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sur 1253 notes
Oyez, braves lecteurs ! Approchez un peu que je vous narre cette histoire étonnante... Celle d'un personnage inouï, le Vicomte pourfendu.
Or donc, le vicomte Médard de Terralba, chrétien convaincu, partit combattre en Bohème les méchants turcs parce qu'ils étaient d'une toute autre religion, non mais quoi ?!
Le vicomte revint quelques temps plus tard, mais pas tout entier ; lors d'un combat terrible, un obus le coupa en deux. C'est donc une moitié, une des deux moitiés qui revint au bercail, et visiblement pas la meilleure... Celle de droite.
Ainsi s'en retourne au pays le vicomte tant attendu, - cela dit, seigneur reconnu comme ni bon ni mauvais par ses sbires -, mais voilà ce n'est pas vraiment celui qu'on attendait. Certes, c'est une moitié de lui-même qui arrive, c'est-à-dire précisément la partie droite comme je l'ai dit. Mais il s'avère très vite que cette moitié d'homme est odieuse, cruelle, égoïste, sans pitié pour les autres comme pour les siens.
J'ai été ému par cette scène touchante, sans doute l'une des plus belles pages du récit, où son père, pris de chagrin, s'était enfermé de lui-même dans une volière d'oiseaux, attendant éperdument son fils parti à la guerre, craignant pour le sort de ce dernier, désespéré.
Le vieil homme était presque devenu fou à force d'attendre parmi les oiseaux. Il n'était déjà plus de ce monde. Lorsque son fils revint de la guerre, ce dernier l'ignora, le père lui envoya alors un oiseau comme messager, une pie-grièche grise, le fils crut bon de tuer simplement l'oiseau qui l'agaçait...
La portée de ce texte tient aussi dans ces pages.
Le narrateur est le neveu du vicomte, tour à tour fasciné et terrifié par cet oncle qui n'est plus que la moitié de lui-même, et quelle moitié... Un enfant qui devient homme dans ce regard vers un homme cruel qu'il attendait comme un messie, un enfant perdu dans les feux-follets des cimetières...
C'est lui qui nous raconte cette histoire surprenante, celle d'un vicomte fantastique. Mais bientôt, une autre moitié surgit, l'autre moitié du vicomte, celle-ci se distingue par deux signes : il s'agit de la partie gauche, mais aussi elle offre des élans d'une immense générosité, parfois excessive à telle point qu'elle finit par indisposer les habitants de la région.
Voilà Italo Calvino comme on l'aime, nous entraînant dans son récit à la fois onirique et ironique... Un récit qui tient du conte, mais pas tout à fait, ou pas seulement... Comment passer du conte au vicomte, comment passer de l'histoire au sens qu'elle possède ou plutôt le sens qui est révélé par la lecture de ce récit.
Mais nous connaissons ce diable d'écrivain qu'est Italo Calvino, ce diable de conteur qui nous a naguère invité à grimper dans les nues, dans les arbres, prendre de la hauteur. Ici encore le mécanisme narratif est le même. Nous élever, prendre de la hauteur face au récit, à sa douleur, à son horreur.
À l'enchantement aussi...
Car l'horreur il y en a, presque à chaque page, presque à chaque fois que le vicomte prend son cheval pour visiter l'espace qu'il domine. À quelques lieux de là, il y a comme un ghetto, un village replié sur lui-même où vivent des lépreux... Une autre horreur...
Tandis que l'autre face du vicomte apparaît, le visage du bien, l'autre face de nous-même, il nous vient l'envie de se toucher les membres, les côtes, le visage, les yeux, le cerveau, toucher aussi l'envers de nous-même, si c'est possible, mais oui c'est possible puisqu'Italo Calvino nous rend possible des choses apparemment invraisemblables.
Pourrions-nous ainsi identifier à l'intérieur de nous le bien du mal, car tel est le propos d'Italo Calvino, qui s'est donné le peu de mal qu'il fallait pour délivrer ce bien précieux qu'est ce très beau texte ?
Comment, au final, accepter ces deux versants qui vivent en nous, s'affrontent, sommeillent en nous, couturent nos vies, le bien, le mal, et tout ce qui va avec... Sans doute l'originalité du propos ne consiste pas à opposer les deux versants, mais à montrer, ô originalité, que le bien peut parfois être excessif et ne pas produire ce qu'il cherchait à faire...
J'ai trouvé ce texte incroyablement universel, sublime, intact, inattendu à chaque page...
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Depuis son horrible blessure, acquise pendant la guerre avec les Turcs, le vicomte Médard de Terralba est animé d'une furie pourfendeuse. A son image, il coupe en deux tout ce qui croise infortunément son chemin. Par ce geste barbare, il fait oeuvre bienfaisante, estimant que la moitié restante est « mille fois plus profonde et précieuse que la partie perdue » (il prêche sans aucun doute pour sa paroisse).

