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Un peu Charlot, mais aussi Gaston Lagaffe, Marcovaldo est un personnage sacrément attachant. Père d'une grande famille et ouvrier, c'est le roi des combines foireuses. Marcovaldo est toujours enthousiaste, curieux, inventeur et intéressé et il vit mille vies dans cette ville italienne anonyme qui regorge de trésors pour des rêveurs comme lui.
Au travers de courtes histoires, on suit notre héros dans des aventures aux déroulements imprévus, dont il échappe la queue basse et pas toujours sans séquelles.
Ce court livre se décompose en saisons, elle-même se divisant en courts chapitres qu'on peut lire indépendamment. Les récits sont riches en inventivité, mais également en poésie urbaine: nuits traversées de troupeaux de vaches, multitudes de bulles de savon voletant dans le ciel, le jardin secret des chats, et j'en passe.
C'est le troisième livre que je lis d'Italo Calvino, et je suis époustouflée par la diversité de ses récits. L'onirisme, un humour subtil et la bonté abondent. Les enfants de Marcovaldo, aimés de leur père, sont des futurs Marcovaldo en puissance, à la débrouillardise prometteuse.
Bref, ce livre est un vrai bonheur de lecture!
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Recueil de nouvelles avec héros récurrent, Marcolvaldo est un livre plus qu'attachant : on suit cet anti-héros dans ses pérégrinations quotidiennes et très vite on adopte son regard sur le monde, un regard mi-enfantin, mi poétique qui transfigure une ville et sa laideur en vaste toile vierge sur laquelle les fleurs s'épanouissent. Italo Calvino est un magicien qui anime pour nous des personnages toujours plus improbables, toujours plus en-dehors des clous et toujours plus proches de ce que sans doute, secrètement, nous regrettons de ne pas être...
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Je referme Marcovaldo, et je quitte déjà un ami!
Il y a, certes, du Chaplin dans ce brave et lunatique manoeuvre doté d'une épouse acariâtre et de nombreux enfants... Mais j'ai retrouvé, chez Calvino, un peuple italien animé par Fellini, Scolla, Risi ou Moniccelli... Ce pétillement de certain vin d' Asti, le caractère joyeux et débrouillard mêlés à la truculence et une certaine naïveté.
Marcovaldo est, à sa manière, une sorte d'explorateur. Il est aussi un déclencheur de rêves et un fauteur de troubles hilarants...tout en parcourant son univers urbain aux recoins parfois inattendus et aux destinations improbables.
Lecteur ébloui, ma dégustation de Marcovaldo est allée crescendo: Mais que va-t-il encore lui arriver? mais où est-il allé se fourrer? Mais...mais qu'est ce qu'il font ses gosses!?...
J'ai refermé Marcovaldo, et le voilà encore en train de tourner dans ma tête sur son cyclomoteur avec sa plante attachée derrière...


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Marcovaldo est ouvrier, doux rêveur et amoureux de la nature, il vit sans le sous en ville avec sa femme et ses enfants.
Le recueil d'Italo Calvino nous propose plusieurs de ses tranches de vie, étalées sur 5 ans à raison d'un récit par saison, dans lesquels on peut par exemple voir Marcovaldo essayer de dormir à la belle étoile en plein centre-ville, partir à la chasse aux champignons dans les ruelles jouxtant son arrêt de tram, entretenir la plante verte ornant le couloir de son travail, observer les étoiles en composant avec les lueurs des panneaux publicitaires garnissant les toits des immeubles voisins....
20 récits, souvent humoristiques, toujours poétiques, plaisants à lire, et aux sein desquels on retrouvera quelques touches de critique sociale ainsi que quelques piques visant la société de consommation.

Un bouquin tout à fait recommandable dont on regrettera tout de même la rareté puisqu'il ne semble pas avoir été réédité chez nous depuis une bonne quinzaine d'années.
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Marcovaldo assoupit. C'est un personnage aussi insignifiant que la plupart d'entre nous. Comme la majorité des hommes qui subissent leur vie, qui croient choisir leur parcours avant de se rendre compte qu'ils ont été victimes de leur précipitation ou de leur ignorance, il se retrouve marié à une femme acariâtre et volcanique, père d'une ribambelle d'enfants qui dévorent son énergie sans pitié aucune. Il travaille pour gagner sa vie, sans autre ambition, et ramène au foyer une paie qui sustente à peine les besoins des gamins et de l'épouse. Pas de quoi être fier -Marcovaldo se rabaisse à la moindre occasion, lorsque ce ne sont pas les siens qui le diminuent d'une pique innocente. Pas de quoi être aimable -cela fait longtemps que Marcovaldo n'a plus été proche ni de sa femme, ni de ses enfants, ni de n'importe quel autre humain. Pas de quoi être grand -Marcovaldo a toujours été un microbe et il le restera jusqu'à la fin de ses jours. Marcovaldo pourrait ne pas exister : jusque dans l'écriture, il se contente de relater des faits insignifiants en usant d'un langage à la platitude monolithique. Et pourtant, Marcovaldo se donne le droit d'exister.


