Sabrina Calvo est une autrice originale et plus qu'intéressante à mon avis. Elle porte une parole rare dans la SF et aborde des thèmes peu fréquents. de plus, elle le fait avec une forme, souvent déroutante, mais passionnante. Bien sûr, il faut s'accrocher pour entrer dans les histoires. Comme dans certains poèmes, si on entre pas dans l'univers de l'auteur, le texte demeure hermétique et on reste à la porte, vaguement déçu.
La nouvelle qui fait partie des trois récits présentés dans ce numéro en est un parfait exemple. Certains lecteurs disent même avoir été obligés de le relire pour vraiment pénétrer l'histoire, s'en imprégner. ou tout simplement comprendre où l'autrice veut en venir. Vous l'aurez compris,
Sabrina Calvo est quelqu'un d'exigeant, qui se mérite. Mais qui en vaut la peine.
Comme ce nouveau numéro de Bifrost, avec trois nouvelles : celle de
Sabrina Calvo, dont j'ai parlé juste avant ; une de
Ken Liu, qui propose encore une fois une lecture de notre monde et de ses dérives plutôt juste et affolante ; une, enfin, de
Daryl Gregory (dont un nouveau roman sort ce mois-ci, Harrison Harrison, plongé dans le monde de
Lovecraft) très efficace).
Puis les critiques et autres rubriques classiques. Et le dossier sur
Sabrina Calvo, indispensable pour vraiment appréhender l'oeuvre de cette femme, en pleine recherche, bourrée de questions, mais passionnantes pour cela.
Encore un bon numéro de cette revue essentielle.