Mais bientôt, certains témoignent avoir vu celui qui sème le mal partout agir avec bonté (le gentil avec sa morale contraignante n'est-il pas pire que le mauvais ?) – puis de nouveau revenir à ses anciens penchants. Dans cette confusion, la jeune bergère dont il est amoureux est la seule à avoir compris la double nature de Médard.

Le vicomte pourfendu, parabole ironique et jubilatoire, pointe la dualité de l'homme, celle qui le fait hésiter entre le bien et le mal. C'est dans la nature humaine d'être ambivalente, « un mélange de bonté et de méchanceté » comme le souligne si justement le facétieux et philosophe Italo Calvino.
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Le vicomte Médard de Terralba prend part à une bataille contre les Turc et se retrouve coupé en deux par un boulet de canon. Ses deux moitiés continuent à vivre indépendamment, l'une semant la terreur dans le comté, l'autre faisant le bien. Un surprenant roman plein d'humour (noir) qui revêt des allures de conte philosophique. Me penchant sur la carrière d'Italo Calvino, je peux lire qu'il fut un écrivain réaliste, un fabuliste et un philosophe. A travers ce conte fantastique, il nous apporte une réflexion sur l'être humain, non pas une vision manichéiste qui voudrait que le bien existant chez l'homme vient du ciel et le mal des ténèbres les deux à l'origine d'un combat permanent, mais plutôt un constat : l'homme possède en lui le bien et le mal qui l'équilibrent, l'un n'allant pas sans l'autre : c'est ainsi que le « mauvais vicomte » dit « l'infortuné » récolte la haine des villageois pour sa méchanceté et son injustice, le « bon » créée des tensions (Il n'est pas si facile d'être la bonté même)
J'ai commencé par prendre beaucoup de plaisir lors de la lecture, d'abord parce qu'Italo Calvino manie l'humour noir en virtuose, ensuite parce que je me suis attachée aux personnages, enfin parce que je me suis bien demandée comment allait finir cette histoire qui m'a donné envie de lire encore d'autres oeuvre de ce grand écrivain.

Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Ceci est un conte philosophique.
Gênes, XVIIIè siècle. le narrateur est le neveu orphelin du vicomte Medardo qui est parti à la guerre contre les Turcs, une longue guerre qui oppose les Turcs à l'occident depuis la prise de Constantinople par les Turcs.
Sur le champ de bataille, Medardo est pourfendu en deux, de la tête à l'entrejambe.
A force de points de sutures, les médecins parviennent à guérir la partie droite du vicomte. Celui-ci revient sur un cheval et avec une béquille. Revenu dans son domaine de Terralba, à Gênes, il commet toutes les injustices possibles, et condamne beaucoup de ses sujets à la pendaison.
Les huguenots l'appellent « le Piètre ».
Mais la partie gauche du vicomte, abandonnée sur le champ de bataille, est récupérée et soignée avec des baumes par un ermite.
Lui aussi, équipé d'une béquille, revient sur une mule dans son domaine.
Il n'a pas encore rencontré le Piètre, mais fait de bonnes actions auprès de ses gens.

Que va t-il se passer quand les deux moitiés de vicomte vont immanquablement finir par se rencontrer ?

