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EAN : 9782919780037
112 pages
The Menthol House (01/11/2019)
4.25/5   4 notes
Résumé :
«C’est combien?», première phrase adressée à une pute. Avec C’est combien?, découvrez jusqu’où l’homme peut aller. Tout est passé en revue: comportements des clients, prestations les plus insolites, force de la destruction, argent qui brûle, abandon de soi, mais aussi, le sacrifice, la sagesse et l’exaltation de la vie. Avec une poésie déconcertante, C’est combien? montre des situations extrêmes où la femme se trouve écartelée entre ces deux divinités: l’argent et l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le plus vieux métier du monde

«C'est combien?» lance la collection «Orties» des éditions The Menthol House, un récit qui retrace le parcours d'une prostituée. Un témoignage éclairant aussi bien du côté de la pute que du client.

C'est l'histoire d'une jeune fille qui se cherche un avenir et qui tombe sur une petite annonce qui propose un emploi d'hôtesse de bar dans un établissement près de Charleroi à la frontière franco-belge. Renseignement pris, il s'agit de pousser les clients à boire, rien d'autre. Celle que l'on appellera Natacha accepte ce boulot simple et bien payé. Elle met alors le doigt dans un engrenage qui va petit à petit la broyer. Car ses collègues ne se contentent pas d'être entraineuses, elles montent avec leurs clients au premier étage. Au bout de quelques jours, elle s'est «sentie un peu mise de côté, un peu ridicule». «Toutes les autres filles montaient en riant. Pourquoi rester, pourquoi ne pas monter? Je tâtonne, palpe dans mon enfance, dans mes souvenirs. Aucune barrière, aucune limite qui ne m'interdise de passer à l'acte. Rien qui ne me dise stop, aucune aspérité, aucune bordure, c'est ouvert, c'est mouvant peut-être, mais c'est ouvert.» 
Natacha ne se rend pas compte qu'ici, Aux Sirènes bleues, sa vie vient de basculer. Ce qui ressemble à la liberté totale, pour elle qui gagne en une journée le mois de salaire d'une personne «normale» est un piège qui déjà s'est refermé. Désormais elle est une pute, ou encore une « agenouillée, attoucheuse, bifteck et camelote, couillère, essoreuse, épongeuse de vague à l'âme, gagneuse, grue gonzesse, goualeuse, gourgandine, hotu, lorette (pour une jeune prostituée), louve, magneuse, michetonneuse, môme, omnibus, pouffiasse, ribaude, trotteuse.» Un métier qu'elle va exercer durant des années, d'abord en Belgique puis en France, lorsqu'un «sauveur» décide de la sortir de sa condition et l'emmène à Paris. C'est là, à deux pas du Ritz, qu'elle va établir ses quartiers et alpaguer une clientèle qu'elle a
vite fait de catégoriser et de noter : «je les comparais à des crustacés et fruits de mer avec les crevettes, les huîtres, les homards, les crabes, les éponges et les étoiles de mer. Je vous liasse découvrir à quoi correspondent ces différents profils. Car si le plus vieux métier du monde est dégradant, il est aussi le révélateur de la misère sexuelle qui règne en France. Les hommes ont en effet d'abord besoin d'une psychologue, d'une personne qui les écoute, qui puisse tour à tour sauver leur couple ou leur éviter de faire une grosse bêtise. Ce n'est que bien après que viennent les rôles de nymphomane, maman, gouvernante, servante et autre fantasmes.
La force du récit tient d'abord à cette façon de poser les mots justes, à cette narration sous forme de témoignage, de ce que Hugo appellerait des «choses vues», sans pathos et sans jugement. On trouvera toutefois un peu d'ironie, voire d'humour. Ainsi lorsque la narratrice nous explique avec quelle naïveté les hommes veulent croire qu'elle «écarte les cuisses par ce qu'elle aime ça». Quelques vérités qu'il est essentiel de répéter, d'asséner à ceux qui justement s'imaginent au lieu de comprendre, voire de savoir.
Peut-être qu'un homme aura eu lecture différente de ce récit qu'un homme, peut-être qu'un jeune verra différemment cette histoire qu'une personne plus mûre, peut-être qu'une chômeuse jugera autrement cette confession qu'une cadre supérieure... Mais après tout qu'importe, le but est ici, comme le rappelle le slogan choisi pour cette collection Orties «Ça guérit parce que ça pique».


