dit souvent que je sais écouter;
* Je ne suis pas du genre à prendre beaucoup de risques;
* J'aime le travail qui me permette de m'immerger sans être sans cesse interrompu;
* J'aime fêter les anniversaires en petit comité, avec un ou deux amis proches et la famille;
* On me décrit souvent comme "doux" et "serein";
* Je n'aime pas parler de mon travail ou le montrer à d'autres avant de l'avoir terminé;
* Je n'aime pas les conflits;
* C'est seul que je travaille le mieux;
* J'ai tendance à réfléchir avant de parler;
* Après être beaucoup sorti, je suis épuisé, même si je me suis amusé;
* Je laisse souvent mon téléphone sur messagerie;
* Si je devais choisir; je préférerais un week-end avec absolument rien à faire plutôt qu'un programme trop chargé;
* Je n'aime pas faire plusieurs choses à la fois;
* Je me concentre facilement;
* En cours, je préfère les cours magistraux aux travaux pratiques

Plus vous aurez répondu "vrai" à ces propositions, plus vous pourrez vous considérer comme introverti.
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Ceux qui parlent ne savent pas.
Ceux qui savent ne parlent pas.
Lao Tseu, Le Livre de la Voie et de la Vertu
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(p.341)

Ce livre traite de l'introversion considérée selon un angle culturel. Son point de départ est la dichotomie immémoriale entre "homme d'action" et "homme contemplatif", et le constat que le monde gagnerait à un meilleur équilibre des forces entre les deux types. Il se concentre sur celui ou celle qui se reconnaît dans tout ou partie des adjectifs suivants : réfléchi, cérébral, studieux, modeste, sensible, méditatif, sérieux, contemplatif, subtil, introspectif, doux, calme, pudique, solitaire, timide, réticent à prendre des risques, susceptible. Les Discrets évoque aussi le tempérament diamétralement opposé, celui de "l'homme d'action" exubérant, expansif, sociable, nerveux, dominant, affirmé, actif, téméraire, peu susceptible, léger, audacieux et à l'aise sous les projecteurs.
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En Asie, les individus se voient comme une partie d'un tout plus vaste - la famille, l'entreprise ou la communauté - et accordent une valeur énorme à l'harmonie dans le groupe. Ils subordonnent souvent leurs propres désirs aux intérêts collectifs, sans contester leur place au sein de sa hiérarchie.

La culture occidentale au contraire, s'articule autour de l'individu. Nous nous concevons comme des unités indépendantes ; notre notre destinée est de nous exprimer, de rechercher le bonheur suprême, d'être libérés des contraintes inutiles et d'accomplir ce à quoi nous sommes potentiellement appelés en ce monde. Nous sommes des animaux grégaires, néanmoins, nous ne nous soumettons pas à la volonté du troupeau, ou du moins nous n'en apprécions pas l'idée. Nous aimons et respectons nos parents sans toutefois aller jusqu'à la piété filiale qui implique contrainte et assujettissement.
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Psychologists usually offer three explanations for the failure of group brainstorming. The first is social loafing: in a group some individuals tend to sit back and let others do the work. The second is production blocking: only person can talk or produce an idea at once while the other group members are forced to sit passively. And the third is evaluation apprehehsion: meaning the fear of looking stupid in front of one’s peers.”
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Videos de Susan Cain (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Susan Cain
Extrait du livre audio « le Bonheur d'être triste » de Susan Cain, traduit par Laurent Bury, lu par Joséphine de Renesse. Parution numérique le 26 avril 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/le-bonheur-detre-triste-9791035412166/
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