Ce conte, agréable à lire, me fait penser à Don Quichotte, mâtiné de l'ironie De Voltaire !
Il me fait aussi penser au superbe conte de Louis Stevenson : « Docteur Jekyll et Mister Hyde ».
« Tu n'savais pauvre de toi qu'il y avait du Mr Hyde en moi.
Je n'savais pas pauvre de moi qu'il y avait du Mr Hyde en toi. »
Le mariage de Pamela est une situation molièresque de quiproquo !

Mais ce conte pose surtout, et là je connais certains babeliotes que cela intéresse, le débat philosophique du bien contre le mal.
Les deux parties du vicomte souffrent, c'est le moins qu'on puisse dire, de cette blessure physique.
La souffrance...
Comment réagit-on à la souffrance ?
La souffrance, je pense, peut être une source du mal :
on se dit, inconsciemment : « Moi je souffre ; ce n'est pas juste que les autres ne souffrent pas aussi. »
C'est le raisonnement plus ou moins conscient du Piètre.
Mais d'un autre côté, comme l'a montré l'excellent Boris Cyrulnik avec son concept de résilience, l'homme blessé ( moralement ou physiquement ) peut considérer cette blessure comme un épreuve qui lui permet de « grandir ».
C'est le raisonnement pleinement conscient et réfléchi du Bon, la partie gauche du vicomte.
Et là, je pense aussi à un de mes films préférés : «  le Bon, la Brute et le Truand ».

Sur le « bien » ou le « bon », on parler du « mieux ».
Je lisais la critique d'un babeliote sur un livre du philosophe Olivier Reboul.
Celui-ci parle du « mieux ».
Mais je soulève le problème des définitions des concepts :
le « mieux » lui-même est il une valeur universelle ?
Le mieux pour Thomas More concerne l'ensemble de la société ;
le mieux pour Henry VIII concerne son confort personnel, et la proposition de Thomas More l'incommode.
Le mieux pour Stefan Zweig est l'arrêt de la guerre ;
le mieux pour Adolf Hitler est la suprématie des Aryens.

