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Un faux polar du grand maître italien.
Un banquier quinquagénaire, sicilien,épouse en secondes noces une séduisante veuve de vingt-cinq ans sa cadette.Le récit débute au premier jour de la retraite du banquier, aprés dix années de mariage.
Préoccupé par l'organisation de sa vie future et des aventures extra-conjugales de sa femme qui le manipule à loisirs, il se retrouve dans un imbroglio, auquel va s'ajouter un élément encore plus grave....
J'aime la plume de Camilleri, mais j'ai lu mieux de lui.La fin m'a laissée sur ma faim....
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C'est le premier jour de sa retraite tant méritée. Comme d'habitude, notre héros, ancien directeur d'une banque, se réveille aux aurores. Pas facile de perdre ses habitudes du jour au lendemain. C'est avec amertume et angoisse qu'il se demande bien ce qu'il va pouvoir faire de ses journées, maintenant qu'il n'a plus à aller au boulot. Sa femme, Adele, dort dans sa propre chambre. Cela fait maintenant 10 ans qu'il a épousé en secondes noces cette jeune veuve, au grand dam de son fils, et 3 ans déjà qu'ils font chambre à part. Décision de Madame à laquelle il n'a pu que se plier. Femme de pouvoir, décideuse, autoritaire, avec un fort appétit sexuel, elle trompe son mari qui est au courant mais la laisse faire. Il a même laissé entrer dans leur maison un soi-disant cousin éloigné, Daniele, qui vit dans la chambre, à côté de celle d'Adele.
Cette femme est-elle insensible? Que cache-t-elle réellement? Aime-t-elle sincèrement son mari? Aimait-elle également son ancien conjoint que la mort n'a pas vraiment eu l'air d'affecter? Que signifie pour elle ce tailleur gris? Autant de questions que se posera le banquier et auxquelles il lui faudra répondre au plus vite...

Voici un auteur que je ne connaissais pas mais apparemment très célèbre dans son pays natal. Et ce fut une agréable surprise de lire ce polar à la tension palpable et au climat oppressant. Outre la description outrageuse de cette femme aux moeurs peu conventionnelles, Camilleri fait également entrer la mafia dans la vie de cet homme à la retraite. A croire qu'un malheur n'arrive jamais seul..
On rentre dans l'intimité de ce couple si étrange et finalement mal assorti et on en ressort désabusé et dépité pour ce pauvre homme à qui la chance n'a pas souri.
D'une écriture simple, classique mais intéressante, Camilleri a su rendre ce polar accrocheur, à la fois plein d'humanité et de compassion.
Un roman noir, noir comme le vieillissement, les désillusions et les déboires...

Le tailleur gris... du sur mesure...
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Chronique d'une mort annoncée, tel pourrait-être le sous-titre de le tailleur gris, tailleur annonciateur d'un décès imminent, lorsque la belle Adèle le revêt.
Pas d'Adèle H. ici, mais une séduisante Adèle anonyme "petite veuve de trente ans",parfaite poupée Barbie, dont "il", puissant directeur de banque sexagénaire est tombé follement amoureux, à moins que cette dangereuse manipulatrice ne lui ait mis le grappin dessus!
A présent à la retraite, "il" n'a plus que le temps à administrer, "il" n'a plus qu'à supporter ses frasques, à elle, auxquelles la meilleure amie sert de paravent.
Et le lecteur observe, outré, ce pitoyable cocu (évoquant le Montespan si bien décrit par Jean Teulé), aux cornes gigantesques, observer, langue pendante, ses sensuels rituels de bain; se tenir jaloux mais coit, comme un fidèle toutou, devant le porte close de la traîtresse en pleins ébats avec son neveu étudiant Daniele "pauvre petit qui n'a pas trouvé de logement décent".
Pas de "burdellu" pittoresque et de langage familier (comme dans La pension Eva) dans ce presque sobre roman le tailleur gris, juste quelques notes dissonantes, comme un fait exprès ("s'étant aréveillé", le "ramdam" "rin faire rin de rin") qui signent le statut de self made man de ce "il" riche mais qui, tel un familier qui s'adresserait à des proches, se montre bien pauvre en amour! du grand art!
L'étude de caractères de l'écrivain italien Andrea Camilleri est implacable, lucide et cruelle. Contrairement au roman psychologique de Philippe Vilain (La femme infidèle), seule la mort délivrera cet amoureux transi de ses épreuves.
Par ce "il" impersonnel Andrea Camilleri engloberait-il tous les hommes vieillissants, tenaillés par le démon de midi et flattés dans leur ego en se payant une belle naïade calculatrice?
L'auteur aborde également, ici, le temps vide d'une retraite à combler à tout prix sous peine de déprime. Mieux vaut occuper sainement son corps et son esprit que de s'angoisser en servant de façade respectable à des affaires louches. C'est qu'il s'en passe de belles à Palerme!
A lire!
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Ma première rencontre avec cet auteur italien ! Et au final, je ne sais même pas si j'ai envie de retenter. Dans ce bouquin, y'a que la fin qui m'a quelque peu intéressée... sinon, c'est que la pathétique histoire d'un homme qui est marié à une femme plus jeune que lui et qui profite bien de sa jeunesse pour le tromper à tout va. À la vue de la couverture, je m'attendais à une histoire hypnotique à la Betty d'Indridason... il n'en fut rien. Pourtant, il y avait quelques éléments qui auraient pu m'accrocher, comme cette proximité avec la Mafia italienne que j'aurai aimé voir creusé d'avantage. Alors, comme mentionné en début de cet avis, y'a que le dernier chapitre qui me fait mettre des étoiles... dommage que ce n'est été que la fin !
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N° 1556 - Juin 2021

Le tailleur grisAndrea Camilleri – Métaillé.
Traduit de l'italien par Serge Quadruppani.

