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Critique de boudicca


Un « triller proto-cyberpunk ». Voilà comment les éditions La Volte définissent le dernier roman de David Calvo, récompensé il y a quelques mois par le Grand Prix de l'Imaginaire dans la catégorie « meilleur roman francophone ». Sur le coup, ça ne me disait pas grand chose, et c'est finalement après avoir eu l'occasion d'entendre l'auteur en conférence lors du festival des Étonnants Voyageurs que je me suis décidée à sauter le pas. Malheureusement, si l'expérience s'est révélée franchement atypique, je ne peux pas pour autant dire qu'elle m'ait vraiment plu, et ce pour tout un tas de raisons. D'abord, l'auteur ne s'embarrasse pas vraiment de détails concernant le contexte, si bien que j'ai eu un peu de mal à m'imaginer le décor : nous sommes à Montréal, à une période indéterminée mais néanmoins relativement proche de la notre, et l'armée encercle l'île sur laquelle s'est retranchée des anti-systèmes. On a donc affaire à sorte de Commune de Paris version canadienne, avec l'armée sur le point d'entrer dans la ville et provoquer un bain de sang que les habitants ne peuvent que se résoudre à attendre. Seulement tout cela, on met un peu de temps à le comprendre, si bien qu'on ne cerne pas tout de suite très bien les enjeux, d'autant que la situation n'est vraiment exposée qu'à de rares occasions, sous forme de podcast radio.

C'est d'ailleurs un autre élément intéressant mais aussi déstabilisant du roman : le changement fréquent de style. Émissions de radio, vidéo, échanges informatiques... : l'auteur varie souvent de modes de narration, parfois au dépend de la compréhension du lecteur. Je pense notamment aux conversations « internet » entre l'un des personnages et ses compagnons dans lesquelles on retrouve un jargon technologique très pointu auquel je suis restée totalement hermétique. Autre aspect déstabilisant : le caractère burlesque (voire complètement barré) de l'intrigue. On a quand même affaire à une héroïne qui attend la fin du monde en jouant au détective pour animaux, se met à avoir de grandes conversations avec une chaussette/marionnette après s'être découvert des talents de ventriloque, et connaît sur le bout des doigts absolument tous les pires nanars d'horreur de l'histoire du cinéma (si vous êtes fan, prenez de quoi noter parce que les références abondent). Je ne peux pas dire que ça m'ait déplu, en revanche j'ai eu beaucoup de mal à comprendre où voulait nous emmener l'auteur. L'intrigue repose en effet sur un ressort et des rebondissements tous aussi barrés que le reste de l'histoire dont je ne suis toujours pas certaine d'avoir saisi le fin mot.

« Toxoplasma » est donc un roman bourré d'idées intéressantes, qui ose expérimenter pas mal de choses, mais qui m'a déstabilisée plus que séduite. Trop burlesque, trop de références que j'ai pas saisi, trop de jargon... trop barré, tout simplement. Cela dit si tous ces éléments ne vous font pas peur, n'hésitez pas à tenter la découverte, vous devriez apprécier.
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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