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Melmoth furieux" est un roman paru en 2021 aux éditions La Volte et écrit par
Sabrina Calvo. de
Sabrina Calvo, je n'ai entendu que du bien (notamment, comme toujours, par la salle 101). Je m'étais déjà procuré
Toxoplasma, sur lequel je ne m'étais pas penché outre mesure pour le moment. Ayant reçu Melmoth par l'opération Masse Critique (merci mille fois!), le pas a été franchi.
Et la principale difficulté de cette critique sera de ne pas me faire passer pour un c**.
On suit Fi, une couturière d'environ la trentaine, qui mène une sorte de rébellion sourde contre Eurodisney depuis que son frère s'est (mystérieusement) immolé devant le jour de l'inauguration. Fi évolue à Belleville, transformée en ZAD où ça zone dans tous les sens, mêlant défonce et chocapic.
J'aimerais tout d'abord souligner la qualité d'écriture de
Sabrina Calvo. C'est vraiment très bien écrit. Sa puissance d'évocation est impactante, à chaque ligne. La poésie est omniprésente (on a parfois l'impression de lire un poème en prose (bon c'est pas une impression, c'en est un)) et le toux est très agréable à suivre.
Mais alors, que s'est-il passé?
Eh bien... Cette histoire, si justifiée soit-elle, m'insupporte. Cette espèce de verve anti-capitaliste, anti-contrôle, anti-flic me dérange franchement (rien que dans le fait qu'on a bien du mal à se bander les yeux devant un quelconque concept de responsabilité individuelle). Passons sur le fait que l'effort d'identification était insurmontable (franchement, ça a beau être de "belles personnes", pleines de "belles valeurs", j'arrive pas à me dire que des ado qui se démonte la gueule à coup de taz en sentant la croquette est une perspective sociale d'avenir).
Là où on a de grande chance de passer pour un c**, c'est qu'en disant ça on se retrouve dans la peau des anti-Belleville parfois décrits dans le bouquin. Mais honnêtement: il est de quel côté, le stéréotype?
Par honnêteté intellectuelle, je précise que j'ai abandonné le livre à environ la moitié. Je garde donc la réserve de ne pas avoir lu l'oeuvre en entier.
Bon, après, je suis pas malin. C'est ouvertement engagé, j'imagine que lire quelques critiques avant m'aurait épargné beaucoup de peine.
C'est pas un drame. Je tenterai peut-être un jour
Toxoplasma, ne serait-ce que pour retrouver la plume de
Sabrina Calvo. Mais j'émets quand même de gros doutes sur ma réaction à venir.