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J'avais entendu dire beaucoup de bien de Giosuè Calaciura mais il faut que le résumé m'attire et ce titre me semblait prometteur.
Cette fois-ci, je m'attendais à une fiction fantaisiste mais non rien de tout cela. C'est gentil mais sans plus. Rien à voir avec les lectures jubilatoires de L'évangile selon Pilate ou Soif.
Le style est fluide et il y a de beaux passages mais je m'y suis ennuyée même si la fin est amusante.
Ma première déception de l'année.
Dans ces cas-là, un seul conseil : allez voir vous-même.
Merci aux éditions Noir sur Blanc Notabilia
#JesuisJésu #NetGalleyFrance
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C'est vrai que c'est original, bien pensé, de s'intéresser aux premières années de Jésus. de le romancer en tout cas dans un joli style, de trouver des moyens de démystifier l'aspect miracle & co, sa naissance par exemple, ses premiers amours (si si !). avant qu'il ne prenne la route que l'on connait. On y retrouve Marie, Joseph bien-sûr mais aussi Jean, Lazare, Judas. ceci dit, c'est surprenant pour pas dire frustrant : à la fin, j'aurai presque voulu un peu de magie et de symbolique ! Que nenni. La fin du livre est le début de l'Histoire - et ça Marie le savait déjà, énigmatique Marie.
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Bien, je vais être franche, je n'ai pas compris à quoi servait vraiment ce livre. Un exercice de style ? L'auteur fait parler Jésus, né à Nazareth auprès d'une mère qui ne tarde pas à se retrouver seule lorsque Joseph part sans plus donner de nouvelles. Défilent une enfance puis une adolescence sur les chemins de Judée, aux côtés d'une troupe d'acrobates. Il découvre la violence, le mensonge, la trahison... lorsque le livre se termine il a une trentaine d'années et son destin devant lui. Peut-être que je manque de références ? Quoi qu'il en soit je n'ai rien trouvé de captivant dans la façon dont l'auteur entreprend de relater ces aventures dans un décor qui aurait gagné à être plus travaillé. Je reconnais simplement une plume agréable, fluide mais qui dans cet exercice manque singulièrement de force et d'inspiration. Je crois que quitte à lire un roman d'aventures je préfère ne pas me demander à chaque coin de page ce que l'auteur a voulu faire ou tenter de comprendre les subtils rappels à l'histoire initiale. Il m'arrive rarement de terminer un livre en me demandant "mais pourquoi ?". Bref, échec total de mon côté, je vais guetter d'autres avis pour tenter de comprendre à côté de quoi je suis passée.
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Une écriture sublime, vraiment phénoménale, rarement lu un texte d'une telle beauté. J'avais déjà adoré Borgo Vecchio, mais là, je trouve qu'il va encore plus loin, avec une langue d'abord féerique, ronde qui s'assèche progressivement avec le coeur de Jésus. Ensuite, en se donnant la liberté d'inventer une adolescence au Christ (adolescence dont on ne sait rien), l'auteur italien nous embarque dans un roman qui est à la fois roman d'aventures dans la Galilée de l'an 0, plein de personnages croustillants, la troupe d'acrobates complètement à côté de la plaque, Barrabas le bandit génial, et ce Jésus adolescent à la fois naïf et plein de fougue, de vie. Un vrai roman épique, complètement prenant, plein de mystères évidemment, avec un petit côté poupée russe ou Mille et une nuits, qui s'accompagne d'une réflexion plus profonde sur une époque troublée, tragique, où la révolution menace, qui ressemble drôlement à la notre. Et Marie!!!! Quel personnage extraordinaire, tout en silences, en sous entendus, Marie qui invente à son fils le mythe de sa naissance pour le calmer dans leur longue fuite à dos d'âne dans le désert de Palestine, qui est convaincue qu'il est extraordinaire, spécial, et qui instille le doute qui transformera toute sa vie. Délia, Anne, tous les personnages féminins sont d'une force incroyable, d'une telle originalité. Pour moi, c'est mon coup de coeur absolu de la rentrée littéraire. Et la fin!!!? de toute beauté!
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Giosuè Calaciura nous avait ravi avec Borgo Vecchio (Notabilia, 2019), formidable portrait d'un quartier populaire de Palerme, à travers le regard de deux enfants et l'histoire, aussi cocasse que fantastique, d'un brigand, sorte de Robin des bois local, impitoyablement traqué par les carabiniers et leurs fusils. Dans Je suis Jésus (Notabilia, août 2022), il entend, cette fois, combler un vide, remplir un territoire inconnu des Evangiles, évoquer l'adolescence et les débuts de l'âge adulte du futur Christ. A trente ans, alors qu'il se trouve à un tournant tragique de son existence, son « Jésus » se penche sur ces années d'apprentissage, racontant sa fuite loin du foyer familial, puis son retour auprès de sa mère. Disons-le d'emblée, on peut être un lecteur athée, malgré tout intéressé par le texte des Évangiles et admirant le message moral et social, plein de bienveillance, du « Messie »… et goûter pleinement toute la saveur du récit de Giosuè Calaciura !
