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Lu il y a quelques semaines j'ai encore en mémoire l'atmosphère étrange et cotonneuse de ce roman intemporel et onirique. Peter Cameron y livre le portrait en contre jour d'un couple d'Américains aussi mystérieux qu'évanescents qui entreprend un voyage dans une contrée glaciale imaginaire alors que l'hiver bat son plein pour adopter un enfant dans un orphelinat. Leur périple débute dans un train à vapeur filant dans la nuit brumeuse à travers la Toundra blanche et la forêt de bois noirs. La blancheur des paysages enneigés contraste avec la noirceur de l'ambiance empreinte de mélancolie « Leur voyage ressemblait à un voyage des siècles passés ».
Arrivés à destination ces personnages dont on ne sait rien, qui n'ont pas de noms (appelés l'homme et la femme) luttent contre les rafales de neiges et se font conduire au Grand Impérial Hôtel désertique et obscur. Une sensation d'inquiétude et d'immobilité se dégage dès les premières scènes et trouble le lecteur. Il devient rapidement difficile de déterminer la limite entre hallucinations, songe et réalité. de ce majestueux mais lugubre hôtel émane une ambiance mystérieuse rappelant celle des romans gothiques.
Dans le Hall désert et froid aux allures de « salle de bal des navires de croisière engloutis » le seul soubresaut de vie se trouve dans le bar à la lumière rouge qui détonne avec le blanc et noir ambiant. C'est ici que l'homme rencontre une femme fatale extravagante ancienne chanteuse danseuse et comédienne, un Barman impénétrable et un homme d'affaire malsain. Vont-ils les aider ou les manipuler ? L'homme et la femme sont comme envoûtés par l'endroit et semblent glisser vers la déraison. La femme décharnée par une maladie grave s'accroche à cet espoir de maternité aidée dans sa démarche par un énigmatique guérisseur. Au fil du récit la tension monte, l'adoption est mise à mal et leur quête initiale se transformera en voyage initiatique où chacun venu chercher un enfant pour renforcer leur couple va en réalité se trouver et changer ses convictions. Roman sur le couple, la mort, le désir d'enfant et de l'autre, il désoriente le lecteur jusqu'à la fin. Hypnotique.
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Un roman atypique, dont le charme repose en grande partie sur son atmosphère étrange, feutrée et principalement nocturne.
Un couple, dont les protagonistes seront simplement nommés « l'homme » et  « la femme », se dirigent vers un hôtel au nom difficilement prononçable (« Borgarfjaroasysla Grand Imperial Hotel ») dans un pays nordique en Europe. Venus des États-Unis, ils ont enduré un voyage long et pénible pour enfin devenir parents, en adoptant un bébé à l'orphelinat, non loin de l'hôtel. La femme est gravement malade, omnubilée par cette adoption, elle se montre distante avec son époux.  L'homme suit, plus motivé par l'idée de ne pas déplaire à sa femme que par ce projet d'adoption.

Mais très vite, l'arrivée en train dans ce coin isolé où règne la neige, apparaît comme l'entrée dans un monde à part, comme parallèle à notre réalité, tant tout y est inhabituel, surprenant et décalé. L'auteur joue avec nos repères, les brouille, instillant des éléments contraires et paradoxaux.
Il commence avec un lieu, cet hôtel qui de prime abord semble luxueux (bar chic, quatuor à cordes, menus du restaurant dignes d'un palace) mais dont les chambres paraissent tout droit sorties d'un pays de l'Est au temps de l'URSS. Tout nous porte à croire que la période est actuelle, or, la description du train fait état d'une locomotive à vapeur. Les repères du lecteur deviennent confus, d'où cette permanente sensation d'étrangeté.
L'ambiance énigmatique et troublante  doit aussi beaucoup aux incursions régulières de l'homme dans ce bar sophistiqué, véritable lieu emblématique de ce roman.
Les descriptions très visuelles ne peuvent qu'évoquer un tableau d'Edward Hopper ou Jack Vettriano, où seul le personnage, accoudé au bar, est baigné d'une lumière tamisée dans un décor assombri. L'étrangeté et l'atmosphère onirique m'ont même fait penser à l'animé japonais « le voyage de Chihiro ».

