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Commissaire Salvo Montalbano tome 5 sur 13

Catherine Siné (Traducteur)Serge Quadruppani (Traducteur)
EAN : 9782266150118
352 pages
Pocket (04/04/2005)
3.81/5   111 notes
Résumé :
Comme toujours, Camilleri nous réjouit– en finesse–, dans cette suite de vingt récits inspirés de faits divers. Mosaïque d'atmosphères et de tranches de vie,La Démission de Montalbanoévoque plutôt la chronique de village qu'un classique recueil de nouvelles… une chronique dont chacun des incidents s'inscrit dans une continuité tenace : celle, fictionnelle, des autres enquêtes du commissaire Montalbano, dont on retrouve ici plusieurs personnages au fil des histoires.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Andrea Camilleri né à Porto Empedocle (Sicile) en 1925
*
Personne ne sait aussi bien que lui accommoder le crime à la sauce italienne. Mieux: à la sauce sicilienne, bien relevée s'il vous plaît, avec ce qu'il faut d'ail et de calamars frits!
*
Andrea Camilleri a surtout donné au polar ses lettres de noblesse régionale avec son style bouillonnant, nourri d'expressions dialectales, et son naturalisme moqueur.
Un pittoresque auquel son célèbre commissaire Salvo Montalbano, ainsi baptisé en hommage à feu l'écrivain espagnol Manuel Vázquez Montalbán, participe naturellement: du genre bourru au grand coeur, malin, drôle, cultivé, cette fine fourchette connaît son patois sicilien sur le bout de la langue et défend mordicus l'identité de son île tout en pestant contre ses archaïsmes.
*
Mais ses enquêtes ont moins trait aux exactions de la mafia qu'à des crimes «ordinaires», ce qui permet à Camilleri de rester de plain-pied dans une réalité sociale sur laquelle il porte un regard très politique.
*
La grande efficacité de ses intrigues vient de leur désordre apparent, des difficultés de Montalbano à en rassembler les éléments, de la maladresse de ses acolytes: une fausse naïveté qui ferre le lecteur à tous les coups.
*
Avec son nouveau personnage de commissaire sur un bateau de croisière, Vincenzo Collura dit Cecè, l'écrivain italien s'aventure du côté d'Agatha Christie: moins couleur locale, plus subtil. D.P.
*

A lire: Les enquêtes du commissaire Collura (Fayard)
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Biographie :
Né à Porto Empedocle (Agrigento) le 6 septembre 1925, Andrea Camilleri vit depuis des années à Rome.
Metteur en scène,
auteur pour le théâtre et la télévision,
il a écrit des essais sur le spectacle.
*
Dans les années 1945-50 il a publié des récits et des poèmes, gagnant également le Prix St Vincent.
*
Il a enseigné l'art de la mise en scène à l'Académie d'Arts Dramatiques.
Il est marié, a trois filles et quatre neveux.
*
Le matin, à peine levé, il aime traînailler pendant une grosse demi heure, accomplissant tous ces petits gestes inutiles comme remettre un cadre d'aplomb, noter la couverture d'un livre, etc.
*
Il n'a pas passé l'examen de maturité parce qu'au milieu du mois de mai 1943 le recteur du lycée classique d' Agrigento, que fréquentait Camilleri, décida que le simple vote aurait suffi à cause du débarquement imminent en Sicile des forces alliées.
*
En effet, en juin commence, comme s'en souvient l'écrivain, "une sorte de demi périple de la Sicile à pied ou sur des camions allemands et italiens sous le feu continu des mitraillettes, raison pour laquelle il fallait se jeter par terre, se salir de poussière, de sang, de peur".
*
Pendant le débarquement des alliés en Sicile Andrea Camilleri, en compagnie de quelques amis d'enfance, a assisté à un épisode qui l'a profondément touché.
Un soldat américain qui avait les insignes cachés par des fleurs, à la vue d'une tombe allemande, avec un geste inaccoutumé, plein de rage et de haine, brisa la croix qui avait été plantée là par charité.
Ce soldat, on le découvrit plus tard, était le général Patton, militaire de grands génie et courage mais défini par ses propres subalternes (d'origine clairement sicilienne) un"sale type".

