Le monde est notre désir.
Le monde est notre vouloir.
Il n'y a rien à dire du monde --- sauf qu'il nous ressemble trait pour trait.
Si nous le trouvons médiocre --- c'est que nous sommes médiocres.
Si nous le trouvons vain --- c'est que nous sommes vains.
Si nous le trouvons affreux --- c'est que nous sommes affreux.
Si nous le trouvons dur --- c'est que nous sommes durs.
Si nous le trouvons morne --- c'est que nous sommes mornes.
....
Si nous le trouvons hostile --- c'est que nous sommes hostiles.
Il ne changera que quand nous changerons.
Il est nous --- et indéfiniment il nous ressemblera.
Pour l'instant --- c'est un monde de terre sèche.
Il y aura un brin d'herbe quand vous serez devenus brin d'herbe.
Ou alors --- laissez tout crever.
Les démoniaques des pouvoirs ont ce qu'il faut dans l'arsenal pour une gigantesque épouvante.
Une gigantesque Mort.
La Vie est souplesse.
La Vie est malléable.
La vie est permanente évolution.
La Vie est constant devenir.
Il ne tient qu'à nous que notre lendemain ne soit pas semblable à notre aujourd'hui.
Nous pouvons tout commencer au moment où nous le décidons.
Nous pouvons à tout moment être correction de nous-mêmes.
Le monde est notre désir.
Le monde est notre vouloir.
Il n'y a rien à dire du monde - sauf qu'il nous ressemble trait pour trait.
Si nous le trouvons médiocre - c'est que nous sommes médiocres.
Si nous le trouvons vain - c'est que nous sommes vains.
Si nous le trouvons affreux - c'est que nous sommes affreux.
Si nous le trouvons dur - c'est que nous sommes durs.
Si nous le trouvons morne - c'est que nous sommes mornes.
....
Si nous le trouvons hostile - c'est que nous sommes hostiles.
Il ne changera que quand nous changerons.
Il est nous -et indéfiniment il nous ressemblera.
Pour l'instant - c'est un monde de terre sèche.
Il y aura un brin d'herbe quand vous serez devenus brin d'herbe.
Ou alors - laissez tout crever.
Les démoniaques des pouvoirs ont ce qu'il faut dans l'arsenal pour une gigantesque épouvante.
Une gigantesque Mort. "
Puisque ce livre fut publié post-mortem , quoi de mieux pour l'illustrer qu' un poème de l'auteur :
PRIÈRE POUR QUAND JE MOURRAI
Voudrais qu'on m'enfougère , qu'on m'envente , qu'on m'enrose , qu'on m'encoquelicotte , qu'on m'enféminise , qu'on m'endoucisse , qu'on m'enciélise ....
Voudrais pas qu'on m'enterre .
N'obéissez pas.
N'obéissez pas.
N'obéissez pas.
Vous n'avez de supérieurs nulle part.
L'obéissance est une maladie.
Vous ne devez obéissance à personne ---- qu'à la
Vie.
Virginie Despentes accompagnée par le groupe Zëro : Éric Aldea (guitare), Ivan Chiossone (claviers), Frank Laurino (batterie)
Son : Wilo
Depuis Baise-moi en 1994, Virginie Despentes s'est imposée comme une écrivaine majeure avec notamment Les Jolies Choses (prix Flore 1998), Teen Spirit, Apocalypse bébé (prix Renaudot 2010) ou encore son essai King Kong Théorie. C'est qu'il y a chez elle une énergie d'écriture salutaire et sans concession, mais aussi une intelligence rare. L'acuité de son regard sur le monde contemporain (tantôt hilarant, tantôt glaçant de vérité), on la retrouve dans la « série » Vernon Subutex, fresque incroyable en trois tomes. Personne n'échappe à Virginie Despentes et, en même temps, elle sait très bien qu'il est jouissif de canarder à tous crins. Elle s'efforce donc de prendre à bras-le-corps, et d'aimer aussi, cette galerie de personnages ultramodernes qu'elle met en scène.
Ce soir elle vient accompagnée du groupe de rock Zëro pour payer une dette littéraire : celle qu'elle doit au mythique Requiem des innocents de Louis Calaferte.
À lire – Virginie Despentes, Vernon Subutex 3, Grasset, 2020.
À écouter – Zëro, « Requiem des Innocents » (avec Virginie Despentes), 2LP Ici d'Ailleurs, 2020.
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