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Citations sur La Voix du violon (12)

Naturellement, il ne fut pas choisi par Montalbano qui, au contraire, décida de couper l'île par le travers, pour se retrouver ainsi à parcourir, dès les premiers kilomètres, des petites routes le long desquelles les paysans survivants interrompaient la besogne pour regarder ébahis, cette auto hasardeuse qui passait par là. Ils en parleraient à la maison avec leurs enfants :

- U sapiti stamatina ? Tu sais quoi, ce matin ? Une automobile passa !

Mais c'était la Sicile qui plaisait au commissaire, âpre où le vert était rare, sur laquelle il semblait (et il était) impossible de vivre et où il y avait encore des hommes, mais de moins en moins avec les guêtres, la casquette et le fusil à l'épaule qui le saluaient depuis le dos de leur mule en se portant deux doigts à la visière.
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Une bonne demi-heure après, on vit paraître l'auto toute cabossée du juge, lequel ne se décida à freiner qu'après avoir heurté une des voitures de service de la Scientifique.
Nicolò Tommaseo descendit le rouge au visage, son cou de pendu ressemblait à celui d'un gallinacé.
- C'est une route terrible! J'ai eu deux accidents! Proclama-t-il urbi et orbi.
Il était notoire qu'il conduisait comme un chien drogué.
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Montalbano parfois se sentait irrémédiablement dépassé par les nouvelles façons de vivre. C'était un traditionaliste, le couple ouvert signifiait pour lui un mari et une femme qui se cocufiaient réciproquement et avaient éventuellement le culot de se raconter ce qu'ils faisaient sur et sous les draps.
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Le ciel était clair et serein, et déclarait sans détour son intention de le rester jusqu'au soir, il faisait presque chaud. Les glaces baissées n'empêchaient pas qu'à l'intérieur de l'habitacle stagnât un délicieux parfum qui filtrait des paquets grands et petits qui s'entassaient littéralement sur le siège arrière. Avant de partir, Montalbano était passé au café Albanese, où ils faisaient les meilleurs gâteaux de tout Vigàta et il avait acheté vingt cannoli qui venaient juste d'être faits, dix kilos de douceurs, tetù, taralli, viscotti regina, mostazzoli de Palerme, biscuits de garde, fruits en pâte d'amande et pour couronner le tout, une très colorée cassata de cinq kilos.
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-Tu veux te manger un peu de pain de froment ? Je l'ai sorti du four y a pas une heure. Je te l'assaisonne ?

Sans attendre la réponse, elle coupa deux tranches d'une miche, les assaisonna d'huile d'olive, sel, poivre noir et pecorino, les mit l'une sur l'autre, les lui tendit.

Montalbano sortit, s'assit sur un banc à côté de la porte, et à la première bouchée, se sentit rajeunir de quarante ans, il redevint minot, c'était le pain comme le lui assaisonnait sa grand-mère.
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Ce matin-là, Grasso, qui avait pris la place de Catarella, faisait des mots croisés, Gallo et Galluzzo s’affrontaient à la scopa, Giallombardo et Tortorella jouaient aux dames, les autres lisaient ou contemplaient le mur. En somme, ça bouillonnait d’activité.
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Aïe aïe. Il demandait pardon et compréhension. Montalbano tendit l'oreille, si le soi-disant italien de Catarella devenait cérémonieux et pompeux,cela signifiait que la quistion n'était pas légère.
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( Catarella)
Montalbano, après quelques emmerdements de première grandeur, avait compris que le seul moyen d'avoir avec lui un dialogue dans des limites de délire tolérables, c'était d'adopter le même langage que lui.
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La veille au soir, ayant trouvé au frigo des anchois bien frais achetés pour lui par Adelina, sa bonne, il se les était bâfrés en salade, assaisonnés avec force jus de citron, huile d'olive et poivre noir moulu sur le moment. Il s'était régalé, mais pour lui gâcher tout, il y avait eu un coup de fil.
- Allô, dottori ? Dottori, c'est vous-même en pirsonne au tiliphone ?
- Moi-même en pirsonne même, Catarè. Parle tranquille.
Catarella, au commissariat, ils l'avaient mis à répondre aux coups de fil dans la conviction erronée que là, il pourrait faire moins de dégâts qu'ailleurs. Montalbano, après quelques emmerdements de première grandeur, avait compris que le seul moyen d'avoir avec lui un dialogue dans des limites de délire tolérables, c'était d'adopter le même langage que lui.
- Je vous demande votre pardonnement et votre compression dottori.
Aïe, aïe. Il demandait pardon et compréhension. Montalbano tendit l'oreille, si le soi-disant italien de Catarella devenait cérémonieux et pompeux, cela signifiait que la quistion n'était pas légère.
- Parle sans hésitement, Catarè.
- Trois jours passés, on vous a cherché précisément vous de vous, dottori, vous étiez pas là, mais je me suis oublié de vous en faire la référence.
- D'où est-ce qu'on a appelé ?
- De la Floride, dottori.
Il fut frappé de terreur, littéralement. En un éclair, il se vit en survêtement en train de faire du footing avec de vaillants et athlétiques agents américains de l'Antinarcotic Bureau lancés avec lui dans une complexe enquête sur le trafic de drogue.
- Juste par curiosité, comment vous vous êtes parlé ?
- Et comment on devait se parler ? En talien, dottori.
- Ils t'ont dit ce qu'ils voulaient ?
- Bien sûr, tout sur chaque chose ils me dirent. Ils dirent comme ça que mourusse la femme au vice-questeur Tamburanno.
Il poussa un soupir de soulagement, pas moyen de se retenir. C'était pas de Floride qu'ils avaient appelé, mais du commissariat de Floridia, à Syracuse. Catarina Tamburrano était très malade depuis un moment et la nouvelle ne le prenait pas par surprise.
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Ils avaient été doublement offensés, en premier par le Questeur qui avait retiré l’enquête à leur chef seulement pour lui faire du tort, en second par leur chef lui-même qui avait réagi par des mauvaises manières. Non seulement ils n’avaient pas été remerciés, tant pis, le commissaire était fait comme ça, mais en plus, ils avaient été traités de cons, comme l’avait rapporté Fazio.
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