La mémoire de Jésus lui rappelle d'abord les premiers temps de l'enfance, marqués par la tendresse d'une mère et l'angoisse protectrice du père. Si ni Marie, ni Joseph ne semblent particulièrement conscients de l'avenir messianique de leur fils, leur esprit s'est néanmoins trouvé bouleversé à jamais par l'épisode de la crèche, cette naissance dans un cadre misérable, au milieu de nulle part, faute d'avoir pu obtenir hospitalité et confort, une naissance en même temps célébrée étrangement par tout un peuple accouru, et l'évocation de cette scène initiale nourrit les histoires de Marie. Les années passent, les parents emmènent l'enfant au marché et au Temple, lui laissant constater déjà le déplaisant mélange des affaires et de la religion, la pernicieuse dégradation des relations humaines par l'usage de l'argent, mais aussi la tyrannie exercée par le roi Hérode et les armées romaines. Un jour, le père, Joseph, quitte le foyer familial, pour n'y plus revenir…, et très vite, face à la tristesse de sa mère, l'adolescent Jésus choisit de partir à sa recherche, avec l'espoir de le ramener. C'est le début d'une vraie vie d'aventure à travers la Judée, au cours de laquelle l'adolescent, après avoir été pris sous la coupe bienveillante d'un vieux charpentier, un autre Joseph, rejoint une compagnie d'acrobates et de magiciens, dirigée par un certain Barrabas, un escroc fantasque, dont on connait le sort que lui réservera son casier judiciaire ! C'est l'occasion pour lui de découvrir toute la misère du peuple, la violence des rapports humains, mais aussi les heurs et malheurs de l'amour, avec Delia, aussi belle que blessée par la vie. Mais bientôt, une trahison l'oblige à quitter ses compagnons…
Dans une langue particulièrement élégante, révélant une nouvelle fois tout son talent de conteur, Giosuè Calaciura sait trouver les mots et peindre les scènes pour émouvoir le lecteur et donner à son éminent protagoniste un destin d'homme lucide, aussi soucieux d'explorer les mystères qui semblent affecter le noyau familial que d'améliorer la condition humaine, jusqu'à imaginer peut-être, face à l'oppression que font régner les autorités du temps, une révolution possible… dressant le portrait, avec une fin du roman très ouverte, d'un « Jésus avant que d'être Dieu », un homme que l'on accepterait assez facilement de suivre !
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Je ne connais rien de Jésus. A part les poncifs bien sûr : sa naissance, sa crucifixion, son charisme et quelques prénoms, par-ci par là, Joseph, Jean, Judas, Barrabas. C'est honteusement superficiel pour quelqu'un qui vit dans une civilisation de culture chrétienne.
Et puis j'ai voulu lire ce Je suis Jésus, certainement pour en savoir un peu plus sur l'homme, peut-être pour comprendre ce qui l'habitait, en tout cas pour palier à une méconnaissance presque militante des fondations de la religion.
Enfant adulé par sa mère qui, « comme toutes les femmes qui ont des enfants, était certaine que son fils changerait le monde», petit garçon admirant son père menuisier, adolescent en fuite dans un cirque où il se découvre des talents d'orateur, jeune homme amoureux trahi par ceux qu'il aime, adulte solitaire mais altruiste jouant de la flûte pour trouver la paix.
Un destin en marche qui se dessine à peine, par petites touches, imperceptibles clins d'oeil pour de brefs sourires parsemant la vie de ce Jésus si simple et si fragile.
Trente ans de vie jusqu'à son départ définitif du village de Nazareth, dans une Galilée minée par la pauvreté, la sécheresse et le brigandage que dominent les romains d'une main de fer.
Avec ce roman tout à fait passionnant de Giosué Calacuira, j'ai découvert un récit de la vie de ce personnage si influent et, qu'il soit proche ou non de la réalité, je me suis régalée.
Mes seuls regrets, quelques longueurs dans la narration, vite dépassées, et mes lacunes historiques sans lesquelles j'aurais certainement saisi maints détails passés inaperçus.
Aujourd'hui, j'ai le sentiment d'en connaitre un peu plus sur l'homme et même si c'est une totale illusion, cela me plaît de l'avoir perçu autrement. Et dans mon esprit avide de compréhension, ça change tout. La légende elle, c'est ce qui vient après et c'est une autre histoire.
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Rentrée Littéraire 2022