Le ver est dans le fruit depuis la nuit des temps ; n'est pas un homme cardinal, ou un loup qui veut:)
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Cinquante nuances de gris.
Non, ne croyez pas que je vais vous parler du "livre" le plus vendu de l'année 2012 : je ne l'ai pas lu et me suis contentée de lire quelques critiques, dont certaines sont d'ailleurs hilarantes.
Alors, pourquoi ?
Parce que c'est le message que nous envoie ce court texte. Nous ne sommes ni tout noirs ni tout blancs, nous sommes tous gris.
Le vicomte pourfendu est un conte philosophique, un petit bijou que le grand Voltaire n'aurait pas renié.
À la fois drôle et sérieux, comique et ironique, c'est un régal de lecture.
Si la méchanceté absolue est évidemment mauvaise, la bonté extrême l'est tout autant : voilà ce que nous apprend l'histoire de ce malheureux vicomte coupé en deux par un boulet de canon.
Les deux moitiés qui vivent désormais séparément vont faire le bien pour l'une, le mal pour l'autre, mais finalement causer de façon égale du tort à tous les habitants des environs qui n'en peuvent plus de cette situation doublement pénible.
Au premier degré, c'est drôle, original, voire complètement loufoque. Au second degré, c'est fin et plus sérieux que ce que ça n'en a l'air. Italo Calvino m'a régalée avec cette histoire truculente menée tambour battant jusqu'à une fin totalement jubilatoire.
Acceptons les deux parts qui sont en chacun de nous. Ne soyons pas excessivement fiers de la bonne, et composons avec la mauvaise, acceptons nos défauts et vivons de la meilleure façon possible avec cet aspect moins glorieux qui est en chacun de nous.
Le monde n'est ni blanc ni noir, et le gris s'y décline fort heureusement en bien plus que cinquante nuances.
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Le vicomte pourfendu (1951) est le premier conte de la trilogie « Nos ancêtres ».
Me voilà un brin partagée, j'ai aimé sans être éblouie.
J'ai beaucoup souri aux exploits parodiques de Messire Calvino sans me fendre les côtes toutefois. Ce mélange de burlesque et de cynisme ne me plaît qu'à moitié. Et je me suis parfois défendue contre l'envie de laisser choir le vicomte à l'heure de ma sieste digestive. Ce que j'ai préféré, c'est le début. Quand le vicomte est sur le champ de bataille encore entier et tout candide et qu'il interroge son écuyer Kurt sur les signaux de mauvais augure. Il n'a pas inventé l'eau chaude le vicomte Médard de Terralba et il n'a aucune épaisseur. Un boulet lancé par des canonniers à moitié astronomes le fait sauter en l'air. Il redescend fendu en deux. Heureusement, les médecins qui sévissent sur les champs de bataille, sont là pour récupérer les morceaux. La moitié droite recousue fera le mal avec cruauté. Animé d'une ténébreuse fièvre le Cruel pourfendra indistinctement champignons, animaux, humains avec grande adresse. Et il sera tout content de lui. La moitié gauche (la sinistra) jetée au rebut réapparaîtra plus tard et fera le bien sans être populaire. Encore faut-il savoir les distinguer les deux moitiés. le Cruel et le Bon se ressemblent tant que les braves gens avec des problèmes de latéralisation comme moi en auront le tournis ! Plus intéressants je trouve que les deux moitiés du vicomte, ce sont les personnages secondaires. le charpentier construit d'ingénieuses machines bien tranchantes sans se soucier de leur sinistre finalité. le Dr Trelawney un médecin douteux semble avoir échoué là par hasard et ne pense qu'à se tirer de cette histoire pour regagner son bateau. Les lépreux et les Huguenots ont été choisis paradoxalement pour incarner les excès humains et sont de loin les plus humains. Les lépreux sont des hédonistes aux penchants lubriques qui prennent en grippe le bon vicomte. En effet, en fieffé père la morale, il les empêche de faire la fête. Et les Huguenots me direz-vous ? Ce sont de tristes égoïstes irresponsables qui ne se soucient guère des malheurs du prochain. Enfin, j'ai beaucoup apprécié la bergère Pamela, une Chimène un tantinet rustique : elle s'épouille avec un gratte-cul et doit faire face à un terrrrrible dilemme...

J'ai bien aimé finalement mais j'attendrai un peu avant de me lancer dans la lecture du Baron perché (1957) et du Chevalier inexistant (1959).
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Qu'ils soient perchés ou pourfendus, les héros d'Italo Calvino ont en commun d'avoir un destin bien singulier.

Hier, je vous parlais du bonheur de vivre dans les arbres. Promis, aujourd'hui, je ne vous parlerai pas de celui d'être coupé en deux !
Qu'on se le dise tout de suite, ce roman qui précède le Baron perché dans la trilogie appelée Nos ancêtres est beaucoup plus sombre. Il n'en est pas pour autant moins jubilatoire à lire.


Court roman, le Vicomte pourfendu s'apparente à un récit fantastique fort original,dans lequel les forces du Mal et du Bien représentées chacune par une moitié du vicomte, ne cessent de se tirailler et de se combattre. On se doute évidemment du dénouement mais peu importe car c'est surtout le message qui prime.
De nombreux auteurs devraient d'ailleurs s'en inspirer pour faire naître des personnages un peu moins manichéens. En chacun de nous, ce combat du bien et du mal est permanent et toute notre personnalité et notre comportement en résultent. Ce roman pose aussi des questions :
Jusqu 'à quel point un monstre peut il se montrer insensible ? Jusqu'à quel point une personne charitable et bienveillante fait le bien autour d'elle sans jamais empiéter sur la liberté et le libre arbitre de ceux qu'elle aide ?
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« On faisait la guerre aux Turcs. Médard de Terralba, mon oncle, chevauchait à travers les plaines de Bohème. »
Voilà qui laisserait augurer un roman historique, mais ce serait oublier que l'auteur en est Italo Calvino : quelques lignes plus tard son cynisme se manifestera déjà à propos des cigognes : celles-ci se dirigent vers le champ de bataille car elles se nourrissent de chair humaine…

L'auteur raconte l'histoire du vicomte Médard de Terralba par la voix de son neveu, un garçon de 7_8 ans. le vicomte est parti se mettre au service de l'empereur et dès sa première bataille, reçoit un boulet de canon qui le coupe en deux.

