Ce ne sont que des braves gens dans cette ville de Wolverton, Tennessee, en apparence tout du moins, comme le montre la mésaventure de Grover Danford et de son fils.
Grover est propriétaire d'un domaine d'élevage de poneys et, avant son mariage avec Madge, il a eu une liaison avec Kathlee qu'il aimait sincèrement, mais elle était noire.
Cette dernère est morte ultérieurement, mais il en est résulté un fils, Jeff, dont la couleur métisse était difficile à afficher dans la société blanche et qui a été confié à une famille noire, les Bazemore. Parvenu à l'adolescence, Grover introduit Jeff dan son élevage et demande à Jim Whittaker, son homme de confiance et ami, d'initier et de former Jeff au métier. Mais à un moment Jeff est piégé par Effie Devlin, femme de Mike, un autre employé, qui le viole, ce qui n'est pas courant de la part d'une femme, mais sa corpulence et sa force l'ont aidée. Il en résulte une naissance mais le bébé ne ressemble pas trop à Mike, le mari d'Effie, mais plutôt à Jeff, et a donc du sang noir. Jeff est alors considéré comme ayant violé une femme blanche et une chasse à l'homme s'organise à l'initiative de Mike, pour se saisir de Jeff puis le lyncher, et réunit un groupe de "braves" habitants, braves au sens local, c'est-à-dire blancs racistes. Heureusement la bêtise de ces hommes ne leur permet pas d'arriver à leurs fins.
L'histoire, publiée en 1969, est racontée ici avec beaucoup de talent et d'habileté par
Erskine Caldwell, qui ne montre pas les choses de façon accentuée ni trop explicite (pas de déchaînement de violence par exemple) mais les suggère plutôt, ce qui d'ailleurs donne d'autant plus de force à son propos, car violence il y a bien, violence à la fois sociale et raciste. La traduction de
Paul Verguin est très agréable et l'ouvrage plaira aux amateurs de littérature américaine et de celle du Sud des États-Unis.