Étonnante rencontre entre Alexandra David Néel et " l'archiviste " Marie Madeleine Peyronnet...
8 septembre 1969, la première européenne à pénétrer à Lhassa, est partie pour son dernier voyage...
Marie Madeleine la contemple, quand la voix d'Alexandra retentit encore une fois, dans la pièce ( c'est une interview à la radio!)
Marie Madeleine emballe les caisses contenant les cendres de Mme David Néel et du lama Yongden, dans la toile d'une des tentes utilisées au Tibet, pour leur dernier voyage, en Inde.
Il n'y a pas assez d'argent! Alexandra ne lui a rien laissé sauf l'usufruit sur la villa, et le voyage à Bénarès, en Inde, est onéreux en 1969...
Une seule solution: publier la correspondance d'Alexandra pour ses milliers de lecteurs. Mais, en a-t-elle le droit, moralement ? Ce sont des lettres intimes adressées à son mari...
Les pages du voyage de Marie Madeleine sont couleur sépia, alors que les souvenirs d'Alexandra sont en couleurs...
Alexandra est une jeune fille vive et studieuse, puis cette jeune femme qui découvre l'Inde.
L'Inde et ses horreurs:
Une fête "religieuse" devant un temple. Des jeunes filles vêtues de voile et de bijoux, les Dévadâsis, dansent devant des hommes lubriques.
- Pourquoi, c'est indécent ! Cette nuit, ces filles appartiendront à ces hommes. Ainsi le lendemain, les Dévadâsis rapporteront de l'argent fièrement...
Ailleurs, on empêche Alexandra de sauver une autre jeune fille. C'est une veuve, elle doit rejoindre son époux dans le brasier, c'est la tradition! ( Même si on doit la droguer ou la forcer...)
Alexandra patauge dans le sang de milliers d'animaux égorgés, dans un temple, lors de l'adoration de la déesse Kali..
Des enfants estropiés (manchot, cul-de-jatte...) se pressent autour d'Alexandra et demandent la charité.
Non!
- Si vous donnez de l'argent, d'autres seront mutilés, c'est un commerce très lucratif, hélas !
Il ne faut pas l'encourager!
Alexandra s'enfuit!
Les beautés fascinantes de l'Inde millénaire ?
Où est l'Inde rêvée par l'Occident? Les textes sacrés entrevus au musée Guimet ?
Alexandra trouve asile dans un parc de roses, auprès d'un homme nu, un vieux sage: Swami Bhaskarananda.
Auprès de lui, elle écoutera ses enseignements...
"Le langage des mystiques de l'Inde est éminemment poétique. Il n'a pas pour but d'emprisonner l'indicible dans des concepts, mais d'éveiller l'âme à sa propre source ."
Après les sollicitations des boutiquiers dans les souks, des pauvres, et les odeurs des ruelles qui vont du plus capiteux aux plus écœurants, les relents des égouts... Alexandra semble avoir enfin trouvé ce qu'elle cherche en Inde?
Accompagnez Marie Madeleine, c'est elle l'exploratrice cette fois! Elle supporta Alexandra, ( qui ne fut pas tendre avec sa " secrétaire "), près de 10 ans . Marie Madeleine ne toucha jamais de droit d'auteur sur l'édition de la correspondance (qu'elle classa et publia) d'Alexandra David Néel...
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Une nouvelle fois, Blanchot et Campoy nous émerveillent par leur talent, c'est fabuleux ! Les paysages invitent au voyage.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Comme précédemment, le ton de l'album mélange tendresse, humour et respect, mais n'hésite pas à se faire plus léger, contribuant ainsi à renforcer l'impression d'un récit d'aventures et dynamisant le genre biographique.
Lire la critique sur le site : BDGest
Paris, 1892. Après s’être passionnée très tôt pour le christianisme et les philosophies grecques, Alexandra rencontre le bouddhisme. Ce coup de foudre spirituel donne l’espoir à la jeune femme de mettre enfin un terme aux souffrances qui la rongent depuis toujours.
Voilà ce qu’elle écrit à ce moment-là : « Sans entrer dans de longues considérations, on peut juger de la différence existant entre l’idée primordiale de la religion de nos pays et le bouddhisme. Tandis que l’une dit aux malheureux étreint par la douleur :’’Résigne-toi, courbe le front’’, l’autre lui crie : ‘’Combats la souffrance, cesse d’être la victime de ta propre stupidité, tes erreurs et tes préjugés sont les divinités des ténèbres sur l’autel de qui tu immoles le meilleur de ta vie… Apprends à connaitre la nature des choses qui t’environnent, à te connaître toi-même et la connaissance te fera libre et heureux. »
Alexandra étudie avec passion et acharnement cette philosophie et fait la promesse qu’un jour, elle partira en Asie, sur les pas de Bouddha.
Apprends à connaître des choses qui t'environnent, à te connaître toi-même et la connaissance te fera libre et heureux.
Alexandra étudie avec passion et acharnement cette philosophie et fait la promesse qu'un jour, elle partira en Asie, sur les pas de Boudha...
"Nous errons sans fin dans un monde d'illusions régi par le vide, ce que nous percevons n'est pas la réalité, mais une construction mentale qui donne corps aux délires de notre esprit avide de sensations..."
Le langage des mystiques de l'Inde est éminemment poétique...
Il n'a pas pour vocation de dire comment est le monde, mais de s'émerveiller sur le fait qu'il"soit".
Il n'a pas pour but d'emprisonner l'indicible dans des concepts, mais d'éveiller l'âme à sa propre source.
L’inde aura été une étape cruciale dans mon avancée spirituelle. Ici, on comprend combien notre vie est insignifiante, dérisoire…
L’inde démasque et dévoile de la manière la plus féroce qu’il soit. De la manière la plus réaliste aussi…
Voilà ce que nous sommes cet agrégat de matière destiné à se désagréger dans une volute de fumée après une courte vie…
La chronique de Jean-Edgar Casel - Une vie avec Alexandra David-Neel