La partie droite du corps de vicomte est mauvaise et cruelle : il fait décapiter ou pendre pour un oui ou pour un non, provoque la mort de son père, veut assassiner son neveu, et commet multiples autres atrocités, il est donc craint de tous, à quelques exceptions près.
Plus tard dans le récit, la partie gauche du corps apparaîtra, celle-ci est au contraire empreinte de bonté et de générosité mais à un point tel qu'elle indispose également.
Il faudra une certaine ingéniosité, et la rivalité amoureuse commune des deux parties pour une jeune paysanne pour remédier à cette situation …

Racontée par le neveu, parfois de manière naïve, cette fable se dévoile peu à peu à nos yeux.
Au vu des éléments donnés par l'auteur - guerre contre les Turcs, Bohème, le capitaine Cook - elle intervient au XVIIIe siècle.

Tous les personnages sont affublés d'un nom reflétant leur caractère ou leur occupation :
- la partie droite : le Manchot, le Demi-sourd, le Borgne, l'Efflanqué, le Boiteux …,
- la partie gauche : le Bon,
- le menuisier : Pierreclou,
- etc…

le récit alterne les narrations, les dialogues, peu de descriptions et quelques retours en arrière, le style est simple, sans fioritures et le livre se lit sans peine, les scènes restent toujours relatées avec naïveté ce qui leur enveloppe d'humour, parfois bien noir.
C'est un livre divertissant.

C'est une fable dont on pourrait déduire que l'homme n'est ni foncièrement mauvais, ni foncièrement bon, sinon il serait incomplet.

Mais ne le sommes-nous pas tous ?
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De courts chapitres et un humour noir à vif nous entraine sur les doubles traces de Médard de Terralba, coupé en deux par un boulet de canon au cours d'une bataille contre les Turcs au XVIIIème siècle !

Habilement, Italo Calvino donne la parole à son jeune neveu, un bâtard livré à lui-même qui porte un regard candide sur l'incroyable destin de son oncle.
Il voit tout d'abord revenir la première moitié de son oncle qui sème la terreur partout où elle passe et dont tous les actes sont entachés de cruauté. Même Sébastienne, sa nourrice n'arrive pas à l'amadouer et l'infâme personnage l'envoie sans remords dans un village de lépreux alors qu'elle n'est pas malade…

Mais nous sommes dans un conte fantastique et les lépreux vivent heureux entre eux et organisent des fêtes, le Dr Trélawney s'occupe du sort des insectes plutôt que des hommes et Maître Pierreclou invente des potences particulièrement performantes…
Et puis il y a Pamela dont « l'infortuné » (le mauvais) va tomber amoureux en même temps que son autre moitié (le bon) revenue elle aussi du champ de bataille, la bonté incarnée et entièrement tournée vers les autres.
Cette attitude en apparence positive aura rapidement des effets pervers et Italo Calvino nous invite à une subtile réflexion sur le bien et le mal tout en se distrayant de manière agréable. le cynisme est au rendez-vous et le ton volontiers caustique.

A la lecture de cette fable philosophique, on retrouve le même plaisir jubilatoire que dans « le Baron perché ».
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Après avoir lu, et aimé, le chevalier inexistant, j'ai trouvé ce court roman de Calvino bien agréable.
Conte philosophique comme il sait en faire, l'auteur nous emporte dans un pays imaginaire où Médard de Terralba revient de la guerre fendu en deux parties.
Revient d'abord la moitié obscure, qui répand la mort et la terreur, fendant en deux tout ce qui se trouve sur son chemin, puis arrive l'autre partie, bonne et dévouée, recueillie et soignée par des ermites.
On voit,ici comme ailleurs, que la méchanceté absolue, tout comme la bonté absolue, sont inhumaines.
Une lecture distrayante.
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