* Depuis 1949 Camilleri travaille comme metteur en scène et scénariste; dans ces rôles il a lié son nom à certaines productions policières parmi les plus célèbres de la TV italienne, comme les téléfilms du Lieutenant Sheridan et du Commissaire Maigret, et à plusieurs mises en scène de pièces de théâtre, avec une préférence pour Pirandello.
*
Au fil des ans, il a ajouté à ces activités celle d'écrivain; en effet, il a été l'auteur d'importants essais "romancés" de souche sicilienne nés de ses études personnelles sur l'histoire de l'île.
*
L'écriture prend finalemnt le dessus à partir du moment où il abandonne son travail de metteur en scène/scénariste pour raison de limite d'âge atteinte (jamais une pension ne tomba si bien à pic!).
C'est en 1978 que se situent ses débuts dans la fiction avec "Il corso delle cose" (Lalli)(non traduit), publié gratuitement auprès d'un éditeur à compte d'auteur contre l'engagement de citer l'éditeur dans les titres du téléfilm tiré du livre, "La mano sugli occhi"; toutefois, le livre passe pratiquement inaperçu.
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En 1980 sort chez Garzanti "Un filo di fumo" (non traduit)(réédité ensuite, comme le premier, chez Sellerio), premier d'une série de romans qui ont lieu dans l'immaginaire village sicilien de Vigàta à cheval entre la fin du 19ème siècle et le début du 20ème.
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Mais c'est en 1992, avec la parution (toujours chez Sellerio, qui publie la plus grande partie des ses ouvrages) de "La stagione della caccia" (La Saison de la Chasse), que Camilleri devient un auteur à grand succès: ses livres, maintes fois réédités, se vendent aujourd'hui en moyennent à 60.000 exemplaires.
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Outre les oeuvres situées dans la Vigàta d'autrefois, du "Birraio di Preston" (1995) (L'Opéra de Vigàta) -le livre a l'époque le plus vendu avec presque 70.000 copies- à "La concessione del telefono" (1999) (La Concession du Téléphone), il y a les polars de la Vigàta moderne du Commissaire Montalbano, avec l'invention duquel arrive le grand succès.
Montalbano est le protagoniste de romans (le premier est "La forma dell'acqua" (La Forme de l'Eau), de 1994) et récits qui n'abandonnent jamais les situations et les atmosphères siciliennes et qui ne font aucune concession aux motivations commerciales ou à un style d'écriture plus facile à lire.
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Depuis maintenant des années, les enquêtes du sarcastique Commissaire, ainsi que les atmosphères et le language italo-sicilien amusant et bien trouvé des romans et des personnages de Camilleri, fascinent des milliers de lecteurs.
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Dans ses romans, l'intrigue policière est fondamentale, mais est tout compte fait seulement le prétexte pour la création des personnages.
L'aspect et le caractère de ceux-ci est la partie du travail de création que Camilleri préfère. Les protagonistes de ses histoires sont effectivement souvent très amusants et ironiques; mais aussi très mélancoliques, et ceci vaut dans une plus grande mesure pour le Commissaire Montalbano.
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Dans les autres pages du site plus de détails sur la bibliographie et sur les activités dans le domaine du spectacle d' Andrea Camilleri.
Traduzione a cura di Don Peppone - http://www.vigata.org/camilleri_foreign/francese.shtml
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Dossier de lire : http://www.lire.fr/enquete.asp/idC=37795/idTC=15/idR=200/idG=
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La répétition générale
Une mauvaise farce voilà comment commence cette nouvelle Montalbano & co, alors que ce dernier a du vague à l'âme et cela lui cause une nuit blanche..Cela toutefois ne l'empêchera pas de faire un contrepet du moins au niveau de la formulation.
Et pourtant la vie rejoint souvent la comédie, surtout dans la mort.