Mais l'auteur ne s'en tient pas qu'au décor et au lieu : des personnages fascinants, parfois inquiétants vont croiser la route de ce couple, qui semble en bout de course, autant  physiquement que moralement.
Chacun va évoluer, laisser entrevoir un peu de son histoire, mais surtout réagir à ce lieu.
C'est une lecture atypique, surprenante, parfois troublante, où il ne faut pas vouloir tout comprendre ou expliquer, mais une lecture qui m'a tenue en haleine. Je referme le roman songeuse, un très bon moment de lecture.
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Un couple américain arrive par le train dans un pays européen étrange, qui semble relever à la fois du grand Nord comme la Finlande mais aussi être dans un état de délabrement propre aux pays de l'ex-Bloc soviétique. En plein hiver, dans un pays complètement enneigé, ils parviennent à leur destination après un long périple d'abord en avion, puis en train, et débarquent en plein champ, avant de rejoindre leur hôtel monumental mais plutôt désuet et pas du tout aux normes occidentales. Que viennent-ils faire dans ce curieux pays ? Dès leur arrivée, ils rencontrent en tout cas toute une série de personnages excentriques, comme la chanteuse et ex-artiste de cirque Livia Pinheiro-Rima. ● Peter Cameron est un auteur que j'adore et que je suis depuis ses débuts en 1990 (première publication de Leap Year en volume). Il a le chic pour instiller un climat d'étrangeté tout en restant dans les limites du réalisme. ● On se demande où on est, quelles sont les motivations des personnages, comment va évoluer cette histoire qui commence sous les plus bizarres auspices. Et on n'est pas déçu ! ● L'univers très singulier de Peter Cameron marque le lecteur et après la lecture reste dans son esprit comme un spectre vacillant, l'entraînant à se poser des questions dont toutes les réponses ne figurent pas dans le livre. ● Et d'un autre côté le roman se lit avec beaucoup de facilité, les pages se tournent et on a toujours envie de connaître la suite. L'étrangeté n'exclut nullement le suspense, bien au contraire. ● Je suis très admiratif de ce que cet auteur parvient à faire à chacun de ses livres (c'est ici le septième roman, et il a aussi publié trois recueils de nouvelles). ● Je recommande vivement ! Si on ne le connaît pas, on peut aussi commencer par Andorra ou par Coral Glynn.
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Qu'arrive-t-il la nuit ?
Vous êtes-vous déjà posé la question ?
Si ce n'est pas le cas, et bien Peter Cameron, l'a fait, et sa réponse dans ce livre est déroutante.
Peter Cameron va nous entrainer beaucoup plus loin que sous une banale couette, plutôt à bord du songe d'une nuit d'hiver.
Par une nuit sombre, en terre glacée inconnue, un train transportant l'homme et la femme traverse des étendues enneigées et des forêts noires. S'ils sont à bord de ce train, c'est pour adopter l'enfant dont ils ont tant rêvé et qui leur a sans cesse échappé du fait de la maladie de la femme, de ses fausses couches. Alors, ils s'accrochent à leur dernier espoir, quittent New York pour entreprendre le voyage de la dernière chance, avec en main la photo de leur enfant envoyée par un orphelinat du bout du monde.
Les épreuves successives, l'infertilité, le cancer qui ronge la femme de l'intérieur ont rendu l'ambiance délétère au sein du couple. La période des mots d'amour est passée depuis longtemps. Si l'homme reste attentionné envers sa femme dont il semble toujours amoureux, la femme semble avoir basculé dans l'amertume et le sarcasme, s'attachant à laisser un espace sans cesse grandissant et irrespirable entre eux.
La destination du couple est le Borgarfjaroasýsla Grand Imperial Hotel à côté de l'orphelinat, mais l'auteur tente d'abolir tous nos repères dans ce récit.
Nous ne connaissons pas l'époque, si l'on peut penser au départ que l'action se déroule de nos jours, plusieurs indices laissent finalement à penser à une date antérieure, fin des années 90, début des années 2000 (d'après les échanges concernant Isadora Duncan).
Ensuite le lieu, là encore peu d'indice sur cette contrée glacée. le nom de l'hôtel est Borgarfjaroasýsla ce qui ressemble à quelques lettres près à un nom de ville en Islande. Ce qui est impossible car il n'existe pas de transport ferroviaire en Islande. Peut-être dans le Danemark inuit, comme pourrait le laisser supposer le terme angakok utilisé pour Frère Emmanuel ou encore en Finlande d'après le terme haamutie utilisé pour route fantôme.
Peter Cameron s'amuse donc à brouiller les pistes, laissant son lecteur dans une brume permanente, de jour comme de nuit avec ses personnages étranges aux comportements irrationnels, toujours nommés « l'homme », « la femme » et « l'enfant ».
L'homme et la femme vont tous les deux suivre des trajectoires différentes, se déchirer. Quelle est la part de rêve et de réalité ? Sur cette terre de contrastes, où est la frontière entre le jour et la nuit, l'espoir et la détresse, le chaud et le froid ? le lecteur ne sait plus, est perdu, cela a-t-il une importance ? cela non plus le lecteur ne le sait plus …
Une impression étrange en refermant ce livre, de léger malaise, il faudrait tout relire pour mieux cerner les chausse-trappes, capter les indices. Aux amateurs d'Inception et Twin Peaks, je dirais que ce livre est pour vous. Venez faire un commentaire sur cette chronique quand vous aurez trouvé la clé !
NB : voilà plus d'un an que j'ai lu ce livre. Je complète mon billet en disant qu'il me reste en tête de façon très marquante l'atmosphère de ce livre enneigée, oppressante et onirique, comme un songe entre rêve et cauchemar…
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Muni d'un style d'écriture très élégant, l'auteur, Peter Cameron emmène ses lecteurs pour un voyage troublant à la fois dans le temps et dans l'espace. D'abord, à travers l'espace, car l'intrigue se déroule dans une petite ville perdue, enneigée, loin de tout, sans qu'elle ne soit clairement identifiée ou localisable. Ensuite, le temps. Même si elle se passe sur une petite semaine, les jours se confondent avec les nuits. L'espace de temporalité est aussi flou. Cela se passe-t-il de nos jours ? Ou bien dans le passé? Si oui, quand? Difficile d'être sûr.