Lien : https://collectiondelivres.w..
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"C'est combien ?" fait partie de ces romans qui supportent difficilement la moindre étiquette et dont on ne sort pas indemne. Pourquoi ? Parce que plusieurs semaines après sa lecture, il traverse régulièrement les pensées. Un roman qui aborde, au-delà du sujet affiché, ce qu'implique être une femme au 21e siècle, le devoir de beauté et son prix à payer. Un roman-uppercut qui traite de la marchandisation du corps de la femme du point de vue de la femme.
(enfin !) Ici, l'héroïne est une prostituée, qui, pour une fois dans la littérature, n'est pas victime mais actrice de sa vie et de son choix professionnel. Elle partage avec nous, à travers le temps, son évolution, ses pensées, ses rencontres et ses émotions. Un roman documenté qui pousse à la réflexion sur nos rapports à l'autre dans une société où tout et chacun peut devenir objet de consommation. La puissante poésie du texte apporte une densité toute particulière au fond et en souligne toutes les ambivalences... Elle prend aux tripes et permet d'appercevoir des fleurs insoupçonnées dans la vase du sujet.
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Dans la foulée de "La Maison" (Emma Becker) j'ai lu ce texte, lui aussi centré sur la vie d'une prostituée.
Le style est âpre et l'ambiance plutôt sordide.
Malgré sa brièveté, 100 pages, cet ouvrage laisse en moi une empreinte significative.
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Dans cet ouvrage actuel, publié au sein de la collection Orties des éditions Menthol House, qui entend offrir à ses « lecteurs des récits impliquant les capacités du corps féminin à entrer en résistance, à combattre et à renaître quelles que soient les attaques » et cherche à porter des « femmes qui écrivent sur les femmes », Anne Calife s'intéresse à la question de la prostitution, retrouvez notre interview exclusive sur Pro/p(r)ose Magazine.
Lien : https://proprosemagazine.wor..
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
INCIPIT
Commencer
– Il faut lui trouver un nom avant qu’elle ne commence…
Un prénom de femme prostituée contient souvent un y à l’intérieur, le "y" c’est la suggestion, l’ouverture, la brèche, l’embrasure, le rêve doré, Debby, Marylin, Myriam, ou bien le prénom se termine en a, le a suggérant aussi la féminité, la douceur, la rondeur : ils ont le choix. Lola, Sonia, Vanessa, Fiona, Rita, Carolina, il suffit de rajouter un "a" à la dernière consonne.
— Natacha, elle peut s’appeler Natacha, ça sonne bien, hein?
Immédiatement, j’ai accepté ce prénom, ça sonnait russe, sexy et fourré. Tout a commencé à l’âge de 18 ans, par cette annonce lue dans la presse locale, à Charleroi, en Belgique tout près de la frontière française «hôtesse de bar, bien payée». Oui, je l’avoue, je venais de passer mon bac, et je l’avais eu. Incroyable. Une femme, la quarantaine. Elle m’emmène loin, là-bas, dans cette ville inconnue. On a dû rouler plus de six heures pour atteindre la Belgique. Hôtesse de bar, ça sonnait bien.
— Être une femme, bien s’entretenir, ça coûte cher Natacha, très cher, répète-t-elle sans cesse au long du trajet.
Je l’écoute. L’envie. Elle est belle, longue, bien maquillée, bien habillée. De l’assurance, de la confiance. Tout ce que je n’ai pas. Elle me dépose dans un appartement, au-dessus du bar, appelé Aux Sirènes Bleues.
Nous sommes huit filles, là, si jeunes, si mignonnes, une très grosse, une autre très maigre, une blonde, une rousse, je devais être la brune manquante. Soir. Je me maquille. Au moins, c’est certain, là, avec ma bouche rouge et gonflée, mes cils noircis, mes collants, on me verra. De l’eyeliner, un trait noir, ou argenté qui se recourbe. Dans la glace, j’ai encore accentué la féminité, souligné les lèvres, de rose, de rouge-toujours, j’ai encore allongé, incurvé les cils, plaqué les paupières de bleu, de mauve ; le féminin est souvent long, fin, étiré, élancé, encore souligné les seins, offert la poitrine, le féminin est large, rond, et généreux.
Un masque, un déguisement, un appel : j’en ai pleinement conscience.
Hier soir, je ne me souviens plus très bien ce que l’on a fait, je crois juste que l’on a allongé un mec — qui était-ce? — non ce n’était pas un habitué, et qu’on lui avait aspergé le ventre, le bas-ventre de champagne — quel autre alcool, voyons? — et qu’on l’avait puissamment léché, sucé, avalé. Une belle soirée, sous la pleine lune rouge d’équinoxe. Dehors l’automne, dehors la lune éclairait les limaces, les orties et ces escargots qui sortaient, visqueux et mous de leurs coquilles. Le mec — enfin qui était-ce? — on l’avait léché, sucé, avalé. Jusqu’à la dernière goutte. Ils étaient trois à nous regarder et à nous jeter des billets au visage, des billets dans la raie du cul, des billets dans les fentes, dans toutes les fentes. On avait fumé du cannabis, on était ailleurs, on s’ouvrait, on se déchirait, alors on les avait tous déshabillés, et aspirés. Jusqu’à la dernière rosée, jusqu’au dernier centime.
À présent, nous voici, toutes les cinq, au matin, avec nos dix mains coupables sur les bols jaunes en faïence, et, les cinquante ongles rouges vifs à saisir les miettes des croissants. Oui, parce que c’est encore moi qui me lève pour aller chercher les croissants à la station essence juste derrière. Le seul endroit correct qui délivre de la bonne pâtisserie française.
Les bouches qui ont avalé le sperme sont encore présentes, les bouches oublient les couilles molles, les poils, et déchirent la pâte feuilletée, avalent le beurre.
En fond, on entendait Marguerite faire le ménage, frotter les murs, taper les tapis, ouvrir les fenêtres en grand, Marguerite ne mangeait jamais de légumes, ni de fruits, c’est pour les vaches, disait-elle, et ne buvait jamais d’eau, ça fait rouiller, affirmait-elle. Marguerite me posait sans cesse des questions, enfin elle répondait souvent à ses propres questions, ce qui me permettait de rester silencieuse.
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Avec mes clients, je prenais une feuille avec une belle marge, que je divisais en trois colonnes au crayon de papier. Première colonne : l’heure à laquelle je prenais le client, seconde colonne, le type de client, là, c’était le plus amusant, puisque je les comparais à des crustacés et fruits de mer avec les crevettes, les huîtres, les homards, les crabes, les éponges et les étoiles de mer. La troisième colonne correspondait à la somme encaissée, enfin la quatrième, ce que j’en ferai, le loyer, l’eau, tout indispensable, tout le futile, tout le plaisir, coiffure, manucure, massage-gommage, cette paire de chaussures vernies chez Dior.

