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De nos jours, un 27 août, un grand-père et son petit-fils jouent aux dames, dans un parc de New-York. L'aïeul lui explique qu'il vient ici tous les 27 août pour rendre hommage à Sacco et Vanzetti, deux immigrés italiens et anarchistes qui furent condamnés à la chaise électrique en 1927.
Il avait rencontré Vanzetti, tout jeune, car son père, sympathisant à la cause révolutionnaire, l'avait hébergé quelque temps. Pris dans son récit, le grand-père raconte tout ce qui a entraîné ces deux hommes à la mort: les Italiens qui fuyaient leur pays, la misère qu'ils ont enduré, les grèves sanglantes dans le Colorado, les vagues d'attentats anarchistes dans tout le pays, des braquages de banques, des meurtres, ces deux hommes qui ont l'air de parfaits coupables, la négligence du système judiciaire... Malgré les manifestations de soutien pour la libération de Sacco et Vanzetti, ils n'ont pas pu échapper à leur destin...

C'est une histoire authentique et incroyable que nous livre Calvez. Cet album historique et intéressant ne peut que nous interpeller quant à la triste réalité de cette période. Même si Calvez ne prend pas partie quant à l'innocence ou non de ces deux hommes, il soulève un point non négligeable: celui de la peine de mort. Il a réussi à mettre en avant certains épisodes marquants, voire choquants.
Avec un dessin moderne, aux couleurs sombres et avec des hachures verticales, cet album reflète parfaitement l'ambiance sinistre et noire de cet épisode.

American tragedy, American dream ?
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Sur un banc d'un parc new-yorkais, un vieil homme et son petit-fils disputent une partie de dames. Et l'aïeul raconte l'histoire de Bartolo Vanzetti et Nicola Sacco, « des anarchistes italiens qu'on a condamnés à la chaise électrique. Une erreur judiciaire. » (P. 4) Leur procès a marqué les années 1920 et n'en finit pas d'interroger la légitimité de la peine de mort.
Dans une Amérique qui attire de nombreux immigrés qui cherchent à faire fortune, les injustices sociales se multiplient. Les syndicalistes, les socialistes, et les anarchistes luttent pour l'égalité, de façon plus ou moins active. « Les Galleanistes s'étaient fait une spécialité d'envoyer ou de poser des bombes contre ceux qui, selon eux, oeuvraient contre les intérêts du peuple… des sénateurs, des businessmen, des flics, des curés... » (p. 20) le pouvoir en place réagit avec violence à cette menace rouge : alors que le communisme semble envahir l'Europe, l'Amérique capitaliste refuse de laisser submerger. La police arrête à tour de bras et traque les « Rouges », usant de méthodes illégales et barbares : arrestations abusives, interrogatoires violents, déportations, manipulation d'opinion, etc. Et les anarchistes ripostent, rendant coup pour coup. « Je ne justifie rien de ce qu'ont fait ces mecs-là […] : je dis juste que quand un pouvoir se comporte mal, il pousse des gens à commettre des choses pires encore… » (p. 64)
Présumés coupables d'un braquage sanglant, Sacco et Vanzetti sont arrêtés. Mais rien ne se passe selon les règles légales. « Quoi ? Ils ne savaient pas de quoi ils étaient accusés ? / Exactement ! » (p. 51) S'ensuivent une procédure inique et un procès truqué à l'issue duquel les deux Italiens sont condamnés à mort. La sentence est clairement injuste et révoltante. Tout le monde l'admet, mais la justice américaine refuse de revenir sur cette affaire. « Tu sais, à l'époque, tout le monde s'est senti concerné. Dans un camp comme dans l'autre. Et partout dans le monde. » (p. 4) Rien n'y fait : Sacco et Vanzetti meurent sur la chaise électrique. Plus tard, la justice reconnaîtra ne pas leur avoir offert un procès équitable, même si ça ne rachète pas une vie. Mais, finalement, « un symbole, ça ment toujours. » (p. 111)
Florent Calvèz le précise à la fin de son oeuvre, il présente sa propre vision de la tragique histoire de Sacco et Vanzetti. Quels que soient son parti pris et ses convictions, il a produit un récit magistralement mené, à la fois clair et éclairé. Sur une pleine page, la statue de la Liberté a la digne allure d'un symbole bafoué. le trait de l'auteur/dessinateur est griffonné par une pointe fine et nerveuse. Les visages sont tragiquement expressifs et les scènes d'explosion vibrent encore d'une déflagration laissée par la plume et le pinceau. Je ne sais pas vraiment expliquer pourquoi, mais il me semble que ce dessin correspond parfaitement à l'époque et au sujet. En lisant ce récit, j'avais le sentiment de feuilleter une chronique d'époque. L'ultime lettre de Sacco à son fils est une merveille de tolérance et d'espoir, un peu à la façon du poème de Rudyard Kipling : c'est un message de paix et d'humanisme, de dignité et d'honnêteté.
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Dans un parc de New-York, un grand-père et son petit fils jouent aux dames et nous sommes le 27 août, date anniversaire de la mort de Sacco et Vanzetti sur la chaise électrique en 1927 à Boston. Mais comme le gamin ignore tout de cette histoire, papy qui a connu personnellement Vanzetti va la lui raconter.
Sacco et Vanzetti étaient deux anarchistes immigrés italiens plus ou moins mêlés à différents attentats pour défendre leur cause. le juge Thayer va se charger de l'affaire, il déteste les rouges et les immigrés et sera responsable d'une grave erreur judiciaire, malgré les nombreuses protestations partout dans le monde.

