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EAN : 9782253041276
219 pages
Le Livre de Poche (18/02/1987)
4.14/5   38 notes
Résumé :


Grover Danford sait diriger le haras de poneys de Shetland qu'il a hérité de son père près de la ville de Wolverton, oui, mais il n'y connaît rien question femmes, sans quoi aurait-il épousé cette Madge qui lui tient la dragée haute les rares jours où elle daigne rester au domaine ? Ainsi grommelle Jimmy Whittaker son contremaître, qui voudrait voir Grover avec un fils capable de reprendre après lui le haras. Le temps presse, puisqu'il n'a pas loin d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Les braves gens du Tennessee, l'un des derniers romans d'Erskine Caldwell, s'ancre dans les années 60, et le lecteur se rend très vite compte que depuis ses premières productions littéraires dans les années 30, peu de choses ont changé dans les Etats du Sud.
Grover Danford est un homme débonnaire propriétaire d'un haras à Wolverton. Grover a épousé sur le tard Madge, une hystérique obsédée par son statut social qui s'est toujours refusée physiquement à lui et disparaît régulièrement de la propriété.
Depuis deux ans, Grover Hanford attend de consommer son mariage. Seuls ses souvenirs lui tiennent compagnie. Car Grover a un secret. Il a follement aimé la belle Kathlee dont il a eu un fils, Jeff Bazemore. Mais Kathlee était métisse, une « passée blanche », rejetée par les noirs comme par les blancs, obligée de se faire discrète tant sa beauté était un fardeau et un danger pour sa sécurité.
Les lois du Tennessee ont empêché le couple de se marier et de reconnaître ensemble leur enfant. Kathlee morte, d'autres ont élevé Jeff sur lequel Grover veille à distance et dans la plus grande discrétion. Aujourd'hui, Jeff a dix-sept ans et comme sa mère, il éveille le désir des blancs. La violence va de nouveau souffler sur la petite ville de Wolverton.

Erskine Caldwell excelle toujours dans la description des bassesses et de la bêtise crasse des habitants des Etats du Sud, de cette inhumanité banale, de l'habituelle violence exercée sur les femmes surtout lorsqu'elles sont noires, de l'exacerbation des désirs sexuels pétris de racisme et de fascination, des sinistres pantomimes des « cavaliers de la nuit » qui s'autoproclament justiciers… Dans le Tennessee des années 60, le viol et le concubinage interracial "clandestin", sont socialement acceptés mais l'amour est une abomination. Seuls personnages qui font preuve de noblesse d'âme, Grover père et fils apparaissent touchants dans leur naïveté. Mais dans le Sud, la noblesse se fait encore broyer par l'injustice institutionnalisée.
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Ce ne sont que des braves gens dans cette ville de Wolverton, Tennessee, en apparence tout du moins, comme le montre la mésaventure de Grover Danford et de son fils.
Grover est propriétaire d'un domaine d'élevage de poneys et, avant son mariage avec Madge, il a eu une liaison avec Kathlee qu'il aimait sincèrement, mais elle était noire.
Cette dernère est morte ultérieurement, mais il en est résulté un fils, Jeff, dont la couleur métisse était difficile à afficher dans la société blanche et qui a été confié à une famille noire, les Bazemore. Parvenu à l'adolescence, Grover introduit Jeff dan son élevage et demande à Jim Whittaker, son homme de confiance et ami, d'initier et de former Jeff au métier. Mais à un moment Jeff est piégé par Effie Devlin, femme de Mike, un autre employé, qui le viole, ce qui n'est pas courant de la part d'une femme, mais sa corpulence et sa force l'ont aidée. Il en résulte une naissance mais le bébé ne ressemble pas trop à Mike, le mari d'Effie, mais plutôt à Jeff, et a donc du sang noir. Jeff est alors considéré comme ayant violé une femme blanche et une chasse à l'homme s'organise à l'initiative de Mike, pour se saisir de Jeff puis le lyncher, et réunit un groupe de "braves" habitants, braves au sens local, c'est-à-dire blancs racistes. Heureusement la bêtise de ces hommes ne leur permet pas d'arriver à leurs fins.
L'histoire, publiée en 1969, est racontée ici avec beaucoup de talent et d'habileté par Erskine Caldwell, qui ne montre pas les choses de façon accentuée ni trop explicite (pas de déchaînement de violence par exemple) mais les suggère plutôt, ce qui d'ailleurs donne d'autant plus de force à son propos, car violence il y a bien, violence à la fois sociale et raciste. La traduction de Paul Verguin est très agréable et l'ouvrage plaira aux amateurs de littérature américaine et de celle du Sud des États-Unis.
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Grover Danford sait diriger le haras de poneys de Shetland qu'il a hérité de son père près de la ville de Wolverton, oui, mais il n'y connaît rien question femmes, sans quoi aurait-il épousé cette Madge qui lui tient la dragée haute les rares jours où elle daigne rester au domaine ? Ainsi grommelle Jimmy Whittaker son contremaître, qui voudrait voir Grover avec un fils capable de reprendre après lui le haras. le temps presse, puisqu'il n'a pas loin de quarante ans.