Je vais donc détailler la seconde colonne, c’est-à-dire le type de client.
Les clients, les plus nombreux : les crevettes.

Les crevettes sont les plus tranquilles, presque toujours des hommes mariés, ils ont des sièges bébé, des problèmes de couple, et viennent chercher de la détente. Une foule de mignonnes crevettes roses, toutes identiques, toujours un peu affolées, toutes les mêmes. Besoin en eux de trouver une femme soumise, femme objet, femme désir.
Les crevettes ne savent pas comment se changer les idées, comment rêver, petits cerveaux, petites carapaces, et besoin d’une pute pour se sentir exister. C’est que ça parlait beaucoup, les crevettes, et il faut les écouter, les laisser parler, parler. Pas de filles à séduire, suffit de payer, pas d’efforts à faire, et hop, ça leur plaît aux crevettes. Fellation-sodo-éjaculation faciale, grand classique, que recherchent toutes les crevettes.

Seconde espèce, aux plus grosses carapaces, les homards, ou les crabes, avec leurs pinces qui font mal. Les homards et les crabes ont plus d’argent, et logiquement, ils exigent plus. Quand ils en deviennent tordus, et qu’ils fonctionnent de travers, je les appelle alors les crabes.
Ça fait mal un crabe qui pince. Ça dépend aussi beaucoup de mon état moral, de ma fatigue, une gentille crevette pouvait aussi devenir crabe, si je n’arrivais plus à la supporter.