Un juge partial, la mise en scène du procès, des stratégies d'influence, une décision avant tout politique, un simulacre de justice, l'usage enfin de la peine capitale malgré les doutes qui subsistent sont autant d'éléments que l'on peut dénoncer dans cette affaire.

Pourtant, malgré la qualité du graphisme, je n'ai pas été particulièrement séduit par cette BD. L'affaire est complexe et si l'on veut rester fidèle aux évènements historiques, cela suppose de prendre le temps de déplier les propos, de les expliciter davantage. J'ai eu le sentiment qu'on passait un peu vite sur les faits et sur les étapes de cette histoire au point d'en perdre le sens profond, celui de l'engagement de deux hommes face à la xénophobie et à l'arbitraire d'une société.

« Parce qu'aucun homme n'est totalement responsable, parce qu'aucune justice ne peut être absolument infaillible, la peine de mort est moralement inacceptable ».
Robert Badinter.

« Mourir pour des idées, d'accord mais de mort lente, d'accord mais de mort lente »
Georges Brassens.

Challenge Multi-Défis 2024.
Challenge Riquiqui 2024.
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De Sacco et Vanzetti, je ne connaissais rien de plus que la chanson de Joan Baez, "Here's to you (Nicola & Bart)". Cette bande dessinée de Calvez est un documentaire re-situant le sort de ces deux militants ouvriers italiens au début du XXe siècle aux Etats-Unis. Pauvreté, conditions de travail difficiles, précarité de l'emploi a fortiori pour les immigrés, mais aussi émergence du communisme avec la Révolution russe de 1917 - régime perçu comme un avenir souhaitable par les anarchistes des autres continents.

C'est sur ce terrain que Sacco et Vanzetti ont nourri leur militantisme et qu'ils furent victimes d'une "chasse aux rouges" aux méthodes douteuses (délation, arrestations et interrogatoires violents, justice expéditive), servant d'exemple de représailles à l'égard des terroristes qui sévissaient.

L'auteur, Florent Calvez, avoue ne pas être certain de l'innocence de ces deux hommes qui périrent sur la chaise électrique en 1927. Quoi qu'il en soit, leur condamnation à mort suscita des manifestations d'indignation dans le monde entier, et leur exécution reste l'occasion d'un plaidoyer contre la peine capitale.

Un très bel album à couverture rigide, de format agréable, au graphisme réaliste et particulièrement sombre (le brun et le gris dominent), suggérant parfaitement la pauvreté, la condition ouvrière et le climat de tension.
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Je me suis complètement plongée dans les années 20, aux Etats-Unis. On ressent très bien ce climat social lourd et ces espoirs du "rêve américain" déçus... L'auteur a très bien su retranscrire cette ambiance.