« Ce qui arrive la nuit » est donc un roman très perturbant, à bien des égards. Les deux personnages principaux ne sont identifiés que par les mots « homme » et « femme ». Ce couple d'Américains, venant de New York se retrouve bien loin de chez eux pour adapter un bébé. Les éléments de contexte ou leurs historiques ne sont que très brièvement abordés, laissant le lecteur les construire comme il les imaginerait lui-même.

Ensuite, l'essentiel de l'histoire se déroule dans un hôtel au nom imprononçable : le Borgarfjaroasysla Grand Imperial Hotel. Ce lieu énigmatique avec son bar ouvert 24h/24 regorge de protagonistes, tout autant déroutants et mystérieux. L'auteur a mis l'accent sur cet endroit où y règne une ambiance singulière et oppressante. Selon moi, cet aspect revêt une place considérable dans le roman et en fait un personnage à lui seul.

Cette ambiance feutrée risque de vous envoûter, tout comme je l'ai été. Hypnotique à bien des égards, j'ai plus eu l'impression de « vivre » ce livre que de le lire. La toute fin m'a quelque peu décontenancée et je pense qu'elle me hantera encore un petit temps…
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Après un long voyage, un couple venant de New York, parvient à atteindre leur destination, un hôtel dans un pays froid d'Europe. La neige recouvre tout, c'est l'hiver et les jours sont très courts. Venus chercher un petit garçon qu'ils ont adopté, nous découvrons pas à pas, sans qu'ils ne soient jamais nommés autre que l'homme et la femme, leur cheminement et la raison de ce désir d'adoption, alors qu'ils ne sont plus de première jeunesse.
La longue nuit de l'hiver accentue la perte de notion de temps dans cet immense hôtel glacial et les quelques rencontres qu'ils y feront scelleront leur destin.

Une histoire qui se veut belle, mais que l'auteur a le don de faire apparaître sous un autre jour. Pour moi, elle a été fort étrange et angoissante. Non pas une peur de voir apparaître des fantômes ou autres énergumènes, mais une crainte constante de ce qui pouvait arriver à ce couple. Les personnages secondaires sont aussi énigmatiques que l'atmosphère des lieux est oppressante.