La pôvre Maria Castellino
Maria est belle de jour à… soixante dis ans! Santé elles ont, les siciliennes. Assassinée,
Montalbano interrompt son séjour avec Livia à Boccadasse, joli village coloré de Gêne, imaginez la scène, pour piquer l'enquête à Augello. Il se bâfrera de petites soles frites pour voir son avenir « immédiat »en rose et conclure en deux coups de cuillère à pot

Le chat et le chardonneret
Cela a un titre de fable De La Fontaine et se termine en traque à l'agresseur de vielles dames. le vol à l'arraché motorisé étant très mal vu par Bonetti-Alderighi le questeur pas vraiment un copain à Salvo confie l'enquête à quelqu'un d'autre. Une mamie fait de la résistance ce qui aide grandement Montalbano

Pessoa prétend
Une entrée en matière à la Tabucchi mais c'est surtout Quaresma « le déchiffreur » de Pessoa et enquêteur cérébral qui vient aider Salvo pour cette enquête : une règle ne pas se fier à l'évidence

Un hasard d'homonymie
Un Montalbano c'est déjà beaucoup mais deux alors là c'est l'overdose. Ou Salvo en passant le week-end à Palerme s'aperçoit qu'il est deux mais voilà qui est le bon et qui est le mauvais et c'est la question que ce posent les carabinieri

Catarella résout une affaire
Catarè marche sur les plates-bandes de Montalbano . Si ce dernier , pour ses enquêtes, cogite en se promenant pour digérer sur la jetée de Vigata Catarè lui le fait en allant aux toilettes. Curieux mais efficace

Le jeu du bonneteau
C'est un jeu de dupe mais bon Montalbano n'est pas tombé de la dernière et jouer avec lui c'est prendre beaucoup de risque

Bouts de ficelle absolument inutilisables
Montalbano boit pendant le service et pas qu'un peu 5 bières en deux heures mais c'est pour la bonne cause, par contre il ne collectionne pas les capsule comme le comptable Ferro qui lui collectionne n'importe quoi et quand ce n'importe quoi concerne la mafia....

Referendum populaire
Quand un référendum est organisé à Vigata pour savoir si unetelle est une radasse, toute la commune en est remuée surtout quand cela se termine par des coups de pétards
Et cela rend Montalbano grossier -Catarè, ne me casse pas les couilles.

La démission de Montalbano.
Çà commence avec un vieux dégueulasse et ça fini en queue de poisson. Nouvelle assez particulière.

Amour et fraternité
Salvo reste septique sur les cadeaux de charité d'amour et de fraternité. La canne d'aveugle, le chien d'aveugle ça passe mais si la mafia s'en mêle...

Séquestration de personne
Une histoire de bouteille à la mer … enfin de bùmmolo, récipient de terre cuite
qui garde l'eau très fraîche cassée par l'âne et la curiosité de Montalbano, enquêteur cérébral et particulier, est piquée surtout lorsqu'il est question d'amour viritable.

On cause en milliards
Lorsqu'on parle de milliards, d'un triangle pas vraiment isocèle: le vieux mari, la femme jeune, l'amant et d'un accident de voiture...Hum!Hum !

Comme faisait Alice
Un escroc insaisissable, marié avec une « fimmine di letto » tellement aguicheuse qu'Augello en perd non pas son latin ni même son boxer mais seulement ses moyens cognitifs. Il faut préciser d'Augello ne fréquente pas les femmes à barbe et donc à Salvo de besogner.

La révision
Montalbano fait la connaissance d'un juge à la retraire meurtri par les remords en plein

La bonne ménagère
Montalbano fait la connaissance d'une femme à l'allure de bonne ménagère mais à l'esprit aussi affûté que celui de Salvo. Il s'ensuit une conversation sur le meurtre du père de cette dame et où ressort le passé roumain de celui-ci

« Salvo bien-aimé… » « Ma Livia… »
Échange épistolaire entre Vigata et Boccadasse c'est à dire Salvo et Livia pendant lequel Salvo sera amené à résoudre, de façon aussi épistolaire, un meurtre commis à Gêne.On est un peu étonné par ces formulations glamoureuses car d'habitude l'échange est plutôt plus grumeleux mais, à la chute de la nouvelle, on sent que cela ne va pas durer surtout que , Montalbano apprend que Livia est réconforté et soutenue par un commissaire génois et qui illico prend l'avion pour Gêne. Là pas de procrastination !