Il parle de l'affaire judiciaire "Sacco et Vanzetti". Cette bd m'a permis de la découvrir, je n'en avais jamais entendu parler. Pourtant, j'ai l'impression que tout le monde devrait la connaître. Ne serait-ce que par "devoir de mémoire"

J'ai aimais le fait que l'auteur ne parte pas du principe qu'ils sont coupables ou innocents. Cela renforce la réflexion de l'auteur à propos de la justice : tout le monde a le droit a un procès équitable. Cela l'amène également à évoquer la peine de mort ; il ne se demande pas si on risque de tuer un innocent mais pourquoi condamner quelqu'un à la peine de mort ?

Le seul petit point négatif : le dessin. je l'ai parfois trouvé trop sombre et j'ai eu du mal à reconnaître certains personnages. Mais ce n'est qu'un détail, je me suis très vite plongée dans cette regrettable affaire. L'important est de savoir en tirer une leçon...

Je remercie Babelio et les Editions Delcourt pour ce partenariat.
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Les plus jeunes ne savent pas qui étaient Sacco et Vanzetti. Sur le banc d'un parc new-yorkais, un grand-père va alors raconter à son petit-fils toute l'histoire de ces deux émigrés italiens qui croyaient échapper à la misère en venant sur le sol américain. Cette affaire est surtout une des plus grandes controverses judiciaires du système américain survenu dans les années 20 et qui a eu des répercutions jusqu'en Europe.

On va également se plonger dans le milieu des anarchistes qui n'hésitaient pas à faire exploser des bombes pour toucher les industriels et les politiques face à la crise sur fond de grève pour de meilleures conditions de travail. Les autorités américaines craignent la progression du communisme sur leur sol. Ils vont tout faire pour stopper l'hémorragie. Sacco et Vanzetti vont en faire les frais.

Cette bd se veut neutre et réaliste avec un graphisme plutôt sombre. Il est vrai que je les croyais totalement innocents. Cependant, le propos ne sera pas situé sur ce terrain car même coupables, la peine de mort est intolérable. Bref, quand l'american dream se termine en american tragedy...
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Un vieil homme veut raconter à son petit-fils, l'histoire édifiante de Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti, l'histoire d'une tragédie américaine, l'histoire du procès arbitraire et expéditif de deux immigrés italiens dans les années 20. Ce vieil homme a croisé la route de Vanzetti alors qu'il n'était qu'un enfant, la première guerre mondiale vient de se terminer et de nombreux attentats anarchistes secouent les Etats-Unis.

Sacco et Vanzetti militent activement au sein de ses milieux anarchistes mais n'ont jamais eu affaire à la justice, pourtant en 1920 ils seront arrêtés pour braquage sur la base de témoignages approximatifs et du manque de preuves réelles. Condamnés à la chaise électrique par le juge Thayer, activiste anti-anarchistes. Malgré les rétractions et les aveux d'un homme, ils mourront pour des faits qu'ils n'ont pas commis.C'est ainsi que nous remontons le temps à la rencontre de groupes militants par forcément violent, qui se battaient pour plus de justice et à la découverte de ce qui a déclenché ce mouvement (le massacre de Ludlow organisé par la famille Rockefeller). La peur des communistes et la venue au monde du syndicalisme bouleversaient bien trop l'ordre des choses, il fallait un exemple pour mater les esprits libertaires.
Cette période assez méconnue de l'Histoire américaine, et qui a pourtant ébranlée les syndicaux du monde entier, est retranscrite par une narration exclusivement centrée sur le vieil homme et ses souvenirs. le dessin est sombre et parle de lui même, certaines atrocités ou injustices se passent de commentaires.

Je découvre l'histoire de ces deux hommes devenus martyrs, fort et poignant l'album soulève tout de même la question de la présomption d'innocence.

Lien : https://stemiloubooks.wordpr..
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Le fait d'avoir voulu raconter l'histoire de Sacco et Vanzetti en bande dessinée méritait à mes yeux cinq étoiles. Mais le parti pris de Florent Calvez m'a déçue.
Car si le combat d'une vie pouvait se résumer en quelques mots, si l'injustice devait se concentrer en un cri, si l'amitié, la fraternité, l'amour était la synthèse de la relation humaine, alors l'occasion était belle d'écrire cette histoire.