En bref, une lecture envoûtante que je n'ai pas lâchée une seconde.
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Le roman commence dans un train, avec un couple d'Américains, habitants à New York. Nous ne saurons presque rien sur eux, même pas leurs nom ou prénoms. Ils sont « l'homme » et « la femme ». Ils viennent dans un pays très éloigné, au nord de l'Europe (là non plus aucun nom précis) pour adopter un enfant. Très vite nous comprenons que la femme est malade, très malade, et que cette adoption est peut-être la dernière chose qu'elle souhaite accomplir. le couple, après un périple épique arrive dans un étrange hôtel, en dehors du temps et des modes, avec un fonctionnement décalé. le lieu semble coupé de tout, pas de radio, de télévision, ni internet, à peine le téléphone fixe. Et les autochtones ne parlent pas tous l'anglais. le seul endroit qui semble fonctionner en permanence est le bar de l'hôtel, avec son barman Làrus, et les gens qu'on y croise dont Livia, une vieille artiste-chanteuse aux tenus hors du commun. En plus de l'orphelinat, la petite ville attire les visiteurs par la présence de son guérisseur, frère Emmanuel. Les relations dans le couple sont difficiles, tout semble compliqué dans la ville couverte de neige.

Peter Cameron crée un étrange lieu, en dehors du temps et de l'espace, en tous les cas de l'espace connu. le froid et la neige semblent l'isoler de tout, en faire un endroit à part, en dehors de la réalité telle que nous la connaissons, et qui fonctionne d'une manière radicalement différentes des lois qui ont cours dans notre monde. L'hôtel-monde dans lequel s'installe notre couple, à lui seul est un concentré d'étrangeté. Prendre un petit déjeuner devient une aventure, dont l'issue est incertaine. Mais ce nulle part permet finalement aux deux personnages principaux, en réalités les deux seuls personnages véritables, les autres étant juste d'étranges créatures, dont on peut mettre en cause la réalité, d'avancer dans leurs cheminements, qui se séparent à la fin du roman. Chacun trouvant, à sa façon, la route juste. Il ne faut pas dévoiler la fin, ce serait dommage, mais malgré un côté désincarné pendant une bonne partie du livre, l'auteur trouve moyen de donner du sens, et même de remettre d'une certaine manière la vie dans le froid et le non-être. .

J'ai trouvé ce roman très réussi, entre l'onirisme et l'étrangeté, et aussi une sorte de questionnement sur le sens, et au final une forme d'optimisme et d'apaisement. J'ai été complètement immergée dans le récit, et parfaitement bluffée et émue par la manière dont Peter Cameron le mène à son terme. Une très belle réussite.
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Dans un pays froid, un couple, qu'on désignera comme l'homme et la femme, viennent adopter un enfant....L'endroit est totalement perdu, la gare à peine indiquée....mais cette étrangeté ne fait que commencer...
A l'hôtel, la femme épuisée et affaiblie va s'allonger. L'homme descend prendre un verre au bar de l'hôtel et c'est alors que commence les rencontres presque oniriques...D'abord avec Livia, une femme de 70 ans, qui semble percer à jour les détails les plus intimes du couple, un étrange businessman européen, un guérisseur...
A chaque rencontre, le couple est ébranlé, chacun se dévoilant petit à petit..Leur projet initial, l'adoption de l'enfant, semble vaciller...
J'ai bien aimé l'ambiance un peu étrange de ce livre...on oscille entre réel et rêve...C'est très visuel, très cinématographique...
Merci à Christian Bourgois Editeur et Babelio pour ce livre reçu dans le cadre d'une masse critique.
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Quelle classe Monsieur Cameron ! Je ne vous connaissais pas mais quelle élégance dans votre écriture qui parvient à être aussi littéraire que cinématographique. Bon je ne vous cacherai pas que je ne suis pas sûre d'avoir totalement compris le sens de votre roman mais on mettra ça sur le fait que j'ai été littéralement hypnotisée par l'atmosphère. Car si il y a bien un adjectif qui colle à ce livre, c'est bien « atmosphérique ».