Ce droit se manifeste visuellement à travers le découpage du livre en plusieurs chapitres. Marcovaldo extraie de son quotidien quelques scènes qu'il classe chronologiquement. On retrouve la minutie des lecteurs d'almanachs : ce n'est pas la date exacte qui intéresse Marcovaldo mais la temporalité saisonnière : été, automne, hiver, printemps, on recommence. Cette succession véhicule déjà une certaine conception cyclique de l'existence frappée par la répétition du même, ne présentant aucun relief à sa surface.


Marcovaldo devrait être anéanti par son impuissance. Nous-mêmes le sommes d'ailleurs lors de la première rencontre. Mais Marcovaldo se fiche de vouloir être bon ou grand. Il se contente de vivre, même si cela n'a aucun sens. Et parce qu'il n'attend rien, il trouve beaucoup. En se rendant en ville, il découvre que des champignons ont poussé près de son arrêt de bus ; sa pause déjeuner est métamorphosée par l'usage d'une gamelle en plastique ; ses soirées familiales prennent une tournure fantasmagorique lorsque le pouvoir de la Lune entre en lutte contre le pouvoir lumineux des panneaux publicitaires ; et il ne faut rien de plus qu'une sortie au supermarché pour découvrir l'existence de lois officieuses que le monde ordinaire ne déclame pas. Il faut avouer que la plupart de ces historiettes ont une saveur négligeable. Elles captent si peu l'attention qu'elles laissent le lecteur libre de vagabonder à son gré dans son propre et quelconque intérieur. Pour quelques-unes d'entre elles, pourtant, la transcendance opère : Marcovaldo devient l'initiateur d'une alchimie qui transforme la banalité en poésie surréaliste, particulièrement lorsqu'il donne la parole et le geste aux animaux et aux végétaux. Qu'il s'agisse d'un chat, d'un lapin ou d'une plante, Marcovaldo parvient à les rendre plus humains que son entourage de bipèdes -peut-être parce qu'il tient d'ailleurs davantage de la faune que de l'humanité.


Marcovaldo représente à la fois la confirmation et la négation du surhomme : en ne cherchant pas à l'être, il le devient parfois, malgré lui ou du fait de son détachement même. Malheureusement, on doit reconnaître que Marcovaldo atteint trop souvent son objectif d'invisibilité, redevenant ainsi le petit avorton que nous essayons tous de répudier.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Quelle déception ! Les déboires de ce pauvre Marcovaldo aux prises avec son quotidien de misère, ses enfants et sa femme, n'ont pas su m'intéresser. C'est terriblement daté et poussiéreux. Comme il est écrit en quatrième de couverture, c'est un peu le Charlot des années 50 en Italie. Bien sûr, il s'agit de dénoncer la misère prévalente à cette époque. Mais les situations décrites paraissent tellement burlesques aujourd'hui que j'ai eu beaucoup de mal à parvenir à la moitié du livre. Je suis déçu car, il y a plusieurs décennies, "Le cavalier inexistant" ou "Si par une nuit d'hiver", sont restés longtemps mes livres de chevet. Attention, cette critique n'engage que moi et n'est que mon ressenti face à une lecture. Rien de plus.
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Sur 20 courts chapitres, on suit les différentes aventures de Marcovaldo, un superbe personnage dont les maladresses quelque fois trop déplacées nous procurent bien plus de plaisir que de la pitié ou encore du remord! Une espèce d'antii-héros dont le présence ou les intentions ne produisent que de la casse, que des catastrophes. Sa naïveté peut parfois devenir dangereux pour sa femme et ses enfants qu'il aime bien mais qu'il intègre tout le temps dans l'élaboration et la réalisation de ses plans innocemment fallacieux ... on n'arretera pas de s'écrier: pauvre femme, pauvres enfants. Un personnage d'une allure très bouffonne mais que l'écriture aussi subtile, captivante de Italo Calvino confère une sobriété hallucinante, au point qu'il devienne un personnage très attachant et qu'on ne veuille plus le quitter...
On s'offre un moment agréable avec ce roman!
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Ce livre conçu sous forme de nouvelles raconte les mésaventures de Marcovaldo. le personnage d'Italo Calvino est manoeuvre. Père de famille nombreuse, il vit dans une grande précarité en ville. Cette pauvreté engendre des préoccupations qui se rejoignent souvent tout au long du récit, notamment autour de la recherche de nourriture.