Dans « American tragedy - L'histoire de Sacco & Vanzetti », un grand-père raconte à son petit-fils adulte pourquoi il vient au Battery park à de New-York chaque année à la date anniversaire du 27 août 1927, jour de l'exécution sur la chaise électrique de deux anarchistes italiens, Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti accusés à tort d'avoir participé à des braquages à main armée.
Petit, il a connu Venzetti et il est donc intéressant de raconter cette histoire sous forme de témoignage. Seulement voilà, l'auteur semble douter qu'il s'agit bien d'une erreur judiciaire jusqu'à dépeindre Sacco comme complice d'un crime, sans aucune preuve.
Alors qu'il y a eu un procès truqué, des pressions sur les témoins, des manoeuvres politiques qui ont transformé les immigrés en suspects et les anarchistes en terroristes, des faits insignifiants sont mis en avant comme le soutien de Mussolini parce qu'ils étaient italiens alors que leurs idées s'opposaient. Et des idées ils en avaient. Mais rien sur le contenu, sur les théories défendues par Sacco et Vanzetti qui se battaient pour une vie meilleure.
Et puis la fin m‘a choquée.
C'est le grand-père qui dit qu'après ça, il vaut mieux se tenir éloigné de toutes organisations et qu'il ne comprend pas que l'on puisse sacrifier sa vie à un idéal. Pire encore, il annonce clairement qu'il ne « faut surtout pas crever pour une cause » et « Si tu dois te défendre, fais-le ! Mais pas pour les autres, pour toi ! ». Quelle sale mentalité.
Ce n'est pas ma conception de la vie en société qui, pour moi, doit être aussi basée sur la solidarité et le partage.

Rappelons que Joan Baez a chanté « Ballad Of Sacco And Vanzetti » qui montre l'indignation contre cette injustice envers les condamnés parce qu'ils étaient pauvres et étrangers, quand bien même leur innocence était prouvée. Elle reprendra aussi dans la BO du film les paroles de Vanzetti au juge Thayer, déclarant qu'ils triomphaient par leur mort même, qu'ils n'auraient jamais fait autant « pour la tolérance, pour la justice, pour la compréhension mutuelle des hommes » qu'ils ne le faisaient en mourant.

Leur histoire a dépassé les frontières, bouleversé les peuples, traversé le siècle et fait aujourd'hui encore briller la flamme de la révolte, ultime récompense pour être libre. Il est donc nécessaire et salutaire de raconter l'histoire de Sacco et Vanzetti mais pas n'importe comment.


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Autour d'une partie de dames, un vieil homme affronte son petit-fils dans un parc de New York. Aujourd'hui la partie a une saveur particulière : nous sommes le 27 août et le grand-père entend commémorer à sa façon l'anniversaire de la mort de Sacco et Vanzetti.

Pour son petit-fils, stupéfait mais captivé, le vieil homme remonte le temps : il revient au début du XXe siècle, à une époque de misère et de grande injustice. A un moment où les immigrants se pressaient à Ellis Island, porteurs de grands espoirs, des rêves vite déçus. L'Amérique était aux mains des puissants, des noms aujourd'hui synonymes d'empires industriels et de fortunes colossales.

Le patron était alors omnipotent, la contestation n'était pas tolérée et les grèves étaient réprimées dans le sang. C'est à cette époque que ce sont rencontrés Sacco et Vanzetti, deux anarchistes italiens, arrivés en rêvant d'un jour meilleur. Emportés dans la tourmente d'une chasse aux rouges, ils furent désignés comme auteurs d'un braquage sanglant et finirent, en 1927, sur la chaise électrique.

Dans cette bande dessinée, Florent Calvez n'entend pas discuter de la culpabilité de de Sacco et Vanzetti mais plutôt du jugement qui fut rendu, mettant en avant le droit à chacun à un procès équitable. Droit qui fut refusé aux deux anarchistes, victimes d'une parodie de procès. Dans la même logique, l'auteur aborde en fin d'ouvrage la peine de mort.