La traduction manzonienne
« Le mariage ne doit pas se faire » et pourquoi se demande Salvo.

Une mouche attrapée au vol
Meurtre jugé depuis 25 ans, la peine purgée et si la mouche attrapée n'était pas la bonne ?

Les arancini de Montalbano
Montalbano nous dévoile en exclusivité la recette des arancini d'Adelina de fin d'année : gourmet a ne pas manquer

Il a quelque chose de mortifère dans ce recueil de nouvelles de Camilleri non pas à cause des meurtres, il en faut pour que Montalbano fasse ses enquêtes et que nous puissions les suivre, mais parce que un bon nombre des cataferi ( cadavres) sont des vieillards. En fait Camilleri a fait un génocide de vieux et cela marquera les anales de la gérontologie policière sicilienne. Camilleri est-il eugéniste?A la question nous répondrons non pas du tout On meurt plus facilement à un âge avancé qu'à un autre voilà tout
Donc des élucidations de meurtres récents narrées avec la verve camillerienne et on s'en amuse et d'autres plus anciens où le ton diffère plus sérieux plus triste surtout. La vie est ainsi
Très bon florilège de nouvelles de Sicile pour cette fin d'année et surtout la dernière qui se situe à la fin de l'année et qu'avec Livia «...ça finit inévitablement que c'est la merde »..
La recette des arancini d'Adelina aïe aïe aïe
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Après la rigueur du tribunal de Palerme, Camilleri nous emmène dans le commissariat provincial de la petite ville imaginaire de Vigata. Roman policier, donc, mais atypique : nous suivons de courtes enquêtes, des faits divers ordinaires, sortes de nouvelles dans la Sicile rurale où les vieilles femme assistent à la messe quotidienne plus par ennui que par piété, où les bergers vivent dans des masures mais possèdent des téléphones portables. Ruralité de la Sicile de toujours mais aussi arrivée du modernisme. Un meurtre maquillé en accident de voiture organisé par une femme adepte de l'escalade et de la gymnastique. Crimes passionnels et jalousies bien siciliennes mais pas d'affaire politique, pas de mafia comme on pourrait s'y attendre dans une telle région. En revanche pour la couleur locale, patois sicilien traduit comme le peut le traducteur, puisque l'effet comique est garanti. Montalbano est un commissaire sympathique qui aime lire les polars mais aussi Montaigne. Je ne peux pas m'empêcher de penser à son presque homonyme Montalban, inventeur de Pepe Carvahlo, lui aussi policier lecteur et gourmand. En tout cas la meilleure introduction à la Sicile ordinaire, pas si ordinaire que cela puisqu'elle ne manque pas de saveur.
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Comme promis, après le mauvais temps de la ville de Londres en 1380, je me suis envolée pour le soleil de Vigàta, en Sicile. Pas De chance, lors de la première nouvelle, il pleuvait !

Le format des nouvelles va comme un gant au commissaire Montalbano, ne donnant jamais l'impression qu'on n'en a pas eu assez.

La première nouvelle n'est pas une enquête à proprement parler, c'est un mystère mystérieux qu'on a soumis à la sagacité du commissaire. Plus un épisode de la vie qu'autre chose.

Par contre, ensuite, nous avons des vrais petites enquêtes, dont pour certaines, j'avais trouvé la solution avant le commissaire. Ok, je ne chanterai pas trop fort, il me dépasse pour tout puisque lui, il trouve toujours la solution.

Ce qui est plaisant, dans les Montalbano, ce sont les personnages, haut en couleurs (ah, Catarella !), les descriptions de la vie de tous les jours, les petits mystères que le commissaire veut toujours résoudre et qui, bien souvent, commencent de manière très bizarre, comme avec cet homme qui conserve tout… Oui, tout !

La traduction du titre en français est différente de l'originale puisque en V.I (version italienne), on parle d'arancini (boules de riz panées, farcies de mozzarella et de sauce bolognaise et cuitent dans la friteuse) et c'est un mets que j'adore (je m'en suis fait péter lors de mon voyage en Sicile).