Les homards, les crabes, ont tout et veulent tout. Ils ne s’expriment qu’à l’impératif, lancent, crient des ordres, tous destinés à me transformer en objet. Ils me tournent autour comme de grosses abeilles excitées face à trop de miel ; suffit d’attendre que ça passe, que leurs exigences s’écoulent, comme s’épuise leur l’argent. Ils veulent toujours me faire souffrir, me brûler avec des cigarettes, m’attacher, me frapper, m’insulter. Il y en a eu un qui voulait que je sois comme morte, faire l’amour avec un cadavre l’excitait. Un autre, encore, qui m’avait payée pour que je fasse l’amour avec un ami, sans rien le lui dire. Au début, oui, j’acceptais tout. L’argent parlait, le client payait et je faisais. Mais j’ai appris à repérer les tordus. Ils ont les yeux comme des cigares éteints, paf, ils deviennent d’un seul coup imprévisibles, ça déraille, ça emprunte des chemins non connus : tout devient possible. Violence, jouissance, plaisir de faire mal, de torturer. Leur jouissance va pousser sur un impossible à satisfaire, un impossible douloureux pour moi. Car le crabe a payé, alors il a le droit et il le fait. Un autre client, un homard encore, qui voulait que je me déguise en femme de chambre, petit tablier noir et blanc, afin de me prendre par-derrière. Désirs, envies robustes et tordues, que l’on ne peut avouer aux autres femmes normales, cela peut se comprendre aussi. Tout peut se comprendre, tout peut se faire à condition que l’on paie. Et ceux qui ont de l’argent le savent mieux que les autres.
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Une fois l’intimité sexuelle libérée, le bocal ouvert se répand partout et salit tout. Le sexe ou la flamme de vie doit rester enfermé en sa fiole de verre, sinon gare à l’incendie, la moindre petite braise rouge, et ça repart. Une fois qu’on a commencé, plus rien ne peut l’arrêter. Alors j’ai continué, les mains qui courent sur moi, les fermetures éclair partout. Je pense que ce n’est pas grave. Des hommes et encore des hommes, la porte s’ouvre, se ferme sur la nuit. Un peu comme dans un aquarium géant. La nuit envoie, propulse des muqueuses excitées, des bouches assoiffées, des peaux excitées et l’alcool gaine les nerfs irrités, recouvre d’apaisantes membranes. Cela se plie, déplie, ça souffle, ça hahane, ça halète, ça transpire.
Des billets se déposent, des pantalons s’abaissent, des peaux se touchent, des chaussettes se roulent, des draps se froissent, des préservatifs se déroulent, tout ça c’est moi, et ce n’est pas moi.
Après plusieurs heures, je ne connaissais de mon corps, que l’entrecuisse, seulement la bouche. Puis ramasser, rassembler, défroisser, s’habiller, se coiffer, se maquiller, gestes qui s’enfilent les uns dans les autres.

Durant l’acte, je deviens quelqu’un d’autre. D’abord, je ne pense pas, je compte. Table de multiplication de neuf ; puis j’imagine les poissons dans l’aquarium, et je les compte, admirant les nageoires qui se déploient comme des ailes, c’est déjà fini, déjà rangé l’argent. Je sais déjà comment le dépenser. C’est fini-fini-fini, ça va vite très vite. L’alcool aide pas mal, les tranquillisants aussi, Tranxène 50, Valium en gouttes, Lexomil. Faut juste s’arrêter de penser, monter sur son petit nuage rosé, et laisser les terriens cupides manœuvrer. Faut changer de planète, de personnage, de peau.

Le dégoût que j’éprouvais pour eux me rendait encore plus belle, plus provocante : pour vaincre ma répulsion, il me fallait susciter le désir, lui seul pouvait me sauver.
J’ai continué. Plus ils étaient hideux, vieux, plus j’étais belle, et jeune... Et je me nourrissais de leur désir marécageux. Plus ils étaient boues, plus j’étais fleur. Je ne savais pousser que dans la vase.
Je crois que je n’ai jamais été aussi belle de toute mon existence, je crois que je n’ai jamais autant plu.
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Se prostituer, c’est avant tout une philosophie, un art de vivre, une ouverture vers les autres, vers le plaisir. Une pute, c’est l’abondance. De matières, de sensations, de sentiments. Du cuir, de la fourrure. Une pute, c’est des cris de plaisir, des chéris, c’est bon ; des encore encore, encore, toujours.
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La prostitution modifie de façon profonde la personnalité. D’un certain côté, on garde beaucoup d’orgueil et de l’autre côté, on n’est plus rien. Alors il faut rester fier, parce qu’on a que ça pour survivre. Les clients, on les déteste, on les aime, parce qu’ils nous détruisent, nous font exister.
Se prostituer, c’est avant tout une philosophie, un art de vivre, une ouverture vers les autres, vers le plaisir. Une pute, c’est l’abondance. De matières, de sensations, de sentiments. Du cuir, de la fourrure. Une pute, c’est des cris de plaisir, des chéri, c’est bon ; des encore encore, encore, toujours.
La pute étincelle avec du rouge, du doré, et les hommes s’approchent d’elle, les yeux brillants.


Les hommes, eux, ils jugent toujours et classent. Il y a celles qui sucent, sucent pas, celles qui font la passe à trente, à cent, celles qui ont un proxé, celles qui n’en ont pas. La prostitution permet de ranger les femmes dans des cases. Elle permet à l’homme de s’approprier le féminin. La femme ne s’attrape pas, ne s’attrape jamais. Personne ne peut comprendre ce qu’est le féminin. Sauf dans la prostitution.

Je pense savoir plaire, aguicher un homme. Je sais lui faire monter le désir, grimper le désir, haut toujours plus haut. Un homme, rien de plus qu’un moteur deux temps, des pistons, un peu d’essence, et c’est parti. L’homme n’est qu’un mécanisme, et aime, de façon générale, les autres mécanismes, les moteurs et les putes.
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