Au fil des saisons, on retrouve ce personnage malchanceux dans des péripéties souvent burlesques presque chaplinesques frôlant les gags du cinéma muet. Rêveur, il s'émerveille devant chaque petite chose de la nature. L'habitat urbain l'emprisonne alors qu'il ne rêve de montagnes, de forêts, de plantes... A la fin de chaque nouvelle, on assiste à la désillusion de Marcovaldo, empreint de naïveté et toujours un peu peureux face à ceux qui représentent l'autorité dans la société.

A travers le comique des situations, on sent une forte volonté de dénoncer la société de consommation, les conditions de vie des classes sociales ouvrières, l'environnement urbain des quartiers pauvres, la pollution lumineuse ou celle de l'eau causée par les usines, l'acquisition des derniers terrains ayant un peu de cachet pour construire des gratte-ciel ...

Le charme de l'écriture de Calvino est toujours aussi particulier et on sent l'intelligence de ce récit derrière le burlesque des situations. Je ne suis pas une grande adepte du format nouvelles. J'en ai aimé certaines plus que d'autres. Une découverte intéressante.
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L'avantage du challenge solidaire 2020, c'est vraiment de me faire sortir de ma zone de confort en me faisant lire des auteurs vers lesquels je ne serais jamais allé naturellement !

Me voici donc, à la recherche d'une oeuvre d'Italo Calvino. J'ai dans ma PAL "Le baron perché" que j'avais commencé, mais abandonné et je n'ai pas eu le courage de me relancer dans sa lecture pour le moment. Et puis avant le confinement, j'avais emprunté "Marcovaldo", un peu au hasard. Il y était question d'un "héros" ordinaire, dans une ville ordinaire.

Quel personnage ce Marcovaldo ! Un anti-héros, un pauvre homme empêtré dans ses dettes, dans la routine de son travail, et le tout au milieu d'une famille nombreuse. Un mélange de Monsieur Hulot et de Gaston Lagaffe. Mais l'ordinaire s'arrête là, puisque cet homme va nous faire traverser des moments qui frôlent l'absurde et le surréalisme !
Ce qui est intéressant avec ce roman, c'est que chaque chapitre forme un tout qui peut être lu comme une nouvelle. On suit donc Marcovaldo à travers les saisons et ses aventures toutes plus épiques les unes que les autres.
Bien que n'ayant pas accroché à l'écriture, j'ai passé un moment agréable car le tout est très visuel et on se représente bien les différentes "aventures" de Marcovaldo.
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Pour le Challenge Solidaire il faut lire un livre d'Italo Calvino, cela permet de diversifier les lectures et d'y trouver des plaisirs inattendus. J'ai commencé « Si par une nuit d'hiver un voyageur » mais je me suis retrouvée à ne plus rien comprendre au bout de quelques pages, je me suis donc tournée vers celui-ci d'approche moins rébarbative.

Il raconte les 4 saisons en ville, sur plusieurs années, d'un pauvre homme, père de famille nombreuse, rêveur et totalement inadapté à la vie urbaine bien que n'ayant manifestement pas plus une culture rurale.

Ses aventures et mésaventures m'ont fait penser à un mélange de Mr Hulot et Gaston Lagaffe. Les quatre premières saisons sont loufoques mais les suivantes sont devenues pesantes, lugubres, voire déprimantes.

Calvino fait preuve d'une belle imagination et d'une plume agréable et poétique quand il s'agit de Marcovaldo et elle devient critique quant à ce qui l'entoure. Malgré cela je ne suis pas certaine d'avoir envie de lire d'autres livres de lui.

CHALLENGE RIQUIQUIS 2020
CHALLENGE SOLIDAIRE 2020
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