En fait, la démission de Montalbano n'en est pas vraiment une… Dans une des nouvelles, on a un meurtre violent, beaucoup de sang, éviscération et cannibalisme… Heu, on est dans un Montalbano, là ? Notre commissaire va briser le 4ᵉ mur et sonner les cloches à son auteur. Oui, moyen. La seule qui m'ait moins plu.

Lire un Montalbano, c'est une lecture reposante, agréable, une sorte de doudou pour les moments où l'on n'a pas le moral, pas envie de lire autre chose.

Montalbano, il a un caractère entier, c'est un personnage hors norme, mais l'auteur a fait en sorte qu'il partage la vedette avec ses adjoints, dont certains sont "pirsonnellement en pirsonne" plus grave que d'autres. Catarella bien entendu. Mimi est le dragueur de ces dames et Fazio a le complexe de l'état civil.

L'autre avantage de Montalbano, c'est qu'il ne court pas, qu'il prend le temps de réfléchir en mangeant à toutes les bonnes tables du coin, faisant honneur à la cuisine sicilienne et notamment aux poissons.

Le plus gros bémol de cette série, c'est que le village de Vigàta n'existe pas, donc, la trattoria San Calogero non plus et santa Madonna, jamais je ne pourrai aller y déguster les mets exquis que le commissaire s'enfile !!!

Là-dessus, pour noyer mon chagrin, il ne me reste plus qu'à me suicider en dégustant une pizza Buitoni à la bactérie E.coli, le tout recouvert de lasagnes hennissantes de chez Findus (viande en provenance de Veviba, à Libramont ?) et en dessert, je me ferai une overdose de Kinder Surprise et autres Choco-Beurk de l'usine Ferrero d'Arlon, parfumés à la salmonelle.

Si avec tous ces scandales alimentaires, je ne trépasse pas, alors c'est que je suis costaude !

Un conseil, mangez du Montalbano, c'est bien plus sain ! Encore un roman qui chante la Sicile, avec des petites enquêtes intelligentes, surprenantes, agréables à lire, amusantes et remplies de poésie.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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J'ai dégusté ce recueil de nouvelles avec délices. Tout l'art de Camilleri est dans ces courtes histoires, aussi colorées que des petites vignettes d'album, aussi concentrées qu'un jus parfumé, ciselées avec une économie qui touche à la perfection. On voit ses personnages, on marche sur la plage avec Montalbano, on sourit de ses disputes avec Livia, on entend la voix nasillarde du carabinier Catarella. Tout cela sans rien de superflu mais avec un relief saisissant. du grand art qui bannit la boursouflure ou la prétention.
J'ai une tendresse particulière pour la nouvelle qui donne son titre au recueil : La démission de Montalbano. C'est la réponse de l'auteur à ceux qui veulent une littérature formatée et soumise à la dictature de la mode. Il nous fait la démonstration de la facilité, comment avec quelques ficelles on peut appâter le lecteur, le mener par le bout du nez, en lui servant du suspens bon marché pimenté d'horreur. Et on comprend que cette écriture-là est indécente pour Camilleri, parce qu'elle trahit la personnalité de l'écrivain, étouffe toute originalité et tarit la véritable imagination. Il nous en donne une preuve éclatante avec une bonne humeur communicative.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Le septuagénaire quin dans la nuit romaine, était en train de taper à la machine, se leva brusquement ; il se dirigea vers le téléphone, inquiet. Qui cela pouvait être à cette heure ?

-Allô ? Qui est à l'appareil ?
-Montalbano je suis. Qu'est ce que tu fais ?
-Je suis en train d'écrire la nouvelle dont tu es le héros ? D'où tu téléphones ?
-D'une cabine.
-Pourquoi tu m'as téléphoné ?
- Parce qu'elle me plaît pas, cette nouvelle. Je ne veux pas y être mêlé, c'est pas mon truc. Et puis l'histoire des yeux frits et du ragoût de mollet est complètement ridicule, une véritable connerie, excuse-moi de te le dire.
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A côté d'une porte cochère, il y avait un type qui pissait, pas contre le mur, mais sur une grosse boîte en carton. Quant il fut à hauteur de l'homme, il s'aperçut que celui-ci était en train de faire ses besoins sur un malheureux qui était dans le carton et qui ne parvenait pas à réagir ni à parler car il était complètemeny soûl.