Commencé dans le train qui me ramenait de Paris, j'ai tout de suite été accrochée par l'écriture de Giosuè Calacuira que je ne connaissais pas. Les deux cents premières pages ont filé aussi vite que le TGV !

A l'aube de ses trente ans, Jésus se raconte. Il parle de sa naissance à Bethléem, de son enfance passée à fuir les soldats, puis leur retour en Galilée à Nazareth.

Son père Joseph était toujours très inquiet pour la sécurité du jeune garçon. Sa mère, elle, le regardait parfois d'une façon qu'il trouvait étrange.

» Ma mère elle aussi, je m'en souviens, restait parfois un moment à me regarder. C'étaient des regards obliques, furtifs, elle aussi cherchait quelque chose dans mon visage, peut-être le reflet d'une ressemblance, un geste qui aurait appartenu à sa famille, une nuance dans mes yeux évoquant son père, mon grand-père, sa mère (…) Ensuite elle me regardait dans les yeux, longuement, scrutant au plus profond de mon regard, jusqu'au moment où, contente de ce qu'elle y avait trouvé, elle me souriait et m'essuyait. »

Quand son père les abandonne, Jésus décide de partir pour le retrouver. Il quitte la maison sans prévenir sa mère et va errer pendant plusieurs années sur les routes de Galilée. C'est ainsi qu'il va rencontrer Barrabas, chef d'une troupe de saltimbanques dont il va bientôt faire partie.

Une douloureuse trahison amoureuse lui fera reprendre le chemin de Nazareth où il deviendra charpentier comme son père. Jésus aspire à vivre comme tout le monde : aimer, surmonter les difficultés de la vie humaine. Mais il y a toujours le regard de sa mère qui semble attendre quelque chose de lui. Un jour, sa destinée se manifeste sous les traits de Judas, envoyé par son cousin Jean, venu le chercher.

Ce que j'ai aimé dans ce roman, c'est la façon dont Giosuè Calaciura a imaginé la vie de Jésus avant ses trente ans, lui donnant un caractère très humain et lui faisant croiser des personnages qui joueront ensuite un rôle dans sa vie de prophète décrite par les Ecritures.

Rien de blasphématoire dans ce roman. Que l'on soit croyant ou pas, c'est un formidable moment de lecture que nous donne Giosuè Calaciura.