Quelle est cette habitude prise par les hommes d'un âge certain, le plus souvent veufs ou divorcés, d'épouser des femmes qui pourraient être leurs filles ? C'est sans doute pour se sentir moins vieux, pour faire semblant de croire qu'ils auront ainsi droit à une rallonge de vie ou de plaisir qu'ils répondent à l'appel de ce « démon de midi » alors qu'ils ont toutes les chances de précéder leur épouse dans la mort. Surtout qu'il y a toujours une Gianna, à la fois meilleure amie de l'épouse et surtout sa parfaite complice pour servir d'alibi à l'épouse volage, même si le mari ne se fait aucune illusion. C'est le cas de ce directeur de Banque, tout juste retraité, qui a épousé dix ans plus tôt la très jeune et accorte veuve, Adèle, malgré les réticences de son fils Luigi. Elle n'arbora que pendant peu de temps son tailleur gris de femme d'affaires qui était aussi la marque de la fin de son deuil, de cette période assez indistincte qui est avant tout celle d'une transition. C'est une belle femme, autoritaire et déterminée, avide de reconnaissance sociale mais aussi de sexe et de plaisir, le type même de la femme de pouvoir qui entend bien gouverner sa propre vie qu'elle veut libre d'autant plus qu'elle a imposé Daniele au sein du couple, un soi-disant cousin étudiant qui dort dans la chambre voisine de celle d'Adèle.
Certes cette femme est au lit à la hauteur de sa fougueuse jeunesse, mais lui, malgré sa vigueur un temps retrouvée, finit par se faire une raison et par admettre de devoir partager Adèle avec des amants de passage. Et la toute nouvelle retraite de son mari, et donc sa présence au foyer, va un peu bousculer la liberté dont elle jouissait auparavant et qu'elle entend bien voir perdurer maintenant. Elle va donc le manipuler ainsi que son entourage pour lui faire accorder un poste important, même si celui-ci est quelque peu mystérieux et sans doute lié à la mafia, pour lui éviter de troubler son quotidien amoureux, autrement dit elle souhaite faire perdurer atmosphère de mensonge et de trahison dans laquelle baignait son couple jusqu'ici. Dans cette épisode, il semble être une marionnette entre ses mains de même qu'elle s'attache à brouiller les pistes autour d'elle, à faire semblant de l'aimer pour profiter des avantages financiers de cette union qui se révèle être un piège et l'amour entre eux, un leurre.
Avec la vieillesse vient pour cet homme la maladie et il voit son épouse changer, devenir dévouée et attentive tout en s'inquiétant de la succession. le livre refermé, j'avoue être un peu dubitatif face à cet homme qui se met à croire à l'amour de cette épouse, ou à se rassurer en faisant semblant, au pas de la mort qui sera pour lui une délivrance dans une situation qui ne pouvait que se retourner contre lui. J'ai même l'impression qu'il lui pardonne ses frasques. J'avoue que je n'ai pas cru un instant à cet amour tout neuf d'Adèle pour son mari et j'y ai même vu une autre forme d'hypocrisie. J'imagine qu'elle ne tardera pas à contacter le notaire pour connaître ses droits et ensuite se choisir un nouvel amant !D'ailleurs, avant de mourir, le mari constate qu'elle porte son traditionnel tailleur gris ! La chute de cette histoire m'a même paru un peu convenue, décevante même parce que je m'attendais à autre chose
J'ai apprécié cependant le style simple et agréable à lire de ce roman du grand auteur italien connu surtout pour ses « policiers ». Ici, rien à voir avec un « giallo » comme disent nos amis transalpins.


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Du haut de ses 85 ans, Andrea Camilleri a une bibliographie bien fournie. Pour ma part, c'est le premier livre que je lis de lui. Et même si je n'ai pas été emballée à 100%, ce ne sera certainement pas le dernier. Car il y a quand même pas mal de choses qui m'ont plues dans ce roman.



L'histoire est donc celle d'un banquier retraité et de sa femme plus jeune de 20 ans. Monsieur et madame font chambre à part, et monsieur est bien perturbé d'apprendre que Madame ne fait pas chambre à part avec tous les hommes. L'aime-t-elle ? Veux-t-elle jouer avec lui ? Et finalement, qui est donc cette femme aux moeurs qui semblent bien légères ? C'est ce que voudrait bien découvrir ce banquier fraîchement retraité. Mais comment mener son enquête sans donner l'air d'espionner ? Et puis à quoi vont mener toutes ces découvertes et révélations ?
Puis, à cela vont s'ajouter les premiers symptômes de la maladie. de cet instant, les choses vont basculer, aussi pour lui que pour Adele, sa femme. Les relations se font différentes, ce qui va amener le mari à ce poser encore plus de questions quant à l'amour que sa femme lui porte. Et vice-versa.

