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Critique de helhiv


Le risque quand on commence un nouveau livre de Calvo est de se dire que ça pourrait être moins surprenant que le livre précédent. le meilleur Calvo restant pour moi, Délius, une chanson d'été, lu quand j'avais quatorze ou quinze ans, je suis chaque fois déçue que ce ne soit pas mieux, sans pour autant cesser d'être fort agréablement surprise !
Dans Sous la colline, Calvo met en scène une héroïne, volontaire mais fragile, en quête absolue d'une identité de genre et un bâtiment mythique, la Cité radieuse bâtie par La Corbusier à Marseille. Ces deux éléments sont des trouvailles qui montrent tout le talent de Calvo. Pour le premier point il est impossible de l'expliquer sans dévoiler l'aboutissement de l'histoire ; disons simplement que Colline est l'héroïne idéale par les relations qu'elle tisse avec les autres, l'histoire et le bâtiment. le deuxième élément, c'est d'avoir transformé le mythe qu'est la Cité radieuse ou plutôt de l'avoir replacé dans un mythe encore plus grand qui unit les Phocéens, Marie-Madeleine et les moines grecs du Mont Athos, sans pour autant faire de concessions sur la personnalité de le Corbusier lui-même et sur son goût pour les totalitarismes.
J'ai retrouvé le sentiment rencontré dans Eliott du néant d'une histoire qui stagne pour mieux nous imprégner, de choses impossibles à expliquer et qu'il vaut mieux renoncer à comprendre pour profiter du voyage et de la destination. L'univers et l'imaginaire de Calvo s'acceptent, ils n'ont pas besoin de démonstration ; il ne s'agit pas d'une enquête policière où tout doit logiquement s'imbriquer à la fin. Calvo met la (sa) magie à la portée de tous ; il faut juste y être assez sensible pour en profiter.
Si l'univers de Calvo m'envoûte toujours, j'ai été plus déçue par la langue, moins fluide, plus basique, moins en phase avec son univers justement. C'est vraiment le seul bémol que je me permet d'émettre. L'ancienne Marseillaise (d'adoption) que je suis a apprécié une nouvel fois ce beau voyage (même si Marseille reste un personnage très secondaire).
Calvo est tellement inclassable que je me désole toujours que ses livres ne soient pas plus lus et commentés par exemple sur Babelio !
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