Le jardin suspendu

« La contradiction est le moteur du changement » … cette petite phrase résume à elle seule ce très étonnant roman qui nous entraîne dans la Barcelone de la Nouvelle Espagne, un an après la mort de Franco. Des agents des services secrets croisent quelques terroristes d'extrême gauche, c'est un peu compliqué mais cela mérite attention et concentration. Puis, il y a Teo Barbosa, un agent secret infiltré au sein du groupe, personnage très surprenant, mais plutôt attachant, à la fois impulsif et sincère, réel provocateur. Les contes de Grimm et les Sex Pistols pour agrémenter le tout, nous voici dans un contexte déjanté qui peut surprendre.

1977, Espagne. L'agent Aristide Lao est désigné pour lutter contre le TOD, une organisation terroriste d'extrême gauche. Il est forcé de faire équipe avec l'officier Meliton Muria. Ensemble, ils doivent approcher Teo Barbosa, un agent actif du groupe armé.
Avec ce titre Javier Calvo nous offre un thriller totalement déjanté, un thriller punk comme le décrit son éditeur. Une histoire qui nous bouscule, qui nous montre l'autre coté du miroir, qui revisite l'histoire officielle, celle non point vue par les vainqueurs comme on a l'habitude de nous la présenter mais l'histoire qui aurait pu être, celle des résistants à la dictature militaire.
L'auteur nous entraîne en une Espagne post-franquiste des années 1970 ensanglantée par une vague d'attentats.
Ils nous brosse des portraits totalement hallucinés de ce que l'on nomme terroristes.
Une jeunesse embarquée malgré elle dans une course poursuite affolante et cauchemardesque.
Calvo joue avec les genres est induit une pointe de fantastique, de post-apocalyptique. La chute d'une météorite sur le ville de Barcelone sert de catalyseur et nous plonge dans le chaos politique et institutionnelles que traverse l'Espagne à l'aube d'une époque de liberté retrouvée.
Un thriller politique et apocalyptique sanglant, hallucinant, pétrifiant et phénoménal où l'écriture onirique de Calvo nous laisse pantelant !
Dantesque !

Lien : https://collectifpolar.com/

Barcelone toujours, mais en contre fonds, et changement d'époque (propulsés dans les '70) et d'environnement (nous découvrons "La Nouvelle Espagne" de la transition démocratique 1 an après la mort de Franco).
C'est un drôle de livre que ce second roman du Barcelonais Javier Calvo... récit de guérilla entre d'insolites agents de services secrets dirigés par un chef gros et gras, brillant et grotesque tas de chair amateur de puzzles, et un groupuscule terroriste d'extrême gauche...
J'ai pensé à Orrwell entre autres en lisant ce livre. Puis la fin hallucinée m'a projetée dans les pires scènes de carnage du roman dystopique "ROMAN" de l'écrivain russe Vladimir Sorokine, un vrai parallèle...

Le lecteur doit d'abord s'immerger dans les débats sans fin de diverses associations syndicales et universitaires qui se ramifient autour de cette organisation terroriste... Dur alors pour moi de suivre d'autant que j'ai lu le livre en espagnol et suis peut-être passée à côté d'infos saillantes. le lecteur finit par comprendre qu'il doit suivre en particulier le destin de Teo Barbosa, un agent secret infiltré au sein du groupe, personnage très surprenant, impulsif, genre sincère, mais plutôt attachant.

Finalement un livre assez dérangeant de par l'intrigue plutôt compliquée et vraiment déjantée a mon goût et les nombreux personnages qui paraissent plus bizarres les uns que les autres (les terroristes qui finissent terrés sur une île près d'Ibiza portent des surnoms de personnages des contes de Grimm, écoutent complètement camés les Sex Pistols), et le message derrière tout ça...
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