Je remercie les Editions Notabilia et Cultura pour cette découverte.
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A sa sortie en 2019, je saluais le culot qu'avait eu Amélie Nothomb d'écrire son « Soif » en donnant la première personne à Jésus himself, confronté à l'imminence de sa mort. L'exercice était amusant, plutôt intelligent, même si, comme souvent avec Nothomb, assez expéditif.
Giosué Calaciura a, lui aussi, entrepris de se glisser dans la peau de Jésus en le faisant narrateur de son roman. Mais cette fois, c'est un Jésus trentenaire qui fait le point les quinze-vingt années qui viennent de s'écouler, mettant un coup de projecteur sur ce que la Bible n'évoque quasiment pas : son adolescence. Si les textes canoniques racontent évidemment la naissance de Jésus pour y glisser les symboles d'un avenir messianique, ils passent sous silence toute la période qui va de ses 12 ans à ses 30 ans, âge auquel les textes lui prêtent le début de sa prédication. Calaciura s'empare donc de ce vide biographique pour imaginer la vie d'un Jésus adolescent puis jeune adulte. Et j'ai beaucoup aimé.
Elevé par une fille-mère taiseuse qui pose un voile de mystère sur la conception de son fils et un (beau-)père charpentier pas moins taciturne mais tout aussi aimant, le jeune Jésus est un garçon espiègle qui se soucie de sa religion juive comme de sa première sandale, et se fait même volontiers blasphémateur envers le Dieu de la Torah. Sous son allure insouciante, Jésus s'interroge tout de même sur l'étrangeté des sous-entendus que glisse parfois sa mère, Marie, quant à un grand destin qu'elle lui prédit, des interrogations qui s'amplifient quand Joseph, son père, prétend partir quelques semaines pour le travail et finalement ne revient jamais. Jésus décide alors de partir à la recherche de son père et commence pour lui un road-trip aux faux airs de Pinocchio, puisque notre fils de charpentier trouve rapidement refuge dans une troupe de cirque, dirigée par un Barrabas intriguant et calculateur, troupe dans laquelle il tombe sous le charme de Délia présentée lors des spectacles comme femme la plus belle du monde. Jésus connait au milieu de ces saltimbanques l'amour, l'art du boniment et de la représentation… mais aussi l'arrogance des riches et la trahison. Et tout cela entre 12 et 16 ans. Son retour auprès de Marie ne lui retire ni les questions qu'il se pose sur l'abandon de son père, ni les tourments liés à l'amour, au désir, à la solitude et au secret de ses racines. Mais en parallèle de ses tempêtes intérieures, Jésus doit faire face à la vie à Nazareth soumise à la dureté des hommes, des bêtes et des éléments.
J'aimerais en raconter davantage tellement ces 350 pages sont riches en rencontres et en péripéties, portées par une écriture enlevée, aussi belle qu'accrocheuse. On savoure la multitude de références qui s'interprètent soit comme les signes annonciateurs de la destinée christique du personnage (notamment dans ses liens avec certains personnages dont le lecteur connait déjà l'importance qu'ils auront dans la « carrière publique » du narrateur) soit comme de simples clins d'oeil au futur et aux paroles rapportées dans les textes canoniques. Il fallait oser inventer une adolescence et une vie de jeune adulte à Jésus, oser lui donner une humanité éloignée du caractère divin que la mythologie chrétienne lui a attribué dans sa conception, sa naissance et sa trajectoire de prophète. le pari était osé, il est, pour moi, réussi, si j'en juge par le grand plaisir que j'ai eu à suivre les traces de ce Jésus qui, loin de n'être qu'un « fils de », est avant tout, et surtout, un homme.
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J'espérais ressentir à nouveau la stupeur et l'émerveillement qui m'avaient saisie à la lecture de Borgo Vecchio. Eh bien non. C'est cependant un beau récit, un récit inspiré, même.

Le héros lui-même nous conte ses trente premières années, celles qui précèdent sa courte vie publique. Et le point de vue en est étrange, décalé, si éloigné des récits bibliques et pourtant familier, jalonné de présages et des personnages connus des Evangiles.

Nous suivons donc le déroulement de la vie de Jésus, enfant hypersensible, adolescent tourmenté, adulte désabusé, de sa conception, que sa mère, encore presque une enfant, n'a pu expliquer, à son départ pour rejoindre son cousin Jean, qui est à la tête d'un groupe de jeunes Juifs dissidents qui annoncent la venue proche du Messie. En passant par la comète dans le ciel de Bethléem, la fuite en Egypte, le regard d'attente que ses parents portent sur lui, la Pâque de ses 12 ans à Jérusalem et l'affaire des marchands du Temple, la rencontre de Barabbas, celle de Marthe et Marie, soeurs de Lazare, enfin celle de Judas.

Dans une langue alerte, qui nous restitue cette époque tourmentée, la pauvreté et le dénuement de la plupart des Galiléens, le poids de l'occupation romaine, l'auteur laisse impénétrable le mystère de la vie de Jésus.
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Autant le préciser d'emblée je suis agnostique et malgré mes années d'études passées dans des établissements catholiques ma culture religieuse est quasi nulle. C'est donc uniquement sur le nom de l'auteur que je me suis tournée vers ce livre.

Étonnant de découvrir l'enfance de Jésus, Jésus avant JC en fait, somme toute peu différente de ses contemporains : miséreuse mais malgré tout heureuse, empreinte de valeurs comme le courage, la générosité et le partage.

Nous partons donc sur les traces de Jésus et de ses parents, Marie et Joseph. Jésus donc, enfant farceur, adolescent fugueur sur les traces de son père qui a pris la fuite, et jeune adulte amoureux. La suite de l'histoire est connue et a été diffusée à des millions d'exemplaires.

Encore une fois Giosuè Calaciura m'a pris dans les filets de son écriture tout à la fois sobre, douce et presque envoûtante. Dans cette histoire, Jésus n'a pas encore multiplié les pains, mais à leur propos, je n'ai pu m'empêcher de repenser à cette scène odorante dans le merveilleux Borgho Vecchio.

Lecture qui, par la thématique, rebutera certainement un certain nombre de lecteurs et lectrices mais ce serait passer à côté d'un ouvrage fort plaisant.
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