Un couple d'américain, dont nous ne connaitrons jamais les noms, se rend dans une ville étrange et enneigée du nord de l'Europe dont nous ne connaitrons pas plus le nom. On imagine la Lettonie, l'Estonie, la Lituanie, peut-être la Finlande. Leur mariage est en difficulté, en grande partie parce que la femme est en phase terminale d'un cancer mais d'autres problèmes semblent affliger le couple. Ils viennent ici pour adopter un enfant. Elle espère qu'en adoptant cet enfant son mari ne sera pas seul après sa mort. Lui nie cette mort imminente et compte sur l'enfant pour recoller leur union devenue froide.
Tout ne va pas se passer comme prévu…
Le couple séjourne au Grand Imperial Hotel, un hôtel d'une autre époque, un peu comme le Grand Budapest Hotel de Wes Anderson, désuet, majestueux mais étrangement désert. le bar est toujours ouvert, le restaurant sert des dîners à treize plats, les portes des chambres ont été récupérées dans un opéra démoli. Leur tentative d'adoption va être à la fois aidée et entravée par les personnes qu'ils vont rencontrer. Il y a une ancienne actrice, ancienne artiste de cirque, aujourd'hui chanteuse de l'hôtel. On croise aussi un homme d'affaires débauché qui prétend avoir déjà rencontré le mari, un barman stoïque qui distribue du schnaps au goût de lichen, et un mystérieux religieux-guérisseur.
Tout est étrange dans cet hôtel, dans cette ville. Tout ici ressemble à un songe.
Et plus le temps passe, moins le couple semble en savoir sur leur mariage, sur eux-mêmes et sur la vie.

Un roman envoûtant avec la sensation d'une livre écrit par un vieux maitre européen, un peu Stefan Zweig, un peu Italo Calvino pour donner à l'ensemble un ton plus léger et magique. L'attention méticuleuse portée aux mots et au rythme donne une lecture trompeusement facile ; trompeuse parce que vous n'êtes jamais tout à fait sûr de ce que vous lisez. Il semble presque toujours y avoir un sous-texte caché, une signification alternative aux mots auxquels vous êtes confrontés sur la page.
Magnétique et fascinante, cette lecture me laisse un merveilleux goût.

Traduit par par Catherine Richard
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Un couple de new-yorkais dont les noms sont inconnus et appelés «l'homme» et «la femme» se rend en train dans une ville enneigée perdue au fin fond de l'Europe, dont le nom n'est pas spécifié lui non plus, en vue d'y adopter un bébé.
L'homme et la femme logent au Borgarfjaroasysla Grand Imperial Hotel, une endroit hors du temps peuplé de personnages excentriques.
Il règne une atmosphère étrange dans cet endroit sombre et d'apparence inhospitalière mais cosy et réconfortant à la fois.

C'est le premier roman que je lis de Peter Cameron et j'ai beaucoup aimé le style cinématographique qui rend parfaitement les décors et m'a immédiatement fait entrer dans cette atmosphère obscure et mystérieuse.

J'ai été immédiatement emballée par ce style et le début de l'histoire me demandant où un tel univers allait m'emmener mais j'avoue avoir éprouvé un certain ennui à la moitié du roman.

J'ai ressenti de l'agacement envers les deux protagonistes. Un agacement dû aux comportements antagonistes de l'homme et de la femme, chacun centré sur sa préoccupation (légitime), à savoir la maladie pour la femme et l'adoption pour l'homme. Mais en définitive l'auteur réussit à nous transmettre l'agacement que les deux personnages ressentent l'un pour l'autre, ce qui est extrêmement intelligent et réussi.

C'est au fur et à mesure de l'histoire et en lisant entre les lignes que nous comprenons qu'ils éprouvent une réelle affection l'un pour l'autre mais qu'ils expriment leurs sentiments avec maladresse.

Ces personnages sans nom sont en quelque sorte la représentation de chaque couple qui traverse l'existence aussi imprévisible que l'est le Borgarfjaroasysla Grand Imperial Hotel, en passant par l'amour, l'insatisfaction, la lassitude, la maladie, le détachement, le deuil, les rencontres et tout ce qui peut changer nos certitudes et nos perceptions.

Même si j'en ressors avec une impression un peu mitigée pour la seconde partie, je dois reconnaître que le sujet de ce roman est traité avec beaucoup de perspicacité d'une façon déconcertante et surprenante qui m'a donné envie de découvrir d'autres titres de Peter Cameron.
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