C'est mon droit

J'ai emprunté ce bouquin sur KindleUnlimited, ayant déjà lu "Tout ne peut pas être une fugue" de la même auteure.

Je dois dire que ce fut une lecture difficile. Pas par la construction du roman, qui est très bonne, mais par les réminiscences qu'elle a pu apporter au fil des pages.

C'est l'histoire d'un gamin, Noël Baptiste, enfant abandonné dans une mangeoire d'une crèche de Noël. de famille d'accueil en famille d'accueil, il va enfin trouver un équilibre, du moins, le croit-il, dans une famille qui l'adopte. Et finalement, rien ne se passe comme il l'espérait du haut de ses six ans.

Il va vivre une enfance triste, dure, sale, sans amour, du moins, pas celui qu'il espère. Il va vivre des choses innommables, dans une sorte de résignation... Noël ne supporte plus les fêtes du même nom, et on le comprend.

Ce roman, en plus d'être un roman, est aussi un message d'amour au monde des enfants de la misère. Il est un message d'espoir aussi. Un message de résilience. Ce mot, je l'ai entendu tellement mais tellement de fois après m'en être sortie et, finalement, c'est un mot qu'on doit connaître quand on est Noël.
C'est un message d'espoir donc, qui donne la voix aux silencieux. Qui dit qu'ils ne vivent pas des choses normales, mais qu'ils s'en sortiront. Je l'espère.

La construction du récit est telle que le lecteur rentre dans la monotonie de la vie de Noël, dans sa morale bafouée, dans sa souffrance et ses espérances. le ton est résigné.

L'écriture fluide, sans fioritures, est agréable.
On oubliera notre quotidien pour se laisser emporter sur le chemin de croix de Noël, l'enfant abandonné, l'ado abandonné, l'adulte en devenir. Un livre qui se dévore tout seul. Pour voir si Noël va s'en sortir.

Bravo Bernie pour ce touchant roman !

Genèse du roman :
D'une petite nouvelle non sélectionnée présentée pour un concours, Bernie Calling, maman de quatre enfants, femme de ménage chez les particuliers, des histoires plein la tête, a réussi, avec les encouragements et les précieux conseils de connaissances, après avoir retravaillé et étoffé son texte, après en avoir supprimé fautes et incohérences, à écrire et publier en 2016 (nouvelle édition retravaillée et corrigée en 2021) ce court roman, ma foi agréable à lire et, à mon avis, réussi. Bravo, donc, à l'auteure pour sa détermination et sa persévérance, preuve que les rêves les plus fous peuvent parfois se réaliser. D'autant plus que, depuis lors, poursuivant résolument sur cette voie, l'auteure a publié d'autres recueils, tous bien appréciés, à en lire les critiques de ses lecteurs !

Le livre :
« C'est mon droit », relate l'histoire difficile de Noël Baptiste, enfant trouvé dans la mangeoire d'une crèche de Noël au cours de la messe de Minuit. le garçon, après avoir déjà transité par de nombreuses familles d'accueil et l'orphelinat, croit enfin trouver le bonheur lorsqu'il est adopté à l'âge de six ans. Hélas, privé de toute affection parentale et livré aux turpitudes de son frère, il ira au-devant d'années pour le moins sombres et délicates…

Mon avis :
D'une plume légère, simple, sans fioritures ni effets de style, Bernie Calling, en bonne narratrice, réussit à nous faire pénétrer dans l'intimité profonde d'un être fragile, craintif et solitaire et à nous faire ressentir parfaitement toutes les émotions qui submergent son héros.
Certains estimeront peut-être ce récit trop improbable, trop larmoyant, trop linéaire et prévisible, mais la majorité le trouvera, j'en suis sûr, intense et touchant.
Une belle découverte !

La première chose que je vais dire c'est que ce roman contient des scènes choquantes et des scènes de viols, ne convient donc pas au publics jeunes, sensibles ou ayant vécu des faits similaires.

Noël Baptiste, voici le nom du personnage principal. On va suivre l'aventure de sa vie dès sa naissance mais on va surtout découvrir tout ces malheurs. Ce garçon n'aura vraiment pas de chance, c'est même pire que ça.