- Eh bé? fit Montalbano en s'arrêtant.
-Qu'est-ce t'as, putain ? dit l'autre en refermant sa fermeture Eclair.
-Tu crois que ça se fait de pisser sur un Chrétien ?
-Chrétien ? çui-là, un tas de merde c'est. Et si ça te va pas, je te pisse dessus à toi aussi.
-Excusez-moi et bonne nuii, dit le commissaire.

Il lui tourna le dos, fit un demi pas, se retourna et lui flanqua un puissant coup de pied dans les burettes. L'autre s'écroula sur le malheureux dans la boîte, le souffle coupé. Digne conclusion d'une dure journée.
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Une heure et demie plus tôt, il avait été réveillé par la
sonnerie du téléphone.
— Allô, dottori ? C’est vous pirsonnellement en pirsonne ?
— Oui, Catarè.
— Quèsque vous faisiez, vous dormiez ?
— Jusqu’à il y a une minute, oui, Catarè.
— Et maintenant, par contre, vous dormez pus ?
— Non, maintenant je dors plus, Catarè.
— Ah, tant mieux.
— Tant mieux pourquoi, Catarè ?
— Passque comme ça je vous aréveille pas, dottori.
Soit lui coller une balle dans le crâne à la première
occasion, soit faire semblant de rien.
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Pour choisir le livre avec lequel il allait passer la nuit et partager son lit et ses dernières pensées, il était bien capable d'y perdre une heure. D'abord, il y avait le choix du genre, le mieux adapté à l'humeur de la soirée. Un essai historique sur les événements du siècle ? Allons-y doucement : avec tous ces révisionnistes à la mode, tu pouvais tomber sur un type qui venait te raconter qu'en réalité Hitler avait été payé par les juifs pour qu'ils deviennent les victimes que le monde entier plaindrait. Alors tu te prenais les nerfs et tu ne fermais plus l'oeil. Un polar ? Oui, mais de quel type ? Peut être qu'un anglais pour l'occasion était indiqué, un de ces romans écrits de préférence par une femme, tout en entrelacs d'états d'âme mais où tu en a déjà marre au bout de trois pages.
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Une heure et demie plus tôt, il avait été réveillé par la sonnerie du téléphone.
- Allo, dottori ? C'est vous pirsonnellement, en pirsonne ?
-Oui, Catarè.
- Quèsque vous faisiez, vous dormiez ?
- Jusqu'à il y a une minute,oui,Catarè.
- Et maintenant, par contre, vous dormez pus ?
- Non, maintenant, je dors plus, Catarè.
- Ah, tant mieux.
- Tant mieux pourquoi, Catarè ?
- Passque comme ça je vous aréveille pas, dottori.
Soit lui coller une balle dans le crâne à la première occasion,soit faire semblant de rien.
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Vidéo de Andrea Camilleri
Certains personnages ont la vie dure, traversant les années comme si auteurs et lecteurs ne pouvaient pas les quitter. Harry bosch, le fameux détective de L.A., est de ceux-là, créé en 1992 par Michael Connelly. Deux ans plus tard, Andrea Camilleri donnait naissance à son fameux commissaire sicilien Montalbano. Que deviennent-ils ? Leurs nouvelles aventures, qui viennent de paraître, valent-elles encore le coup ? Quant à Don Winslow, l'auteur de la fameuse trilogie La griffe du chien, il publie un recueil de six novellas dont deux remettent en scène les héros de ses plus anciens romans. Alors ? On a lu, on vous dit tout.
Incendie nocturne de Michael Connelly, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin, éd. Calmann-Lévy. Le manège des erreurs d'Andrea Camilleri, traduit de l'italien (Sicile) par Serge Quadruppani, éd. Fleuve noir. Le prix de la vengeance de Don Winslow, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle Maillet, éd. Harper Collins. Vous avez aimé cette vidéo ? Abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/¤££¤36Abonnez-vous20¤££¤4fHZHvJdM38HA?sub_confirmation=1
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Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

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