Depuis deux ans qu'ils sont mariés, Grover espère toujours fléchir Madge et avoir d'elle l'héritier désiré. Un fils, il en a déjà un - Jeff Bazemore - mais les lois du Tennessee l'empêchent de le reconnaître, après lui avoir interdit d'épouser sa mère parce qu'elle était métisse. Il veille tout de même sur lui, de loin. -

Jeff a dix-sept ans quand Effie Devlin a un enfant dont la rumeur-publique dit qu'il est le portrait de Jeff. Son mari, Mike, voit rouge et rassemble cette survivance du Ku Klux Klan les « cavaliers de la nuit ». A eux six, ils sont prêts à tout et Grover, prévenu par Jimmy, décide d'emmener J Fuite angoissante où se mesure la graduelle évolution mentalités et qui fait des braves gens du Tennessee roman poignant en même temps qu'un document moderne, sur ce Sud des Etats-Unis qu'Erskine Caldwell a commencer de décrire dans le Petit Arpent du Bon Dieu (19
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Ce roman décrit la vie dans une petite ville rurale du Tennessee à l'époque de la ségrégation. Il traite du racisme, des rapports entre hommes et femmes, en particulier de la sexualité quelque peu contrariée des hommes. Il montre quelques-uns des principes qui gouvernent cette société rude, impitoyable pour ceux qui ne se conforment pas à des règles sociales fondées sur la haine, le mépris ou encore la brutalité.
Ce livre prend le temps de décrire les paysages, les élevages, les habitats. Il donne aussi à entendre les discussions, les disputes, les incompréhensions entre Noirs et Blancs, entre femmes et hommes, entre propriétaires et travailleurs.
Dans ce monde hostile, un élevage de poneys apporte un contraste avec ses petits animaux que auxquels les enfants du voisinage s'attachent. Ce petit univers donne une couleur douce et tendre à cette histoire qui témoigne de la violence des rapports humains dans cette Amérique.
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Une histoire habituelle de racisme dans le Tennessee des années 60, et ce qui frappe tout au long du récit, c'est la juxtaposition de la tendresse qui émane de certains personnages, et de l'évidence d'un meurtre à effectuer « pour remettre les choses à leur place » chez d'autres personnages. Au milieu, il y a ceux qui accomplissent leurs tâches quotidiennes dans la banalité fataliste du racisme.
Ce livre nous tient en haleine de bout en bout, avec une peur souterraine au ventre et dans le même temps un désir d'amour à travers une romance d'une grande pureté.
Quant à la colère que le lecteur ressent, elle est subtilement canalisée par l'humour de l'auteur, très léger, qui ne donne pas envie de rire, mais plutôt de tordre le cou à certains. Un côté frères Coen au cinéma…
Erskine Caldwell, de la même veine que Fante, Faulkner, et d'autres.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Bientôt, cependant, il recommença à se demander ce qui se passerait si jamais il tombait amoureux d'une Noire. Jusqu'alors il aurait juré que rien de ce genre ne pourrait lui arriver. Maintenant, il n'en était plus si sûr. Il n'avait, de sa vie, touché une fille de couleur, pas même la nuit où étant beaucoup plus jeune, et rôdant en ville, avec toute une bande de garçons, ils avaient poursuivi une petite Noire jusqu'à l'usine d'aliments à bétail; plusieurs d'entre eux l'avaient violée dans un wagon de marchandises et ils l'avaient abandonnée en larmes.
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Erskine Caldwell à propos de "Les braves gens du tennessee"
Erskine CALDWELL, interviewé par Pierre DUMAYET, parle, en anglais, de son livre "Les braves gens du tennessee" et à travers ce roman, du racisme dans le Sud des Etats-Unis, de la haine des blancs envers les noirs, de la violence. Malentendu entre DUMAYET et CALDWELL à propos d'un cabriolet rouge. Présence d'un traducteur.
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