A l'image de l'ambiance de l'époque et du sujet, les dessins sont sombres, hachurés de noir. le trait est nerveux et vif. Décors et dessins sont très réalistes mais collent admirablement au sujet et à la noirceur ambiante, mettant en relief la colère du grand-père qui n'a rien oublié. Une page d'Histoire à découvrir !
Lien : http://nahe-lit.blogspot.be/..
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"Tu n'as jamais entendu parler de l'affaire Sacco et Vanzetti ?
- Ça ne me dit rien...
- Ça remonte à loin, 1927, à Boston. C'est normal que vous, les jeunes, vous ne connaissiez pas cette affaire.
- OK, mais c'est qui, ces types-là ?
- Des anarchistes italiens qu'on a condamnés à la chaise électrique. Une erreur judiciaire".

Ainsi débute le récit d'une des plus épouvantables affaires juridiques américaines. Nous sommes à Battery Park, New York, un 27 août. Sur un banc, un vieil homme s'adresse autant à son petit fils qu'à nous, lecteurs, pour nous conter la chute de deux hommes mais surtout l'instrumentalisation des idées et la folie des hommes.

C'est le portrait d'une Amérique qui souffre, ravagée par la crise, la pauvreté et le chômage, bon nombre de sujets encore et toujours d'actualité. Face à l'incapacité du gouvernement à résoudre ces situations précaires, les revendications se multiplient et tournent bien souvent au drame... Parmi les factions politiques extrêmes, en l'occurrence les anarchistes, certains sont convaincus que que la lutte armée est le meilleur moyen de faire entendre leur voix. Excédé par ces mouvements, le gouvernement entame une véritable chasse aux sorcières. Aidé par l'ancêtre du FBI et certaines polices privées, le ministre de la Justice, Palmer, organise des raids extrêmement violents contre les "Rouges" et les personnes suspectées d'accointance avec ces "bâtards anarchistes". Arrêtés illégalement, et emprisonnés dans des conditions terribles, les immigrés sont renvoyés chez eux de manière expéditive.

C'est dans ce climat politique et social extrêmement tendu qu'émergent deux figures qui incarnent à elles seules tous les enjeux de cette époque. Sacco et Vanzzetti sont deux immigrés italiens anarchistes suspecté du meurtre de deux hommes lors d'un braquage. Après des années d'une lutte judiciaire acharnée, les deux hommes sont finalement condamnés à mort par chaise électrique malgré le manque de preuves formelles. Mensonges, témoignages hasardeux, preuves falsifiées : tout a été mis en oeuvre pour faire tomber ceux qui ont acquis petit à petit le statut de symbole d'une lutte inégale, faussée. le procès est rapidement instrumentalisés par les mouvements politiques qui y voient un moyen de promouvoir "la cause" et les soutiens se multiplient à travers le monde : France, Angleterre, Italie...Cela ne suffira cependant pas à stopper la terrible machine qui s'est mise en marche.

Aujourd'hui encore, toute la lumière n'a pas été faite sur cette page trouble de l'histoire. La culpabilité des deux hommes prête encore à de nombreux débats. L'État Américain a seulement reconnu l'absence d'un procès équitable et ce, en 1976. Dans cette bande dessinée, Calvez ne prétend pas détenir la vérité. Bien qu'il prenne partie à travers les mots de son narrateur, l'innocence ou la responsabilité de Sacco et Vanzetti s'effacent devant le véritable acteur de ce récit, à savoir l'échec de la justice. La dénonciation d'un système gangrené, corrompu, prêt à tout pour servir des intérêts personnels est sans nul doute le moteur de Florent Calvez. Grâce à des planches aux tons sombres et au trait marqué, il déroule de façon implacable et intelligible une histoire tragique qui sonne comme un devoir de mémoire.

American Tragedy est la preuve, s'il en fallait encore une, de l'aptitude de Florent Calvez à signer des récits forts, à la mise en case exigeante et portés par un trait ténébreux et original. Une réussite.
Lien : http://livr0ns-n0us.blogspot..
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