On va énorme s'attacher à lui, en tout cas c'est mon cas et de ce fait j'ai ressenti beaucoup d'émotions bien différentes et pas forcément les plus belles : j'ai eu de la peine, de la colère, une envie de rebellion et encore d'autres sentiments mais j'ai surtout ressenti de l'injustice. Pour moi Noël ne devait vraiment pas faire face à tous ça.

J'ai eu du mal à arrêter de lire malgré qu'il me fallait des pauses pour pouvoir faire face à ce que j'ai lu, remettre de l'ordre dans mon esprit et dans mes sentiments. Mais je voulais savoir la suite, je voulais m'assurer que tout irais bien pour Noël, que son cauchemard finirai pas se terminer.

C'est un roman poignant, avec des mots pure et pudique mais qui frappe bien plus que si on disaient les choses de façon clair, parce que finalement on s'imagine et on sent toute l'horreur des vices qu'à subit Noël.

L'auteure nous décrits des faits qui arrivent tous les jours, elle dénonce des choses horribles mais bien réelles tout en gardant une certaines distances.

C'est le deuxième roman de Bernie que je lis et je peux constater que sa plume c'est améliorer, elle est forte, pure et provoque des émotions intenses.

Je tiens à la remercier pour m'avoir à nouveau fait confiance et j'espère sincèrement que la chronique lui plaît.

Ce roman est poignant ! Avec son style presque pudique et discret, Bernie Calling arrive à nous faire passer la violence de ce que subit Noël en ne nous le disant qu'à demi-mot.

Je suis habituée à lire de l'horreur et du trash, il en faut pour me choquer ! Et pourtant, ce style si simple dans sa narration, si pure et si pudique me frappe bien plus que tous les mots les plus répugnants.

L'imagination. Voilà ce qui touche le plus le lecteur. S'imaginer les épreuves que doit vivre Noël sans que Bernie nous le dise directement. Elle nous laisse imaginer les sentiments de Noel, se mettre à sa place et cela le rend + attachant. On se met vraiment littéralement à sa place !

Un conte de Noel à la Dickens

Noël est trouvé dans la mangeoire de l'église le soir de la messe de minuit, c'est la bonne du curé qui lui donne son prénom ; malheureusement, on ne permet pas à cette brave femme de garder l'enfant, elle est trop âgée. C'est comme ça que Noël passe de famille en famille en détestant de plus en plus la nativité.
C'est un livre dur sur l'adoption vue du côté de l'adopté.
Ces lois qui en Belgique qui font qu'un enfant n'est pas adoptable pendant les 6 ans qui suivent son abandon et qui donc passe de famille en famille 2 fois par ans afin que ni lui ni la famille « ne puisse s'attacher » au cas où la mère changerait d'avis.
Situation qui brise la confiance que l'enfant aurait pu mettre en l'adulte, pour Noël, c'est un vrai calvaire que ces 6 premières années qui lui font penser qu'il n'est rien sinon un objet encombrant qui ne doit surtout pas s'attacher.
Puis vient le temps où tels des objets voir des animaux, on les met en vitrine afin de les montrer, c'est comme ça qu'il le ressent.
Quand un jour une dame s'intéresse à lui, le sort le dimanche et qu'on lui annonce qu'elle l'adopte, il croit toucher le bonheur.
Quand il découvre qu'en fait, il n'est là que pour servir de jouet puis de défouloir au fils de famille, ce sont ses derniers espoirs qui disparaissent.
J'ai assisté à travers ce roman à la lente descente aux enfers d'un enfant qui n'avait rien demandé à part un peu d'amour, qui heureusement le trouve à travers les domestiques ses seuls repaires, sinon qui sait ce que serait devenu cet enfant livré seulement au mal, à la haine et l'indifférence, peut-être un monstre à son tour ?
Un livre bouleversant qui se lit assez vite tant on a envie de savoir comment cet enfant devenu un homme va pouvoir tourner la page et si il est né pour subir ou à son tour trouver le bonheur.
Un livre qui donne envie de taper du pied dans la fourmilière pour changer le système.
Lien : https://sandetcesttout.com/