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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quel livre ! Quelle originalité ! Comme le titre l'indique c'est la guerre, la seconde mondiale. Dans ce roman, le narrateur est un enfant. Un mélange de rires et larmes, de prose et poésie, de pour et contre, d'un clan et de l'autre. Parce que la vie continue, malgré tout, avec les premiers émois. Mes mots paraissent bien plats face à ceux de Louis Calaferte. Irracontable, inclassable, unique, quoi !
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Commande Librairie Périple2- Boulogne-Billancourt-
17 Juillet 2022

Une lecture - coup de poing-massue.....dont on ne peut sortir le ou la " même " !
Et pourtant que de récits sur la guerre, mais celui-ci, dans sa forme, est totalement singulier et hors- normes..!

Ma gratitude envers l'enthousiasme de l'auteure, Marie- Hélène Lafon, parlant de ce texte de Calaferte, l'ayant fortement marquée ! Ceci dans le cadre de la 500e de l' émission " La Grande Librairie", dernière présentée par Francois Busnel ( partant vers d'autres projets )

J'ai retenu d'autres curiosités et envies de lectures, ce soir- là.En l'occurence, mon premier élan a été pour celui-ci; c'est un écrivain que j'ai découvert , très jeune, avec la lecture aussi enthousiaste du "Requiem des innocents"...et je ne connaissais pas l'existence de ce texte !

Je vais transcrire, en guise d'introduction, un extrait du livre...qui situe le sujet et l'âge du narrateur...

"Il n'y a autour de moi que vol, mensonge, compromission, passion de l'argent, égoïsme, indifférence, corruption, hypocrisie, prostitution déguisée, violence, lâcheté, bassesse, obséquiosité intéressée.

J'ai treize ans.Quatorze ans.Quinze ans.
J'apprends l'homme.
L'homme est une saloperie.

Ils font tous du marché noir.
Les autres ont faim."

Le récit de la déclaration de la seconde guerre mondiale, de la mobilisation générale, des épreuves, horreurs quotidiennes lors de ce conflit à l'épuration sont racontés par la voix de l'auteur, mais l'auteur à l'époque, âgé de 11 ans, au début du conflit...

Il transcrit, quasiment sans filtre, tous les propos qu' il entend autour de lui; où chacun parle beaucoup avec tous les infâmes préjugés de l'époque, sans comprendre la majeure partie du " vocabulaire" utilisé..
Par exemple, le jeune garçon entend en permanence le mot " youpin" lancé à tous vents; mais aucun adulte n'est capable , même le curé, de lui donner un début de définition ou d'explication !

Le jeune garçon trouve les adultes bien médiocres et lamentables...De longues phrases quasiment sans ponctuation , des phrases- leitmotiv, revenant comme un chant lancinant et oppressant...
ces choix narratifs faisant parler un pré- adolescent ,accentuent la pesanteur de son quotidien, explosant de la barbarie des hommes, et de la banalité du mal...qu'il constate dans les moindres détails des journées...Et c'est dans cette période ignominieuse qu'il va grandir et " devoir apprendre la vie " !!

Tout est très, très noir et désespérant...quelques rares traces d'humanité et de coeur... dont cet extrait aux phrases répétitives voulues; rendant au mieux la situation décrite : de rudes paysans, obligés de donner leurs chevaux pour la guerre...sont ébranlés d'émotions !..

"Il arrive encore des chevaux d'en bas et d'en haut.
Avec des paysans.
On a froid.
Est-ce que les chevaux ont froid ?
Les paysans parlent à leurs chevaux.
Les paysans caressent leurs chevaux.
Les chevaux bourrent leurs têtes contre eux.
Les chevaux hénissent.
Comme s'ils pleuraient.
Il arrive encore des chevaux de partout.
Ça tape sur la route.
Ça tape sur le chemin.
Les paysans serrent la bouche.
Les paysans caressent les naseaux de leurs chevaux.
Il y a un paysan qui pleure.
Il y a un autre paysan qui pleure.
Ils tournent la tête pour qu'on ne les voie pas pleurer. "

Un texte d'une très rare force sur la bêtise des hommes et la machine infernale , broyeuse que représente toute guerre ...alors qu'imaginer comme traumatismes semés dans la tête d'un gamin..! Calaferte exprime cela de la façon la plus tranchante, .mêlant le scalpel et un humour grinçant...




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Avec un tel sujet, on ne doutait pas qu'un auteur de cette trempe puisse livrer un roman bouillonnant.
Calaferte nous raconte la seconde guerre mondiale, depuis la France, à travers les yeux d'un jeune garçon : un point de vue à la bonne distance pour décrire les travers de l'espèce humaine !
Sous la plume nerveuse et acerbe de l'écrivain, nous y sommes, en plein dedans. La langue est vive, les pages semblent s'organiser au gré des humeurs du jeune homme, c'est un peu désordonné, les mots reviennent, se répètent, comme dans un chant de lamentation, mais il n'est pas une phrase qui ne soit en trop. Tout se tient, malgré l'éclatement des idées et des observations. Certains passages sont glaçants. C'était donc ça la guerre. Les mesquineries, les railleries, les petits intérêts, les trahisons, la lâcheté, le racisme. Pas une allusion une seule à une quelconque forme d'héroïsme. Simplement un égarement collectif, tâché de sang.
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Livre lu, avec souvent la chair de poule et les larmes aux yeux. L'auteur nous fait partager le destin de la guerre avec ses yeux d'enfant. Récit ou roman authentique, il suscite des images et des sensations que pour ma part je n'ai jamais connu... car la guerre est lointaine. Nous avons la chance de ne jamais l'avoir connue, d'avoir vu la peine des hommes appelés au front et des femmes perdant le sommeil d'inquiétude tandis que les enfants vivent leurs terreurs enfantines dans la solitude.
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C'est la seconde guerre mondiale dans le regard d'un enfant.Il a 10 ans l'hors de la mobilisation et 15 à la libération. Et tout est là, l'antisémitisme, l'anticommunisme qui nourrissent toutes les haines et les compromis de l'époque, la violence sournoise et permanente. C'est limpide, réaliste et nécessaire.
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Impressionnisme ou expressionnisme ou subjectivisme ou je ne sais quoi, pas classable, c'est humain, touchant, troublant, piquant, ça pue, ça sent, ça vit, ça vibre, bref, Calaferte c'est bon et c'est un bon Calaferte.
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L'Occupation vue par un gamin de onze ans . Tout ce qu'il voit , comme il le voit , comme il le vit , par petites touches ,un peu à la manière des pointillistes ou des impressionnistes en peinture .
Un style unique , minimaliste et virulent en même temps , le choc des mots avec le minimum d'effets ."L'homme ceinture la jeune femme et lui baillonne la bouche d'une main . La jeune femme se débat . Il la jette dans la traction avant noire . Les portes claquent . La traction avant démarre . Les passants passent .." de la littérature au scalpel . On touche à la poésie .
Un livre poignant , foisonnant de vie . Un des témoignages les plus vrais sur la guerre de 40 . Calaferte a tout mis dans son livre : son coeur , son esprit , ses tripes . Dommage qu'il ne soit pas plus connu car c'est un grand bonhomme du niveau de Boris ou de Louis-Ferdinand . Essayez de ne pas passer à côté . Arrêtez-vous et entrez dans l'univers si attachant de Calaferte surtout si , comme moi , vous n'avez pas vécu cette guerre .
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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