L'histoire n'a rien de vraiment joviale, c'est certain. L'auteur nous décrit une bribe de vie faite de mensonges, de trahison et de maladie. Et le ton employé colle d'ailleurs très bien à cette ambiance morne. J'ai trouvé qu'il y avait dans cette écriture quelque chose de rétro, et je m'imaginait aisément un vieux polar en noir et blanc. Pour ma part, j'ai été bien plus conquise par la plume de l'écrivain que par l'histoire elle-même que j'ai trouvé parfois un peu trop pesante. J'ai eu plusieurs fois l'impression que l'histoire tournait en rond et que le personnage principal se complaisait dans cet état de fait. Sauf que moi, en tant que lectrice, il y a un moment où j'ai besoin que les choses avancent, où j'ai besoin de renouveau. Alors bien sûr, j'ai bien compris que l'auteur voulait faire prendre son temps à son personnage, mais il en prend trop ! Fort heureusement, l'écriture très agréable minimise ce défaut, et c'est pour cette raison que j'ai bien envie de découvrir d'autres romans de cet écrivain.
Lien : http://desliresdestoiles.wor..
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J'avais déjà eu l'occasion de faire connaissance avec l'auteur avec l'excellent "pension Eva".
Avec "le tailleur gris", nous changeons de registre, c'est bien moins gai et jovial. C'est même carrément dur et noir par moment.
C'est le premier jour de la retraite du narrateur, aux rituels bien implantés de celui qui a fait les mêmes gestes pendant des décennies dans son travail de banquier.
Mais voilà, c'est la retraite, et l'on peut dire que tout s'écroule.
Il y a quelques années, il a épousé une très jeune et jolie veuve, extravagante, délurée, qui le trompe sans compter. Il subit la situation sans trouver l'énergie pour y remédier.
Dans ce court livre, la situation va s'enfoncer dans une noirceur pas forcément identifiable au premier abord, mais très palpable.
Mafia, sexe, mensonge, maladie, tout prendra une large place de la vie de ce néo-retraité, jusqu'au final grandiose pour la découverte du pourquoi de ce fameux "tailleur gris".
Livre idéal pour une petite pause roman noir, car très court, mais très bon.
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Roman de facture très classique: un homme vieux marié à une femme jeune, des soupçons d'infidélité et un ersatz de mafia... Rien de bien original. La traduction m'a gênée ou bien est-ce le style de l'auteur ? Je me suis surtout ennuyée avec ce roman convenu et sans surprise.
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Le premier livre que je lis sans Montalbano et j'avoue qu'au début j'ai pensé que Catarella et l'ambiance du commissariat me manqueraient. Mais non, j'ai été prise par l'histoire.
Le narrateur est au premier jour de sa retraite. jusque là son emploi du temps lui a été dicté par ses domestiques, et à partir du moment où il s'installait dans sa voiture avec chauffeur de la Banque, par son travail. Que va-t-il faire, maintenant, de tout ce temps libre ?
Et on se pose la question avec lui. Comment va-t-il organiser son temps avec sa femme ? Mais elle est elle même très occupée par de multiples activités caritatives, ou pas.
On est sûr que l'affaire va mal se terminer, mais comment ?
Et quand j'ai refermé le livre je me suis posé la question. Finalement, la fin n'est pas si claire que ça...
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Un haut dirigeant d'une banque a épousé en secondes noces une très belle jeune femme prénommée Adele, qui venait de perdre accidentellement son mari après 8 mois de mariage. Cet homme est un tout jeune retraité. Il vit dans une belle villa que sa femme a séparé en deux appartements, afin de vivre en toute impunité avec son amant qui n'est autre que son neveu, le séduisant Daniele. Mais depuis quelques temps, ce retraité a des soucis de santé. Il doit être hospitalisé en clinique pour une durée assez longue. A son retour, alors qu'il s'affaiblit de plus en plus, son épouse devient très attentionnée. Trop ?

« le tailleur gris », roman noir par excellence, représente l'image du deuil ambivalent de l'épouse, qui oscille entre dévouement extrême et hostilité franche à l'égard du disparu. Cette dévotion quasi-religieuse apparaît comme une marque d'amour, mais aussi de culpabilité à l'endroit de ses sentiments. Ce roman bien mené explore le territoire des sentiments troubles au sein d'un couple que les soupçons d'infidélité désunissent. A un moment, j'ai cru entrevoir la fin qu'allait donner l'auteur à son roman, une fin qui aurait été un peu trop prévisible et convenue. En fait, l'auteur m'a réellement surprise. On comprend, au fil du roman, mais surtout à la fin, le rôle réel de ce tailleur gris. Une exploration de la palette de sentiments au sein d'un couple à découvrir. Un roman assez cruel et désillusionné.
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Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
1998

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